Petite visite muséale à inscrire à votre agenda
La prochaine fois où nous ferons un tour dans le coin de la Grande Allée, c’est sûr et certain que nous ferons un détour à l’Hôtel du Parlement pour essayer de visiter ceci.
Voilà en plein le genre de contenu qui pourrait enrichir la section Informations historiques du site Web de l’Assemblée nationale, lequel est extrêmement riche en renseignements de toutes sortes sur le parlementarisme québécois, mais manque un peu de documents photographiques, audio et vidéo:
L’Assemblée nationale dévoile une récente acquisition, la collection Richard G. Gervais
Québec, le mardi 23 octobre 2007 _ L’Assemblée nationale vient d’acquérir la collection Richard G. Gervais, constituée d’artefacts liés à l’histoire politique du Québec et du Canada. Une sélection d’œuvres et d’objets sera présentée le mardi 23 octobre 2007, à 15 h 30, à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale en présence du président, M. Michel Bissonnet, et du généreux donateur, M. Richard G. Gervais.
« Cette collection offre un témoignage important des manifestations dans lesquelles s’incarnèrent les pouvoirs politiques des 125 dernières années », indique l’un des experts évaluateurs de la collection.
La collection, formée d’environ 2000 objets et œuvres, met en relief l’histoire politique, militaire et religieuse du Québec depuis 1875. Elle comprend entre autres, des photographies, des affiches, des objets symboliques de la vie politique, des bustes, des enregistrements sonores et des peintures sur toiles. Elle constitue la première collection à thématique parlementaire au Canada. Grâce à son expérience professionnelle, notamment comme adjoint de ministre et secrétaire de commission, M. Richard G. Gervais a su rassembler des œuvres à la fois uniques et symboliques de la vie politique québécoise.
« Il n’existait pas de lieu plus approprié que la Bibliothèque de l’Assemblée nationale, fondée en 1791, pour accueillir cette collection exceptionnelle qui reflète la riche histoire politique du Québec contemporain », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, M. Michel Bissonnet.
Par cette acquisition, l’Assemblée souhaite protéger, mettre en valeur et faire connaître l’histoire du parlementarisme. La collection sera ainsi mise à la disposition des étudiants et des chercheurs mais aussi de diverses institutions désirant faire connaître notre héritage.
Source et renseignements :
Maude Daoust
Responsable du service des relations publiques
Direction des communications
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Tags: Assemblée nationale, collection Richard G. Gervais, histoire politique, Michel Bissonnet, Richard G. Gervais
Voici une petite mise à jour à cet article de la semaine dernière sur les mises en candidature et la participation électorale lors des élections générales scolaires.
Nous n’avons pas fait une recherche exhaustive sur la couverture médiatique des élections scolaires du 4 novembre prochain, mais en général, en lisant les articles, on a l’impression que la majeure partie des électeurs n’auront pas même la possibilité de voter pour un candidat et que les élections “pas acclamation” ou “sans opposition” sont la norme. Lorsqu’on additionne les chiffres, la perception semble rejoindre la réalité.
Les données du tableau ci-dessous pour 1998 et 2003 sont celles fournies par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Pour ce qui est de 2003, les données officielles n’étant pas encore disponibles, ce sont nos propres calculs sur la base des données fournies par le MELS (liste des circonscriptions électorales scolaires et liste des candidats).
Ensemble du Québec | |||
---|---|---|---|
1998 | 2003 | 2007* | |
Circonscriptions électorales scolaires | 1 305 (100%) | 1 311 (100%) | 1 305 (100%) |
Candidats élus sans opposition | 716 (54,9%) | 913 (69,6%) | 849 (65,1%) |
Circonscriptions avec aucun candidat | 0 (0,0%) | 8 (0,6%) | ND |
Circonscriptions en élection | 589 (45,1%) | 396 (30,2%) | 456 (34,9%) |
Candidats | 1 324 | 840 | 1 812** |
Électeurs inscrits | 3 025 882 | 2 221 890 | ND |
Vote exercé | 465 601 | 187 632 | À venir |
Taux de participation | 15,4% | 8,4% | À venir |
Commissions scolaires francophones | |||
1998 | 2003 | 2007* | |
Circonscriptions électorales scolaires | 1 142 (100%) | 1 148 (100%) | 1 144 (100%) |
Candidats élus sans opposition | 654 (57,3%) | 795 (69,3%) | 752 (65,7%) |
Circonscriptions avec aucun candidat | 0 (0,0%) | 4 (0,3%) | ND |
Circonscriptions en élection | 488 (42,7%) | 354 (30,8%) | 392 (34,3%) |
Candidats | 1 085 | 747 | 1 578 |
Électeurs inscrits | 2 764 455 | 2 118 095 | ND |
Vote exercé | 326 108 | 172 436 | À venir |
Taux de participation | 11,8% | 8,1% | À venir |
Commissions scolaires anglophones | |||
1998 | 2003 | 2007* | |
Circonscriptions électorales scolaires | 163 (100%) | 163 (100%) | 161 (100%) |
Candidats élus sans opposition | 62 (38,0%) | 118 (72,4%) | 97 (60,2%) |
Circonscriptions avec aucun candidat | 0 (0%) | 4 (2,5%) | ND |
Circonscriptions en élection | 101 (62,0%) | 42 (25,8%) | 64 (39,8%) |
Candidats | 239 | 93 | 234 |
Électeurs inscrits | 261 427 | 103 795 | ND |
Vote exercé | 139 493 | 15 196 | À venir |
Taux de participation | 53,4% | 14,6% | À venir |
*Données provisoires.
**En date du 30 septembre dernier, il y avait 1 812 candidats. Au moment d’écrire ces lignes, le DGE affiche dans sa liste des candidats un total de 1 800 candidats, probablement en raison de désistements survenus depuis la fin de la période de mise en candidature.
