Gilbert Lavoie parle ce matin dans Le Soleil d’un aspect souvent négligé dans la prise de décisions dans l’arène politique: le facteur monétaire. En effet, pour bien des politiciens désireux de passer d’un niveau de gouvernement à un autre (ou, dans le cas d’un gouvernement minoritaire à l’Assemblée nationale, le fait de défaire le gouvernement), la décision consiste souvent à assumer une perte garantie à court terme (l’absence de salaire entre la démission d’un poste électif et le scrutin à l’autre poste électif) en vue d’essayer d’obtenir un gain hypothérique à plus long terme (être élu lors du scrutin suivant). Et dans le cas des élus pour qui une défaite électorale signifie une perte salariale significative (en l’absence d’une pension ou si le métier qu’on pratiquait auparavant est moins payant), cela peut influencer grandement la décision de démissionner et/ou de voter contre le gouvernement lors d’un vote de confiance.
Nous verrons prochainement lors de l’élection à la mairie de Québec ou au cours des prochains mois à l’Assemblée nationale si, toutes choses étant égales par ailleurs, le facteur monétaire est déterminant chez nos élus ou si, en fin de compte, ça a peu d’importance. (suite de l'article…)
Tags: 39e élection générale, Assemblée nationale, élection municipale, démission, députés, gouvernement minoritaire, municipalités, vote de confiance
Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois
Si nous étions titreurs au Soleil, c’est le titre que nous aurions choisi (cliché, certes, mais tellement vrai dans ce cas-ci) pour cet article portant sur les plus récents travaux d’Henry Milner sur le niveau de connaissance des enjeux politiques chez les Nord-Américains et qui tendent à démontrer que les jeunes Québécois francophones (pourquoi segmenter les Québécois entre francophones et anglophones?) sont plus politisés que leurs aînés, plus politisés que les jeunes d’ailleurs en Amérique du Nord, mais avec un taux de politisation “assez bas”. À première vue, voilà des données qui vont dans le même sens (pour le Québec en tout cas) qu’une autre étude réalisée récemment par Statistique Canada et dont nous vous parlions il y a quelques semaines.
À lire cet automne dans une bibliothèque universitaire près de chez-vous. (suite de l'article…)
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Tags: comportements politiques, politiques comparées
Statistique Canada a dévoilé le 19 juin dernier les résultats d’une étude portant sur la participation des Canadiens à des activités politiques autres que le vote. La sortie de cette étude avait été mentionnée dans plusieurs journaux les jours suivants, principalement pour souligner qu’en dépit du fait qu’ils votent moins que la moyenne, les jeunes de 19 à 25 ans sont ceux qui exercent le plus “d’activités politiques” autres que le vote. Statistique Canada définit une “activité politique” comme étant “la recherche d’information politique, le bénévolat pour un parti, l’adhésion à un parti et le fait d’écrire à un journal ou à un politicien pour exprimer son point de vue.” Une personne “active politiquement” serait donc un individu qui accomplit au moins une des actions ci-dessus au cours de l’année où l’enquête a eu lieu.
Parmi les Canadiens non-retraités âgés de 19 à 64 ans, 34% auraient exercé au moins une des quatre activités. 27% de l’ensemble des répondants aurait fait de la “recherche d’information politique”, 13% aurait exprimé un point de vue dans un journal ou auprès d’un député, 5% seraient membres d’un parti politique et que 3% aurait fait du bénévolat pour un parti politique. Selon l’étude, certaines catégories de personnes seraient davantage susceptibles d’être actives politiquement, notamment les diplômés universitaires, les hommes, les jeunes de 19 à 25 ans et les personnes qui suivent régulièrement l’actualité (particulièrement dans les journaux ou sur Internet). Pour ce qui est des jeunes, l’activisme politique serait davantage répandu chez ceux dont les parents sont titulaires d’un diplôme universitaire, dont les parents sont actifs politiquement ou qui font partie d’une association étudiante ou d’un groupe de jeunes. Malheureusement, l’article ne contient pas de données ventilées par province ou par région métropolitaine.
L’article en question a été publié dans l’édition de juin 2007 de la revue Tendances sociales canadiennes. Quant aux données citées, elles proviennent de l’Enquête sociale générale de 2003 sur l’engagement social, qui porte sur diverses dimensions de l’engagement social, notamment la participation sociale, incluant la participation à la vie communautaire, la confiance et la réciprocité. Cette étude a été réalisée au cours de l’année 2003 auprès de 25 000 Canadiens âgés de 15 ans et plus et vivant dans des ménages privés dans les 10 provinces.
Tags: comportements politiques, Enquête sociale générale, Statistique Canada
Radio-Canada a obtenu copie de résultats de sondages réalisés par Léger Marketing dans le cadre de la dernière élection générale. Selon les informations recueillies par la SRC, les observations qu’on avait pu faire le lendemain du scrutin en mettant en parallèle les résultats électoraux et la composition socio-linguistique des circonscriptions, soit une contre performance du Parti libéral du Québec dans les comtés où l’électorat francophone est prédominant, seraient fondées.
Vérification faite, les données dont il est fait mention dans le reportage de Radio-Canada ne sont pas disponibles sur le site de Léger Marketing. Nous ne savons pas s’ils ont l’intention de les rendre publiques.
