Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois
Si nous étions titreurs au Soleil, c’est le titre que nous aurions choisi (cliché, certes, mais tellement vrai dans ce cas-ci) pour cet article portant sur les plus récents travaux d’Henry Milner sur le niveau de connaissance des enjeux politiques chez les Nord-Américains et qui tendent à démontrer que les jeunes Québécois francophones (pourquoi segmenter les Québécois entre francophones et anglophones?) sont plus politisés que leurs aînés, plus politisés que les jeunes d’ailleurs en Amérique du Nord, mais avec un taux de politisation “assez bas”. À première vue, voilà des données qui vont dans le même sens (pour le Québec en tout cas) qu’une autre étude réalisée récemment par Statistique Canada et dont nous vous parlions il y a quelques semaines.
À lire cet automne dans une bibliothèque universitaire près de chez-vous. (suite de l'article…)
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Tags: comportements politiques, politiques comparées
- On a parlé à plusieurs reprises durant la campagne électorale du seul gouvernement minoritaire de l’histoire du Québec depuis la confédération, celui de Henri Gustave Joly de Lotbinière (LIB) de 1878-1879. La Presse canadienne résume l’histoire ici.
- Antoine Robitaille du Devoir écrit sur le caractère imprévisible du scrutin de lundi à la lumière des diverses projections et prédictions parues cette fin de semaine.
- Mario Girard traite du même sujet dans La Presse.
- Toujours dans Le Devoir (accès réservé aux abonnés) le chroniqueur François Brousseau, devant la perspective d’un gouvernement québécois qui pourrait être élu par moins de 40% des voix, recense plusieurs situations au Canada et ailleurs dans le monde où un gouvernement a été élu par une telle marge.
Tags: élection générale 2007, gouvernement minoritaire, Henri-Gustave Joly de Lotbinière, politiques comparées, prédictions électorales
En ce 8 mars, tandis que plusieurs groupes de femmes dénoncent le peu de progrès enregistré depuis 2003 quant au nombre de femmes candidates dans les trois principaux partis politiques, nous avons voulu comparer la situation québécoise par rapport à d’autres parlements ailleurs au Canada et dans le monde (sur le plan strictement numérique, nous n’avons pas les données et le temps disponibles pour faire une analyse qualitative qui prendrait en compte le rôle et l’influence qu’exercent les femmes au sein des pouvoirs législatif et exécutif).
Lors de la dissolution de l’Assemblée nationale le 21 février dernier, 39 femmes y siégeaient, représentant ainsi 31,2% de l’ensemble des députés (Note: 38 femmes avaient été élues le 14 avril 2003, mais le jeu des élections partielles a fait en sorte qu’une députée s’est ajoutée en cours de route. On avait même atteint les 40 députées ou 32% en septembre 2004.) Selon l’Assemblée nationale, il s’agissait de la plus importante délégation féminine en Chambre dans toute l’histoire du parlementarisme québécois.
Où le Québec se classe-t-il par rapport aux autres provinces canadiennes et aux parlements nationaux dans le monde? Dans le cas des autres provinces, une visite rapide des sites web des différentes assemblées législatives nous a permis d’additionner les chiffres suivants qui parlent par eux-mêmes:
- Île-du-Prince-Édouard: 7 députées sur 27 (25,9%)
- Ontario: 26 députées sur 103 (25,2%)
- Manitoba: 13 députées sur 55 (23,6%)
- Colombie-Britannique: 17 députées sur 79 (21,5%)
- Terre-Neuve-et-Labrador: 10 députées sur 48 (20,8%)
- Saskatchewan: 10 députées sur 55 (18,2%)
- Nouvelle-Écosse: 9 députées sur 52 (17,3%)
- Alberta: 12 députées sur 83 (14,5%)
- Nouveau-Brunswick: 7 députées sur 55 (12,7%)
À l’échelle mondiale, selon l’Union interparlementaire (IPU), le parlement qui contient la plus grande proportion de députées est celui du Rwanda, qui comprend 39 femmes sur un total de 80 députés à l’Assemblée nationale (48,8%). Un autre pays qui est près de la parité hommes/femmes est la Suède, où les femmes représentent 47,3% des députés au Riksdag (165 sur 349). Avec 31,2% de députées, le Québec suivrait l’Allemagne, qui est au 15e rang mondial avec 31,6% de députées élues (194 sur 614) à la Chambre basse du parlement allemand, le Bundestag. Le Canada se classe au 47e rang - à égalité avec la Pologne - avec 20,8% de femmes à la Chambre des communes (64 députées sur 308). Le classement mondial de la place des femmes dans les parlements nationaux peut être consulté ici.
Bref, à l’échelle canadienne et mondiale, le Québec se classe relativement bien par rapport aux autres juridictions, même si on est encore loin de la parité hommes/femmes à l’Assemblée nationale (et encore, nous n’abordons pas la question de la place des femmes au Conseil des ministre, tant en termes de nombre et d’influence).
Reste à voir s’il y aura du progrès à ce chapitre à l’issue du scrutin du 26 mars prochain.
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Tags: comportements politiques, députés, femmes en politique, parité hommes-femmes, politiques comparées, Rwanda, Union interparlementaire