Et non, le 4 novembre prochain, nous n’aurons pas l’occasion de voter pour la première fois lors d’une élection générale scolaire. Ce sera la même chose pour les électeurs de plus des 2/3 des circonscriptions scolaires, en dépit d’un nombre de candidats record pour la dernière décennie. C’est à se demander si un autre record (le tristement célèbre taux de participation de 8,4% en 2003) sera battu battu le mois prochain.
Meilleure chance la prochaine fois!
Tags: élection scolaire, élections par acclamation, commissions scolaires, DGE, taux de participation
À la veille de la période de mise en candidature pour les élections scolaires du 4 novembre prochain (les candidats ont jusqu’à demain à 17h pour produire leur déclaration de candidature), voici quelques chiffres sur les mises en candidature et la participation électorale lors des deux dernières élections scolaires au Québec (commissions scolaires francophones et anglophones), soit celles de 1998 et de 2003 (source: Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport):
Ensemble du Québec | ||
---|---|---|
1998 | 2003 | |
Circonscriptions électorales scolaires | 1 305 (100%) | 1 311 (100%) |
Candidats élus sans opposition | 716 (54,9%) | 913 (69,6%) |
Circonscriptions avec aucun candidat | 0 (0,0%) | 8 (0,6%) |
Circonscriptions en élection | 589 (45,1%) | 396 (30,2%) |
Candidats | 1 324 | 840 |
Électeurs inscrits | 3 025 882 | 2 221 890 |
Vote exercé | 465 601 | 187 632 |
Taux de participation | 15,4% | 8,4% |
Commissions scolaires francophones | ||
1998 | 2003 | |
Circonscriptions électorales scolaires | 1 142 (100%) | 1 148 (100%) |
Candidats élus sans opposition | 654 (57,3%) | 795 (69,3%) |
Circonscriptions avec aucun candidat | 0 (0,0%) | 4 (0,3%) |
Circonscriptions en élection | 488 (42,7%) | 354 (30,8%) |
Candidats | 1 085 | 747 |
Électeurs inscrits | 2 764 455 | 2 118 095 |
Vote exercé | 326 108 | 172 436 |
Taux de participation | 11,8% | 8,1% |
Commissions scolaires anglophones | ||
1998 | 2003 | |
Circonscriptions électorales scolaires | 163 (100%) | 163 (100%) |
Candidats élus sans opposition | 62 (38,0%) | 118 (72,4%) |
Circonscriptions avec aucun candidat | 0 (0%) | 4 (2,5%) |
Circonscriptions en élection | 101 (62,0%) | 42 (25,8%) |
Candidats | 239 | 93 |
Électeurs inscrits | 261 427 | 103 795 |
Vote exercé | 139 493 | 15 196 |
Taux de participation | 53,4% | 14,6% |
Notons qu’au moment d’écrire ces lignes, il y avait déjà 1 044 candidats inscrits officiellement en vue des élections du 4 novembre prochain, ce qui excède déjà le nombre de candidats en lice en 2003 (source: DGE).
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Tags: élection scolaire, élections par acclamation, commissions scolaires, DGE, taux de participation
Gilbert Lavoie parle ce matin dans Le Soleil d’un aspect souvent négligé dans la prise de décisions dans l’arène politique: le facteur monétaire. En effet, pour bien des politiciens désireux de passer d’un niveau de gouvernement à un autre (ou, dans le cas d’un gouvernement minoritaire à l’Assemblée nationale, le fait de défaire le gouvernement), la décision consiste souvent à assumer une perte garantie à court terme (l’absence de salaire entre la démission d’un poste électif et le scrutin à l’autre poste électif) en vue d’essayer d’obtenir un gain hypothérique à plus long terme (être élu lors du scrutin suivant). Et dans le cas des élus pour qui une défaite électorale signifie une perte salariale significative (en l’absence d’une pension ou si le métier qu’on pratiquait auparavant est moins payant), cela peut influencer grandement la décision de démissionner et/ou de voter contre le gouvernement lors d’un vote de confiance.
Nous verrons prochainement lors de l’élection à la mairie de Québec ou au cours des prochains mois à l’Assemblée nationale si, toutes choses étant égales par ailleurs, le facteur monétaire est déterminant chez nos élus ou si, en fin de compte, ça a peu d’importance. (suite de l'article…)
Tags: 39e élection générale, Assemblée nationale, élection municipale, démission, députés, gouvernement minoritaire, municipalités, vote de confiance
À voir: le site personnel de l’ex-député unioniste Clément Vincent, qui nous propose entre autres un aperçu de ses archives personnelles à titre d’organisateur politique, homme politique et administrateur public. La facture du site est assez sobre, mais c’est une vraie mine d’informations qui nous permet de replonger dans une période parfois méconnue de la petite histoire politique au Québec, celle qui se déroule “sur le terrain”, comme dirait un organisateur politique.
Clément Vincent (UN) fut député de Nicolet de 1966 à 1973 et ministre de l’Agriculture et de la Colonisation de 1966 à 1970. Il a également occupé des fonctions électives au municipal et au fédéral.
http://ycvincent.site.voila.fr/
Tags: Assemblée nationale, Clément Vincent, députés, histoire politique, Union nationale
Comme nous l’avions déjà indiqué hier en conclusion de notre billet sur l’abstention lors d’élections partielles où un chef de parti politique est dans la course (ça fait long pour dire “donner une free ride”, mais bon), les électeurs du comté de Charlevoix qui ont voté pour le Parti libéral du Québec lors de la dernière élection générale pourront adopter quatre attitudes le 24 septembre prochain:
- S’abstenir de voter
- Voter pour le Parti québécois
- Voter pour un tiers parti
- Voter pour l’Action démocratique du Québec (c’est là l’inédit de la situation: avoir la possibilité de voter pour deux partis représentés à l’Assemblée nationale plutôt qu’un seul)
Ça a l’air banal dit comme ça, mais pour ceux qui sont dans cette situation, le choix n’est pas nécessairement facile à faire, tant par attachement partisan qu’en raison des conséquences que leur vote pourrait avoir sur l’échiquier politique québécois (surtout si la lutte devient serrée). Et selon Le Soleil, les organisateurs du Parti libéral se questionnent encore sur la “consigne” à donner (s’il y en a une) aux électeurs qui ont voté libéral le 26 mars dernier.
