Blogues de politiciens: appel à tous
Lorsque nous n’étions pas absorbés par le psychodrame qui secouait les murs de l’Hôtel du Parlement jusqu’à ce soir, nous avons consacré nos dernières soirées à la présence des députés de l’Assemblée nationale sur Internet, notre page sur les sites des partis politiques étant tombée en désuétude depuis le 26 mars dernier. D’abord, nous avons fait un premier tour rapide des députés qui ont leur propre site web. D’après nos savants calculs, 20 députés ont un site en état de fonctionnement. À ce sujet, nous ne pouvons que déplorer une baisse majeure à ce chapitre puisqu’ils étaient 43 députés en ligne au moment de la dissolution de la dernière législature (2003-2007). Dans certains cas, nous les avons retirés par la force des choses à la suite d’une défaite (quelques députés défaits n’ont pas encore fermé leur site) ou d’un retrait de la politique active, mais plusieurs députés réélus ont carrément tiré la plogue de leur site web. Par contre, étant donné le nombre élevé de députés qui ont été élus pour une première fois le 26 mars dernier (plus d’une cinquantaine), on peut espérer que certains d’entre eux seront présents sur la toile d’ici peu. Comme ils resteront en poste pour au moins quelques mois, ils ont maintenant tout le temps nécessaire pour monter un site web digne de ce nom.
Par ailleurs, nous avons ajouté dans notre blogroll une nouvelle catégorie consacrée aux blogues tenus par des politiciens (anciens ou actuels). Pour l’instant, il n’y a que trois blogues dans cette catégorie, soit ceux de Joseph Facal, Gilles Taillon (malheureusement, la fonction “commentaires” y est désactivée pour le moment) et Jonathan Valois. Si vous connaissez d’autres députés, ex-députés ou candidats qui tiennent un blogue (ou qui ont leur site perso, tant qu’à y être), vous pouvez ajouter un commentaire ci-dessous ou nous écrire à l’adresse suivante: politique (arobas) quebecpolitique (point) com.
Vote de non-confiance: le jour d’après
Norman Spector, chroniqueur au Globe and Mail ainsi qu’au Devoir, publiait ce matin dans les deux journaux une chronique sur les suites d’un vote de non-confiance à l’endroit du gouvernement. Cette chronique permet d’apporter des éléments d’information supplémentaires sur ce billet que nous écrivions la semaine dernière, notamment en ce qui a trait à la capacité réelle du chef de l’État de faire autre chose que de dissoudre la Chambre lors d’une telle situation.
MISE À JOUR (31 mai, 22h): Il semble bien que le gouvernement ne tombera pas demain lors du vote sur le budget, mais les informations ci-dessous pourraient être utiles une prochaine fois, sait-on jamais…
Les pouvoirs de la lieutenant-gouverneure
Norman Spector
Le Devoir
Édition du jeudi 31 mai 2007On peut comprendre qu’il y ait une certaine confusion au sujet des pouvoirs de la lieutenant-gouverneure Lise Thibault, même chez les commentateurs les plus chevronnés, alors que le Québec est aux prises avec un gouvernement minoritaire, le premier depuis 1878. Il est également compréhensible que les experts constitutionnels examinent minutieusement les précédents qui se sont produits dans le reste du pays. En effet, même si M. Charest survit au vote de demain — ce qui est encore possible –, il est maintenant clair que son gouvernement restera soumis aux caprices d’un seul parti d’opposition qui détient la balance du pouvoir. En cela, sa position est bien différente de la situation relativement stable qui règne à Ottawa.
Malgré tout ce qui a été dit et écrit jusqu’à présent, les précédents sont en effet tout à fait clairs. Si son gouvernement est battu vendredi lors du vote sur le budget, M. Charest n’aura d’autre option que de soumettre sa démission à la lieutenant-gouverneure. Et si M. Charest demande la dissolution de l’Assemblée nationale dans ces circonstances, il n’existe aucun précédent au Canada pouvant justifier un refus de la part de Mme Thibault.