Radio-Canada
Mise à jour le mardi 24 avril 2007 à 17 h 30
ExclusifParti libéral du Québec
Le parti des Anglais?
Selon des chiffres de Léger Marketing obtenu par Radio-Canada, plus de 75 % des francophones ont boudé le Parti libéral (PLQ) aux élections provinciales du 26 mars dernier.
« 24 % des votes francophones, c’est le plus faible taux d’appui, pour le Parti libéral, depuis la Confédération », dit Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing.
En 2003, le Parti libéral avait pris le pouvoir avec l’appui de 40 % des francophones. Il s’agit d’une glissade de 16 points en quatre ans.
« Dans les 50 comtés les plus francophones du Québec, le Parti libéral n’a réussi qu’à élire un seul député, soit Claude Béchard, dans Kamouraska-Témiscouata », précise M. Léger.
Le président du Parti libéral, Marc-André Blanchard, a reçu le message des électeurs. Il croit que son organisation passera à travers de cette crise. « Le parti est vivant partout au Québec. Il est fort. C’est un parti qui a la capacité de se renouveler », dit-il.
Pour John Parisella, ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, le parti doit changer. « Les francophones n’ont pas abandonné le PLQ. Mais est-ce que le parti joue seulement un rôle d’organisation et de collecte de fonds? Ne doit-il pas jouer davantage un rôle de brasseur d’idées? »
Ces trois dernières années, les francophones insatisfaits du gouvernement libéral se sont maintenus autour de 70 %. Le Parti libéral du Québec est-il donc devenu le parti des Anglais?
Le PLQ est le seul parti qui fait un effort pour aller courtiser le vote anglophone. — Marc-André Blanchard, président du PLQ
« Les vieilles étiquettes, comme fédéraliste-souverainiste, comme peut-être même anglophones, allophones, francophones, sont des paramètres du passé. Je pense que les résultats le démontrent », défend Marc-André Blanchard, président du PLQ.
« Où est le scandale d’avoir une population qui supporte un parti? » rétorque pour sa part John Parisella.
Pendant ce temps, les anglophones sont en colère. En réduisant leur présence au Conseil des ministres, ils ont l’impression que le PLQ tient leur appui pour acquis. L’époque où les libéraux Robert Bourassa et Jean Lesage étaient capables à la fois de rejoindre les nationalistes québécois et les anglophones semble bien loin.
Tags: Anglo-Québécois, élection générale 2007, comportements électoraux, Léger Marketing, PLQ, sondages
Nous sommes conscients qu’en ce lendemain d’élections, nous ne nous ferons pas d’amis en proposant “plus de sondages”. En fait, par “plus de sondages”, nous entendons “plus de un type de sondage en particulier”.
Depuis lundi soir dernier, chacun avance sa petite explication sur les facteurs qui ont amené les électeurs québécois à voter comme ils l’ont fait (sur une base individuelle, s’entend), sur la signification de leur geste ainsi que sur les conséquences sur le plan politique. Par exemple, nous citions ce matin un article dans lequel le président de Léger Marketing, Jean-Marc Léger, avançait que les gains de Québec solidaire et du Parti vert pouvaient avoir carrément couté la victoire au Parti québécois. Ce n’est pas que la thèse soit farfelue en soi, mais ça manque un peu de démonstration. Une analyse macro des résultats électoraux ne permet pas nécessairement d’inférer sur les transferts de vote sur une base individuelle (à moins que Léger Marketing ait des données là-dessus, mais si c’est le cas, le simple fait de les rendre publiques enrichirait drôlement le débat). Nous parlons spécifiquement de Jean-Marc Léger ici, mais le commentaire s’applique à bon nombre de journalistes, commentateurs et analystes qui se sont fait entendre depuis lundi soir.
Comment y voir plus clair? Comment faire en sorte que les analyses électorales (et nous nous incluons là dedans) reposent sur des bases fiables et complètes? Une solution pourrait être de lancer une “étude électorale québécoise”, sur le modèle des grandes enquêtes universitaires sur les élections, telles que les American National Election Studies, les British Election Studies ou l’Étude électorale canadienne. Ce ne serait pas un précédent, il y a déjà eu de telles études réalisées par le passé, notamment par Maurice Pinard, professeur émérite à McGill, en 1960, 1962 et 1973, mais il n’y en a eu aucune lors des récentes élections, sans compter qu’un des intérêts de l’exercice est de le tenir à chaque élection générale afin d’évaluer l’évolution de l’électorat québécois au fil des années.
Qu’est-ce que ça pourrait donner de réaliser une étude universitaire sur les élections générales au Québec, demanderez-vous? En transposant les objectifs de l’Étude électorale canadienne dans le cas québécois, on pourrait avoir une idée assez claire de l’éventuel apport d’une “étude électorale québécoise”:
Le premier objectif de l’Étude est de produire un compte-rendu complet de l’élection afin d’identifier les principales raisons pour lesquelles les électeurs appuient un parti ou un candidat donné, de déterminer les constantes et les changements pendant la campagne et d’une campagne à l’autre, et de mettre en lumière les similarités et les différences entre le comportement électoral au Canada et dans d’autres pays démocratiques. Le deuxième objectif est de contribuer au développement de connaissances scientifiques sur les motivations des électeurs, la signification des élections et sur les campagnes électorales dans les pays démocratiques. Le troisième objectif est de constituer un ensemble important de données sur les attitudes et les opinions des Canadiens à l’égard d’un large éventail d’enjeux sociaux, économiques et politiques, ainsi que de rendre ces données disponibles auprès des chercheurs en science politique, en sociologie, en économie, en communication et en journalisme.
