Après avoir dormi sur les résultats d’hier, et avec un peu de recul, voici notre analyse sur l’élection générale de 2007 et ce qui nous attend au cours des prochains mois.
D’entrée de jeu, ce qui nous a frappé de l’élection d’hier et du déroulement de la campagne électorale est le nombre d’idées reçues sur la vie politique québécoise qui - en 2007 - ont été contredites par les faits:
- «Les Québécois élisent un parti au pouvoir pour deux mandats»: techniquement, c’est vrai, mais jamais depuis l’Union nationale en 1970 a-t-on vu le parti ministériel perdre 13% des voix et 28 sièges (22% des sièges) après un premier mandat. Habituellement, la réélection d’un gouvernement pour un deuxième mandat (majoritaire qui plus est) est une formalité, mais ça n’a pas été le cas en 2007.
- «Les Québécois n’élisent pas de gouvernements minoritaires»: les sondages laissaient entrevoir un gouvernement minoritaire tout au long de la campagne électorale, donc on a eu assez de temps pour se faire à l’idée que cette idée reçu n’était peut-être pas aussi vraie qu’on pouvait le penser. Toutefois, rien ne laissait présager une Assemblée nationale aussi divisée qu’elle le sera durant la prochaine législature. Le parti majoritaire n’a que 48 sièges en chambre (38,4% des sièges), le “tiers parti” n’est que 12 sièges derrière, et l’opposition officielle est entre les deux.
- «Plus l’issue d’un scrutin s’annonce serrée, plus la participation électorale s’accroît»: deux chiffres suffisent pour remettre cette idée reçue en cause: 70,5% en 2003; 71,3% en 2007.
- «Les organisations électorales jouent un rôle important dans la sortie du vote»: tous les commentateurs politiques s’accordaient pour affirmer que l’ADQ faisait figure de parent pauvre face au PQ et aux libéraux sur les plans des finances et de l’organisation. Et pourtant… Après l’élection d’Andrée Boucher à la mairie de Québec avec un budget de 3000$ en 2005 et l’élection de 10 députés conservateurs au fédéral en 2006 avec une organisation “légère”, il faudrait peut-être relativiser un peu plus l’importance de la “machine” dans la sortie du vote.
- «Le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour déforme la volonté exprimée par les électeurs»: c’est peut-être un accident de parcours, mais la répartition des sièges reflète assez bien le pourcentage de voix obtenus par chaque parti: LIB 38,4% des sièges, ADQ 32,8% des sièges et PQ 28,8% des sièges. Il est vrai qu’à 4% chacun, Québec solidaire et les Verts n’ont pas élu de députés, mais avec de tels chiffres, rien ne garantit qu’ils seraient parvenus à le faire sous un mode de scrutin mixte ou proportionnel.
- «La circonscription de Saint-Jean vote toujours du côté du pouvoir»: cette fois-ci, ce n’est pas vrai, le député libéral a été battu.
- «Le vote libéral est sous-évalué dans les sondages»: Léger Marketing accordait 35% aux libéraux samedi dernier, CROP leur accordait 34%. Le vote libéral a été légèrement en-deçà de ce qu’accordaient les sondeurs, mais ça reste dans la marge d’erreur. Tout comme en 2003, il n’y a pas eu de “prime de l’urne”.
À surveiller au cours des prochaines semaines et des prochains mois, beaucoup d’inconnues qui pourraient nous mener soit vers un tripartisme (multipartisme?) permanent, soit vers un retour au bipartisme PLQ-PQ ou soit vers un nouveau bipartisme.
- Nouvelle dynamique parlementaire: Sur quel parti le gouvernement libéral minoritaire va-t-il s’appuyer? Tel que nous l’avons mentionné plus haut, aucun parti ne se démarque clairement des autres. À première vue, bien peu de choses semble rapprocher les trois partis, et ça semble particulièrement vrai pour le Parti libéral et le Parti québécois. Si l’ADQ joue de façon relativement classique le rôle d’un parti d’opposition officielle, il faudra bien que les “vieux partis” trouvent un terrain d’entente afin d’éviter de retomber rapidement en élection.