Le cas contraire, qu’on évoque et qu’on déforme aussi le plus souvent, concerne le processus par lequel les libéraux de David Peterson ont été portés au pouvoir en Ontario après les élections de 1985. Il est toutefois difficile de voir comment ce cas très pointu pourrait s’appliquer à la situation qui prévaut actuellement au Québec.
Quand les conservateurs ont été défaits après leur discours du Trône, M. Peterson a pu prendre le pouvoir à l’invitation du lieutenant-gouverneur de l’époque, John Aird. Ce dernier suivait ainsi le conseil du premier ministre sortant, Frank Miller, qui rejetait l’option d’un deuxième scrutin aussi rapide. Dans sa lettre de démission, M. Miller avait clairement signifié que le chef de l’opposition, M. Peterson, était en mesure de se gagner la confiance de la législature.
M. Aird avait rapidement pu confirmer sa conviction grâce à un processus de négociation entamé immédiatement après que les conservateurs eurent gagné seulement quatre sièges de plus que les libéraux lors d’un scrutin qui avait accordé la préférence populaire aux libéraux de M. Peterson (37,9 % contre 37 %). Ce résultat serré avait permis au chef du NPD, Bob Rae, d’offrir l’appui de son caucus de 25 membres aux deux partis, non sans y mettre le prix. Les conservateurs avaient refusé de marchander cet appui, mais M. Peterson avait retroussé ses manches et son parti avait fini par s’allier à celui de M. Rae. Les deux chefs avaient de surcroît présenté un programme conjoint détaillé tout en s’engageant à travailler ensemble pour une période de deux ans.
Un autre précédent retient l’attention au Québec ces jours-ci: c’est le cas du refus du gouverneur-général lord Byng d’accorder la dissolution de la Chambre au premier ministre Mackenzie King, en 1926. Mais il faut se rappeler que, dans ce cas, M. King n’avait pas été défait à cause de son budget ou de toute autre mesure. Il manoeuvrait plutôt pour éviter une motion de censure. Il espérait également court-circuiter pour la deuxième fois une invitation faite au chef de l’opposition pour former un gouvernement, ce qui avait d’abord été l’intention de lord Byng en voyant que le chef conservateur, Arthur Meighen, avait remporté la majorité des sièges aux élections de 1925.
Il ne s’agit pas ici de dire qu’un lieutenant-gouverneur ne dispose pas d’un pouvoir de réserve ou qu’il n’a pas le droit de refuser la demande de dissolution de la part d’un premier ministre. Il s’agit simplement de constater que le précédent Byng-King est beaucoup plus rare que certaines personnes le prétendent.
Il y a eu beaucoup de conjectures à propos des intentions de certains gouverneurs généraux d’évoquer le précédent Byng-King, mais je ne suis au courant que d’une situation où ce fut bel et bien le cas.
En 1991, le caucus du premier ministre Bill Vander Zalm, qui faisait l’objet d’allégations de corruption, avait commencé à réclamer sa démission. Afin de mettre un terme à cette agitation, M. Vander Zalm avait commencé — et pas toujours de façon très subtile — à menacer son caucus de rendre visite au lieutenant-gouverneur, ce qui lui permettrait de demander la dissolution de la Chambre et, du coup, de déclencher des élections. Pour le museler, les membres de son caucus avaient envoyé une lettre au lieutenant-gouverneur afin de démontrer qu’ils détenaient un nombre suffisant de voix pour se valoir la confiance de la législature si jamais leur premier ministre démissionnait.
Après avoir discrètement consulté les experts constitutionnels de Victoria et d’Ottawa, le lieutenant-gouverneur avait expliqué aux proches de M. Vander Zalm que, dans ces circonstances, il rejetterait n’importe quelle demande de dissolution. Ainsi piégé, M. Vander Zalm n’avait eu d’autre choix que de remettre sa démission quand on eut fait la démonstration qu’il avait bel et bien violé son propre code d’éthique.