Petit commentaire sur la majorité de 1 663 de Rosaire Bertrand le 26 mars dernier: oui, ça semble court à première vue, mais une telle majorité n’a pas le même poids selon qu’elle se retrouve dans un comté de 33 000 électeurs comme Charlevoix ou dans un comté de 59 000 électeurs comme Chambly (et encore, nous ne parlons pas des Îles-de-la-Madeleine). Toutes proportions gardées, une remontée de 1 663 voix dans Charlevoix équivaut à une augmentation de près de 7% des voix par rapport à la dernière élection générale. Présenté comme ça, c’est moins serré qu’il n’y paraît au premier abord. Il est vrai toutefois qu’avec 6 541 électeurs libéraux “orphelins” (27% des suffrages en 2007), ça change passablement la donne. (suite de l'article…)
Tags: ADQ, élection partielle, Charlevoix, comportements électoraux, Conrad Harvey, Jean-Guy Bouchard, organisation politique, Pauline Marois, PLQ, PQ, Rosaire Bertrand
Alors que le résultat de la prochaine élection partielle dans Charlevoix et que tous s’interrogent sur le comportement électoral des électeurs libéraux en l’absence d’un candidat du Parti libéral du Québec, nous tenterons ici de vérifier quels phénomènes peuvent être observés lors d’une élection partielle où un des principaux partis décide volontairement de ne pas présenter de candidat.
I. Méthodologie
- Pour les besoins de ce texte, nous n’avons retenu que les trois élections partielles où, à notre connaissance, un parti politique s’est volontairement abstenu de présenter un candidat afin de permettre au chef d’une formation politique adverse de faire son entrée à l’Assemblée nationale: Saint-Laurent en 1986, Jonquière en 1996 et Pointe-aux-Trembles en 2006 (pour plus de détails sur les chefs de partis qui font leur entrée en Chambre lors d’une élection partielle, allez voir ici).
- Nous avons comparé les résultats obtenus lors de ces trois élections partielles avec ceux de l’élection générale précédente (1985, 1994 et 2003) et ceux de la suivante (1989, 1998 et 2007).
- Pour mieux prendre en compte le phénomène d’abstention électorale, nous afficherons ici le pourcentage d’électeurs inscrits (% EI) obtenu par les principaux partis. Généralement au Québec, le résultat affiché est le pourcentage des bulletins valides (%BV).
- Le pourcentage de “non votants” ou “taux d’abstention” est le contraire du “taux de participation”. Autrement dit, on l’obtient en faisant la soustraction suivante: 100% - taux de participation.
- Par commodité, nous n’avons pas inscrit le pourcentage de bulletins rejetés, mais nous en avons tenu compte dans nos calculs (c’est pourquoi la somme de tous les pourcentages lors d’une même élection ne donne pas 100%).
- Et avant qu’un petit comique nous remette ceci sous le nez, voici une petite précision: ceci n’est pas de l’inférence écologique, en ce sens que nous ne tentons pas ici de présumer de comportements individuels en nous basant sur des données collectives (par exemple, si le parti X, qui avait 25% lors de la dernière élection générale, décide de passer son tour lors de l’élection partielle suivante et que le taux de participation baisse de 25%, les 25% d’électeurs additionnels qui s’abstiennent de voter ne sont pas nécessairement tous des partisans du parti; certains partisans du parti X peuvent voter pour le parti Y, et d’autres partisans du parti Y peuvent décider de ne pas voter, phénomène qui ne peut être observé avec des données macro). Comme nous l’avons déjà expliqué, on peut observer une variation du taux de participation lors de l’absence d’un parti X, mais ça ne veut pas nécessairement dire que le taux de participation varie parce qu’il y a absence d’un parti X. Pour plus de détails sur la différence entre un lien de corrélation et un lien de causalité, allez lire ceci.
II. Saint-Laurent: élection partielle du 20 janvier 1986
Contexte: élection tenue afin de permettre au premier ministre Robert Bourassa (LIB), défait dans sa circonscription lors de l’élection générale du 2 décembre 1985, de faire son entrée à l’Assemblée nationale. Le Parti québécois ne lui oppose pas de candidat.
Saint-Laurent (1985-1989) | |||||
---|---|---|---|---|---|
LIB | ADQ | PQ | Aut. | N.V. | |
Élection générale 1985 | 53,0% | s.o. | 14,4% | 4,0% | 27,6% |
Élection partielle 1986 | 37,7% | s.o. | 0,0% | 7,9% | 53,8% |
Élection générale 1989 | 38,0% | s.o. | 13,6% | 21,3% | 25,9% |
Variation (1985-1986) | -15,3% | s.o. | -14,4% | 3,9% | 26,2% |
III. Jonquière: élection partielle du 19 février 1996
Contexte: élection tenue afin de permettre au premier ministre Lucien Bouchard (PQ), assermenté premier ministre trois semaines plus tôt, de faire son entrée à l’Assemblée nationale. Le Parti libéral du Québec et l’Action démocratique du Québec ne lui opposent pas de candidat.