- Élection de réalignement?: On a souvent comparé depuis hier l’élection de 2007 à d’autres qui ont été le théâtre d’un réalignement de notre système de partis, notamment les élections générales de 1936 (arrivée au pouvoir de l’Union nationale), de 1970 (le PQ devient le 2e parti le plus populaire au Québec) et de 1976 (arrivée au pouvoir du PQ). Ce n’est pas impossible, mais il est encore trop tôt pour le dire. En 1936 et 1970-76, un seul parti a été frappé par la montée d’un tiers parti (le Parti conservateur dans les années 30 et le PQ dans les années 70) et l’autre s’est maintenu (le Parti libéral dans les deux cas). En 2007, ce sont les deux principaux partis qui ont écopé; le PQ et les libéraux ont tous les deux subi des reculs historiques hier.
- Le Parti vert et Québec solidaire: Vrai, les deux partis ont obtenu moins de voix que ne leur attribuaient les sondages au cours de la campagne. Ils ont néanmoins progressé depuis 2003 et, financement (partiellement) public des partis politiques oblige, ils auront maintenant droit à des ressources financières en raison des voix supplémentaires qu’ils ont obtenus et qui leur permettra de consolider leur progression. C’est la stratégie qu’a adoptée le Parti vert sur la scène fédérale depuis le début des années 2000, et ils sont passés de moins de 1% à travers le Canada en 2000 à 4% en 2004 et 2006, et ils sont maintenant dans les deux chiffres dans les sondages pancanadiens.
-
Volatilité de l’opinion publique: Depuis 2002, l’opinion publique québécoise est très volatile et chacun des principaux partis ont connus des très hauts et des très bas dans les sondages au cours de la période. Ça risque de se poursuivre au cours des prochains mois. À titre d’exemple:
- LIB: 21% en avril 2005 (Léger), 48% en août 2003 (Léger);
- PQ: 25% en septembre 2002 (Léger), 50% en décembre 2005 (CROP);
- ADQ: 11% en mars 2006 (Léger), 40% en août, septembre et octobre 2002 (Léger et CROP).
- Réforme du mode de scrutin: ironiquement, la répartition des sièges entre les principaux partis est la plus proportionnelle qu’on ait vu depuis longtemps. Malgré tout, la perspective qu’un des trois partis puisse disparaitre à plus ou moins brève échéance pourrait être propice à une réforme du mode de scrutin.
- Débat de sondeurs: Aucune firme de sondage et aucun site de prédiction n’a prévu ce qui s’est passé hier, et cela relancera vraisemblablement un énième débat sur la fiabilité des sondages électoraux. Notons tout de même qu’à l’exception du résultat de l’ADQ (et du fait que l’ADQ a terminé deuxième contrairement à ce que laissaient croire les sondages), tous les autres étaient à l’intérieur de la marge d’erreur, sauf Strategic Counsel qui était dans le champ.
- Renouvellement de la députation: Beaucoup de députés sortants du PQ et du PLQ ont été battus hier et plusieurs nouveaux députés feront leur entrée à l’Assemblée nationale prochainement (surtout à l’ADQ, mais aussi du PQ et des libéraux). Reste à voir comment ce renouvellement de la députation se reflètera au niveau du débat politique. Il y a là potentiel à des dérapages et à des erreurs de débutants, mais aussi à un renouvellement et à un rafraîchissement du discours politique.
- Évolution de l’opinion publique sur l’avenir du Québec: Avec une opposition officielle qui prétend incarner une troisième voie entre le fédéralisme et la souveraineté, comment évoluera l’opinion publique sur la question de l’avenir du Québec au cours des prochains mois?
- Débats internes au PQ et au PLQ: Ce que nous nous apprêtons à écrire à ce sujet est loin d’être original. Le PQ qui obtenu son pire score depuis 1970, les libéraux qui obtiennent leur pire score depuis 1867 et tous deux ont perdu des comtés réputés “imprenables” aux mains de l’ADQ. Des débats passionnés et des remises en question à l’interne risquent de surgir en ce qui a trait à leur idéologie et à leur leadership.
Tags: ADQ, Andrée Boucher, élection générale 2007, CROP, gouvernement minoritaire, Léger Marketing, mode de scrutin, organisation politique, partis politiques, PLQ, PQ, résultats électoraux, Saint-Jean, sondages, Strategic Counsel, taux de participation, Union nationale
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La période de mise en candidature prenait fin cet après-midi à 14 heures. C’est donc un nombre record de 680 candidats qui se disputeront les suffrages le 26 mars prochain. Par contre, seulement huit partis seront de la course. Jamais depuis 1973 (5 partis politiques enregistrés à l’époque) a-t-on vu aussi peu de partis politiques présenter de candidats lors d’une élection générale.