Norman Spector est chroniqueur politique au Globe and Mail. nspector@globeandmail.com
Sondage CROP de mai 2007
Deux jours après Le Devoir, c’est au tour de La Presse de dévoiler les résultats d’un sondage d’opinion, réalisé par la firme CROP. Après répartition des indécis, les intentions de vote de la population québécoise seraient les suivantes (les chiffres entre parenthèses indiquent la variation par rapport au dernier sondage CROP d’avril 2007):
- ADQ: 32% (=)
- LIB: 28% (+1)
- PQ: 27% (+4)
- VRT: 7% (-2)
- QS: 5% (-2)
- Autres: 0%
Le pourcentage d’indécis n’est pas mentionné, ni la méthode de répartition employée par CROP.
Parmi les autres informations contenues dans le sondage, mentionnons:
- Le taux d’insatisfaction à l’endroit du gouvernement ne se dément pas d’un mois à l’autre. 40% des répondants se disent “satisfaits” du gouvernement libéral de Jean Charest et 55% affirment être “insatisfaits”. 5% ne se prononcent pas.
- À la question de savoir quel chef de parti ferait le meilleur premier ministre, 33% choisissent Pauline Marois (techniquement, Marois n’est pas encore chef du PQ, mais bon…), 32% Mario Dumont et 23% Jean Charest.
- Concernant le dossier constitutionnel, 36% des répondants répondraient “oui” à une question référendaire qui porterait uniquement sur la souveraineté (sans offre de partenariat comme c’était le cas en 1995) et 64% voteraient “non”.
- 66% des répondants ne souhaient pas que des élections générales aient lieu d’ici un an au Québec.
Le rapport d’analyse du sondage CROP n’était pas encore disponible au moment d’écrire cet article.
Le sondage téléphonique a été réalisé du 17 au 28 mai 2007 auprès de 1 008 répondants. La marge d’erreur est de +/- 3%, 19 fois sur 20. Les résultats ont été pondérés sur la base du Recensement du Canada de 2001 afin de refléter la distribution de la population adulte du Québec selon le sexe, l’âge, la région de résidence des répondants et leur langue d’usage à la maison.
Option Canada: le rapport est rendu public
La révélation ce matin par Radio-Canada et Philippe Schnobb des principales conclusions de l’enquête de l’ex-juge Bernard Grenier sur Option Canada a forcé le Directeur général des élections, M. Marcel Blanchet, a tenir précipitamment une conférence de presse afin de présenter officiellement le fort attendu rapport d’enquête. Conséquemment, plutôt que de publier le rapport vers 16h comme il était prévu initialement, celui-ci est maintenant en ligne.
Rappelons que la deuxième partie du rapport, qui doit porter sur les recommandations que formulera Bernard Grenier à la suite de son enquête, devrait être publiée d’ici un mois environ.
Nouvelles
Rapport d’enquête sur les activités d’Option Canada
Communiqués
Des activités très diversifiées ont engendré les dépenses illégales
Rapport d’enquête sur les activités d’Option Canada
Option Canada: les communiqués étaient en ligne
Radio-Canada a dévoilé ce matin les grandes lignes du rapport de l’ex-juge Bernard Grenier sur les activités d’Option Canada durant le référendum de 1995, rapport qui doit être dévoilé cet après-midi vers 16h. Officiellement, Radio-Canada n’a pas en mains le rapport comme tel, mais plutôt les communiqués qui doivent être publiés cet après-midi.
D’après le chroniqueur web Philippe Schnobb de Radio-Canada, les communiqués étaient déjà en ligne sur le site web du Directeur général des élections (vraisemblablement ici et là, on verra à 16h). Les responsables web du DGE ont rapidement corrigé leur erreur car les communiqués étaient déjà retirés du site au moment d’écrire ces lignes. Philippe Schnobb en a néanmoins fait une copie en format pdf ici et là.