Mais alors, demanderez-vous encore, en quoi un sondage réalisé par des universitaires serait plus fiable qu’un autre réalisé par CROP ou Léger? En guise de réponse, citons le sommaire méthodologique de l’Étude électorale canadienne de 2000:
Le sondage a d’abord été mené durant la campagne électorale (fédérale de 2000) auprès de 3651 répondants. Puis, 2862 de ces répondants ont été interrogés à nouveau après l’élection. Enfin, 1535 personnes interviewées après l’élection ont complété un questionnaire postal.
Ajoutons à titre d’exemple que le questionnaire pré-électoral de l’Étude électorale canadienne de 2006 (voir ici: format pdf) fait pas moins de 159 pages dans sa version bilingue. Bref, sauf tout le respect qu’on doit aux maisons de sondage qui font face à diverses contraintes lorsqu’elles réalisent des sondages pour un journal ou un réseau télé, ça serait beaucoup plus complet qu’un questionnaire lu en 5 minutes sur l’heure du souper auprès de 1000 personnes.
Alors, avis aux chercheurs universitaires, think tanks, instituts de recherche et autres organismes subventionnaires: une étude électorale québécoise permanente serait une contribution intéressante au domaine de la science politique au Québec et aiderait certainement à donner un éclairage intéressant à l’évolution de l’opinion publique au Québec.
Tags: American National Election Studies, élection générale 2007, British Election Studies, comportements électoraux, méthodes quantitatives, science po, sondages, sondages post-électoraux
Les analyses du “swing vote” et les “que serait-il arrivé si” commencent à sortir du côté des analystes de l’opinion publique:
L’analyse du vote selon le sondeur Jean-Marc Léger - Les verts et Québec solidaire auraient privé le PQ d’un gouvernement minoritaire
PC
Le Devoir, édition du mercredi 28 mars 2007Les gains de Québec solidaire et du Parti vert ont beau être modestes, ils pourraient bien avoir privé le Parti québécois, non seulement de l’opposition officielle, mais possiblement d’un gouvernement minoritaire.
L’analyse des pourcentages des suffrages exprimés et des résultats dans une douzaine de circonscriptions démontre en effet que les votes accordés aux tiers partis ont eu une influence considérable en raison d’une lutte serrée à trois inédite, et que cela semble avoir surtout nui au Parti québécois.
Selon Jean-Marc Léger, de la firme Léger Marketing, il est clair que la progression de 3 % de Québec solidaire, qui a récolté près de 4 % des voix (contre 1 % des suffrages en 2003 pour son prédécesseur, l’Union des forces progressistes), s’est faite en quasi-totalité aux dépens du Parti québécois. De même, dit-il, une bonne part de la progression du Parti vert, qui est passé de moins de 0,5 % en 2003 à 4 % en 2007, provient également de péquistes insatisfaits. Il précise, toutefois, que les verts ont également soutiré des appuis aux libéraux, notamment chez les allophones et les anglophones.
Quoi qu’il en soit, sans ces pertes, le Parti québécois aurait obtenu près de 33 % des voix, soit le même pourcentage que le Parti libéral, ce qui lui aurait valu, au minimum, la deuxième place pour ce qui est du nombre de sièges et probablement un gouvernement minoritaire, indique M. Léger.
Il ajoute que, même si l’ADQ a surtout fait le plein des votes libéraux cette fois-ci, après avoir joué le même tour au PQ en 2003, le parti de Mario Dumont a probablement continué de gruger aussi dans l’électorat péquiste, notamment en raison de l’impopularité du chef péquiste, André Boisclair, mais il est impossible de dire dans quelle proportion.
Mais, sans la progression de Québec solidaire et du Parti vert, une victoire péquiste aurait été plausible dans 12 circonscriptions supplémentaires, dont Sherbrooke, celle du premier ministre Jean Charest.
Dans ces 12 circonscriptions, les tiers partis ont permis à quatre libéraux et à huit adéquistes de dépasser des péquistes (outre Sherbrooke, il s’agit des circonscriptions de Laurier-Dorion, Saint-Henri-Sainte-Anne, La Prairie, Deux-Montagnes, Prévost, Saint-Hyacinthe, Johnson, Orford, Joliette, L’Assomption et Terrebonne). En d’autres termes, si le vote péquiste ne s’était pas effrité vers la marge, André Boisclair aurait pu devenir premier ministre d’un gouvernement minoritaire avec 48 sièges. Les libéraux, eux, auraient formé l’opposition sans leur chef avec 44 sièges, et Mario Dumont aurait quand même pu crier victoire avec 33 sièges.
Dans la région de Québec, où l’ADQ a connu sa plus forte poussée, il y a aussi fort à parier que le PQ a souffert d’une saignée plus importante au profit de ce parti, sans laquelle, à défaut de prendre les circonscriptions de Louis-Hébert (PLQ, Sam Hamad) et de Jean-Talon (PLQ, Philippe Couillard), il aurait pu mettre à mal les deux têtes d’affiche libérales.