Jonquière (1994-1998) | |||||
---|---|---|---|---|---|
LIB | ADQ | PQ | Aut. | N.V. | |
Élection générale 1994 | 20,8% | 0,0% | 53,9% | 3,0% | 20,0% |
Élection partielle 1996 | 0,0% | 0,0% | 59,4% | 3,3% | 39,0% |
Élection générale 1998 | 14,8% | 3,8% | 46,1% | 11,6% | 23,1% |
Variation (1994-1996) | -20,8% | 0,0% | 5,5% | 0,3% | 19,0% |
IV. Pointe-aux-Trembles: élection partielle du 14 août 2006
Contexte: élection tenue afin de permettre au chef du Parti québécois, André Boisclair, élu à la direction du parti neuf mois plus tôt, de faire son entrée à l’Assemblée nationale. Le Parti libéral du Québec et l’Action démocratique du Québec ne lui opposent pas de candidat.
Pointe-aux-Trembles (2003-2007) | |||||
---|---|---|---|---|---|
LIB | ADQ | PQ | Aut. | N.V. | |
Élection générale 2003 | 23,6% | 10,1% | 35,7% | 1,7% | 27,7% |
Élection partielle 2006 | 0,0% | 0,0% | 22,4% | 9,2% | 67,7% |
Élection générale 2007 | 13,1% | 19,0% | 34,0% | 5,8% | 27,1% |
Variation (2003-2006) | -23,6% | -10,1% | -13,3% | 7,5% | 40,0% |
V. Observations
- Dans les trois cas étudiés, le taux d’abstention ou de “non votants” augmente sensiblement, mais c’est un phénomène généralisé dans à peu près toutes les élections partielles. Un beau jour, quand ça adonnera, nous tenterons de voir si l’absence d’un parti politique majeur lors d’une partielle peut causer une hausse plus marquée du taux d’abstention par rapport à d’autres partielles.
- Dans les trois cas étudiés, lorsque l’appui envers un des partis “restants” varie, c’est une variation marginale, et pas toujours à la hausse. Le taux de participation varie beaucoup plus.
- Généralement, lors de l’élection générale suivante (1989, 1998, 2007), la situation revient à peu près à ce qui prévalait lors de l’élection générale “initiale” (1985, 1994, 2003), et les disparités entre les deux élections générales s’expliquent indépendamment de la tenue d’une élection partielle entre les deux (ex.: apparition du Parti égalité dans les comtés avec une certaine présence anglophone entre 1985 et 1989; l’ADQ qui présente des candidats dans tous les comtés en 1998, contrairement à 1994; montée de l’ADQ entre 2003 et 2007).
- Le cas de la prochaine élection partielle dans Charlevoix varie des trois cas précédents, en ce sens que ce ne sont pas tous les partis représentés à l’Assemblée nationale qui donneront une “free ride” afin de permettre à un chef de parti de devenir député. Contrairement aux autres fois, en dépit du choix de leur chef de “faciliter” le retour de Pauline Marois à l’Assemblée nationale, les électeurs libéraux ont donc un choix autre que de s’abstenir, de voter pour un tiers parti ou d’appuyer Mme Marois (et Jean-Guy Bouchard, candidat défait (LIB) lors de la dernière élection générale, qui aurait voulu tenter à nouveau sa chance dans Charlevoix, a sa petite idée de ce qu’ils feront). En un sens, c’est un cas à mi-chemin entre une élection où le chef a une “free ride” et une autre où il doit rivaliser avec tous les partis significatifs.
- Évidemment, si nous avions des micro-données permettant de savoir comment un même individu a voté lors d’un des trois cas de figure ci-dessus (ce qui n’est pas le cas ici), nous serions en mesure de confirmer ce que font vraiment les partisans d’un parti politique donné lorsqu’ils n’ont pas de candidat du même parti à appuyer lors d’une élection partielle.
Tags: abstentionnisme, ADQ, André Boisclair, élection partielle, Charlevoix, chefs de partis, comportements électoraux, Jonquière, Lucien Bouchard, PLQ, Pointe-aux-Trembles, PQ, Robert Bourassa, Saint-Laurent
Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois
Si nous étions titreurs au Soleil, c’est le titre que nous aurions choisi (cliché, certes, mais tellement vrai dans ce cas-ci) pour cet article portant sur les plus récents travaux d’Henry Milner sur le niveau de connaissance des enjeux politiques chez les Nord-Américains et qui tendent à démontrer que les jeunes Québécois francophones (pourquoi segmenter les Québécois entre francophones et anglophones?) sont plus politisés que leurs aînés, plus politisés que les jeunes d’ailleurs en Amérique du Nord, mais avec un taux de politisation “assez bas”. À première vue, voilà des données qui vont dans le même sens (pour le Québec en tout cas) qu’une autre étude réalisée récemment par Statistique Canada et dont nous vous parlions il y a quelques semaines.
À lire cet automne dans une bibliothèque universitaire près de chez-vous. (suite de l'article…)
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Tags: comportements politiques, politiques comparées
Étant donné la controverse qui fait rage actuellement concernant la présence ou non d’un candidat de l’Action démocratique du Québec dans Charlevoix, nous avons vérifié dans nos archives le sort qui est généralement réservé aux chefs de partis qui tentent de se faire élire comme députés à l’Assemblée nationale. Pour les besoins de la démonstration, nous nous en sommes tenus aux chefs qui correspondent aux critères suivants:
- Être chef d’un parti qui est représenté à l’Assemblée nationale (seule exception: Maurice Bellemare, dont le parti n’avait pas de député lors de sa nomination comme chef, mais qui a tout de même réussi à faire son entrée en Chambre).
- Ne pas être un député au moment de devenir chef de parti (ce qui élimine à peu près tous les chefs avant 1950).
- Tenter de se faire élire une première fois lors d’une élection partielle (depuis les années 30, tout chef d’un parti représenté en Chambre affronte des adversaires des autres partis).