Radio-Canada.ca
Politique
Mise à jour le mardi 29 mai 2007 à 8 h 29Option Canada
Des dépenses illégales de plus de 500 000 $
Lors de la période référendaire de 1995, Option Canada et le Conseil pour l’unité canadienne ont dépensé illégalement environ 539 000 $, conclut Me Bernard Grenier dans son rapport. Ces deux organismes ont dépensé avant et pendant la campagne référendaire au Québec environ 11 millions de dollars.
Dans les communiqués de presse obtenus par Radio-Canada, Me Grenier identifie les principaux acteurs qui ont été mêlés à la campagne référendaire du non. Bien que le juge à la retraite présente des « conclusions défavorables » à l’égard d’un certain nombre de personnes, les élus qui ont participé à la campagne référendaire ne sont pas blâmés. Le rapport précise au sujet des principaux acteurs que:
- M. René Lemaire, directeur général d’Option Canada à compter du 7 septembre 2005, a fait plusieurs dépenses réglementées sans obtenir l’autorisation de l’agente officielle du Comité des Québécoises et des Québécois pour le non (CQQN);
- M. Jocelyn Beaudoin, directeur général du Conseil pour l’unité canadienne (CUC), a continué d’être mêlé à certaines décisions d’Option Canada qui ont mené à l’engagement de dépenses non autorisées;
- M. Réjean Roy, contrôleur financier du CUC et d’Option Canada, a contribué à acquitter des dépenses réglementées non autorisées par l’agente officielle du CQQN;
- M. Claude Dauphin, président d’Option Canada, sans mauvaise foi, a fait preuve d’un manque de vigilance en recevant des émoluments non déclarés et non autorisés;
- Mme Nathalie Bernier, agente officielle du CQQN, a fait son travail avec intégrité, mais a choisi de ne pas intervenir auprès d’Option Canada pour s’assurer que cet organisme ne ferait pas de dépenses non autorisées ou pour s’assurer qu’il déclarerait les dépenses réglementées qu’il a effectuées.
Plus de détails à venir…
PQ 2007: les règles d’élection
Comme nous le savons tous maintenant, le Parti québécois a adopté samedi dernier, lors d’une réunion de la conférence nationale des présidentes et présidents, les règlements devant régir la course à la direction du parti. Étant donné que ça date déjà de quelques jours, nous ne les reprendrons pas en long et en large, mais pour les personnes intéressées à en prendre connaissance, le Règlement d’élection (format pdf) et l’Échéancier (format pdf) de la course à la direction sont disponibles sur ce site ainsi que sur le site web du PQ maintenant ressucité.
Pour ceux qui sont encore plus crinqués, les règlements d’élection lors des course à la direction du PQ tenues en 2001 et 2005 sont également accessibles sur ce site en format pdf. Comme quoi faire “right click/save target as” à tout bout de champ finit toujours par s’avérer utile, même plusieurs années plus tard.
Course à la direction du Parti québécois 2007: dossier de QuébecPolitique.com
Sondage Léger Marketing de mai 2007
Le Devoir a publié ce matin les résultats d’un sondage réalisé par Léger Marketing, le premier à avoir été fait (en partie du moins) depuis la “crise budgétaire” qui secoue le Québec depuis jeudi dernier. Il est également le premier portant spécifiquement sur les intentions de vote (c’est-à-dire sans tester le vote éventuel des électeurs en fonction de plusieurs chefs hypothétiques au Parti québécois) depuis la démission d’André Boisclair comme chef du PQ.
Après répartition des indécis, les intentions de vote de la population québécoise seraient les suivantes (les chiffres entre parenthèses indiquent la variation par rapport au dernier sondage de Léger Marketing dévoilé le 1er avril 2007):
- ADQ: 33% (-5)
- PQ: 30% (+8)
- LIB: 28% (-3)
- VRT: 4% (-1)
- QS: 4% (+1)
- Autres: 1% (+1)
Avant répartition des 8% d’indécis (répartition proportionnelle aux intentions de vote), les intentions de vote vont comme suit: ADQ 31%, PQ 27%, LIB 26%, VRT 4%, QS 3% et autres 1%.
