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Le comportement électoral des Québécois

Les politologues Éric Bélanger (Université McGill) et Richard Nadeau (Université de Montréal), ont publié récemment une rareté au Québec: un ouvrage scientifique portant sur les comportements électoraux au Québec. Nous disons bien rareté puisqu’il existe peu d’ouvrages généraux en science politique consacrés à la problématique des comportements de l’électorat québécois sur la scène provinciale, à part peut-être Comportement électoral au Québec, qui date de 1984, et quelques ouvrages qui se concentrent sur un seul scrutin (élection générale ou référendum). L’inexistence d’une étude électorale québécoise n’est certainement pas de nature à nous aider à avoir un portrait sérieux et constant des principaux déterminants du vote au sein de l’électorat québécois.

Aussi, souhaitons que l’ouvrage de Bélanger et Nadeau, qui ont tous les deux consacrés leurs travaux sur le vote et sur la politique canadienne et québécoise, soit le premier jalon vers une étude plus systématique des comportements électoraux des Québécois et vers l’établissement d’une véritable étude électorale québécoise inspirée du modèle américain ou britannique (Richard Nadeau a d’ailleurs un des codirecteurs de l’Étude électorale canadienne il y a quelques années).

Nous ne manquerons pas de commenter cet ouvrage lorsque nous en aurons terminé la lecture, qu’il suffise de préciser pour l’instant que l’ouvrage porte sur les élections générales de 2007 et 2008 et que les observations des auteurs sont basées sur des enquêtes réalisées immédiatement après chaque scrutin. En attendant, voici la recension qu’en a fait le chroniqueur Louis Cornellier du Devoir il y a une dizaine de jours.

Richard Nadeau et Éric Bélanger (2009), Le comportement électoral des Québécois, Montréal: Presses de l’Université de Montréal, ISBN 978-2-7606-2132-9. Poursuivez la lecture de «Le comportement électoral des Québécois»→

Bientôt dans un magasin de porcelaine près de chez vous…

Lors de la dernière campagne, le DGE avait adopté à l’endroit des usagers des «nouvelles technologies de l’information et des communications» – particulièrement les blogueurs politiques partisans – une attitude qui avait engendré une controverse dont un organisme faisant office d’arbitre du processus électoral se serait sûrement bien passée. Par la suite, les quelques paragraphes du «Rapport des résultats officiels du scrutin» consacrés aux NTIC faisaient montre d’un manque d’introspection surprenant compte tenu de l’ampleur de la controverse.

Et c’est probablement sur le point de se poursuivre à l’Édifice René-Lévesque, on verra bien en septembre. Sommes-nous les seuls à craindre le pireen lisant une telle phrase?

«un des scénarios envisagés consiste, curieusement, à élargir la définition de “dépense électorale” de manière à inclure un message n’ayant en fait entraîné aucune dépense»

Si jamais une telle idée devait faire son chemin jusque dans la loi électorale, il est à craindre que ça sera rapidement contesté en cour. Poursuivez la lecture de «Bientôt dans un magasin de porcelaine près de chez vous…»→

Candidatures: quelques désistements

Straight to the point:

  • Arthabaska (PQ): l’ex-mairesse de Saint-Valère, Thérèse Domingue, qui fut candidate défaite (PQ) lors de l’élection générale de 2007 dans Arthabaska, a, selon les termes de La Nouvelle, «complètement fermé la porte à la possibilité de briguer de nouveau l’investiture du Parti québécois» en vue de la prochaine élection générale (source: La Nouvelle);
  • Deux-Montagnes (ADQ): ceci n’est pas tant une nouvelle candidature qu’un retour sur une ancienne candidature. l’aspirant candidat de l’ADQ dans Deux-Montagnes lors de la dernière élection générale, Jean-François Plante, a intenté des poursuites judiciaires contre trois journalistes pour avoir «causé un tort irréparable à sa carrière politique». M. Plante avait été contraint de retirer sa candidature dans Deux-Montagnes (il avait déjà été officiellement nommé candidat à ce moment-là ) en pleine campagne électorale en raison de divers propos controversés qu’il avait tenus sur sa webradio Radio XTRM (source: La Presse);
  • L’Assomption (PI): une militante du Parti indépendantiste dans L’Assomption, Fanny Bérubé, a annoncé son intention d’y être candidate lors de la prochaine élection générale (source: Hebdo Rive Nord);
  • Marguerite-D’Youville (PQ): l’assemblée d’investiture du PQ dans Marguerite-D’Youville a eu lieu aujourd’hui. C’est sans surprise que Monique Richard a été élue par acclamation (source: Presse canadienne);
  • Matapédia (LIB): l’homme d’affaires Jean-Yves Roy a annoncé récemment qu’il sera candidat à l’investiture libérale dans Matapédia dont la date n’est pas encore dévoilée. Nous ignorons s’il y aura d’autres candidats à l’investiture, mais si c’est le cas, ce ne sera sûrement pas le candidat défait lors de la dernière élection générale, Normand Boulianne, qui a accordé son appui à M. Roy. Le tout est évidemment conditionnel à ce que la circonscription de Matapédia existe toujours à l’issue du prochain redécoupage de la carte électorale (source: L’Avant-garde et L’Avantage; nos remerciements à Joël pour le tuyau);
  • Papineau (LIB): le député de Papineau, Norman MacMillan (LIB), est présentement en convalescence en raison d’un cancer de la prostate diagnostiqué en décembre. S’il devait surmonter cette maladie (il semble que les chances de guérison soient de l’ordre de 85%), M. MacMillan sera à nouveau candidat lors de la prochaine élection générale. Ce serait alors sa 7e campagne électorale, si on inclut l’élection partielle du 29 mai 1989 où il avait été élu pour une première fois à l’Assemblée nationale (source: Info07);
  • Trois-Rivières (LIB): l’ex-député de Trois-Rivières (2003-2007), André Gabias (LIB), a été nommé récemment secrétaire général de l’Université du Québec à Trois-Rivières, amenant ainsi ce dernier à mettre sa carrière politique en veilleuse. Il a à tout le moins placé les enchères assez hautes en déclarant au Nouvelliste que «Ça prendrait tout un ouragan pour me déraciner» de son nouveau poste à l’UQTR (source: Le Nouvelliste).

QuébecPolitique.com: 39e élection générale

Élection partielle dans Charlevoix: contexte

L‘élection partielle qui a lieu aujourd‘hui dans Charlevoix a été déclenchée à la suite de la démission le 13 août dernier du député de Charlevoix et ex-ministre, M. Rosaire Bertrand (PQ), afin de permettre au chef du Parti québécois, Mme Pauline Marois, de faire son entrée à l‘Assemblée nationale.

M. Bertrand a été député de Charlevoix de 1994 à 2007. Auparavant, le comté a été représenté par un député de l‘Union nationale de 1948 à 1962, puis par un député libéral de 1962 à 1994.

Le scrutin met aux prises sept candidats:

  • BIRON, Paul (DC)
  • GAGNON, Claude (ind.)
  • HARVEY, Conrad (ADQ)
  • LAFOREST, Daniel (ind.)
  • LEMIRE, François Robert (REP)
  • MAROIS, Pauline (PQ)
  • TURCOTTE, David (VRT)

Le Parti libéral du Québec ainsi que Québec solidaire ont décidé de ne pas participer à cette élection partielle, contrairement à la dernière élection générale. Par contre, le Parti République du Québec participera à un scrutin pour la première fois de sa jeune histoire. Quant à l‘ADQ et aux Verts, tous deux ont présenté le même candidat qui a défendu leurs couleurs respectives le 26 mars dernier.