Partis politiques actuels
Parti libéral du Québec
- Georges-Émile Lapalme (devenu chef en 1950): battu lors de l’élection générale de 1952 dans Joliette, élu lors de l’élection partielle du 9 juillet 1953 dans Outremont (3 adversaires, dont UN).
- Claude Ryan (devenu chef en 1978): élu lors de l’élection partielle du 30 avril 1979 dans Argenteuil (3 adversaires, dont PQ et UN).
- Robert Bourassa (redevenu chef en 1983): élu lors de l’élection partielle du 3 juin 1985 dans Bertrand (6 adversaires, dont PQ), battu lors de l’élection générale de 1985, puis réélu lors de l’élection partielle du 20 janvier 1986 dans Saint-Laurent (9 adversaires).
Action démocratique du Québec
- Ne s’applique pas car aucun de ses chefs n’a tenté de faire son entrée en Chambre lors d’une élection partielle.
Parti québécois
- Lucien Bouchard (devenu chef en 1996): élu lors de l’élection partielle du 19 février 1996 dans Jonquière (6 adversaires).
- André Boisclair (devenu chef en 2005): élu lors de l’élection partielle du 14 août 2006 dans Pointe-aux-Trembles (7 adversaires).
- Pauline Marois (devenue chef en 2007): à venir.
Parti égalité
- Ne s’applique pas car aucun de ses chefs n’a tenté de faire son entrée en Chambre lors d’une élection partielle.
Partis politiques qui sont maintenant disparus
Union nationale
- Maurice Bellemare (devenu chef en 1974): élu lors de l’élection partielle du 28 août 1974 dans Johnson (3 adversaires, dont LIB et PQ). L’Union nationale n’avait aucun siège à l’Assemblée nationale à ce moment-là.
Parti conservateur
- Joseph-Alfred Mousseau (devenu chef en 1882): élu lors de l’élection partielle du 26 août 1882 dans Jacques Cartier (1 adversaire de son propre parti!). Fait cocasse: l’élection a été annulée par les tribunaux et il a dû se faire réélire lors d’une autre élection partielle le 26 septembre 1883.
Action libérale nationale, Bloc populaire canadien, Ralliement créditiste
- Ne s’applique pas car aucun de leurs chefs n’a tenté de faire son entrée en Chambre lors d’une élection partielle.
Chefs qui ont tenté de faire leur entrée en Chambre lors d’une élection générale
Nous les mentionnons ici à titre informatif.
- Adélard Godbout (LIB): devenu chef en 1936; député sortant défait en 1936, a refait son entrée en Chambre en 1939.
- Jean Lesage (LIB): devenu chef en 1958; élu une première fois en 1960.
- René Lévesque (PQ): devenu chef en 1968; député sortant défait en 1970, a refait son entrée en Chambre en 1976.
- Rodrigue Biron (UN): devenu chef en 1976; élu une première fois la même année.
- Jacques Parizeau (PQ): devenu chef en 1988; réélu en 1989.
- Mario Dumont (ADQ): devenu chef en 1994; élu une première fois la même année.
- Jean Charest (LIB): devenu chef en 1998; élu une première fois la même année.
Tags: Action libérale nationale, ADQ, André Boisclair, Argenteuil, Assemblée nationale, assemblées d’investiture, élection générale 1970, élection partielle, Bertrand, Bloc populaire, candidats, Charlevoix, chefs de partis, Claude Ryan, Crédit social, députés, Georges-Émile Lapalme, Jacques Parizeau, Jacques-Cartier, Jean Charest, Jean Lesage, Johnson, Joliette, Jonquière, Joseph-Adélard Godbout, Joseph-Alfred Mousseau, Lucien Bouchard, Mario Dumont, Maurice Bellemare, Outremont, Parti égalité, Parti conservateur, partis politiques, Pauline Marois, PLQ, Pointe-aux-Trembles, PQ, PVQ, René Lévesque, Robert Bourassa, Rodrigue Biron, Saint-Laurent, Union nationale
OK tout le monde, on va respirer par le nez deux petites minutes.
Ce matin paraissant dans Le Soleil cet article de Michel Corbeil dans lequel il cite les résultats d’une étude réalisée par le Parti québécois sur les résultats de l’élection générale du 26 mars dernier. En gros, on a calculé la moyenne d’âge dans chaque circonscription puis on a tenté de faire un lien entre la moyenne d’âge et les partis politiques ayant remporté chaque circonscription. D’où la grosse conclusion: les jeunes voteraient pour l’ADQ et les vieux voteraient pour le PQ (soi dit en passant, ça n’a rien de nouveau, David Gagnon avait fait la même chose il y a quelques mois sur son blogue Antagoniste.net). Depuis, tout ce qui grouille, scribouille et grenouille sur la blogosphère politique québécoise, des dessous de la politique à l’homme en colère en passant par Patrick Lagacé, s’affaire à tirer les conclusions les plus tranchées et les plus définitives sur une étude que personne n’a lue, sauf Michel Corbeil (appel à tous: si quelqu’un au PQ voulait bien nous envoyer une “enveloppe brune virtuelle” par courriel, nous sommes preneurs ).
Seulement, il y a un détail que tous semblent ignorer: d’après ce qu’on peut en connaître, il est loin d’être certain que cette étude est valide sur le plan méthodologique. Si ça se trouve, nous venons d’assister à l’erreur la plus élémentaire, la plus “pee-wee” qui existe en méthodes quantitatives.