Voici d’autres données intéressantes tirées du sondage:
- Le taux de satisfaction à l’endroit du gouvernement, qui avait fait couler beaucoup d’encre durant le premier mandat du gouvernement Charest, continue d’être bas en début de deuxième mandat: 37% des répondants se disent “satisfaits du gouvernement libéral dirigé par Jean Charest” (5% “très” et 32% “plutôt”) et 61% affirment en être “insatisfaits” (dont 29% “très insatisfaits” et 32% qui le sont “plutôt”).
- 38% de l’ensemble des répondants est d’avis que Pauline Marois ferait la meilleure première ministre du Québec, 33% croit plutôt qu’il s’agirait de Mario Dumont et 20% penchent pour Jean Charest. Françoise David et Scott McKay ferment tous deux la marche avec 2% chacun.
- Si un éventuel sur la souveraineté (sans offre de partenariat) avait lieu ces jours-ci, 37% des répondants voteraient pour, 59% contre et 4% ne savent pas ou refusent de répondre.
- S’agissant des événements des derniers jours sur le budget québécois, 31% des répondants se sont dits “satisfaits” dans l’ensemble (41% insatisfaits, 27% ne savent pas) tandis que 27% affirment être “d’accord avec la baisse d’impôt” (70% auraient “souhaité davantage en santé et éducation” et 4% ne savent pas). Par contre, 34% des répondants croient que l’opposition devrait voter contre le budget et provoquer de nouvelles élections générales (56% s’y opposent, 10% sont indécis). Notons que ces questions ont été posées auprès de 839 répondants du 24 au 26 mai et que la marge d’erreur est de +/- 3,4%.
Le sondage Léger Marketing a été réalisé par téléphone du 23 au 26 mai 2007 auprès de 1 001 québécois. La marge d’erreur est de +/- 3,1%, 19 fois sur 20. Les données finales ont été pondérées selon le sexe, l’âge, la langue maternelle et la région, de façon à être représentatives de la population du Québec, selon les dernières données de Statistique Canada. Le rapport d’analyse de Léger Marketing peut être consulté ici (fichier pdf).
Des élections cet été? Pas si vite
Psychodrame depuis hier soir alors que le Parti québécois a annoncé qu’il votera votre le budget du gouvernement libéral de Jean Charest, enclenchant ainsi tout un buzz sur une possible élection générale au mois de juillet (cela bien entendu dans la mesure ou le PQ vote vraiment contre le budget. On le saura la semaine prochaine, mais une semaine, c’est long en politique). En réalité, il n’est pas certain que la défaite du gouvernement lors d’un vote sur le budget enclenchera automatiquement la tenue d’un scrutin estival. La dissolution de l’Assemblée nationale n’est pas la seule option qui s’offre au lieutenant-gouverneur:
- Le lieutenant-gouverneur peut effectivement dissoudre l’Assemblée nationale et déclencher une élection generale. Au fédéral, c’est ce que le gouverneur general avait fait en décembre 1979 a la suite de la défaite du gouvernement conservateur de Joe Clark sur son premier budget. Le Parti libéral du Canada de Pierre Elliott Trudeau est revenu au pouvoir lors de l’élection générale qui a suivi en février 1980.
- L’autre option envisageable est de demander au parti d’opposition officielle de tenter de former un gouvernement et d’obtenir la confiance de la Chambre. C’est le scenario qui avait prévalu en 1985 en Ontario à la suite de la défaite en Chambre du gouvernement conservateur de Frank Miller. Le chef libéral David Peterson était parvenu à conclure un “pacte de non-agression” avec le chef du troisieme parti, le Nouveau Parti démocratique de Bob Rae, ce dernier s’engageant à ne pas défaire le gouvernement pour une periode de deux ans. Deux ans plus tard, le Parti libéral était élu à la tete d’un gouvernement majoritaire.