Certes, la montée adéquiste ne fait aucun doute, mais la multiplication par 10 de son nombre de sièges (41 sièges en 2007 contre quatre en 2003) représente une distorsion par rapport à sa progression dans le vote qui, elle, n’est que de 13 % (31 % des suffrages exprimés en 2007 contre 18 % en 2003).
Cette progression a la même ampleur que la chute du Parti libéral, également de 13 % (33 % des suffrages exprimés en 2007 contre 46 % en 2003), mais les libéraux ont perdu plus du tiers de leurs sièges (48 sièges en 2007 contre 76 en 2003). Jean-Marc Léger souligne que les libéraux, qui obtiennent systématiquement autour de 1,7 million de votes à chaque élection depuis 1981, n’en ont récolté que 1,3 million cette année, une chute considérable qui a secoué la formation au pouvoir.
Pour les péquistes, le recul dans les suffrages n’est que de 5 % (28 % en 2007 contre 33 % en 2003), mais cela s’est traduit par une perte d’un siège sur cinq (36 en 2007, soit 12 de moins qu’en 2003).
Tags: ADQ, élection générale 2007, comportements électoraux, géographie électorale, minorités, PLQ, PQ, PVQ, QS, sondages
Après avoir dormi sur les résultats d’hier, et avec un peu de recul, voici notre analyse sur l’élection générale de 2007 et ce qui nous attend au cours des prochains mois.
D’entrée de jeu, ce qui nous a frappé de l’élection d’hier et du déroulement de la campagne électorale est le nombre d’idées reçues sur la vie politique québécoise qui - en 2007 - ont été contredites par les faits:
- «Les Québécois élisent un parti au pouvoir pour deux mandats»: techniquement, c’est vrai, mais jamais depuis l’Union nationale en 1970 a-t-on vu le parti ministériel perdre 13% des voix et 28 sièges (22% des sièges) après un premier mandat. Habituellement, la réélection d’un gouvernement pour un deuxième mandat (majoritaire qui plus est) est une formalité, mais ça n’a pas été le cas en 2007.
- «Les Québécois n’élisent pas de gouvernements minoritaires»: les sondages laissaient entrevoir un gouvernement minoritaire tout au long de la campagne électorale, donc on a eu assez de temps pour se faire à l’idée que cette idée reçu n’était peut-être pas aussi vraie qu’on pouvait le penser. Toutefois, rien ne laissait présager une Assemblée nationale aussi divisée qu’elle le sera durant la prochaine législature. Le parti majoritaire n’a que 48 sièges en chambre (38,4% des sièges), le “tiers parti” n’est que 12 sièges derrière, et l’opposition officielle est entre les deux.
- «Plus l’issue d’un scrutin s’annonce serrée, plus la participation électorale s’accroît»: deux chiffres suffisent pour remettre cette idée reçue en cause: 70,5% en 2003; 71,3% en 2007.
- «Les organisations électorales jouent un rôle important dans la sortie du vote»: tous les commentateurs politiques s’accordaient pour affirmer que l’ADQ faisait figure de parent pauvre face au PQ et aux libéraux sur les plans des finances et de l’organisation. Et pourtant… Après l’élection d’Andrée Boucher à la mairie de Québec avec un budget de 3000$ en 2005 et l’élection de 10 députés conservateurs au fédéral en 2006 avec une organisation “légère”, il faudrait peut-être relativiser un peu plus l’importance de la “machine” dans la sortie du vote.
- «Le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour déforme la volonté exprimée par les électeurs»: c’est peut-être un accident de parcours, mais la répartition des sièges reflète assez bien le pourcentage de voix obtenus par chaque parti: LIB 38,4% des sièges, ADQ 32,8% des sièges et PQ 28,8% des sièges. Il est vrai qu’à 4% chacun, Québec solidaire et les Verts n’ont pas élu de députés, mais avec de tels chiffres, rien ne garantit qu’ils seraient parvenus à le faire sous un mode de scrutin mixte ou proportionnel.
- «La circonscription de Saint-Jean vote toujours du côté du pouvoir»: cette fois-ci, ce n’est pas vrai, le député libéral a été battu.
- «Le vote libéral est sous-évalué dans les sondages»: Léger Marketing accordait 35% aux libéraux samedi dernier, CROP leur accordait 34%. Le vote libéral a été légèrement en-deçà de ce qu’accordaient les sondeurs, mais ça reste dans la marge d’erreur. Tout comme en 2003, il n’y a pas eu de “prime de l’urne”.
À surveiller au cours des prochaines semaines et des prochains mois, beaucoup d’inconnues qui pourraient nous mener soit vers un tripartisme (multipartisme?) permanent, soit vers un retour au bipartisme PLQ-PQ ou soit vers un nouveau bipartisme.
- Nouvelle dynamique parlementaire: Sur quel parti le gouvernement libéral minoritaire va-t-il s’appuyer? Tel que nous l’avons mentionné plus haut, aucun parti ne se démarque clairement des autres. À première vue, bien peu de choses semble rapprocher les trois partis, et ça semble particulièrement vrai pour le Parti libéral et le Parti québécois. Si l’ADQ joue de façon relativement classique le rôle d’un parti d’opposition officielle, il faudra bien que les “vieux partis” trouvent un terrain d’entente afin d’éviter de retomber rapidement en élection.
