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Monique Jérôme-Forget démissionne

Les rumeurs sur l’avenir politique de la ministre des Finances et députée de Marguerite-Bourgeoys, Monique Jérôme-Forget (LIB) allaient bon train depuis le début de l’année, mais personne n’attendait cette nouvelle aussi tôt. Pas nous en tout cas.

La démission deviendra effective sous peu (si ce n’est déjà fait) puisqu’un remaniement ministériel est prévu pour cet après-midi.

Publié le 08 avril 2009 à 09h09 | Mis à jour à 11h22

Monique Jérôme-Forget tire sa révérence

Tommy Chouinard et Denis Lessard
La Presse

(Québec) Le gouvernement Charest perd sa dame de fer. La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, accroche son armure et quitte la vie politique.

Les larmes aux yeux, la grande argentière du gouvernement a annoncé sa démission, effective dès aujourd’hui, en conférence de presse, aux côtés du premier ministre Jean Charest. Elle quitte aussi son siège de député de Marguerite-Bourgeoys, une décision qu’elle annoncera en après-midi à ses militants.Son successeur aux Finances sera Raymond Bachand, le titulaire du Développement économique, selon ce qu’on a appris. Une annonce sera faite cet après-midi.

Mme Jérôme-Forget a fait part de sa décision au premier ministre dimanche et à l’ensemble de son cabinet lundi. Elle restera disponible pour la commission parlementaire sur la Caisse de dépôt et placement, dont les travaux commenceront le 12 mai prochain.

Jean Charest et Monique Jérôme-Forget ont refusé de répondre aux questions des journalistes lors du point de presse ce matin, se contentant de faire des déclarations. Mme Jérôme-Forget devrait cependant tenir un point de presse plus tard en après-midi.

«Il n’y a jamais de bon moment pour quitter la politique, a affirmé Mme Jérôme-Forget. J’avais pris la décision très sereinement il y a déjà pas mal longtemps qu’après le vote du budget je quittais.»

«Je quitte de façon sereine. Je vais retrouver ma famille, mes petits-enfants, ma filleule, mon mari, tous des gens que j’aime beaucoup qui m’ont appuyée, qui étaient fiers de moi», a-t-elle ajouté.

La Presse avait déjà révélé à la mi-février que Mme Jérôme-Forget préparait son départ. La ministre avait laissé entendre que son budget, déposé il y a deux semaines, serait son dernier. Elle avait hésité à plonger dans la dernière campagne électorale. Jean Charest l’avait pris de court avec le déclenchement hâtif des élections.

En conférence de presse, Monique Jérôme-Forget a dressé un bilan de son passage de 10 ans en politique. Elle retient trois gestes importants qu’elle a faits à titre de ministre :

-le règlement de l’équité salariale;

-l’adoption du programme sur les infrastructures qui «attache les mains des politiciens pour 15 ans»;

-le contrôle des dépenses qui a mené à une augmentation de la cote de crédit du Québec.

Mme Jérôme-Forget a tenu à remercier le premier ministre. «Il m’a donné la job de ma vie», a-t-elle dit.

Le parcours de Mme Jérôme-Forget force l’admiration, a affirmé Jean Charest, qui accepte la démission de sa ministre avec «tristesse». Elle a «ramené la rigueur dans la gestion des affaires de l’État» et déposé «trois budgets marquants».

«Monique Jérôme-Forget a été un exemple pour les femmes du Québec. Elle a été et sera toujours un exemple de courage, de leadership, de persévérance, de détermination et d’originalité.»

«On n’est pas à la veille d’oublier la sacoche et le syndrome de la pépine!» a-t-il lancé.

Mme Jérôme-Forget s’est retrouvée sur la sellette à la suite du scrutin du 8 décembre. Après avoir promis que le gouvernement ne ferait aucun déficit au cours de son mandat, elle a reconnu que son budget 2009-10 serait écrit à l’encre rouge. Il y a deux semaines, elle a annoncé un déficit de 3,9 milliards pour la prochaine année, de 11 milliards sur quatre 11 ans. Et contrairement à ce que les libéraux avaient promis en campagne électorale, elle a indiqué que la TVQ sera augmentée d’un point en 2011. Son dernier budget «permettra au Québec de faire face au ralentissement économique», a tenu à souligner Jean Charest.

Les pertes de 40 milliards de dollars de la Caisse de dépôt et placement ont également plongé la ministre dans l’embarras. La dame de fer a plié sous la pression en acceptant finalement de comparaître devant une commission parlementaire spéciale. Elle a également dû défendre la nomination controversée de Michael Sabia comme PDG.

Mme Jérôme-Forget était également en conflit avec son homologue fédéral Jim Flaherty, sur l’harmonisation de la TPS et de la TVQ entre autres.

Monique Jérôme-Forget, 68 ans, a été élue la première fois député de Marguerite-Bourgeoys en 1998. Jean Charest l’a nommée présidente du Conseil du trésor à la suite de son arrivée au pouvoir, en 2003. Elle a hérité des Finances en 2007.

En réaction, le critique péquiste aux Finances, François Legault a souligné qu’il perd «une adversaire coriace qui parfois m’enrageait, parfois me faisait sourire. Elle avait le sens de la formule». Le jour de son départ, il s’est refusé à juger son travail aux Finances. «Aujourd’hui, il faut saluer son engagement à la vie publique, à la vie politique, un choix qui est toujours difficile», a dit M. Legault.

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