La répartition des candidats selon leur appartenance politique est la suivante:
- Action démocratique du Québec: 125 candidats
- Parti libéral du Québec: 125 candidats
- Parti québécois: 125 candidats
- Québec solidaire: 123 candidats
- Parti vert du Québec: 108 candidats
- Parti marxiste-léniniste du Québec: 24 candidats
- Parti démocratie chrétienne du Québec: 12 candidats
- Bloc pot: 9 candidats
- Indépendants et sans désignation: 29 candidats
Seuls les trois principaux partis sont parvenus à aligner une équipe complète de 125 candidats. Québec solidaire et le Parti vert du Québec ne sont pas loin derrière, chacun alignant au moins une centaine de candidats.
Contrairement aux intentions qu’ils avaient affichées en début de campagne, le Parti conscience universelle et le Parti unitaire du Québec ne sont pas parvenus à présenter de candidat pour le 26 mars prochain. Quant au Parti communiste du Québec et au Parti égalité, ils avaient déjà confirmé plus tôt dans la campagne qu’ils ne présenteraient pas de candidat.
Les listes de candidats par circonscription sur ce site seront mises à jours d’ici demain soir.
Tags: ADQ, élection générale 2007, Bloc pot, candidat indépendant, candidats, DGE, Parti égalité, Parti communiste du Québec, Parti conscience universelle, Parti démocratie chrétienne du Québec, Parti marxiste-léniniste du Québec, Parti unitaire du Québec, partis politiques, PLQ, PQ, PVQ, QS
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Alors que les cinq principaux partis politiques complètent le recrutement de leurs candidats respectifs, Hugo Meunier a brossé lundi dernier dans La Presse un portrait des autres partis politiques enregistrés, notamment au chapitre des candidatures, dont voici les faits saillants:
- Bloc pot (BP): le Bloc pot a lancé sa campagne électorale vendredi dernier. On envisage de présenter une quarantaine de candidats.
- Parti communiste du Québec (COM): nous en avions déjà parlé en fin de semaine, le Parti communiste ne présentera pas de candidat et son chef, André Parizeau, sera candidat sous l’étiquette de Québec solidaire dans l’Acadie.
- Parti conscience universelle (CU): la chef du parti, Mme Aline Lafond, en sera l’unique candidate. Elle présentera sa candidature dans Labelle.
- Parti démocratie chrétienne du Québec (DC): le chef du Parti, M. Gilles Noël, sera candidat dans Verdun, où il avait déjà été candidat en 1998 et 2003. Ils ont fait part de leur intention de présenter 35 candidats à travers le Québec.
- Parti égalité (EP): selon La Presse, les responsables du parti ignorent si des candidats feront campagne sous l’étiquette du Parti égalité cette année.
- Parti marxiste-léniniste du Québec (ML): pas de nouvelles des ML.
- Parti unitaire du Québec (UNI): le chef du parti, M. Louis-Marie Tiffault, sera candidat dans Portneuf. Il est le seul candidat de son parti pour l’instant (petite parenthèse ici, on comprend maintenant pourquoi le parti n’a pas de site web lorsqu’on sait que “Pour l’heure, il est le seul candidat de son parti et il n’a qu’une seule pancarte sous la main”. We did not make this up!).
Si vous avez des informations à nous transmettre sur des candidatures indépendantes ou des tiers partis dans les circonscriptions, contactez-nous dans la zone “commentaires”.
Tags: élection générale 2007, Bloc pot, candidats, Parti égalité, Parti communiste du Québec, Parti conscience universelle, Parti démocratie chrétienne du Québec, Parti marxiste-léniniste du Québec, Parti unitaire du Québec, partis politiques
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Qu’est-ce qu’un parti politique? Voici la définition qu’en donne le site Perspective Monde de l’Université de Sherbrooke:
Organisation durable qui vise à conquérir et à exercer le pouvoir en défendant un certain nombre d’idées définies dans un programme. Les partis politiques se démarquent des groupes de pression ou des autres organisations de la société civile (syndicats, chambres de commerce, corporations professionnelles, etc.) dans la mesure où ils visent explicitement à former le gouvernement et non pas simplement à l’influencer ou à faire pression sur lui. (…)
On est en droit de se demander si le terme est devenu galvaudé lorsqu’on lit une phrase telle que celle-ci sur le site du Parti communiste du Québec:
Le PCQ appelle tous ses membres, sympathisants et sympathisantes à appuyer Québec solidaire durant la campagne électorale. Le PCQ ne présente pas lui-même, sous sa propre étiquette, de candidats ou de candidates et appelle plutôt à voter pour Québec solidaire, en tout respect pour la loi électorale et en conformité avec ses engagements antérieurs. Le chef du PCQ, André Parizeau, est lui-même candidat pour Québec solidaire, dans la circonscription d’Acadie.