- Élection de réalignement?: On a souvent comparé depuis hier l’élection de 2007 à d’autres qui ont été le théâtre d’un réalignement de notre système de partis, notamment les élections générales de 1936 (arrivée au pouvoir de l’Union nationale), de 1970 (le PQ devient le 2e parti le plus populaire au Québec) et de 1976 (arrivée au pouvoir du PQ). Ce n’est pas impossible, mais il est encore trop tôt pour le dire. En 1936 et 1970-76, un seul parti a été frappé par la montée d’un tiers parti (le Parti conservateur dans les années 30 et le PQ dans les années 70) et l’autre s’est maintenu (le Parti libéral dans les deux cas). En 2007, ce sont les deux principaux partis qui ont écopé; le PQ et les libéraux ont tous les deux subi des reculs historiques hier.
- Le Parti vert et Québec solidaire: Vrai, les deux partis ont obtenu moins de voix que ne leur attribuaient les sondages au cours de la campagne. Ils ont néanmoins progressé depuis 2003 et, financement (partiellement) public des partis politiques oblige, ils auront maintenant droit à des ressources financières en raison des voix supplémentaires qu’ils ont obtenus et qui leur permettra de consolider leur progression. C’est la stratégie qu’a adoptée le Parti vert sur la scène fédérale depuis le début des années 2000, et ils sont passés de moins de 1% à travers le Canada en 2000 à 4% en 2004 et 2006, et ils sont maintenant dans les deux chiffres dans les sondages pancanadiens.
-
Volatilité de l’opinion publique: Depuis 2002, l’opinion publique québécoise est très volatile et chacun des principaux partis ont connus des très hauts et des très bas dans les sondages au cours de la période. Ça risque de se poursuivre au cours des prochains mois. À titre d’exemple:
- LIB: 21% en avril 2005 (Léger), 48% en août 2003 (Léger);
- PQ: 25% en septembre 2002 (Léger), 50% en décembre 2005 (CROP);
- ADQ: 11% en mars 2006 (Léger), 40% en août, septembre et octobre 2002 (Léger et CROP).
- Réforme du mode de scrutin: ironiquement, la répartition des sièges entre les principaux partis est la plus proportionnelle qu’on ait vu depuis longtemps. Malgré tout, la perspective qu’un des trois partis puisse disparaitre à plus ou moins brève échéance pourrait être propice à une réforme du mode de scrutin.
- Débat de sondeurs: Aucune firme de sondage et aucun site de prédiction n’a prévu ce qui s’est passé hier, et cela relancera vraisemblablement un énième débat sur la fiabilité des sondages électoraux. Notons tout de même qu’à l’exception du résultat de l’ADQ (et du fait que l’ADQ a terminé deuxième contrairement à ce que laissaient croire les sondages), tous les autres étaient à l’intérieur de la marge d’erreur, sauf Strategic Counsel qui était dans le champ.
- Renouvellement de la députation: Beaucoup de députés sortants du PQ et du PLQ ont été battus hier et plusieurs nouveaux députés feront leur entrée à l’Assemblée nationale prochainement (surtout à l’ADQ, mais aussi du PQ et des libéraux). Reste à voir comment ce renouvellement de la députation se reflètera au niveau du débat politique. Il y a là potentiel à des dérapages et à des erreurs de débutants, mais aussi à un renouvellement et à un rafraîchissement du discours politique.
- Évolution de l’opinion publique sur l’avenir du Québec: Avec une opposition officielle qui prétend incarner une troisième voie entre le fédéralisme et la souveraineté, comment évoluera l’opinion publique sur la question de l’avenir du Québec au cours des prochains mois?
- Débats internes au PQ et au PLQ: Ce que nous nous apprêtons à écrire à ce sujet est loin d’être original. Le PQ qui obtenu son pire score depuis 1970, les libéraux qui obtiennent leur pire score depuis 1867 et tous deux ont perdu des comtés réputés “imprenables” aux mains de l’ADQ. Des débats passionnés et des remises en question à l’interne risquent de surgir en ce qui a trait à leur idéologie et à leur leadership.
Tags: ADQ, Andrée Boucher, élection générale 2007, CROP, gouvernement minoritaire, Léger Marketing, mode de scrutin, organisation politique, partis politiques, PLQ, PQ, résultats électoraux, Saint-Jean, sondages, Strategic Counsel, taux de participation, Union nationale
Voici quelques réflexions additionnelles avant d’aller au pieu:
- En regardant les variations entre 2003 et 2007 d’un point de vue macro, on peut constater que les mouvements d’appuis les plus importants ont été chez les libéraux (à la baisse) et à l’ADQ (à la hausse).
- On peut observer une forme d’effet de miroir entre le PLQ et l’ADQ d’une part et le PQ, les Verts et QS d’autre part (on parle ici de transferts nets et cela ne signifie pas nécessairement, par exemple, que tous les gains de l’ADQ ont été faits aux dépens du PLQ).
- Le taux de participation étant resté le même entre 2003 et 2007, par rapport à 1998, la clé de l’analyse des performances respectives des principaux partis se retrouve peut-être en partie chez ceux qui, vraisemblablement, s’abstiennent de voter depuis deux élections.