Élection générale 2007: Charlevoix
Candidat (parti) Votes (n) Votes (%)
Bertrand, Rosaire (PQ) 9 099 37,67
Harvey, Conrad (ADQ) 7 436 30,78
Bouchard, Jean-Guy (LIB) 6 541 27,08
Turcotte, David (VRT) 553 2,29
Charbonneau, Lucie (QS) 527 2,18
Bulletins valides 24 156 99,14
Bulletins rejetés 210 0,86
Vote exercé et taux de participation 24 366 73,99
Électeurs inscrits 32 932
Majorité 1 663 6,88

En l‘absence d‘un candidat libéral et de Québec solidaire, ce sont 7 068 électeurs qui se retrouvent orphelins lors de cette élection partielle et qui devront reporter leur choix vers un autre candidat, à supposer qu‘ils se donnent la peine de voter.

Pour de plus amples informations sur la circonscription de Charlevoix:

  • Géographie
  • Profil
  • Histoire politique
  • Élections précédentes

Vote générationnel? Pas si vite…

OK tout le monde, on va respirer par le nez deux petites minutes.

Ce matin paraissant dans Le Soleil cet article de Michel Corbeil dans lequel il cite les résultats d‘une étude réalisée par le Parti québécois sur les résultats de l‘élection générale du 26 mars dernier. En gros, on a calculé la moyenne d‘âge dans chaque circonscription puis on a tenté de faire un lien entre la moyenne d‘âge et les partis politiques ayant remporté chaque circonscription. d‘où la grosse conclusion: les jeunes voteraient pour l‘ADQ et les vieux voteraient pour le PQ (soi dit en passant, ça n‘a rien de nouveau, David Gagnon avait fait la même chose il y a quelques mois sur son blogue Antagoniste.net). Depuis, tout ce qui grouille, scribouille et grenouille sur la blogosphère politique québécoise, des dessous de la politique à l‘homme en colère en passant par Patrick Lagacé, s‘affaire à tirer les conclusions les plus tranchées et les plus définitives sur une étude que personne n‘a lue, sauf Michel Corbeil (appel à tous: si quelqu‘un au PQ voulait bien nous envoyer une “enveloppe brune virtuelle” par courriel, nous sommes preneurs 😀 ).

Seulement, il y a un détail que tous semblent ignorer: d‘après ce qu‘on peut en connaître, il est loin d‘être certain que cette étude est valide sur le plan méthodologique. Si ça se trouve, nous venons d‘assister à l‘erreur la plus élémentaire, la plus “pee-wee” qui existe en méthodes quantitatives.

Pour faire une histoire courte avec une histoire longue, le procédé qui semble être employé dans l‘étude (selon les données dévoilées dans l‘article en tout cas) est l‘inférence écologique. Une erreur courante dans l‘emploi de cette méthode est d‘inférer sur des comportements individuels sur la base de données collectives en prenant pour acquis que tous les individus, sans exception, partagent les mêmes caractéristiques que celles de l‘ensemble du groupe. C‘est ce qu‘on appelle l‘erreur écologique ou ecological fallacy dont l‘existence fut démontrée dès le milieu du 20e siècle par le sociologue américain William Robinson qui, en tentant d‘étudier la relation entre le taux d‘alphabétisation et le pourcentage d‘immigrants dans chaque État américain, avait observé une différence majeure selon que le taux de corrélation était basé sur des données agrégées ou individuelles (pour plus de détails, voir Robinson, W.S. 1950. «Ecological Correlations and the Behavior of Individuals». American Sociological Review 15: 351–357). Il est vrai que depuis les années 50, les méthodes quantitatives en sciences sociales se sont beaucoup raffinées et certains chercheurs ont mis de l‘avant des solutions à la fois théoriques et techniques afin d‘effectuer ce type d‘inférence sous certaines conditions. Toutefois, ça ne fait pas l‘unanimité et ça demande une expertise très poussée que peu de gens possèdent en dehors des cercles universitaires, et rien n‘indique que les auteurs de l‘étude en font partie.

Conclusion: aucune donnée solide (méthodologiquement parlant) tirée de l‘étude citée par Michel Corbeil ne permet de confirmer l‘existence d‘un clivage générationnel sur la scène politique québécoise. Peut-être que ce clivage existe, mais pour s‘en assurer, ça prend des données recueillies à l‘échelle d‘observation appropriée, c‘est-à -dire l‘échelle individuelle. En d‘autres mots, ça prend un sondage.

Au risque de nous répéter, s‘il existait une étude électorale québécoise, sur le modèle des grandes enquêtes électorales universitaires, telles que les American National Election Studies ou les British Election Studies, nous pourrions avoir l‘heure juste avec des données fiables colligées et analysées par des chercheurs sérieux plutôt que de discuter d‘une étude dont on ne sait pas grand chose dans le fond, à commencer par son (ses?) auteur(s).

Bref, circulez, y a rien à voir! Poursuivez la lecture de «Vote générationnel? Pas si vite…»→

Élection générale 2007: bilan des assemblées d’investiture

Alors que les principaux partis politiques s’activent déjà à choisir leurs candidats en vue de la 39e élection générale, nous vous proposons un retour sur la sélection des candidats des principaux partis lors de l’élection générale du 26 mars dernier.

En principe, les statuts et règlements des principaux partis prévoient, sur papier à tout le moins, que les candidats au poste de député doivent être désignés par les militants de la circonscription. En réalité, les investitures «avec votation» (sous-entendu: où il y a 2 candidats ou plus, mais vous aurez sûrement compris cela en lisant cette expression dans son contexte) sont plutôt rares et la plupart du temps, il n’y a qu’un seule qui soit candidate pour être désignée candidate (!!!) d’un parti politique, comme en fait foi la compilation ci-dessous qui porte sur la dernière élection générale.

Parti Nombre d’assemblées d’investiture où un scrutin a eu lieu
Parti québécois 25/125: Abitibi-Est, Anjou, Arthabaska, Beauce-Nord, Bellechasse, Chauveau, Deux-Montagnes, Duplessis, Frontenac, Groulx, Iberville, Jean-Lesage, Lac-Saint-Jean, Laval-des-Rapides, Lotbinière, Marguerite-D’Youville, Mégantic-Compton, Nicolet-Yamaska, Orford, Rimouski, Roberval, Shefford, Sherbrooke, Trois-Rivières et Vanier
Québec solidaire 3/123: Drummond, Rouyn-Noranda–Témiscamingue et Taschereau (à cela s’ajoutent les investitures dans Arthabaska et Sherbrooke, toutes deux remportées par acclamation à la suite du désistement d’un candidat durant l’assemblée d’investiture)
Parti libéral du Québec 3/125: Charlevoix, Deux-Montagnes et Nicolet-Yamaska
Action démocratique du Québec 0/125
Parti vert du Québec 0/108

Ainsi, dans l’ensemble des candidats des partis politiques qui étaient présents dans toutes les circonscriptions lors du dernier scrutin général (ou presque, dans le cas de Québec solidaire et du Parti vert), seulement 31 ont réellement affronté un adversaire lors d’une assemblée d’investiture, et ce en dépit du caractère démocratique de nos institutions politiques. C’est un peu comme si le principe de souveraineté populaire n’était pas pleinement intégré au sein des partis politiques lors de la désignation des candidats. Bien sûr, il y a plein de bonnes et de mauvaises raisons pour expliquer cette situation (association de circonscription inexistante, manque de candidats “potables”, consigne donnée par le chef du parti de laisser le champ libre aux députés sortants, circonscription réservée à un candidat vedette ou au contraire circonscription où le candidat d’un parti donné n’a aucune chances d’être élu, etc.), mais la situation laisse tout de même songeur. Et comme c’est la première fois que nous faisons l’exercice et qu’à notre connaissance, personne n’a compilé les assemblées d’investiture “avec scrutin” lors des élections générales précédentes, impossible de savoir s’il y a une tendance vers l’accroissement ou la diminution du nombre d’investitures avec plus d’un candidat.