On peut se poser la question: à quoi ça sert de former un parti politique si c’est pour refuser de participer au processus électoral? Après tout, on ne parle pas d’un petit parti qui, faute de moyens, ne présente qu’un nombre réduit de candidats. On parle d’un parti qui renonce délibérément à prendre part à une élection générale visant à élire des députés et à prendre le pouvoir, ce qui devrait (en principe) constituer sa raison d’être.
La réponse remonte à 2002, alors que le Parti communiste du Québec fusionna avec le Parti de la démocratie socialiste (PDS), le Rassemblement pour l’alternative progressiste (RAP) et la section québécoise de Socialisme international afin de former l’Union des forces progressistes (UFP), l’ancêtre direct de Québec solidaire. Toutefois, jusqu’en 2005, le Parti communiste du Québec, tout en n’ayant aucun statut juridique en vertu de la Loi électorale québécoise, continua d’exister en tant que branche québécoise du Parti communiste du Canada. Un schisme survint entre les deux entités sur la question nationale en mai 2005, ce qui incita les autorités de l’ex-Parti communiste du Québec à réclamer à nouveau le statut de parti politique autorisé auprès du Directeur général des élections du Québec afin de préserver leurs droits sur le nom du parti (nous en parlons ici, mais le Parti communiste du Québec s’explique là).
Les tiers-partis sont souvent une source d’étonnement, mais là, ça bat des records.
Tags: élection générale 2007, Parti communiste du Québec, Parti de la démocratie socialiste, partis politiques, QS, Rassemblement pour l’alternative progressiste, Union des forces progressistes
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Analyse des sites électoraux
À lire: Michel Leblanc et Marc Snyder font une analyse-critique des sites électoraux des principaux partis politiques.
Si nous voyons d’autres analyses de ce genre par d’autres spécialistes en communication/Internet, nous vous le ferons savoir.
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Tags: ADQ, élection générale 2007, partis politiques, PLQ, PQ, PVQ, QS, site web
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Alors que la campagne électorale débute, les principaux partis politiques ont entrepris des démarches afin de tenter de “contrôler le message” dans les blogues et autres forums sur le web. On pense notamment à “l’escadron de noyautage” (sic) du Parti libéral ou à “l’équipe de surveillance” (re-sic) du Parti québécois dont parlait Tristan Péloquin ce matin dans La Presse, démarches sur lesquelles Marc Snyder fait montre d’un certain scepticisme quant à leur utilité.
Or, bien avant que la nouvelle sorte, un certain nombre de blogueurs québécois, notamment Mario Asselin et Marc Snyder, s’interrogeaient sur l’importance que prendra Internet au cours de la campagne, tant du côté des observateurs, internautes et blogueurs “indépendants” que de celui des partis politiques comme tels. Tous deux s’entendent pour dire qu’Internet risque de ne pas avoir une influence déterminante sur le déroulement de la campagne et que les principaux partis politiques québécois ne semble pas suffisamment préparés pour y faire passer leur message. Quant aux blogues politiques indépendants des partis et des médias traditionnels et qui traitent de politique québécoise, Asselin et Snyder en nomment quelques-uns, mais quel sera leur impact? Mystère.
Dans la même veine, Michel Leblanc n’y a pas été de main morte sur le site bondebarras.tv, lancé récemment par le PQ, tandis que le blogue Insulaires y est allé hier d’une critique assez dure de la présence du PQ sur le web (site officiel du parti et sites des députés). Aucune analyse n’a encore été faite sur les autres partis, mais ça ne saurait tarder, disent-ils (note à nous-mêmes: tirer la leçon des auteurs d’Insulaires et faire des captures d’écran quand nous analysons des sites web).
Bref, quel sera l’impact de la blogosphère sur le discours politique au Québec en 2007? À en croire Adam Radwanski, (alors chroniqueur au National Post; aujourd’hui éditeur du magazine Maclean’s, qui est à peu près l’équivalent au Canada anglais de L’Actualité au Québec), qui se base sur les développements en cette matière ailleurs au Canada et aux États-Unis, le principal apport des blogues politiques consisterait à entraîner une certaine forme de polarisation du débat démocratique. Reste à voir si le parallèle tiendra la route:
(…) The blogosphere is good for music and trading notes on pop culture. It can be great for sports commentary. It’s a way to pass time for those interested in reading the mundane details of strangers’ personal lives.But what it is absolutely lousy for is political debate — mostly because what it encourages is not debate at all, so much as support groups in which the converted preach to one another about the evils of some dark and mysterious enemy.