- L’opinion publique québécoise est très volatile depuis 2002 et rien n’indique que le portrait que l’on retrouve ce soir se répètera dans les sondages d’ici six mois ou un an (ce n’est pas impossible, mais ce n’est pas certain).
Tags: ADQ, élection générale 2007, comportements électoraux, opinion publique, PLQ, PQ, PVQ, QS, résultats électoraux, taux de participation, volatilité
D’abord, dans Le Devoir (accès réservé aux abonnés), la chroniqueuse Chantal Hébert résume pour le lectorat québécois l’histoire politique de l’Ontario des 30 dernières années. Où est l’intérêt, demandez-vous? L’intérêt est dans la dynamique tripartite qui prévaut généralement dans la province voisine depuis les années 70 et qui a généré plusieurs gouvernement minoritaires (les conservateurs sous Bill Davis), un gouvernement minoritaire remplacé par l’opposition officielle avec l’appui du 3e parti (le gouvernement conservateur de Frank Miller remplacé par les libéraux de David Peterson en 1985), 2 partis qui forment une alliance parlementaire (les libéraux et le NPD entre 1985 et 1987), un parti qui remporte une majorité à la surprise générale (le NPD en 1990) et 3 partis qui prennent le pouvoir en trois élections successives (Libéraux en 1987, NPD en 1990 et conservateurs en 1995).
Ensuite, dans La Presse, le journaliste Mario Girard traite du comportement électoral des groupes ethnoculturels au Québec. Bien que cette question ne soit pas à l’avant-scène de la recherche en science politique au Québec, certains chercheurs s’intéressent à la question. Ainsi, le vote des membres des groupes ethnoculturels serait moins monolithique (selon l’expression de Salam Elmenyawi, président du Conseil musulman de Montréal) qu’il ne l’a déjà été. On parle également de la participation des électeurs appartenant aux groupes des minorités visibles au processus électoral, qui serait moins élevée que parmi la majorité (notamment en ce qui a trait à l’inscription sur les listes électorales).
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Autre analyse d’un universitaire ce matin dans les journaux. Cette fois-ci, c’est Jean-Herman Guay, professeur en science politique à l’Université de Sherbrooke, dans La Presse, qui traite de l’émergence des tiers partis ces dernières années au Québec (parmi lesquels il inclut l’ADQ) ainsi que sur les conséquences de ce phénomène sur le système politique et électoral québécois.
Le mardi 06 mars 2007
Le vote antisystème
Jean-Herman Guay
L’auteur est politologue à l’Université de Sherbrooke.Depuis presqu’un an, sondage après sondage, Québec solidaire récolte au moins 5 % des intentions de vote. La grande enquête menée la semaine dernière par Léger Marketing auprès de plus de 3000 personnes confirme cette situation des derniers mois. Du côté du Parti vert, le phénomène est analogue.
En gros, un répondant sur 10 boude les équipes de Messieurs Charest, Boisclair et Dumont pour appuyer une nouvelle formation. Le phénomène n’est plus marginal.
Quand on examine les résultats des deux principales maisons de sondage sur plusieurs années électorales, la tendance s’impose encore plus clairement : l’électorat se fragmente toujours un peu plus. En 1998, les petits partis n’obtenaient pas 1 % des intentions de vote ; en 2003, ils étaient à 3 %; en 2006, c’est 12 % ! Signe des temps : ils ont maintenant des candidats et candidates dans presque toutes les circonscriptions.
Avec la montée de l’ADQ, depuis 1994, il semble bien que le temps du bipartisme est révolu. Il y a 25 ans, lors de l’élection de 1981, les deux principaux partis avaient récolté 95 % des votes. En 2003, ils ne récoltaient pas 80 % des appuis. Bref, le paysage politique n’est plus ce qu’il était.
Première conséquence : l’obtention d’une majorité absolue de votes pour un parti, et non d’une simple pluralité, est devenue rarissime. De 1867 à 1966, à l’occasion des 28 premières élections générales québécoises, on a pu voir un parti franchir la barre du 50 % des suffrages dans 22 cas. Aux neuf dernières élections, soit depuis 1970, cette barre n’a été atteinte qu’à deux reprises ! Jusqu’à présent, l’effritement de la majorité des votes n’avait pas eu de conséquence significative sur l’obtention d’une majorité de sièges. Cette fois, le phénomène est tel que l’hypothèse d’un gouvernement minoritaire n’est plus farfelue. Deuxième conséquence : les campagnes électorales sont plus éclatées. Le combat de deux “coqs” - le rouge et le bleu - est remplacé par un jeu où les partis doivent surveiller deux, voire trois concurrents simultanément. C’est particulièrement vrai pour André Boisclair puisqu’il peut perdre sur trois de ses flancs : à gauche avec Québec solidaire, à droite avec l’Action démocratique et sur la thématique environnementale avec les Verts. Avec des coudées moins franches, il est plus difficile de guerroyer contre le principal adversaire, les libéraux. L’interaction des joueurs est alors plus complexe. Dans le cadre d’une telle campagne, pas étonnant que 45 % des gens estiment qu’ils peuvent encore changer d’idée !