Pour faire une histoire courte avec une histoire longue, le procédé qui semble être employé dans l’étude (selon les données dévoilées dans l’article en tout cas) est l’inférence écologique. Une erreur courante dans l’emploi de cette méthode est d’inférer sur des comportements individuels sur la base de données collectives en prenant pour acquis que tous les individus, sans exception, partagent les mêmes caractéristiques que celles de l’ensemble du groupe. C’est ce qu’on appelle l’erreur écologique ou ecological fallacy dont l’existence fut démontrée dès le milieu du 20e siècle par le sociologue américain William Robinson qui, en tentant d’étudier la relation entre le taux d’alphabétisation et le pourcentage d’immigrants dans chaque État américain, avait observé une différence majeure selon que le taux de corrélation était basé sur des données agrégées ou individuelles (pour plus de détails, voir Robinson, W.S. 1950. «Ecological Correlations and the Behavior of Individuals». American Sociological Review 15: 351–357). Il est vrai que depuis les années 50, les méthodes quantitatives en sciences sociales se sont beaucoup raffinées et certains chercheurs ont mis de l’avant des solutions à la fois théoriques et techniques afin d’effectuer ce type d’inférence sous certaines conditions. Toutefois, ça ne fait pas l’unanimité et ça demande une expertise très poussée que peu de gens possèdent en dehors des cercles universitaires, et rien n’indique que les auteurs de l’étude en font partie.
Conclusion: aucune donnée solide (méthodologiquement parlant) tirée de l’étude citée par Michel Corbeil ne permet de confirmer l’existence d’un clivage générationnel sur la scène politique québécoise. Peut-être que ce clivage existe, mais pour s’en assurer, ça prend des données recueillies à l’échelle d’observation appropriée, c’est-à-dire l’échelle individuelle. En d’autres mots, ça prend un sondage.
Au risque de nous répéter, s’il existait une étude électorale québécoise, sur le modèle des grandes enquêtes électorales universitaires, telles que les American National Election Studies ou les British Election Studies, nous pourrions avoir l’heure juste avec des données fiables colligées et analysées par des chercheurs sérieux plutôt que de discuter d’une étude dont on ne sait pas grand chose dans le fond, à commencer par son (ses?) auteur(s).
Bref, circulez, y a rien à voir! (suite de l'article…)
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Tags: ADQ, American National Election Studies, élection générale 2007, British Election Studies, comportements électoraux, ecological fallacy, inférence écologique, méthodes quantitatives, PLQ, PQ, PVQ, QS, William S. Robinson
Statistique Canada a dévoilé le 19 juin dernier les résultats d’une étude portant sur la participation des Canadiens à des activités politiques autres que le vote. La sortie de cette étude avait été mentionnée dans plusieurs journaux les jours suivants, principalement pour souligner qu’en dépit du fait qu’ils votent moins que la moyenne, les jeunes de 19 à 25 ans sont ceux qui exercent le plus “d’activités politiques” autres que le vote. Statistique Canada définit une “activité politique” comme étant “la recherche d’information politique, le bénévolat pour un parti, l’adhésion à un parti et le fait d’écrire à un journal ou à un politicien pour exprimer son point de vue.” Une personne “active politiquement” serait donc un individu qui accomplit au moins une des actions ci-dessus au cours de l’année où l’enquête a eu lieu.
Parmi les Canadiens non-retraités âgés de 19 à 64 ans, 34% auraient exercé au moins une des quatre activités. 27% de l’ensemble des répondants aurait fait de la “recherche d’information politique”, 13% aurait exprimé un point de vue dans un journal ou auprès d’un député, 5% seraient membres d’un parti politique et que 3% aurait fait du bénévolat pour un parti politique. Selon l’étude, certaines catégories de personnes seraient davantage susceptibles d’être actives politiquement, notamment les diplômés universitaires, les hommes, les jeunes de 19 à 25 ans et les personnes qui suivent régulièrement l’actualité (particulièrement dans les journaux ou sur Internet). Pour ce qui est des jeunes, l’activisme politique serait davantage répandu chez ceux dont les parents sont titulaires d’un diplôme universitaire, dont les parents sont actifs politiquement ou qui font partie d’une association étudiante ou d’un groupe de jeunes. Malheureusement, l’article ne contient pas de données ventilées par province ou par région métropolitaine.
L’article en question a été publié dans l’édition de juin 2007 de la revue Tendances sociales canadiennes. Quant aux données citées, elles proviennent de l’Enquête sociale générale de 2003 sur l’engagement social, qui porte sur diverses dimensions de l’engagement social, notamment la participation sociale, incluant la participation à la vie communautaire, la confiance et la réciprocité. Cette étude a été réalisée au cours de l’année 2003 auprès de 25 000 Canadiens âgés de 15 ans et plus et vivant dans des ménages privés dans les 10 provinces.
Tags: comportements politiques, Enquête sociale générale, Statistique Canada
La carte électorale du Québec ayant fait l’objet ces derniers mois de plusieurs critiques, la Commission de la représentation électorale devrait amorcer d’ici peu ses travaux afin de revoir la délimitation des 125 circonscriptions électorales du Québec et rééquilibrer les écarts qui sont apparus au cours des deux dernières élections générales.
Exercice anodin et sans conséquences? Détrompez-vous, car la modification des limites d’une circonscription électorale peut avantager un parti politique au détriment d’un autre. Lorsqu’on accumule les changements sur l’ensemble du Québec, ça peut, dans des cas extrêmes, avoir un impact sur la formation d’un gouvernement. Pour vous en convaincre, allez donc jouer à The ReDistricting Game, produit par le Annenberg Center à USC et qui vise à informer les citoyens américains sur les conséquences de la délimitation des districts électoraux sur la vie politique aux États-Unis.
Bon, c’est sûr qui faut prendre en considération le contexte propre aux États-Unis. Dans la plupart des États, les législateurs détiennent un pouvoir décisionnel sur la délimitation des districts et souvent ne se gênent pas pour se confectionner une carte électorale faite sur mesure (ce qu’on appelle le gerrymandering). Au Québec, les députés et les partis politiques n’ont (heureusement) pas un tel pouvoir; c’est la Commission de la représentation électorale qui tranche. Un organisme similaire fait la même chose au fédéral. Le jeu demeure néanmoins instructif sur l’impact d’un aspect parfois négligé de notre système électoral.