Il y a tout de même un certain nombre de constats amusants à faire. Par exemple, sur les 31 candidats ayant eu un adversaire lors de leur assemblée d’investiture:

  • Cinq ont été élus députés le 26 mars dernier (les candidats péquistes dans Abitibi-Est, Duplessis, Lac-Saint-Jean, Rimouski et Roberval).
  • Une seule était déjà membre de l’Assemblée nationale, soit la députée de Duplessis, Lorraine Richard (PQ). Elle fut réélue le 26 mars.
  • Selon les données disponibles, la totalité des candidats de l’Action démocratique du Québec et du Parti vert du Québec ont été nommés sans opposition ou «par acclamation».
  • Dans Deux-Montagnes, les deux principaux partis à l’époque ont vu s’affronter plusieurs candidats lors de leur assemblée d’investiture respective. Pourtant, c’est une candidate d’un autre parti, désignée à la dernière minute et sans opposant pour remplacer un candidat qui avait été forcé de se désister, qui siège maintenant à l’Assemblée nationale.

Ce tableau a été compilé à partir des données que nous avons recueillies tout au long de notre couverture de l’élection générale de 2007, mais comme elle était basée en grande partie sur les communiqués des partis politiques et les articles des hebdos régionnaux (qui ne se retrouvent pas tous en ligne et, soyons honnêtes, nous ne sommes pas abonnés à tous les hebdos publiés au Québec), il se peut qu’il manque des assemblées d’investiture dans notre compilation. Si c’est le cas, la section «commentaires» est là pour ça.

Un ex-candidat défraie la manchette à Ottawa

Québec solidaire tenterait de soulever le spectre d‘une autre Affaire Édith Gendron qu‘il ne s‘y prendrait pas autrement. Dans un communiqué de presse publié cet après-midi, le parti dénonçait le congédiement de M. Antoine Pich par le gouvernement fédéral (le ministère de la Justice pour être plus précis) en raison, affirme-t-on, de considérations de nature partisane. M. Pich a en effet été candidat pour le parti Québec solidaire dans La Prairie lors de l‘élection générale de 2007, terminant au 5e rang avec 1,91% des voix. Or, dans une lettre ouverte parue ce matin dans le site Vigile.net, Antoine Phirun Pich présente sa version des faits et soutient que son congédiement serait motivé par sa récente candidature sous la bannière d‘un parti souverainiste et par son adhésion publique à cette idéologie.

Au moment d‘écrire ces lignes, aucun porte-parole du ministère fédéral de la Justice ou de la Commission fédérale de la fonction publique n‘avait réagi publiquement par rapport à ces allégations.

Mise à jour (11 juillet 2007): La Presse rapporte la nouvelle dans son édition de ce matin. On indique dans ce reportage que le ministère fédéral de la Justice considère cette affaire comme “une affaire privée entre l‘employeur et l‘employé” et refuse de la commenter.

Québec solidaire dénonce une sanction démesurée

MONTREAL, le 10 juillet /CNW Telbec/ – Québec solidaire considère que le congédiement de monsieur Antoine Pich par le gouvernement fédéral est injustifié. M. Pich a été candidat de Québec solidaire dans La Prairie lors de la dernière élection générale; il était alors fonctionnaire au ministère de la Justice du Canada. Ayant omis de prévenir la Commission de la fonction publique du Canada de son intention de se porter candidat pour Québec solidaire, il est maintenant congédié. Cette sanction nous paraît abusive et injustifiée. Le gouvernement fédéral se serait-il montré aussi impitoyable si Antoine Pich s‘était présenté pour un parti fédéraliste?

Québec solidaire exige donc la réintégration d‘Antoine Pich à son emploi de notaire au ministère de la justice fédéral.

Renseignements: Alexandre Warnet, Responsable temporaire des relations
avec les médias, Québec solidaire

Élection générale du 26 mars 2007: taux de participation

Dans la foulée de la publication la semaine dernière du Rapport des résultats officiels du scrutin du 26 mars 2007, La Presse consacre aujourd‘hui un article sur la baisse marquée du taux de participation dans un certain nombre de circonscriptions électorales de l‘ouest de l‘île de Montréal. L‘article fait également état d‘une “forte hausse” de la participation électorale dans Champlain par rapport à l‘élection générale de 2003.

Si on replace cette hausse dans son contexte, on conclura rapidement qu‘elle n‘est pas aussi spectaculaire qu‘il n‘y paraît. En effet, lors du scrutin général du 14 avril 2003, 75,64% des électeurs inscrits s‘étaient prévalus de leur droit de vote dans Champlain. Toutefois, le scrutin a dû être repris le 20 mai suivant car les deux premiers candidats étaient arrivés à égalité à l‘issue du recomptage judiciaire (la Loi électorale prévoit la tenue d‘une “élection spéciale” lorsqu‘une telle situation survient). Le taux de participation était alors de 57,70%. Étant donné qu‘il y avait campagne électorale dans Champlain depuis le début de mars et que les électeurs avaient déjà voté une première fois le 14 avril, on peut présumer qu‘il y avait une certaine lassitude chez ces derniers, sans compter que leur vote était devenu moins déterminant qu‘il ne l‘aurait été lors de l‘élection générale proprement dite (un siège de plus ou de moins n‘aurait rien changé sur l‘identité du parti formant le gouvernement, les libéraux étant nettement majoritaires). De plus, comme il s‘agissait d‘une élection spéciale qui n‘avait lieu que dans une seule circonscription, la couverture de la campagne dans les médias “nationaux” était pour le moins minimaliste. Bref, une baisse aussi radicale du taux de participation en 1 mois et demi ne devrait pas surprendre.

En réalité, si on compare des pommes avec des pommes (élection générale vs élection générale), la participation électorale dans Champlain a connu une hausse beaucoup plus modeste (0,90%) entre 2003 et 2007 puisqu‘il est passé à 76,54%.

Le mardi 26 juin 2007

Élections provinciales: baisse de participation dans l‘Ouest-de-l‘Île

Hugo Fontaine
La Presse

Les sept circonscriptions qui ont enregistré la plus forte baisse du taux de participation lors des élections provinciales du 26 mars sont situées dans l‘île de Montréal.

Six d‘entre elles sont dans l‘Ouest-de-l‘Île.

Volà l‘un des faits saillants du Rapport sur les résultats officiels du scrutin, dévoilé cette semaine par le Directeur général des élections (DGE).

L‘organisme a enregistré des baisses variant de 4,5 à 8,5% par rapport aux élections de 2003 dans ces sept circonscriptions, parmi lesquelles se trouvent Marguerite-Bourgeoys, Mont-Royal et Jeanne-Mance-Viger. C‘est dans D‘Arcy-McGee que la baisse est la plus marquée.

Dans Champlain: forte hausse

À l‘autre extrémité de la liste, la circonscription de Champlain voit son taux de participation augmenter de près de 19%. C‘est que, en 2003, il avait fallu reprendre le scrutin parce que deux candidats étaient arrivés ex aequo. Mais lors de la reprise, beaucoup moins de gens étaient allés voter.

On remarque les plus fortes hausses dans les régions éloignées, notamment au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Vote le plus massif: 82,6%

Ce sont les électeurs de Marguerite-d‘Youville, au sud de Montréal, qui sont allés voter le plus massivement (82,6%) pour élire le plus jeune député de l‘Assemblée nationale, Simon-Pierre Diamond. Moins de la moitié des citoyens (46,5%) de la plus grande circonscription du Québec, Ungava, se sont rendus aux urnes.

Le taux de participation global a été de 71,23%, une hausse de moins d‘un point par rapport à 2003. C‘est donc dire que les dispositions de la loi 22 (commissions de révision itinérantes, prolongation des heures de vote par anticipation, élargissement du vote par anticipation, itinérant et par correspondance) n‘ont pas eu d‘effet significatif sur la participation des électeurs.

Le DGE n’a rien appris, ni rien oublié

Le Directeur général des élections a rendu public aujourd’hui le Rapport des résultats officiels du scrutin du 26 mars 2007. Le rapport aborde notamment une question qui avait fait beaucoup jaser à l’époque, soit l’adaptation de la Loi électorale aux nouvelles technologies («nouvelles» dans le sens de «qui n’étaient pas encore répandues lors de l’élection générale de 2003»), notamment en ce qui a trait aux vidéos en ligne et des blogues. Nous avions d’ailleurs consacré quelques articles sur le sujet ici, ici, là et par là .