Troisième conséquence : la montée des petits partis - de droite ou de gauche - s’inscrit habituellement dans une contestation plus profonde du système politique. C’est le cas en France, mais aussi au Pays-Bas et au Danemark. “Vote de protestation” et “vote antisystème” sont les termes utilisés pour désigner ce comportement électoral qui consiste à appuyer des partis qui n’ont aucune chance de former le gouvernement ni même, dans certains cas, d’obtenir des sièges. L’expression d’un ras-le-bol devient plus important que le choix des gouvernants. Ce phénomène se combine au cynisme, à la chute du taux de participation, à la brièveté des lunes de miel et au niveau d’insatisfaction élevé à l’endroit des gouvernements.
Contraction du vote
Les deux dernières semaines vont cependant être difficiles pour les petits partis. Leur vote risque de se contracter parce que le système exercera son emprise de plusieurs manières. D’abord, n’ayant que fort peu de ressources financières, leur faible visibilité aux abords des rues et des routes et la quasi absence de «spots» publicitaires dans les médias pourraient leur nuire à quelques jours du vote. «Sont-ils dans la course ?» se diront certains.
Ensuite, et bien que l’on puisse convenir qu’un échange à cinq est laborieux et souvent ennuyant, l’absence de Françoise David et de Scott McKay au débat des chefs du 13 mars, comme des grandes émissions d’affaires publiques, pourrait faire perdre des milliers de votes à ces formations et les ramener dans la marginalité.
Mais ce qui risque surtout de faire mal aux petits partis, c’est le vote stratégique découlant de la logique du mode de scrutin. Il est à prévoir qu’un certain nombre d’électeurs vont finalement voter pour le Parti québécois, se disant qu’un vote pour Québec solidaire ou les Verts, pourtant plus proches de leurs valeurs personnelles, sera «gaspillé» et risque même de «faire passer» le candidat libéral ou adéquiste dans leur circonscription. Craignant que leur vote ne favorise des candidats dont le programme est aux antipodes de leurs convictions, ils vont mettre de côté leur premier choix, et se rabattre sur le péquiste, pas si loin de leur position politique ! Méchant dilemme.
Combien coûteront ces effets de système aux Verts et à Québec solidaire ? Impossible de le prédire. Le niveau d’appui dans les sondages nous amène cependant à croire que toute variation en deçà de 10 % sera essentiellement attribuable au système. Pas étonnant qu’ils veuillent le changer !
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Gouverner selon les sondages
Les réguliers de ce site l’auront probablement deviné: nous sommes maniaques des sondages politiques (avec toute la rigueur que ce type d’outil demande en science politique, bien entendu). Alors, quand Jean-Marie De Koninck, professeur de mathématiques à l’Université Laval, fait la suggestion suivante, nous ne pouvons nous empêcher de songer à toutes les conséquences que cette idée utopique pourrait entraîner, à défaut d’y croire.
Il n’est peut-être pas loin, le jour où l’expression “gouverner avec l’oeil sur les sondages” aura une connotation positive plutôt que préjorative:
Le mardi 20 février 2007
VERS LE 26 MARS JOUR 1
Pourquoi pas un sondage électoral ?
Pierre Asselin
Le Soleil
QuébecLa marge d’erreur d’une élection générale est plus grande que celle d’un sondage, estime le mathématicien Jean-Marie De Koninck. Dans ces conditions, pourquoi ne pas laisser tomber là méthode électorale pour élire nos représentants au moyen d’un sondage scientifique?
Un échantillon de 1067 personnes choisies statistiquement donnerait une meilleure image que le vote de 60% des 5,5 millions d’électeurs inscrits. Pourquoi? Parce que tous les groupes ne sont pas également représentés dans une élection générale. Les démunis et les moins instruits votent moins que les autres groupes, par exemple.
« C’est la première élection de Rush aux États-Unis, en 2000, qui m’y a fait penser. Seulement 47% des Américains admissibles étaient allés voter. Ça veut dire qu’il n’a été élu que par 24 % de la population Ce n’est pas représentatif, particulièrement des Noirs et des pauvres.
On se demande, est-ce qu’il n’y aurait pas une façon plus efficace d’élire nos représentants? Je pense tout de suite aux sondages Pourquoi ne pas y aller d’une manière scientifique? On prend un échantillon de 1000 personnes avec le bon pourcentage de femmes, d’hommes, de classes sociales, de nations autochtones, de minorités, etc.
Le prof de Laval avait développé cette thèse l’automne dernier dans la revue Découvrir. C’est scientifiquement démontré, explique-t-il, qu’avec un échantillon de 1067 personnes, la marge d’erreur n’est que de 3 %, peu importe la taille de la population. Pour une marge d’erreur de 2 %, il faut monter à 2 400 personnes et pour 1 % d’erreur, il faut un échantillon de 9 600 personnes.
L’idée du prof, c’est de choisir un échantillon représentatif et de donner 1000 $ à chaque électeur pour l’inciter, à aller voter. Même pour un échantillon de 9 600 personnes, ça ne ferait que 9,6 millions $, en regard des 250 millions $ que coûte une élection générale.
«Les gens vont dire que ça n’a pas de bon sens, que ça viole le principe de démocratie. Je leur répondrais que c’est vrai, mais le problème, c’est qu’ils ne vont pas voter.»
VOTE OBLIGATOIRE
En Australie, les taux de participation aux élections dépassent 90%. C’est parce que dans ce pays comme dans une vingtaine d’autres, le vote est obligatoire et l’amende est de 20$ pour ceux qui s’abstiennent de voter La marge d’erreur est donc beaucoup moins grande.