Tags: Annenberg Center, carte électorale, circonscription électorale, CRE, gerrymandering, partis politiques, USC
Le Soleil a publié hier une série d’articles sur les “conclusions” à tirer du vote du 26 mars dernier, notamment en ce qui a trait aux comportements électoraux de certains segments de la population québécoise. D’abord, Martin Pelchat, il parle des comportements électoraux dans les banlieues, particulièrement celle de Québec, citant notamment les travaux de géographie électorale de Paul Villeneuve, chercheur associé à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval, travaux donc nous avions d’ailleurs parlé durant la dernière campagne électorale:
Le dimanche 29 avril 2007
LES LEÇONS DU 26 MARS
La banlieue a parlé…
Martin Pelchat
Le Soleil
QuébecC’est un mouvement qui dépasse même les frontières de l’Amérique du Nord qui a propulsé l’ADQ à l’avant-scène du Québec politique, il y a cinq semaines. Un mouvement qui prend sa source dans la montée des banlieues et qui, n’en déplaise au PLQ et au PQ, n’est pas près de s’essouffler.
Le chercheur Paul Villeneuve en a vu les premiers signes après l’élection de 2003, quand Mario Dumont a raflé 28 % des voix dans la capitale. En y regardant de plus près, la percée adéquiste dans le 450 devenait dès lors probable, dit-il. Et lorsqu’il se tourne vers l’avenir, M. Villeneuve a l’œil sur Laval, où l’ADQ a terminé deuxième dans quatre circonscriptions sur cinq le 26 mars. « S’il y a un autre endroit au Québec qui passe à l’ADQ, ça va être là je pense. »
L’ADQ eut-elle pris ces quatre circonscriptions aux libéraux le 26 mars qu’elle formerait aujourd’hui le gouvernement.
Suburban strategy
« Suburban strategy » : ce sont les maîtres mots des succès adéquistes, estime ce chercheur associé à l’école supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval, qui, avant le dernier scrutin, avait analysé trois élections depuis 2003 à Québec dans une perspective de « géographie électorale ».
En examinant la distribution des résultats par bureaux de vote, il a constaté que le comportement électoral en banlieue était plus conservateur et adéquiste. « Si on regarde la prochaine élection et les années à venir, comme les banlieues et les milieux suburbains ont un taux de croissance de population plus élevé que les quartiers centraux, on peut donc penser qu’il y a une tendance à ce que cette orientation augmente », disait-il quelques jours avant que Jean Charest ne lance la dernière course et bien avant que Mario Dumont ne remporte assez de sièges pour former l’opposition officielle.
Comment expliquer cette tendance conservatrice de la banlieue ? Les valeurs du mode de vie de banlieue, royaume de la classe moyenne où chacun a sa maison et son auto, seraient plus associées au désir de contrôler sa vie, son milieu, le plus possible, explique M. Villeneuve. Plus grande ouverture au privé, que ce soit à l’école, pour assurer la réussite de ses enfants, ou en santé. Désir de payer moins de taxes. Et un style de vie qui passe moins par les regroupements, par les stratégies collectives, plus populaires dans les centres-villes.
De Reagan à Blair
Ronald Reagan, le premier, a entrepris de courtiser les banlieusards avec sa « suburban strategy » à mesure que la population américaine se « suburbanisait ». Bill Clinton et ses démocrates lui ont emprunté la recette. Et même l’Anglais Tony Blair. Le Québec n’allait pas y échapper dans la mesure où la moitié de la population du Québec vit dans un milieu de banlieue, observe M. Villeneuve.
Il s’agit donc pour un parti politique de développer un discours et des politiques qui répondent aux besoins de ce milieu de vie. Un des engagements typiques d’une « suburban strategy » est de baisser les impôts. Ce qui fait par exemple que Mario Dumont aura bien du mal à voter contre celles que promet Jean Charest dans le prochain budget, estime M. Villeneuve. « Devant son électorat, il ne pourra pas s’opposer à ça. »
Sur la foi des résultats dans le 450, notamment de la percée adéquiste en Montérégie jusqu’à Huntingdon, près de la frontière américaine, Paul Villeneuve avance aussi que les thèmes privilégiés par Mario Dumont correspondent mieux au système de valeurs « des gens qui vivent dans le monde des PME », peu syndiquées et plus hostiles à l’intervention de l’État. Dans cette région s’est d’ailleurs développée une agriculture industrielle prospère, souligne-t-il. « Sur les routes de campagne, on rencontre des camions de livraison qui vont d’une PME à l’autre », ajoute le géographe. En Beauce et dans le centre du Québec aussi, où l’ADQ a cartonné, les PME sont reines. « C’est dans ce milieu que l’ADQ obtient du succès », dit-il.
Comme si Mario Dumont avait fait sa niche entre la ville et les régions-ressources, qui ont voté pour le PQ et où prédominent encore la grande industrie et les grands syndicats collectivistes.
Et Québec, ville de fonctionnaires ? N’oublions pas que la région, pour pallier à la réduction de l’État, a entrepris une reconversion industrielle et contribue beaucoup à la nouvelle économie, souligne Paul Villeneuve. Mais non sans noter que la vague adéquiste s’y est heurtée à une poche de résistance dans le tissu plus urbain, comme dans Taschereau.