Bref, on pourrait bien se retrouver avec Mario Dumont comme premier ministre avant la Saint-Jean, et ce sans qu’un seul bulletin de vote ait été déposé.
Entente sur les commissions parlementaires
En fin de compte, il n’y aura pas de paralysie des travaux parlementaires à l’Assemblée nationale comme on pourait le craindre il y a quelques jours. Les représentants des partis siégeant à l’Assemblée nationale sont parvenus hier, lors d’une rencontre de la Commission de l’Assemblée nationale, a s’entendre sur la future composition des commissions parlementaires et le financement des groupes parlementaires. Apres modification du Règlement de l’Assemblée nationale, les commissions seront composées de onze membres votants, dont cinq du Parti libéral du Quebec, quatre de l’Action démocratique du Québec et deux du Parti québécois (un troisieme siège non votant est egalement accordé au PQ). La Commission s’est egalement entendue pour abaisser le quorum en Chambre et dans les commissions parlementaires. Par ailleurs, sur le plan financier, le PQ une hausse des budgets de fonctionnement pour des fins de recherche, ce qui visiblement n’a pas plu au leader parlementaire de l’opposition officielle, Sébatien Proulx (ADQ).
Le jeudi 24 mai 2007
Les travaux parlementaires pourront se tenir
Malorie Beauchemin
La Presse
QuébecLes travaux parlementaires à l’Assemblée nationale pourront enfin aller de l’avant, après des semaines de blocage.
À la veille du dépôt du budget, le Parti québécois a obtenu - contre la volonté de l’Action démocratique - le budget de fonctionnement qu’il réclamait et donne ainsi son aval aux autres éléments de la négociation.
Les commissions parlementaires seront composées de cinq membres du Parti libéral du Québec, quatre adéquistes et trois péquistes, dont seulement deux auront le droit de vote. Le PLQ présidera cinq des commissions, contre trois pour l’ADQ et deux pour le PQ.
La question du quorum en Chambre et dans les commissions fait aussi l’objet d’un consensus, nécessaire à l’entente. Rappelons que tous les projets de loi et même le budget doivent passer en commission avant d’être adoptés. Un blocage persistant aurait pu occasionner des retards importants.
Depuis la semaine dernière, c’est la question financière qui achoppait. Le PQ demandait 78 000$ de budget de fonctionnement par député, soit 2,8 millions. L’ADQ refusait de lui donner davantage que 900 000$ supplémentaires, pour un total avoisinant 2,1 millions.
Le PQ obtient finalement 2,5 millions, comme le PLQ. L’ADQ reçoit une hausse de 120 000$ de son budget, pour un total de 3,9 millions. Notons que l’opposition officielle a toujours davantage que le parti au pouvoir, qui jouit de budgets imposants dans les différents ministères.
Le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a poussé hier un soupir de soulagement, parlant d’une «entente historique», qui «prouve aux Québécois qu’on peut faire fonctionner un Parlement minoritaire». M. Fournier assure que cette hausse des budgets de fonctionnement ne coûtera «pas un sou de plus aux contribuables», l’argent étant puisé à même d’autres missions de l’Assemblée nationale, notamment les budgets de voyage.
Le leader de l’opposition officielle, Sébastien Proulx, a fustigé cette entente intervenue sans l’accord de l’ADQ. «Je me permets de noter qu’à l’approche du budget, le gouvernement sentant, j’imagine, la date limite arriver pour passer dans une zone de turbulences intenses, a plutôt décidé d’accommoder le deuxième groupe d’opposition», a-t-il affirmé.
La leader du Parti québécois, Diane Lemieux, a rejeté catégoriquement l’argument d’un quelconque troc entre la hausse du financement et un éventuel vote en faveur du budget. «D’aucune manière la question du budget a été évoquée pendant les négociations. Prétendre le contraire serait me traiter de menteuse», a-t-elle souligné.