Le Parti démocrate australien compare cette obligation à d’autres qui sont faites aux citoyens : siéger comme juré, recevoir une éducation ou payer ses taxes. Jean-Marie De Koninck serait-il pour autant favorable à un tel système?
«Je ne serais pas d’accord avec ça, je trouve que c’est aller un peu loin. Je serais favorable à plus d’information, parce que les gens ne se rendent pas compte que leur vote peut avoir un impact. »
Il préfère réfléchir à des mesures qui inciteraient le citoyen à aller voter Par exemple, améliorer l’environnement physique des endroits où on va voter en offrant des beignes, du café, de l’animation, etc.
«Tant qu’à parler de probabilité, pourquoi ne pas faire tirer 10 voitures écologiques parmi tous ceux et celles qui exercent leur droit de vote? Chaque électeur aurait une chance sur 500 000 de gagner une voiture; c’est 28 fois plus de chances que de gagner à la 6/49, où la probabilité est d’une sur 14 millions Je parierais que le taux de participation passerait alors des 60% actuels à plus de 95%!»
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Quelques nouvelles
Plusieurs nouvelles ce matin sur l’élection générale à venir, mais voici 2 articles qui ont retenu notre attention:
Dans Le Devoir, Antoine Robitaille fait le point sur l’état des mises en candidature au sein des principaux partis (nous ne commenterons pas la question des élections à date fixe qui est abordée dans l’article puisque nous l’avons déjà fait auparavant):
- LIB: 94 assemblées de mise en candidature ont été «faites ou appelées». Par ailleurs, à la fin de la semaine, le parti devrait avoir choisi une centaine de ses candidats (ajoutons que les statuts du Parti libéral du Québec permettent à son chef de nommer directement les candidats, sans assemblée de mise en candidature, par exemple lorsqu’une élection générale est officiellement déclenchée);
- PQ: 50 candidats sont choisis et, au total, 95 assemblées d’investiture ont été «appelées ou complétées» (contrairement au Parti libéral, les statuts du Parti québécois prévoient qu’un candidat doive obligatoirement être nommé en assemblée d’investiture);
- ADQ: une soixantaine de candidats seraient déjà choisis;
- QS: 24 candidats ont été nommés; 35 assemblées d’investiture se tiendront d’ici 15 jours;
- VRT: 2 candidats officiellement nommés, mais 75 % des candidats auraient déjà été «repérés».
Dans La Presse, Denis Lessard interoge plusieurs sondeurs, dont Jean-Marc Léger de Léger Marketing et Claude Gauthier de CROP, sur l’état de l’électorat à l’aube d’une possible élection à la fin mars.
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Voici les résultats du sondage réalisé par Léger Marketing pour le compte de l’Association d’études canadiennes sur la question de la reconnaissance de la nation québécoise tels que parus dans Le Devoir et The Gazette samedi dernier:
- 93% des répondants reconnaissent l’existence d’une nation canadienne (francophones: 91%; anglophones: 94%) et 4% ne le reconnaissent pas (francophones: 6%; anglophones: 4%);
- 65% reconnaissent l’existence d’une nation autochtone (francophones: 79%; anglophones: 61%) et 29% ne le reconnaissent pas (francophones: 18%; anglophones: 34%);
- 48% reconnaissent l’existence d’une nation québécoise (francophones: 78%; anglophones: 38%) et 47% ne le reconnaissent pas (francophones: 20%; anglophones: 58%);
- 48% reconnaissent l’existence d’une nation métisse (francophones: 59%; anglophones: 46%) et 39% ne le reconnaissent pas (francophones: 34%; anglophones: 43%);
- 45% reconnaissent l’existence d’une nation acadienne (francophones: 74%; anglophones: 37%) et 39% ne le reconnaissent pas (francophones: 19%; anglophones: 49%);
- 45% reconnaissent l’existence d’une nation “francophone canadienne” (francophones: 68%; anglophones: 38%) et 48% ne le reconnaissent pas (francophones: 27%; anglophones: 57%);
S’agissant des répondants du Québec, 78% d’entre eux croient que les Québécois devraient être reconnus comme nation dans la Constitution canadienne (à ne pas confondre avec la reconnaissance de l’existence de la nation québécoise dont il a été fait mention ci-dessus) tandis que 17% s’y opposent. De même, les Québécois seraient favorables à une reconnaissance constitutionnelle des nations autochtones (75% pour; 18% contre) et des Acadiens (72% pour; 20% contre).
Le sondage a été réalisé entre le 2 et le 6 novembre dernier auprès de 1500 Canadiens. La marge d’erreur est de 2,6%, 19 fois sur 20.
Les données complètes (notamment celles portant sur les répondants anglophones et celles en fonction du clivage territorial Québec/reste du Canada) seront publiées sur ce site dès que le rapport du sondage sera publié dans le site Internet de Léger Marketing.
MISE À JOUR (13 novembre 2006, 20h): un rapport a été publié par l’Association d’études canadiennes, qui a commandé le sondage, mais il manque plusieurs informations que Léger Marketing a pour habitude de dévoiler lorsqu’il diffuse lui-même un rapport de sondage, notamment le questionnaire du sondage. Les chiffres cités plus haut ont été ajustés en conséquence.
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