Le chapitre portant sur les nouvelles technologies en période électorale (dans les faits saillants (format pdf)) laisse entendre que le DGE, à l’image des Bourbons «n’a rien appris, ni rien oublié.»*

Utilisation des nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC) en période électorale

Les possibilités offertes par les NTIC sont de plus en plus omniprésentes et utilisées sur le Web. Ces technologies permettent de moderniser les pratiques de communication, d’information et d’échanges. En dehors d’une période électorale, le Directeur général des élections n’a pas à intervenir en cette matière. Il en est autrement en période électorale puisqu’il lui revient d’appliquer et de faire respecter la Loi électorale notamment au regard du contrôle des dépenses électorales des partis et des candidats et au regard des dépenses de publicité faites par des électeurs (intervenants particuliers). Les élections de mars 2007 ont permis d’observer l’émergence de ces nouvelles technologies.

Peu importe le support de transmission d’un message au public, les règles actuelles de la Loi électorale en matière de dépenses électorales sont applicables et doivent être respectées puisqu’elles visent à garantir l’équité du débat électoral. Le Directeur général des élections a cherché à appliquer la loi avec discernement, sans adopter une approche de surveillance coercitive et en n’oubliant pas que la liberté d’expression est l’une des valeurs à laquelle nous demeurons les plus attachés, individuellement et comme société.

Ainsi, quel que soit le support ou la technologie utilisé, il est important, pour bien comprendre, appliquer et analyser une situation particulière, de se rattacher aux grandes règles de base qui s’appliquent en période électorale en les transposant à cette nouvelle réalité moins tangible et plutôt virtuelle, qu’est le Web.

Enfin, précisons que les plaintes transmises par des intervenants externes en rapport avec le Web ont été traitées comme toute autre situation semblable. Somme toute, les messages sur le Web doivent être contrôlés de la même manière que ceux faits sur tout autre support bien que le Directeur général des élections soit conscient que ses moyens d’intervention en cette matière sont limités.

Pas la moindre trace du début de l’ombre d’un semblant de questionnement sur l’adaptation de notre législation électorale à la réalité des nouvelles technologies en campagne électorale (pourtant, au début de la dernière campagne électorale, on n’hésitait pas à le faire). La loi s’applique, final bâton, et tant pis si son application tatillonne débouche sur des effets pervers!

Sans remettre en question les principes de la Loi sur le financement des partis politiques de 1977, peut-on au moins reconnaître que 30 ans plus tard, dans un contexte que les législateurs de l’époque ne pouvaient même pas imaginer, leur mise en application ne peut plus se faire de la même manière et que des nouvelles voies (incluant peut-être des moyens additionnels?) doivent être étudiées à cette fin?

Peut-être que la publication du Rapport des résultats officiels du scrutin n’est pas le moment propice pour faire une analyse critique de la Loi électorale, mais nous osons espérer qu’à tout le moins, on étudie sérieusement la question à l’Édifice René-Lévesque. Après tout, ce n’est pas comme si le personnel du DGE avait tout son temps! Avec un Parlement minoritaire, la prochaine élection générale arrivera à grands pas (surement pas dans quatre ans!) et le DGE aura très peu de temps pour étudier la question, proposer des solutions et les traduire en modifications à la Loi électorale. Et si des changements ne sont pas apportés rapidement, ça va être pire lors de la prochaine élection générale.

*Ils n’ont rien appris, ni rien oublié: Phrase attribuée à Talleyrand au sujet des émigrés royalistes qui rentrèrent en France après la chute de Napoléon 1er, en 1814 (sous la Restauration) et qui avaient pour objectif de rétablir l’Ancien régime, comme si rien ne s’était passé de 1789 à 1814 (ni la fin de l’absolutisme royal, ni la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, etc.).

Les résultats du vote dans votre comté

Tel que promis il y a quelques semaines, les résultats du scrutin dans chaque circonscription lors de l‘élection générale du 26 mars dernier (tiré des Résultats officiels du scrutin confirmés par le Directeur général des élections) sont maintenant disponibles sur ce site.

Les résultats peuvent être consultés ici (cliquez sur le formulaire pour sélectionner la circonscription de votre choix).

Analyses électorales du 26 mars

Le Soleil a publié hier une série d‘articles sur les “conclusions” à tirer du vote du 26 mars dernier, notamment en ce qui a trait aux comportements électoraux de certains segments de la population québécoise. d‘abord, Martin Pelchat, il parle des comportements électoraux dans les banlieues, particulièrement celle de Québec, citant notamment les travaux de géographie électorale de Paul Villeneuve, chercheur associé à l‘École supérieure d‘aménagement du territoire et de développement régional de l‘Université Laval, travaux donc nous avions d‘ailleurs parlé durant la dernière campagne électorale:

Le dimanche 29 avril 2007

LES LEÇONS DU 26 MARS

La banlieue a parlé…

Martin Pelchat
Le Soleil
Québec

C‘est un mouvement qui dépasse même les frontières de l‘Amérique du Nord qui a propulsé l‘ADQ à l‘avant-scène du Québec politique, il y a cinq semaines. Un mouvement qui prend sa source dans la montée des banlieues et qui, n‘en déplaise au PLQ et au PQ, n‘est pas près de s‘essouffler.

Le chercheur Paul Villeneuve en a vu les premiers signes après l‘élection de 2003, quand Mario Dumont a raflé 28 % des voix dans la capitale. En y regardant de plus près, la percée adéquiste dans le 450 devenait dès lors probable, dit-il. Et lorsqu‘il se tourne vers l‘avenir, M. Villeneuve a l‘œil sur Laval, où l‘ADQ a terminé deuxième dans quatre circonscriptions sur cinq le 26 mars. « S‘il y a un autre endroit au Québec qui passe à l‘ADQ, ça va être là je pense. »

L‘ADQ eut-elle pris ces quatre circonscriptions aux libéraux le 26 mars qu‘elle formerait aujourd‘hui le gouvernement.

Suburban strategy

« Suburban strategy » : ce sont les maîtres mots des succès adéquistes, estime ce chercheur associé à l‘école supérieure d‘aménagement du territoire et de développement régional de l‘Université Laval, qui, avant le dernier scrutin, avait analysé trois élections depuis 2003 à Québec dans une perspective de « géographie électorale ».

En examinant la distribution des résultats par bureaux de vote, il a constaté que le comportement électoral en banlieue était plus conservateur et adéquiste. « Si on regarde la prochaine élection et les années à venir, comme les banlieues et les milieux suburbains ont un taux de croissance de population plus élevé que les quartiers centraux, on peut donc penser qu‘il y a une tendance à ce que cette orientation augmente », disait-il quelques jours avant que Jean Charest ne lance la dernière course et bien avant que Mario Dumont ne remporte assez de sièges pour former l‘opposition officielle.

Comment expliquer cette tendance conservatrice de la banlieue ? Les valeurs du mode de vie de banlieue, royaume de la classe moyenne où chacun a sa maison et son auto, seraient plus associées au désir de contrôler sa vie, son milieu, le plus possible, explique M. Villeneuve. Plus grande ouverture au privé, que ce soit à l‘école, pour assurer la réussite de ses enfants, ou en santé. Désir de payer moins de taxes. Et un style de vie qui passe moins par les regroupements, par les stratégies collectives, plus populaires dans les centres-villes.

De Reagan à Blair

Ronald Reagan, le premier, a entrepris de courtiser les banlieusards avec sa « suburban strategy » à mesure que la population américaine se « suburbanisait ». Bill Clinton et ses démocrates lui ont emprunté la recette. Et même l‘Anglais Tony Blair. Le Québec n‘allait pas y échapper dans la mesure où la moitié de la population du Québec vit dans un milieu de banlieue, observe M. Villeneuve.