Those frequenting blogs don’t learn much and their views are rarely challenged. What they get out of the experience is having their own views reinforced over and over again, until even relative moderates are converted into hard-liners. (…)
Qu’en pensez-vous?
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Le Journal de Montréal annonçait ce matin la tenue aujourd’hui même de l’assemblée de fondation d’un nouveau parti politique, le Parti de la République du Québec:
Politique
Un nouveau parti souverainiste naît
Sébastien Lepine
Le Journal de Montréal
03/02/2007 09h00À l’heure où André Boisclair invite les souverainistes qui ont quitté le Parti québécois à y revenir, une trentaine d’entre eux, dont d’anciens proches de René Lévesque, fondent aujourd’hui une nouvelle formation politique, le Parti de la République du Québec.
Avec à leur tête Gilles Paquette, un entrepreneur de 54 ans résidant de L’Île-Perrot, les militants du nouveau parti ont l’intention de présenter des candidatures aux prochaines élections générales.
M. Paquette est bien connu au Parti québécois. En 2005, son nom avait circulé dans certains médias pour être candidat à la course à la direction du PQ, mais il n’avait pas réussi à recueillir les 1000 signatures de membres requises.
De plus, il a été défait deux fois dans des assemblées d’investiture du Parti québécois.
«Actuellement, notre parti est constitué de gens issus, entre autres, des milieux syndicaux, de la Société Saint-Jean-Baptiste et du cabinet de René Lévesque», affirme Gilles Paquette.
Ce dernier avoue toutefois que son parti «attire principalement des cheveux gris du PQ».
L’assemblée de fondation du Parti de la République du Québec aura lieu aujourd’hui, dès 13 h, à la Salle Fernand-Daoust du Centre Saint-Pierre.
Reste à voir 2 choses:
- Le parti parviendra-t-il à rassembler les 100 signatures nécessaires à la constitution d’un parti politique autorisé, tel que prévu à la procédure pour former un parti politique mise en place en vertu de la Loi électorale?
- Le nom “Parti de la république du Québec” est-il “susceptible d’amener les électeurs à se méprendre sur le parti qu’ils appuient”, ce qui obligerait alors le Directeur général des élections à rejeter le nom* et à demander aux dirigeants du nouveau parti d’en trouver un nouveau? À prime abord, ce n’est pas impossible, d’autres partis politiques ayant par le passé porté des noms similaires à celui envisagé par les militants du PRQ (on pense notamment au Parti républicain du Québec ainsi qu’au Parti pour la république du Canada (Québec) dans les années 80 et 90). Toutefois, comme le nom du Parti de la république du Québec figure dans la Liste des dénominations réservées au provincial gérée par le DGE, on peut présumer que le nom sera accepté tel quel.
*Voici ce qui est prévu à l’article 50 de la Loi électorale:
50. Le directeur général des élections accorde l’autorisation si les conditions prévues aux articles 47, 48 et 49 sont respectées.
Il doit toutefois refuser l’autorisation au parti dont la dénomination comporte le mot «indépendant».
Il doit, de plus, refuser l’autorisation au parti dont la dénomination est substantiellement la même que celle d’un parti autorisé ou que celle d’un parti qui a cessé de l’être et qui est susceptible d’amener les électeurs à se méprendre sur le parti qu’ils appuient.
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Votepop Québec: c’est la fin
L’hebdo L’Éveil de Saint-Eustache nous révèle aujourd’hui que le chef de Votepop Québec, Christian Charron, a décidé de mettre fin à l’existence de ce parti politique fondé il y a à peine six mois:
Une très brève incursion dans l’arène politique
La fin de Votepop Québec
Caroline D’Astous
Près de six mois après avoir annoncé la création d’un nouveau parti politique sur la scène québécoise, Votepop Québec, voilà que son chef et fondateur, Christian Charron, résidant de Sainte-Thérèse, décide de mettre fin à son projet.
Dans la section «nouvelles» du site Internet de Votepop Québec, il est inscrit que son fondateur a fait une demande au Directeur général des élections du Québec, le 9 novembre dernier, afin de retirer l’autorisation de parti politique.