L’entente, selon Mme Lemieux, démontre que «tous les députés, de quelque formation que ce soit, doivent avoir des moyens parlementaires et financiers adéquats».
PQ 2007: des règles plus sévères
La commission nationale des présidentes et présidents du Parti québécois doit se réunir samedi afin d’adopter les règles entourant la prochaine course a la direction du Parti québécois. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tout est mis en place afin d’éviter que Pauline Marois ait un concurrent dans la course (on parle entre autres de Jean Audet Ouimet (notre erreur, désolés), ex-chef du Parti vert qui avait tenté de se faire élire a la chefferie du PQ en 2001 et 2005). Selon La Presse, le nombre de signatures requis sera vraisemblablement haussé a 1500 et le temps pour les obtenir abaissé a 30 jours.
Si un seul candidat devait se retrouver dans la course au 30 juin prochain, celui-ci ou celle-ci sera automatiquement élu(e) a la direction du parti.
Le jeudi 24 mai 2007
Tout est en place pour couronner Marois fin juin
Tommy Chouinard
La Presse
QuébecLe Parti québécois se prépare à couronner Pauline Marois dès le 30 juin. Il adoptera ce week-end des règles sévères qui n’inciteront personne d’autre à se porter candidat à la succession d’André Boisclair.
Ces règles visant à encadrer la campagne à la direction, obtenues par La Presse, seront soumises à l’approbation de la conférence nationale des présidents régionaux du PQ, samedi.
Le PQ statue que son nouveau chef sera connu le 30 juin si un seul candidat est en lice, comme c’est le cas actuellement. L’ancienne ministre Pauline Marois est la seule à avoir manifesté son intention de briguer la direction du parti, alors que le chef bloquiste Gilles Duceppe s’est désisté.
Si d’autres candidats étaient sur les rangs, les membres du PQ auraient à voter par la poste. Les résultats seraient dévoilés le 25 août.
Mais cette éventualité est peu probable. Le PQ resserre en effet les règles pour éviter la multiplication des candidatures comme en 2005. Neuf candidats étaient alors en lice.
Sur le terrain, plusieurs présidents régionaux ont confirmé à La Presse que l’objectif est d’adopter des règles suffisamment sévères pour assurer l’élection par acclamation de Pauline Marois. Des présidents ont déjà le mandat de recueillir des signatures d’appui pour l’ancienne ministre à partir de ce week-end.
En vertu des nouvelles règles du PQ, la période de mise en candidature durera seulement 30 jours (du 26 mai au 26 juin), comparativement à 90 en 2005. Pour devenir candidat, tout péquiste devra recueillir au moins 1500 signatures de membres en règle durant ce court laps de temps. Le PQ avait exigé 1000 signatures lors de la dernière course.
Ces signatures devront provenir d’au moins 40 circonscriptions situées dans six régions différentes. Un minimum de 10 signatures par circonscription est requis.
Un membre peut signer plus d’un bulletin de mise en candidature, mais seule sa première signature déposée au secrétariat du PQ sera comptabilisée. En 2005, un membre pouvait signer le bulletin de tous les candidats et sa signature était comptabilisée chaque fois. Au PQ, on estime que quatre candidats marginaux auraient été facilement évincés en 2005 si cette règle avait été en vigueur.
Le Parti québécois fixe également des conditions financières plus exigeantes. Pour obtenir un bulletin de mise en candidature, toute personne devra remettre au parti 5000$, une somme non remboursable. En 2005, le PQ avait exigé 1000$, qui devaient être versés au moment du dépôt du bulletin seulement.
Un candidat à la direction doit remettre au parti un texte pour expliquer «sa vision et ses orientations». Ce sera l’occasion pour Pauline Marois de révéler quelques changements qu’elle souhaite apporter au programme de sa formation politique.
Des sources péquistes ont indiqué que le couronnement de Pauline Marois dès le 30 juin permettra au parti de s’attaquer rapidement à la refonte du programme.
Course à la direction du Parti québécois 2007: dossier de QuébecPolitique.com