Entente sur les commissions parlementaires
En fin de compte, il n‘y aura pas de paralysie des travaux parlementaires à l‘Assemblée nationale comme on pourrait le craindre il y a quelques jours. Les représentants des partis siégeant à l‘Assemblée nationale sont parvenus hier, lors d‘une rencontre de la Commission de l‘Assemblée nationale, a s‘entendre sur la future composition des commissions parlementaires et le financement des groupes parlementaires. Après modification du Règlement de l‘Assemblée nationale, les commissions seront composées de onze membres votants, dont cinq du Parti libéral du Québec, quatre de l‘Action démocratique du Québec et deux du Parti québécois (un troisième siège non votant est également accordé au PQ). La Commission s‘est également entendue pour abaisser le quorum en Chambre et dans les commissions parlementaires. Par ailleurs, sur le plan financier, le PQ une hausse des budgets de fonctionnement pour des fins de recherche, ce qui visiblement n‘a pas plu au leader parlementaire de l‘opposition officielle, Sébastien Proulx (ADQ).
Le jeudi 24 mai 2007
Les travaux parlementaires pourront se tenir
Malorie Beauchemin
La Presse
QuébecLes travaux parlementaires à l‘Assemblée nationale pourront enfin aller de l‘avant, après des semaines de blocage.
À la veille du dépôt du budget, le Parti québécois a obtenu – contre la volonté de l‘Action démocratique – le budget de fonctionnement qu‘il réclamait et donne ainsi son aval aux autres éléments de la négociation.
Les commissions parlementaires seront composées de cinq membres du Parti libéral du Québec, quatre adéquistes et trois péquistes, dont seulement deux auront le droit de vote. Le PLQ présidera cinq des commissions, contre trois pour l‘ADQ et deux pour le PQ.
La question du quorum en Chambre et dans les commissions fait aussi l‘objet d‘un consensus, nécessaire à l‘entente. Rappelons que tous les projets de loi et même le budget doivent passer en commission avant d‘être adoptés. Un blocage persistant aurait pu occasionner des retards importants.
Depuis la semaine dernière, c‘est la question financière qui achoppait. Le PQ demandait 78 000$ de budget de fonctionnement par député, soit 2,8 millions. L‘ADQ refusait de lui donner davantage que 900 000$ supplémentaires, pour un total avoisinant 2,1 millions.
Le PQ obtient finalement 2,5 millions, comme le PLQ. L‘ADQ reçoit une hausse de 120 000$ de son budget, pour un total de 3,9 millions. Notons que l‘opposition officielle a toujours davantage que le parti au pouvoir, qui jouit de budgets imposants dans les différents ministères.
Le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a poussé hier un soupir de soulagement, parlant d‘une «entente historique», qui «prouve aux Québécois qu‘on peut faire fonctionner un Parlement minoritaire». M. Fournier assure que cette hausse des budgets de fonctionnement ne coûtera «pas un sou de plus aux contribuables», l‘argent étant puisé à même d‘autres missions de l‘Assemblée nationale, notamment les budgets de voyage.
Le leader de l‘opposition officielle, Sébastien Proulx, a fustigé cette entente intervenue sans l‘accord de l‘ADQ. «Je me permets de noter qu‘à l‘approche du budget, le gouvernement sentant, j’imagine, la date limite arriver pour passer dans une zone de turbulences intenses, a plutôt décidé d‘accommoder le deuxième groupe d‘opposition», a-t-il affirmé.
La leader du Parti québécois, Diane Lemieux, a rejeté catégoriquement l‘argument d‘un quelconque troc entre la hausse du financement et un éventuel vote en faveur du budget. «d‘aucune manière la question du budget a été évoquée pendant les négociations. Prétendre le contraire serait me traiter de menteuse», a-t-elle souligné.
L‘entente, selon Mme Lemieux, démontre que «tous les députés, de quelque formation que ce soit, doivent avoir des moyens parlementaires et financiers adéquats».