«En fondant ce parti, je voulais proposer des solutions originales répondant aux enjeux qui s’offrent à la société québécoise. Je voulais créer le premier parti Internet qui débattrait de ses projets à travers son site, selon des principes de neutralité et d’objectivité», peut-on lire sur le site Internet de Votepop Québec.
Dans une lettre mise en ligne sur le site Internet de Votepop, [www.votepopquebec.org], M. Charron présente les différentes raisons qui ont motivé sa réflexion de mettre un terme au projet de fonder un parti politique.
À la lecture de cette lettre, il semble que le manque de participation et la morosité des électeurs à l’égard des partis politiques aient été des facteurs décisifs dans sa réflexion. «Je dois toutefois me rendre à l’évidence: le citoyen ordinaire a la politique en aversion et n’est pas intéressé à participer à des débats à travers le site Internet d’un parti. Je constate aussi que beaucoup d’éducation politique reste à faire avant que les citoyens n’aient les compétences pour vivre dans un régime de démocratie participative, comme celui qui existe en Suisse», dit-il.
Profitant de cette dernière tribune pour critiquer le rôle et la contribution des médias dans l’ensemble des débats politiques, M. Charron propose d’impliquer l’électeur au cœur des changements et débats institutionnels. «Il faut plutôt impliquer les citoyens dans les choix de société, par la réflexion, et lorsque c’est approprié, par le référendum. Rien n’a plus d’impact que lorsque les citoyens eux-mêmes entérinent des choix de société difficiles», explique-t-il.
Même si cette expérience dans l’arène politique fut brève, il semble qu’elle n’a pas démotivé son principal intéressé. «Je compte à l’avenir participer à l’éducation politique des Québécois, préalable pour une transition vers une démocratie participative, par ma chronique sur Internet», conclut-il, précisant que pour mobiliser les électeurs, il faut leur offrir de nouveaux types de politiciens qui incarneraient la transparence et la compétence.
Source: Éveil
16 décembre 2006
Le nouvel ex-chef de Votepop Québec, Christian Charron, décrit comme suit le bilan de ce parti politique sur son carnet:
Votepop Québec a été un projet de parti politique à l’échelle provinciale, tenté en 2006 par Christian Charron, secondé par Michel Chabot.
Même si le projet n’a finalement pas eu de suites, il a permis d’élaborer des avenues de démocratie participative et de délibération électronique inexplorées jusqu’à maintenant.
Le présent dossier regroupe donc les projets de constitution et de règlements du parti, les propositions de démocratie participative inspirée du système suisse, les textes écrits par le chef Christian Charron, ainsi que les nouvelles rapportant le cheminement de ce projet.
Notons qu’en date de ce soir, le statut de parti politique autorisé à Votepop Québec par le Durecteur général des élections était toujours en vigueur.
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Le tourisme politique: un loisir comme un autre…
Après le tourisme d’affaires, le tourisme de masse et le cyclotourisme, une nouvelle forme de tourisme commence à faire son apparition. Et ça n’a rien à voir avec la carte géographique des “hauts lieux” (sic) du scandale des commandites que des militants du NPD avait distribuée aux délégués du congrès à la chefferie du Parti libéral du Canada qui avait lieu à Montréal.
La Presse relate aujourd’hui le témoignage d’un étudiant en droit à l’Université de Montréal dont un des passe-temps consiste à participer aux congrès et autres événements organisés par les partis politiques dans la région de Montréal. Le week-end dernier par exemple, “Sylvain” était délégué-substitut au congrès d’investiture du Parti libéral du Canada pour le comté de Jonquière–Alma. Il a également participé au congrès biennal du Parti conservateur du Canada qui avait lieu en mars 2005 de même qu’à divers événements organisés par le Bloc québécois, l’Action démocratique du Québec et le Parti québécois.
Bien qu’il ait dû adhérer a chacun des partis sus-mentionnés afin de participer à leurs congrès respectifs, l’étudiant assure qu’il est présentement indécis sur le plan politique et qu’il se donne encore quelques années de tourisme politique avant de faire un choix partisan définitif.
L’histoire ne dit pas pour quel candidat Sylvain a voté lors du scrutin visant à élire le chef du Parti libéral fédéral.
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Du 10 au 12 novembre derniers avait lieu à Saint-Jérôme le Congrès annuel de la section québécoise du Nouveau Parti démocratique. Les membres devaient alors se prononcer sur l’opportunité d’effectuer un retour sur la scène québécoise en refondant le Nouveau Parti démocratique du Québec (NPD-Québec). Nous avions déjà parlé de cette possibilité il y a quelques mois.