Il s‘agit donc pour un parti politique de développer un discours et des politiques qui répondent aux besoins de ce milieu de vie. Un des engagements typiques d‘une « suburban strategy » est de baisser les impôts. Ce qui fait par exemple que Mario Dumont aura bien du mal à voter contre celles que promet Jean Charest dans le prochain budget, estime M. Villeneuve. « Devant son électorat, il ne pourra pas s‘opposer à ça. »

Sur la foi des résultats dans le 450, notamment de la percée adéquiste en Montérégie jusqu‘à Huntingdon, près de la frontière américaine, Paul Villeneuve avance aussi que les thèmes privilégiés par Mario Dumont correspondent mieux au système de valeurs « des gens qui vivent dans le monde des PME », peu syndiquées et plus hostiles à l‘intervention de l‘État. Dans cette région s‘est d‘ailleurs développée une agriculture industrielle prospère, souligne-t-il. « Sur les routes de campagne, on rencontre des camions de livraison qui vont d‘une PME à l‘autre », ajoute le géographe. En Beauce et dans le centre du Québec aussi, où l‘ADQ a cartonné, les PME sont reines. « C‘est dans ce milieu que l‘ADQ obtient du succès », dit-il.

Comme si Mario Dumont avait fait sa niche entre la ville et les régions-ressources, qui ont voté pour le PQ et où prédominent encore la grande industrie et les grands syndicats collectivistes.

Et Québec, ville de fonctionnaires ? N‘oublions pas que la région, pour pallier à la réduction de l‘État, a entrepris une reconversion industrielle et contribue beaucoup à la nouvelle économie, souligne Paul Villeneuve. Mais non sans noter que la vague adéquiste s‘y est heurtée à une poche de résistance dans le tissu plus urbain, comme dans Taschereau.

Quant à Gilbert Lavoie, il parle du vote de la clientèle étudiante dans les résidences des campus universitaires et semble faire l‘adéquation “vote pour le PQ=appui au gel des frais de scolarité” et “vote libéral et ADQ=appui au dégel”. Ça nous semble un peu simpliste comme conclusion, comme si les étudiants dans leur ensemble votaient uniquement en fonction d‘un seul enjeu qui les concerne directement. De plus, il ne faut pas perdre de vue le fait que les étudiants résidant sur un campus universitaire n‘ont pas nécessairement les mêmes caractéristiques socio-économiques que ceux qui résident hors-campus (donc, les comportements électoraux peuvent varier entre les deux). Bref, Gilbert Lavoie semble manquer de prudence ici: Poursuivez la lecture de «Analyses électorales du 26 mars»→

Comportements électoraux: des données de Léger Marketing

Radio-Canada a obtenu copie de résultats de sondages réalisés par Léger Marketing dans le cadre de la dernière élection générale. Selon les informations recueillies par la SRC, les observations qu‘on avait pu faire le lendemain du scrutin en mettant en parallèle les résultats électoraux et la composition socio-linguistique des circonscriptions, soit une contre performance du Parti libéral du Québec dans les comtés où l‘électorat francophone est prédominant, seraient fondées.

Vérification faite, les données dont il est fait mention dans le reportage de Radio-Canada ne sont pas disponibles sur le site de Léger Marketing. Nous ne savons pas s‘ils ont l‘intention de les rendre publiques.

Radio-Canada

Mise à jour le mardi 24 avril 2007 à 17 h 30
Exclusif

Parti libéral du Québec

Le parti des Anglais?

Selon des chiffres de Léger Marketing obtenu par Radio-Canada, plus de 75 % des francophones ont boudé le Parti libéral (PLQ) aux élections provinciales du 26 mars dernier.

« 24 % des votes francophones, c‘est le plus faible taux d‘appui, pour le Parti libéral, depuis la Confédération », dit Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing.

En 2003, le Parti libéral avait pris le pouvoir avec l‘appui de 40 % des francophones. Il s‘agit d‘une glissade de 16 points en quatre ans.

« Dans les 50 comtés les plus francophones du Québec, le Parti libéral n‘a réussi qu‘à élire un seul député, soit Claude Béchard, dans Kamouraska-Témiscouata », précise M. Léger.

Le président du Parti libéral, Marc-André Blanchard, a reçu le message des électeurs. Il croit que son organisation passera à travers de cette crise. « Le parti est vivant partout au Québec. Il est fort. C‘est un parti qui a la capacité de se renouveler », dit-il.

Pour John Parisella, ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, le parti doit changer. « Les francophones n‘ont pas abandonné le PLQ. Mais est-ce que le parti joue seulement un rôle d‘organisation et de collecte de fonds? Ne doit-il pas jouer davantage un rôle de brasseur d‘idées? »

Ces trois dernières années, les francophones insatisfaits du gouvernement libéral se sont maintenus autour de 70 %. Le Parti libéral du Québec est-il donc devenu le parti des Anglais?

Le PLQ est le seul parti qui fait un effort pour aller courtiser le vote anglophone. – Marc-André Blanchard, président du PLQ

« Les vieilles étiquettes, comme fédéraliste-souverainiste, comme peut-être même anglophones, allophones, francophones, sont des paramètres du passé. Je pense que les résultats le démontrent », défend Marc-André Blanchard, président du PLQ.

« Où est le scandale d‘avoir une population qui supporte un parti? » rétorque pour sa part John Parisella.

Pendant ce temps, les anglophones sont en colère. En réduisant leur présence au Conseil des ministres, ils ont l‘impression que le PLQ tient leur appui pour acquis. L‘époque où les libéraux Robert Bourassa et Jean Lesage étaient capables à la fois de rejoindre les nationalistes québécois et les anglophones semble bien loin.

Drôle de timing

La campagne électorale est finie depuis deux semaines et pourtant, c‘est aujourd‘hui que la Presse canadienne a décidé de consacrer un article sur deux candidats (Starbuck Leroidurock et Super Cauchon) qui, en vertu de l‘article 240 de la Loi électorale, étaient candidats sous leur “nom usuel” plutôt que sous leur véritable nom. Nous avions déjà soulevé cette question il y a un mois, et La Presse avait également abordé le sujet à peu près en même temps.

Pourquoi en parler maintenant alors que l‘élection est finie, demanderez-vous? Nous ne le savons pas plus que vous.

Le mardi 10 avril 2007

La loi permet de se porter candidat sous un autre nom

Norman Delisle
Presse Canadienne
Québec

Un candidat aux élections québécoises peut poser sa candidature sous les nom et prénom usuels de sa vie professionnelle, même si ce n‘est pas sa véritable identité.

C‘est ainsi que les électeurs de Hochelaga-Maisonneuve ont retrouvé, le 26 mars dernier, le nom du chanteur Starbuck Leroidurock sur leur bulletin de vote. De même, dans la circonscription de Borduas, les électeurs avaient la possibilité de voter pour Super Cauchon.

L‘article 240 de la loi électorale permet en effet de se porter candidat sous le nom qui est de notoriété constante dans sa vie politique, professionnelle ou sociale, à condition d‘agir de bonne foi.

Starbuck Leroidurock est le nom de scène du chanteur rock Yan Lacombe, un rocker bien connu dans les milieux montréalais branchés sur ce genre de musique. Il a recueilli 193 voix comme candidat du Bloc Pot dans Hochelaga-Maisonneuve.

Quant à Super Cauchon, c‘est l‘animateur de radio Luc Cauchon, de la station CKOI. Ce dernier a été candidat indépendant dans la circonscription de Borduas, où le comédien Pierre Curzi a été élu sous la bannière du Parti québécois.

«Ma candidature constituait une option pour un électeur qui désirait faire un choix sans annuler son vote. Si un électeur n‘était pas content des choix qui s‘offraient, il pouvait voter pour moi en guise de protestation», a déclaré M. Cauchon à la Presse Canadienne. Il a eu l‘appui de 262 électeurs.

Cet article de la loi électorale peut donner l‘impression de faciliter des candidatures farfelues lors d‘élections générales et de diminuer ainsi la crédibilité du processus démocratique.

Mais plus sérieusement, il vise à permettre à quelqu‘un de présenter sa candidature sous le nom avec lequel il s‘est fait connaître du grand public.