Quant à Gilbert Lavoie, il parle du vote de la clientèle étudiante dans les résidences des campus universitaires et semble faire l’adéquation “vote pour le PQ=appui au gel des frais de scolarité” et “vote libéral et ADQ=appui au dégel”. Ça nous semble un peu simpliste comme conclusion, comme si les étudiants dans leur ensemble votaient uniquement en fonction d’un seul enjeu qui les concerne directement. De plus, il ne faut pas perdre de vue le fait que les étudiants résidant sur un campus universitaire n’ont pas nécessairement les mêmes caractéristiques socio-économiques que ceux qui résident hors-campus (donc, les comportements électoraux peuvent varier entre les deux). Bref, Gilbert Lavoie semble manquer de prudence ici: (suite de l'article…)
Tags: ADQ, comportements électoraux, géographie électorale, Mario Dumont, PLQ, PQ, PVQ, QS, Suburban strategy, vote étudiant
Radio-Canada a obtenu copie de résultats de sondages réalisés par Léger Marketing dans le cadre de la dernière élection générale. Selon les informations recueillies par la SRC, les observations qu’on avait pu faire le lendemain du scrutin en mettant en parallèle les résultats électoraux et la composition socio-linguistique des circonscriptions, soit une contre performance du Parti libéral du Québec dans les comtés où l’électorat francophone est prédominant, seraient fondées.
Vérification faite, les données dont il est fait mention dans le reportage de Radio-Canada ne sont pas disponibles sur le site de Léger Marketing. Nous ne savons pas s’ils ont l’intention de les rendre publiques.
Radio-Canada
Mise à jour le mardi 24 avril 2007 à 17 h 30
ExclusifParti libéral du Québec
Le parti des Anglais?
Selon des chiffres de Léger Marketing obtenu par Radio-Canada, plus de 75 % des francophones ont boudé le Parti libéral (PLQ) aux élections provinciales du 26 mars dernier.
« 24 % des votes francophones, c’est le plus faible taux d’appui, pour le Parti libéral, depuis la Confédération », dit Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing.
En 2003, le Parti libéral avait pris le pouvoir avec l’appui de 40 % des francophones. Il s’agit d’une glissade de 16 points en quatre ans.
« Dans les 50 comtés les plus francophones du Québec, le Parti libéral n’a réussi qu’à élire un seul député, soit Claude Béchard, dans Kamouraska-Témiscouata », précise M. Léger.
Le président du Parti libéral, Marc-André Blanchard, a reçu le message des électeurs. Il croit que son organisation passera à travers de cette crise. « Le parti est vivant partout au Québec. Il est fort. C’est un parti qui a la capacité de se renouveler », dit-il.
Pour John Parisella, ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, le parti doit changer. « Les francophones n’ont pas abandonné le PLQ. Mais est-ce que le parti joue seulement un rôle d’organisation et de collecte de fonds? Ne doit-il pas jouer davantage un rôle de brasseur d’idées? »
Ces trois dernières années, les francophones insatisfaits du gouvernement libéral se sont maintenus autour de 70 %. Le Parti libéral du Québec est-il donc devenu le parti des Anglais?
Le PLQ est le seul parti qui fait un effort pour aller courtiser le vote anglophone. — Marc-André Blanchard, président du PLQ
« Les vieilles étiquettes, comme fédéraliste-souverainiste, comme peut-être même anglophones, allophones, francophones, sont des paramètres du passé. Je pense que les résultats le démontrent », défend Marc-André Blanchard, président du PLQ.
« Où est le scandale d’avoir une population qui supporte un parti? » rétorque pour sa part John Parisella.
Pendant ce temps, les anglophones sont en colère. En réduisant leur présence au Conseil des ministres, ils ont l’impression que le PLQ tient leur appui pour acquis. L’époque où les libéraux Robert Bourassa et Jean Lesage étaient capables à la fois de rejoindre les nationalistes québécois et les anglophones semble bien loin.
Tags: Anglo-Québécois, élection générale 2007, comportements électoraux, Léger Marketing, PLQ, sondages
Après la Colombie-Britannique et l’Île-du-Prince-Édouard, l’Ontario sera la troisième province à tenir un référendum sur la réforme du mode de scrutin. L’Assemblée des citoyens sur la réforme électorale de l’Ontario a en effet décidé aujourd’hui de recommander à la population ontarienne l’adoption d’un nouveau mode de scrutin de type proportionnel:
Après plusieurs mois d’apprentissage, de consultation et de délibération, la première assemblée de citoyens de la province a décidé de recommander l’adoption d’un nouveau système électoral en Ontario : un système de représentation proportionnelle mixte.
L’Assemblée s’est employée à déterminer quels principes nous tiennent le plus à cœur, lorsqu’il s’agit de notre système électoral, et a pesé les diverses options qui en découlent. Ce processus a permis aux citoyens de s’exprimer directement sur le choix que nous devons avoir, aux élections, et sur la façon dont nos voix doivent se traduire en sièges à l’Assemblée législative provinciale.
Cette recommandation aura une portée réelle.
Une loi prévoyant un référendum a été déposée, pour permettre aux Ontariennes et Ontariens de se prononcer sur la question. Le gouvernement tiendra ce référendum en même temps que les prochaines élections provinciales, en octobre 2007, de façon à ce que tous les électeurs puissent dire s’ils acceptent ou non le système de représentation proportionnelle mixte que recommande l’Assemblée des citoyens. (…)
Les travaux de l’Assemblée des citoyens sont presque achevés. Nous présenterons notre rapport final au gouvernement le 15 mai 2007.
Le mode de scrutin proposé est une représentation proportionnelle mixte en vertu de laquelle 90 députés à l’Assemblée législative de l’Ontario seraient élus dans des circonscriptions électorales comme c’est le cas présentement, auxquels s’ajouteraient 29 députés élus à la représentation proportionnelle (c’est-à-dire proportionnellement au pourcentage de voix obtenu par chaque parti) au niveau provincial. La proposition d’un tel mode de scrutin vise à faire en sorte que la répartition des sièges à l’Assemblée à la suite d’une élection générale reflète davantage la répartition des voix entre les divers partis durant la même élection.
Tags: Assemblée des citoyens, mode de scrutin, Ontario, référendum, représentation proportionnelle mixte