Selon cette brève parue ce matin dans The Gazette, cette idée aurait été rejetée par une marge confortable au sein de l’aile québécoise du NPD:
NDP quashes idea of Quebec party
The Gazette
November 13, 2006, p. A12A plan to create a provincial version of the New Democratic Party has been put on hold, at least for now. The federal party’s Quebec wing, gathered in St Jérôme, voted saturday against creating an NDP Quebec, proposed by a committee within its ranks. About 61 of the approximately 100 people gathered at the conference voted against the motion.
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Le Parti vert et le financement des partis politiques
Le chef du Parti vert du Québec, M. Scott McKay, a interpellé le directeur général des élections, M. Marcel Blanchet, afin qu’il “mette fin au huit clos dans lequel se déroulent les travaux de révision de la Loi sur le financement des partis politiques”. La lettre ouverte peut être consultée ici (.doc)
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Verts font preuve d’un intérêt sans précédent envers la législation électorale depuis qu’André Larocque, ancien sous-ministre à la réforme électorale sous René Lévesque (à l’époque de l’adoption de la Loi sur le financement des partis politiques) et ancien militant du PQ et de l’ADQ, est devenu conseiller à l’exécutif national du parti en mai dernier.
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Le Parti vert, Québec solidaire et l’union de la gauche au Québec
Lors d’une rencontre de presse rapportée dans Le Devoir (accès réservé aux abonnés), le chef du Parti vert du Québec, Scott MacKay, rejette plus catégoriquement que jamais l’idée d’une alliance de son parti avec Québec solidaire lors de la prochaine élection générale, réitérant ainsi la position adoptée par son parti lors de l’assemblée générale annuelle tenue le 28 mai 2006. Loin d’axer ses efforts sur une alliance avec QS, le Parti vert voudrait plutôt présenter des candidats dans les 125 circonscriptions du Québec et de faire une percée dans des régions où il y a des controverses environnementales, comme en Estrie avec le Mont-Orford ou dans Chaudières-Appalaches avec le projet Rabaska. Ce positionnement est justifié par le fait que les Verts ne se considèrent “ni de gauche, ni de droite, ni souverainistes, ni fédéralistes”. L’article de Robert Dutrisac est reproduit ci-dessous:
Le Parti vert fera cavalier seul
Robert Dutrisac
Édition du samedi 23 et du dimanche 24 septembre 2006Québec — Le chef du Parti vert du Québec, Scott McKay, rejette à tout jamais la possibilité d’une alliance avec Québec solidaire, convaincu que les verts ont beaucoup plus de potentiel que la nouvelle formation de gauche.
«Ils s’aperçoivent qu’ils se sont peinturés dans le coin, que leurs appuis n’augmentent pas, qu’ils n’ont pas réussi à atteindre leur objectif de croissance», a souligné Scott McKay, qui rencontrait les médias hier. «Le Parti vert du Québec a l’intention de ratisser beaucoup plus large. On ne va pas se peinturer dans un coin avec un petit parti de gauche.»
Répondant aux appels pressants des dirigeants de QS, le PVQ, lors de son assemblée générale de mai dernier à Beaumont, a rejeté par une forte majorité de ses membres une alliance avec QS. «Le Parti vert du Québec n’est pas un parti de gauche ou de droite, ce n’est pas un parti souverainiste ou fédéraliste. C’est un parti qui veut rassembler les gens de toute orientation sociale et politique», a dit M. McKay.
Aux élections d’avril 2003, le PVQ n’avait présenté que 37 candidats, mais M. McKay promet que sa formation politique dénichera des candidats pour les 125 circonscriptions lors des prochaines élections générales.
Le chef du PVQ a cité des sondages qui suggéreraient que 30 % des Québécois ont déjà envisagé de voter pour les verts. Le défi, c’est de transformer cette inclination en votes ou, de façon réaliste, a précisé M. McKay, de faire en sorte que les appuis en faveur des verts — de 9 ou 10 % dans les sondages — se matérialisent dans les urnes. Or M. McKay reconnaît que le PVQ n’a pas d’organisation digne de ce nom. Le parti ne connaît même pas le nombre de ses membres, ses listes, qui comptent des milliers de noms, n’ayant pas été révisées.