Par exemple, le candidat péquiste dans Ungava au scrutin de 1981, Marcel Lafrenière, gérant du service des loisirs de Chibougamau, était surtout connu sous le surnom de «Jim». Il a donc été autorisé à inscrire ce surnom sur les bulletins de vote lors des élections.

«Il n‘a jamais été question de modifier cet aspect de la loi, souligne Marianne Régnier, du bureau du Directeur général des élections du Québec. Comme il n‘y a jamais eu de débordements, ni les partis politiques du Québec ni le directeur des élections n‘ont senti le besoin de changer cet article».

Au niveau fédéral, avant l‘arrivée du Bloc québécois, plusieurs électeurs indépendantistes avaient jeté leur dévolu sur le Parti rhinocéros, une formation politique fondée en 1963 par le Dr Jacques Ferron, un auteur souverainiste célèbre qui se présentait comme l‘Eminence de la Grande Corne du Parti rhinocéros.

Beaucoup de candidats Rhinocéros se présentaient sous leur nom de plume ou leur nom d‘artiste.

Dans la décennie de 1970, un groupe d‘artistes s‘est associé au parti afin de créer une plateforme politique comique lors des élections fédérales. Ferron en 1979, le poète Gaston Miron en 1972 et le chanteur Michel Rivard en 1980 ont posé leur candidature contre le premier ministre Pierre Elliott Trudeau dans la circonscription de Mont-Royal, à Montréal.

Jeu de chaise musicale au municipal

Les résultats des élections générales du 26 mars dernier occasionneront la tenue d‘élections partielles dans quelques municipalités, le cumul des mandats de député et de membre d‘un conseil municipal (maire ou conseiller) étant interdit:

  • Mandeville (Lanaudière): le maire de la Municipalité de Mandeville, M. François Benjamin (ADQ), a démissionné le 30 mars dernier à la suite de sa récente élection comme député de Berthier. L‘élection partielle visant à combler son poste – ainsi qu‘un poste de conseiller municipal devenu vacant à la suite de la démission de Gilles Robert au début de février – aura lieu le 20 mai prochain;
  • Sainte-Christine-d‘Auvergne (Capitale-Nationale): le maire de la Municipalité de Sainte-Christine-d‘Auvergne, M. Raymond Francoeur (ADQ), occupant maintenant le poste de député de Portneuf, une élection partielle aura lieu à une date qui reste à déterminer;
  • Saint-Jérôme (Laurentides): le siège qu‘occupait jusqu‘à tout récemment M. Martin Camirand (ADQ) au conseil municipal de la Ville de Saint-Jérôme est devenu vacant étant donné son élection comme député de Prévost. La date de l‘élection partielle visant à combler le poste n‘a pas encore été annoncée;
  • Saint-Paul-d‘Abbotsford (Montérégie): cette nouvelle n‘est pas des plus récentes, mais comme elle était sortie en pleine campagne électorale… M. Gérard Ménard a démissionné comme conseiller municipal à la Paroisse de Saint-Paul-d‘Abbotsford au début de mars. La date de l‘élection visant à combler le poste n‘est pas encore connue.

Votre circonscription sur la “map”

Le Groupe Poly9, une entreprise de néogéomatique spécialisée dans la conception de cartes géographiques en ligne dont le siège social est à Québec, a produit une carte des élections au Québec qui intègre sur Google Maps les résultats des élections générales de 2003 et de 2007 au Québec.

Les concepteurs du site prévoient ajouter prochainement des fonctionnalités supplémentaires avec Google Earth, notamment des informations de nature démographique portant sur chaque circonscription électorale.

elections.poly9.com

Le party est fini, mais pour combien de temps?

Le party est fini, la visite est partie et comme dans tout party qui se respecte, l‘hôte se ramasse tout seul à faire la vaisselle et passer le balai pendant que tout le monde est au “after hour”. C‘est pas grave, on vous aime pareil! 🙂

d‘abord, une mise à jour de notre blogroll s‘impose afin d‘ajouter tous les blogues québécois à caractère politique qui sont apparus et/ou que nous avons découverts au cours de la campagne électorale. C‘est notre “première priorité” au cours des prochains jours. Si vous avez des blogues politiques à nous suggérer, envoyez-nous un petit courriel à l‘adresse suivante: politique (at) quebecpolitique (point) com.

Par la suite, nous commencerons progressivement à mettre à jour notre section sur l‘Histoire politique des circonscriptions puis, lorsque les résultats officiels du scrutin auront été confirmés par le DGE, ce sont les résultats des Élections par circonscription qui seront ajoutés à ce site.

Le tout se fera en continuant à couvrir la scène politique québécoise sur ce blogue – ça va brasser partout, incluant au fédéral, stay tuned – et en préparant notre section spéciale sur la prochaine élection générale qui aura lieu Dieu sait quand, mais sûrement avant 2011 (penser à une nouvelle section sur les élections générales 4 jour après qu‘une telle élection ait eu lieu, dans quel espèce de monde de fous vivons nous?).

Revenez nous voir souvent, on n‘est pas sorteux!

Ça nous prend plus de sondages!

Nous sommes conscients qu‘en ce lendemain d‘élections, nous ne nous ferons pas d‘amis en proposant “plus de sondages”. 😉 En fait, par “plus de sondages”, nous entendons “plus de un type de sondage en particulier”.

Depuis lundi soir dernier, chacun avance sa petite explication sur les facteurs qui ont amené les électeurs québécois à voter comme ils l‘ont fait (sur une base individuelle, s‘entend), sur la signification de leur geste ainsi que sur les conséquences sur le plan politique. Par exemple, nous citions ce matin un article dans lequel le président de Léger Marketing, Jean-Marc Léger, avançait que les gains de Québec solidaire et du Parti vert pouvaient avoir carrément couté la victoire au Parti québécois. Ce n‘est pas que la thèse soit farfelue en soi, mais ça manque un peu de démonstration. Une analyse macro des résultats électoraux ne permet pas nécessairement d‘inférer sur les transferts de vote sur une base individuelle (à moins que Léger Marketing ait des données là -dessus, mais si c‘est le cas, le simple fait de les rendre publiques enrichirait drôlement le débat). Nous parlons spécifiquement de Jean-Marc Léger ici, mais le commentaire s‘applique à bon nombre de journalistes, commentateurs et analystes qui se sont fait entendre depuis lundi soir.

Comment y voir plus clair? Comment faire en sorte que les analyses électorales (et nous nous incluons là dedans) reposent sur des bases fiables et complètes? Une solution pourrait être de lancer une “étude électorale québécoise”, sur le modèle des grandes enquêtes universitaires sur les élections, telles que les American National Election Studies, les British Election Studies ou l‘Étude électorale canadienne. Ce ne serait pas un précédent, il y a déjà eu de telles études réalisées par le passé, notamment par Maurice Pinard, professeur émérite à McGill, en 1960, 1962 et 1973, mais il n‘y en a eu aucune lors des récentes élections, sans compter qu‘un des intérêts de l‘exercice est de le tenir à chaque élection générale afin d‘évaluer l‘évolution de l‘électorat québécois au fil des années.

Qu‘est-ce que ça pourrait donner de réaliser une étude universitaire sur les élections générales au Québec, demanderez-vous? En transposant les objectifs de l‘Étude électorale canadienne dans le cas québécois, on pourrait avoir une idée assez claire de l‘éventuel apport d‘une “étude électorale québécoise”:

Le premier objectif de l‘Étude est de produire un compte-rendu complet de l‘élection afin d‘identifier les principales raisons pour lesquelles les électeurs appuient un parti ou un candidat donné, de déterminer les constantes et les changements pendant la campagne et d‘une campagne à l‘autre, et de mettre en lumière les similarités et les différences entre le comportement électoral au Canada et dans d‘autres pays démocratiques. Le deuxième objectif est de contribuer au développement de connaissances scientifiques sur les motivations des électeurs, la signification des élections et sur les campagnes électorales dans les pays démocratiques. Le troisième objectif est de constituer un ensemble important de données sur les attitudes et les opinions des Canadiens à l‘égard d‘un large éventail d‘enjeux sociaux, économiques et politiques, ainsi que de rendre ces données disponibles auprès des chercheurs en science politique, en sociologie, en économie, en communication et en journalisme.

