Transfuges et députés indépendants

Le terme «transfuge» désigne un «parlementaire qui abandonne son parti ou son groupe pour en rallier un autre»⁽¹⁾ en cours de législature et qui a, selon l’expression consacrée, «traversé la Chambre». Quant au qualificatif «indépendant», celui-ci désigne, lorsqu’il est question d’un député ou conseiller législatif, d’un «parlementaire n’appartenant à aucun groupe»⁽²⁾.

Au fins de cette compilation des transfuges et députés indépendants, ceux-ci ont été regroupés en 3 catégories:

1. «transfuges directs»: députés (ou conseillers législatifs) qui sont passés directement d’un parti politique à un autre au cours d’une même législature ou entre la dissolution d’une législature et l’élection générale suivante⁽³⁾;
2. «transfuges indirects»: députés (ou conseillers législatifs) qui ont fait un passage plus ou moins bref comme indépendants avant de joindre un autre parti politique, le tout au cours d’une même législature ou entre la dissolution d’une législature et l’élection générale suivante;
3. «indépendants»: députés (ou conseillers législatifs) qui, au cours d’une même législature ou entre la dissolution d’une législature et l’élection générale suivante:
   • quittent leur formation politique afin de siéger comme indépendants;
   • rejoignent un parti politique après avoir été élus comme indépendants, ou;
   • quittent momentanément leur formation politique pour y revenir quelque temps plus tard.

Assemblée nationale

Transfuges «directs»⁽⁴⁾

Transfuges «indirects»

Indépendants

Conseil législatif

Transfuges «directs»⁽³⁵⁾

Indépendants

Notes:

1. Assemblée nationale du Québec, Transfuge, Le Parlement de A à Z – Lexique et bibliographie. (↩)
2. Assemblée nationale du Québec, Indépendant, Le Parlement de A à Z – Lexique et bibliographie. (↩)
3. L’identité partisane des parlementaires québécois de 1867 à 1966 (année à partir de laquelle l’appartenance politique des candidats a commencé à figurer sur les bulletins de vote) a été établie à partir des ouvrages de Drouilly (Drouilly, Pierre, 1990. Statistiques électorales du Québec 1867-1990 (3e édition). Québec: Bibliothèque de l’Assemblée nationale. Coll. Bibliographie et documentation, 10), du Service de recherche de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale (Bibliothèque de l’Assemblée nationale. Service de la recherche. 1995. Les résultats électoraux depuis 1867 (2e édition). Québec: Bibliothèque de l’Assemblée nationale. Coll. Bibliographie et documentation, 25), du Dictionnaire des parlementaires du Québec de 1792 à nos jours de l’Assemblée nationale ainsi que d’autres sources documentaires. Étant donné que le concept d’identification partisane était beaucoup plus flou – et la discipline partisane beaucoup moins stricte – au XIX^e et au début du XX^e siècle par rapport à notre époque, cette catégorisation doit être interprétée avec prudence. (↩)
4. Les députés élus sous la bannière de l’Action libérale nationale et du Parti conservateur lors de l’élection générale de 1935 et qui furent candidats sous la bannière de l’Union nationale lors de l’élection générale de 1936 ne sont pas considérés comme des transfuges, ce parti étant issu de la fusion de l’ALN et du PC. De même, les députés élus sous la bannière de l’Action démocratique du Québec lors de l’élection générale de 2008 et qui ont siégé sous cette bannière jusqu’à la fusion de ce parti avec la Coalition avenir Québec en février 2012 ne sont pas considérés comme des transfuges. (↩)
5. Dans le cas des députés ou conseillers législatifs dont la date du changement d’allégeance n’est pas précisée dans leur biographie sur le site Web de l’Assemblée nationale du Québec, la date indiquée est celle de la dissolution de la législature. Dans les autres cas où seule l’année du changement est mentionnée (ex.: «à partir de 1940»), la date indiquée est celle du début de la session parlementaire de l’année en question. (↩) (↩)
6. Réélu sous la bannière du Parti libéral lors de l’élection générale de 1875. (↩) (↩) (↩)
7. Réélu sous la bannière du Parti conservateur lors de l’élection générale de 1875. (↩)
8. Élu pour la première fois sous la bannière du Parti conservateur en 1872, Alexandre Chauveau fut réélu sous l’étiquette «conservateur indépendant» lors de l’élection générale de 1875 avant de devenir député du Parti libéral en 1878, puis du Parti conservateur en 1879. (↩) (↩) (↩)
9. Réélu sous la bannière du Parti conservateur lors de l’élection générale de 1892. (↩)
10. Réélu sous la bannière du Parti libéral lors de l’élection générale de 1892. (↩)
11. Réélu sous la bannière du Parti libéral lors de l’élection générale de 1900. (↩)
12. Aurèle Lacombe, élu sous la bannière du Parti ouvrier lors de l’élection générale de 1919, fut nommé ministre sans portefeuille dans le gouvernement Taschereau (LIB) le 27 septembre 1921. Bien que siégeant avec le caucus ministériel, il fut candidat sous l’étiquette «ouvrier ministériel» lors de l’élection générale de 1923. (↩)
13. Élu pour la première fois sous la bannière du Parti libéral lors d’une élection partielle en 1928, Oscar Drouin joignit l’Action libérale nationale en juillet 1935. Il fut par la suite réélu sous la bannière de ce parti lors de l’élection générale de 1935, sous celle de l’Union nationale en 1936, puis siégea comme député indépendant en 1937 avant d’être réélu sous la bannière du Parti libéral en 1939. (↩) (↩)
14. Selon la Chronologie parlementaire depuis 1791 produite par l’Assemblée nationale, les députés Chaloult, Drouin, Grégoire, Hamel et Marcoux, de même que les conseillers législatifs Ouellet et Thériault, firent partie d’un groupe annonçant, le 26 juin 1937, la création d’un parti appelé «Parti national». Cependant, les députés et conseillers dissidents ne furent jamais reconnus en Chambre sous la bannière du Parti national. (↩) (↩) (↩) (↩) (↩)
15. Réélu sous la bannière du Parti libéral lors de l’élection générale de 1939. (↩)
16. Réélu sous l’étiquette «conservateur indépendant» lors de l’élection générale de 1875. (↩) (↩)
17. Réélu comme député «conservateur indépendant» lors de l’élection générale de 1875. (↩)
18. Réélu sous l’étiquette «conservateur indépendant» lors de l’élection générale de 1878. (↩)
19. Réélu sous la bannière du Parti libéral lors de l’élection générale de 1878. (↩)
20. Réélu sous l’étiquette «conservateur indépendant» lors de l’élection générale de 1886. (↩)
21. Réélu sous la bannière du Parti libéral lors de l’élection générale de 1886. (↩)
22. Réélu sous la bannière du Parti conservateur lors de l’élection générale de 1890. (↩)
23. Candidat sous l’étiquette «libéral indépendant» lors de l’élection générale de 1904. (↩)
24. Candidat sous l’étiquette «libéral indépendant» lors de l’élection générale de 1919. (↩)
25. Candidat sous l’étiquette «libéral indépendant» lors de l’élection générale de 1923. (↩)
26. Candidat sous l’étiquette «ouvrier ministériel» lors de l’élection générale de 1923. (↩) (↩)
27. Candidat sous l’étiquette «libéral indépendant» lors de l’élection générale de 1927. (↩)
28. Candidat sous l’étiquette «libéral indépendant» lors de l’élection générale de 1936. (↩) (↩)
29. Candidat sous l’étiquette «indépendant ministériel» lors de l’élection générale de 1936. (↩)
30. Candidat sous l’étiquette «conservateur indépendant» lors de l’élection générale de 1936. (↩)
31. Réélu sous l’étiquette «nationaliste opposition» lors de l’élection générale de 1939. (↩)
32. Candidat sous la bannière du Parti créditiste lors de l’élection générale de 1973. (↩)
33. Candidat sous la bannière du Parti indépendantiste lors de l’élection générale de 1985. (↩)
34. Candidat indépendant («libéral indépendant») lors de l’élection générale de 1985. (↩)
35. Les conseillers législatifs siégeant sous la bannière du Parti conservateur durant la 19^e législature, puis sous la bannière de l’Union nationale durant la 20^e législature ne sont pas considérés comme des transfuges, ce parti étant issu de la fusion de l’Action libérale nationale et du PC. (↩)
36. Selon la Chronologie parlementaire depuis 1791 produite par l’Assemblée nationale, les députés Chaloult, Drouin, Grégoire, Hamel et Marcoux, de même que les conseillers législatifs Ouellet et Thériault, firent partie d’un groupe annonçant, le 26 juin 1937, la création d’un parti appelé «Parti national». Cependant, cela n’est pas mentionné dans leur biographie respective. En outre, les députés et conseillers dissidents ne furent jamais reconnus en Chambre sous la bannière du Parti national. Nous mentionnons toutefois ce changement à titre indicatif. (↩) (↩)