Aux prochaines élections, le PVQ s’intéressera de près aux comtés où une controverse de nature écologique a cours, comme à Lévis ou à Orford, qui pourraient devenir des terrains fertiles pour les verts. «M. Charest a eu la bonté de semer les graines qui feront en sorte que le Parti vert, dans certaines circonscriptions, pourra aller chercher des résultats importants», estime Scott McKay.
Ce nouveau refus de M. MacKay d’envisager une alliance avec Québec solidaire n’est qu’un épisode supplémentaire à cette saga entourant l’union de la gauche au Québec. Rappelons que lors de l’élection générale de 1998, trois partis se disputaient les suffrages de l’électorat de gauche, soit le Parti de la démocratie socialiste (ex-NPD-Québec), le Parti marxiste-léniniste du Québec et le Parti communiste du Québec, auxquels on doit ajouter le Rassemblement pour une alternative politique (RAP), mouvement politique fondé en 1997 afin de “construire une force politique à gauche du PQ” et qui avait présenté une dizaine de candidats indépendants.
À ces trois partis s’ajoutèrent en 2001 le RAP, devenu le “Rassemblement pour l’alternative progressiste”, et le Parti vert du Québec qui demeure souvent perçu comme un parti de gauche bien qu’il se présente comme étant au-dessus du clivage gauche-droite. L’année suivante, le RAP, le Parti de la démocratie socialiste et le Parti communiste du Québec fusionnèrent afin de former une nouvelle formation politique dans le but de fédérer la gauche québécoise (ce qui était pourtant l’objectif du RAP), l’Union des forces progressistes. C’est ainsi que lors de l’élection générale de 2003, on se retrouva à nouveau avec trois partis politiques se disputant le vote de gauche, soit le Parti marxiste-léniniste du Québec, l’Union des forces progressistes et le Parti vert du Québec (les deux derniers ayant conclu officiellement une alliance). Puis, en 2006, l’UFP fusionna avec le mouvement Option citoyenne de Françoise David, donnant ainsi naissance à un nouveau parti se voulant rassembleur de la gauche politique (ce à quoi aspiraient le RAP et l’UFP quelques années auparavant), Québec solidaire. Malgré cela, le Parti communiste du Québec fit un retour sur la scène québécoise en 2006 (quoique cette opération ne résulte pas d’une scission de Québec solidaire, mais plutôt de la volonté d’empêcher une autre organisation communiste de s’emparer du nom), et la section québécoise du NPD envisage sérieusement de faire un retour sur la scène québécoise.
Résultat: pas moins de cinq partis risquent de se disputer le vote de gauche lors de la prochaine élection générale.
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Tags: alliances électorales, élection générale 2007, Françoise David, NPD-Québec, Parti communiste du Québec, Parti de la démocratie socialiste, Parti marxiste-léniniste du Québec, partis politiques, PVQ, QS, Rassemblement pour l’alternative progressiste, Scott McKay, Union des forces progressistes
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En marge du Congrès biennal du Nouveau Parti démocratique à Québec en fin de semaine, des rumeurs ont commencé à courir à l’effet que la section québécoise du parti songerait à remettre sur pied le NPD-Québec et à faire un retour sur la scène électorale québécoise.
Rappelons que le Nouveau Parti démocratique du Québec, fondé en tant qu’aile québécoise du NPD fédéral en 1963, a fait quelques apparitions sporadiques sur la scène québécoise lors des élections générales de 1970 et 1973 avant de se constituer formellement en tant que parti politique provincial en 1985. En 1989, le NPD-Québec se désaffilia du NPD fédéral après avoir pris position en faveur de la souveraineté du Québec, ce qui contrevenait à la constitution du parti fédéral. En 1996, le NPD-Québec changea de nom et devint le Parti de la démocratie socialiste. En 2002, le PDS fusionna avec le Parti communiste du Québec et le Rassemblement pour l’alternative progressiste pour constituer l’Union des forces progressistes, lequel fusionna à son tour avec d’autres mouvements politiques en 2006 pour former Québec solidaire. La question des relations d’un éventuel NPD-Québec avec Québec solidaire est d’ailleurs encore pendante.
Le nom “Nouveau Parti démocratique du Québec” a déjà été réservé auprès du Directeur général des élections du Québec, lequel a la responsabilité d’autoriser les partis politiques sur la scène provinciale, notamment en vertu de la Loi sur le financement des partis politiques. En outre, un site Internet a été mis sur pied afin de promouvoir l’idée de recréer le NPDQ.
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