Mais alors, demanderez-vous encore, en quoi un sondage réalisé par des universitaires serait plus fiable qu‘un autre réalisé par CROP ou Léger? En guise de réponse, citons le sommaire méthodologique de l‘Étude électorale canadienne de 2000:

Le sondage a d‘abord été mené durant la campagne électorale (fédérale de 2000) auprès de 3651 répondants. Puis, 2862 de ces répondants ont été interrogés à nouveau après l‘élection. Enfin, 1535 personnes interviewées après l‘élection ont complété un questionnaire postal.

Ajoutons à titre d‘exemple que le questionnaire pré-électoral de l‘Étude électorale canadienne de 2006 (voir ici: format pdf) fait pas moins de 159 pages dans sa version bilingue. Bref, sauf tout le respect qu‘on doit aux maisons de sondage qui font face à diverses contraintes lorsqu‘elles réalisent des sondages pour un journal ou un réseau télé, ça serait beaucoup plus complet qu‘un questionnaire lu en 5 minutes sur l‘heure du souper auprès de 1000 personnes.

Alors, avis aux chercheurs universitaires, think tanks, instituts de recherche et autres organismes subventionnaires: une étude électorale québécoise permanente serait une contribution intéressante au domaine de la science politique au Québec et aiderait certainement à donner un éclairage intéressant à l‘évolution de l‘opinion publique au Québec.

Pool électoral: le gagnant est…

Félicitations à Patrick Tremblay pour avoir fait dans le cadre de notre pool électoral la prédiction qui s‘est rapprochée le plus des résultats réels de l‘élection générale de lundi dernier. Le 14 mars dernier, M. Tremblay faisait la prévision suivante:

LIB PQ ADQ VRT QS Aut.
Votes 35 26 30 6,0 3,0 0,0
Diff. +1,9 -2,3 +0,8 +2,1 -0,7 -0,2
Sièges 47 38 40 0 0 0
Diff. -1 +2 -1 0 0 0

L‘écart total par rapport aux résultats officiels du scrutin est de 8,0 points de pourcentage (votes) et de 4 sièges (un siège en moins aux libéraux et à l‘ADQ et deux de trop au PQ).

Nous accordons une mention spéciale à Patrick Cyr qui, le 15 mars, prévoyait à un siège près la répartition des sièges dans le nouveau Parlement (sa prédiction: LIB 48, ADQ 40 et PQ 37), et à juju qui, le 20 mars, prédisait à 2,6% près la répartition des votes accordés aux trois principaux partis (LIB 33,0%, ADQ 32,0% et PQ 27,0%). C‘est sa prévision pour les autres partis (écart total de 8,4%) et sa répartition des sièges (écart de 6 sièges) qui l‘a privé de la première place dans notre pool.

Merci à tous d‘avoir participé. Si vous voulez consulter toutes les prédictions, le fichier pdf est ici.

Hypothèses électorales

Les analyses du “swing vote” et les “que serait-il arrivé si” commencent à sortir du côté des analystes de l‘opinion publique:

L‘analyse du vote selon le sondeur Jean-Marc Léger – Les verts et Québec solidaire auraient privé le PQ d‘un gouvernement minoritaire

PC
Le Devoir, édition du mercredi 28 mars 2007

Les gains de Québec solidaire et du Parti vert ont beau être modestes, ils pourraient bien avoir privé le Parti québécois, non seulement de l‘opposition officielle, mais possiblement d‘un gouvernement minoritaire.

L‘analyse des pourcentages des suffrages exprimés et des résultats dans une douzaine de circonscriptions démontre en effet que les votes accordés aux tiers partis ont eu une influence considérable en raison d‘une lutte serrée à trois inédite, et que cela semble avoir surtout nui au Parti québécois.

Selon Jean-Marc Léger, de la firme Léger Marketing, il est clair que la progression de 3 % de Québec solidaire, qui a récolté près de 4 % des voix (contre 1 % des suffrages en 2003 pour son prédécesseur, l‘Union des forces progressistes), s‘est faite en quasi-totalité aux dépens du Parti québécois. De même, dit-il, une bonne part de la progression du Parti vert, qui est passé de moins de 0,5 % en 2003 à 4 % en 2007, provient également de péquistes insatisfaits. Il précise, toutefois, que les verts ont également soutiré des appuis aux libéraux, notamment chez les allophones et les anglophones.

Quoi qu‘il en soit, sans ces pertes, le Parti québécois aurait obtenu près de 33 % des voix, soit le même pourcentage que le Parti libéral, ce qui lui aurait valu, au minimum, la deuxième place pour ce qui est du nombre de sièges et probablement un gouvernement minoritaire, indique M. Léger.

Il ajoute que, même si l‘ADQ a surtout fait le plein des votes libéraux cette fois-ci, après avoir joué le même tour au PQ en 2003, le parti de Mario Dumont a probablement continué de gruger aussi dans l‘électorat péquiste, notamment en raison de l‘impopularité du chef péquiste, André Boisclair, mais il est impossible de dire dans quelle proportion.

Mais, sans la progression de Québec solidaire et du Parti vert, une victoire péquiste aurait été plausible dans 12 circonscriptions supplémentaires, dont Sherbrooke, celle du premier ministre Jean Charest.

Dans ces 12 circonscriptions, les tiers partis ont permis à quatre libéraux et à huit adéquistes de dépasser des péquistes (outre Sherbrooke, il s‘agit des circonscriptions de Laurier-Dorion, Saint-Henri-Sainte-Anne, La Prairie, Deux-Montagnes, Prévost, Saint-Hyacinthe, Johnson, Orford, Joliette, L‘Assomption et Terrebonne). En d‘autres termes, si le vote péquiste ne s‘était pas effrité vers la marge, André Boisclair aurait pu devenir premier ministre d‘un gouvernement minoritaire avec 48 sièges. Les libéraux, eux, auraient formé l‘opposition sans leur chef avec 44 sièges, et Mario Dumont aurait quand même pu crier victoire avec 33 sièges.

Dans la région de Québec, où l‘ADQ a connu sa plus forte poussée, il y a aussi fort à parier que le PQ a souffert d‘une saignée plus importante au profit de ce parti, sans laquelle, à défaut de prendre les circonscriptions de Louis-Hébert (PLQ, Sam Hamad) et de Jean-Talon (PLQ, Philippe Couillard), il aurait pu mettre à mal les deux têtes d‘affiche libérales.

Certes, la montée adéquiste ne fait aucun doute, mais la multiplication par 10 de son nombre de sièges (41 sièges en 2007 contre quatre en 2003) représente une distorsion par rapport à sa progression dans le vote qui, elle, n‘est que de 13 % (31 % des suffrages exprimés en 2007 contre 18 % en 2003).

Cette progression a la même ampleur que la chute du Parti libéral, également de 13 % (33 % des suffrages exprimés en 2007 contre 46 % en 2003), mais les libéraux ont perdu plus du tiers de leurs sièges (48 sièges en 2007 contre 76 en 2003). Jean-Marc Léger souligne que les libéraux, qui obtiennent systématiquement autour de 1,7 million de votes à chaque élection depuis 1981, n‘en ont récolté que 1,3 million cette année, une chute considérable qui a secoué la formation au pouvoir.

Pour les péquistes, le recul dans les suffrages n‘est que de 5 % (28 % en 2007 contre 33 % en 2003), mais cela s‘est traduit par une perte d‘un siège sur cinq (36 en 2007, soit 12 de moins qu‘en 2003).

Mythes et flottement: analyse sur le scrutin d‘hier

Après avoir dormi sur les résultats d‘hier, et avec un peu de recul, voici notre analyse sur l‘élection générale de 2007 et ce qui nous attend au cours des prochains mois.

d‘entrée de jeu, ce qui nous a frappé de l‘élection d‘hier et du déroulement de la campagne électorale est le nombre d‘idées reçues sur la vie politique québécoise qui – en 2007 – ont été contredites par les faits:

  • «Les Québécois élisent un parti au pouvoir pour deux mandats»: techniquement, c‘est vrai, mais jamais depuis l‘Union nationale en 1970 a-t-on vu le parti ministériel perdre 13% des voix et 28 sièges (22% des sièges) après un premier mandat. Habituellement, la réélection d‘un gouvernement pour un deuxième mandat (majoritaire qui plus est) est une formalité, mais ça n‘a pas été le cas en 2007.
  • «Les Québécois n‘élisent pas de gouvernements minoritaires»: les sondages laissaient entrevoir un gouvernement minoritaire tout au long de la campagne électorale, donc on a eu assez de temps pour se faire à l‘idée que cette idée reçu n‘était peut-être pas aussi vraie qu‘on pouvait le penser. Toutefois, rien ne laissait présager une Assemblée nationale aussi divisée qu‘elle le sera durant la prochaine législature. Le parti majoritaire n‘a que 48 sièges en chambre (38,4% des sièges), le “tiers parti” n‘est que 12 sièges derrière, et l‘opposition officielle est entre les deux.
  • «Plus l‘issue d‘un scrutin s‘annonce serrée, plus la participation électorale s‘accroît»: deux chiffres suffisent pour remettre cette idée reçue en cause: 70,5% en 2003; 71,3% en 2007.
  • «Les organisations électorales jouent un rôle important dans la sortie du vote»: tous les commentateurs politiques s‘accordaient pour affirmer que l‘ADQ faisait figure de parent pauvre face au PQ et aux libéraux sur les plans des finances et de l‘organisation. Et pourtant… Après l‘élection d‘Andrée Boucher à la mairie de Québec avec un budget de 3000$ en 2005 et l‘élection de 10 députés conservateurs au fédéral en 2006 avec une organisation “légère”, il faudrait peut-être relativiser un peu plus l‘importance de la “machine” dans la sortie du vote.
  • «Le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour déforme la volonté exprimée par les électeurs»: c‘est peut-être un accident de parcours, mais la répartition des sièges reflète assez bien le pourcentage de voix obtenus par chaque parti: LIB 38,4% des sièges, ADQ 32,8% des sièges et PQ 28,8% des sièges. Il est vrai qu‘à 4% chacun, Québec solidaire et les Verts n‘ont pas élu de députés, mais avec de tels chiffres, rien ne garantit qu‘ils seraient parvenus à le faire sous un mode de scrutin mixte ou proportionnel.
  • «La circonscription de Saint-Jean vote toujours du côté du pouvoir»: cette fois-ci, ce n‘est pas vrai, le député libéral a été battu.
  • «Le vote libéral est sous-évalué dans les sondages»: Léger Marketing accordait 35% aux libéraux samedi dernier, CROP leur accordait 34%. Le vote libéral a été légèrement en-deçà de ce qu‘accordaient les sondeurs, mais ça reste dans la marge d‘erreur. Tout comme en 2003, il n‘y a pas eu de “prime de l‘urne”.

À surveiller au cours des prochaines semaines et des prochains mois, beaucoup d‘inconnues qui pourraient nous mener soit vers un tripartisme (multipartisme?) permanent, soit vers un retour au bipartisme PLQ-PQ ou soit vers un nouveau bipartisme.

  • Nouvelle dynamique parlementaire: Sur quel parti le gouvernement libéral minoritaire va-t-il s‘appuyer? Tel que nous l‘avons mentionné plus haut, aucun parti ne se démarque clairement des autres. À première vue, bien peu de choses semble rapprocher les trois partis, et ça semble particulièrement vrai pour le Parti libéral et le Parti québécois. Si l‘ADQ joue de façon relativement classique le rôle d‘un parti d‘opposition officielle, il faudra bien que les “vieux partis” trouvent un terrain d‘entente afin d‘éviter de retomber rapidement en élection.
  • Élection de réalignement?: On a souvent comparé depuis hier l‘élection de 2007 à d‘autres qui ont été le théâtre d‘un réalignement de notre système de partis, notamment les élections générales de 1936 (arrivée au pouvoir de l‘Union nationale), de 1970 (le PQ devient le 2e parti le plus populaire au Québec) et de 1976 (arrivée au pouvoir du PQ). Ce n‘est pas impossible, mais il est encore trop tôt pour le dire. En 1936 et 1970-76, un seul parti a été frappé par la montée d‘un tiers parti (le Parti conservateur dans les années 30 et le PQ dans les années 70) et l‘autre s‘est maintenu (le Parti libéral dans les deux cas). En 2007, ce sont les deux principaux partis qui ont écopé; le PQ et les libéraux ont tous les deux subi des reculs historiques hier.
  • Le Parti vert et Québec solidaire: Vrai, les deux partis ont obtenu moins de voix que ne leur attribuaient les sondages au cours de la campagne. Ils ont néanmoins progressé depuis 2003 et, financement (partiellement) public des partis politiques oblige, ils auront maintenant droit à des ressources financières en raison des voix supplémentaires qu‘ils ont obtenus et qui leur permettra de consolider leur progression. C‘est la stratégie qu‘a adoptée le Parti vert sur la scène fédérale depuis le début des années 2000, et ils sont passés de moins de 1% à travers le Canada en 2000 à 4% en 2004 et 2006, et ils sont maintenant dans les deux chiffres dans les sondages pancanadiens.
  • Volatilité de l‘opinion publique: Depuis 2002, l‘opinion publique québécoise est très volatile et chacun des principaux partis ont connus des très hauts et des très bas dans les sondages au cours de la période. Ça risque de se poursuivre au cours des prochains mois. À titre d‘exemple:
    • LIB: 21% en avril 2005 (Léger), 48% en août 2003 (Léger);
    • PQ: 25% en septembre 2002 (Léger), 50% en décembre 2005 (CROP);
    • ADQ: 11% en mars 2006 (Léger), 40% en août, septembre et octobre 2002 (Léger et CROP).
  • Réforme du mode de scrutin: ironiquement, la répartition des sièges entre les principaux partis est la plus proportionnelle qu‘on ait vu depuis longtemps. Malgré tout, la perspective qu‘un des trois partis puisse disparaitre à plus ou moins brève échéance pourrait être propice à une réforme du mode de scrutin.
  • Débat de sondeurs: Aucune firme de sondage et aucun site de prédiction n‘a prévu ce qui s‘est passé hier, et cela relancera vraisemblablement un énième débat sur la fiabilité des sondages électoraux. Notons tout de même qu‘à l‘exception du résultat de l‘ADQ (et du fait que l‘ADQ a terminé deuxième contrairement à ce que laissaient croire les sondages), tous les autres étaient à l‘intérieur de la marge d‘erreur, sauf Strategic Counsel qui était dans le champ.
  • Renouvellement de la députation: Beaucoup de députés sortants du PQ et du PLQ ont été battus hier et plusieurs nouveaux députés feront leur entrée à l‘Assemblée nationale prochainement (surtout à l‘ADQ, mais aussi du PQ et des libéraux). Reste à voir comment ce renouvellement de la députation se reflètera au niveau du débat politique. Il y a là potentiel à des dérapages et à des erreurs de débutants, mais aussi à un renouvellement et à un rafraîchissement du discours politique.
  • Évolution de l‘opinion publique sur l‘avenir du Québec: Avec une opposition officielle qui prétend incarner une troisième voie entre le fédéralisme et la souveraineté, comment évoluera l‘opinion publique sur la question de l‘avenir du Québec au cours des prochains mois?
  • Débats internes au PQ et au PLQ: Ce que nous nous apprêtons à écrire à ce sujet est loin d‘être original. Le PQ qui obtenu son pire score depuis 1970, les libéraux qui obtiennent leur pire score depuis 1867 et tous deux ont perdu des comtés réputés “imprenables” aux mains de l‘ADQ. Des débats passionnés et des remises en question à l‘interne risquent de surgir en ce qui a trait à leur idéologie et à leur leadership.
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