Il y a des jours où on se demande si les médias sont en manque de nouvelles au point de recycler des affaires vieilles de plusieurs semaines et faire comme si c’était la nouvelle de l’année, de l’inédit, un scoop fumant, appelez ça comme vous voudrez.
Par exemple, dans La Presse de ce matin, on nous “apprend” que l’ex-députée de Pointe-aux-Trembles, Nicole Léger (PQ), souhaiterait succéder à André Boisclair dans le comté s’il devait démissionner prochainement.
Hébin!
Jamais cette nouvelle n’était sortie auparavant. Surtout pas dans les hebdos Transcontinental ou sur le site de Radio-Canada!
N’empêche, à force de ressortir la “nouvelle” de temps à autre, ça ressemble quasiment à une invitation à prendre la porte de sortie pour l’actuel député de Pointe-aux-Trembles.
Dans la catégorie “vraie nouvelle inédite”, on apprend ce matin dans un article du Soleil traitant d’un tout autre sujet (le “commando” procédurier des jeunes adéquistes lors du conseil général du parti de la semaine dernière), que la nouvelle vice-présidente de l’ADQ et candidate défaite (ADQ) lors de l’élection générale de 2007 dans Verdun, Sylvie Tremblay, souhaiterait être à nouveau candidate dans cette circonscription lors de la prochaine élection générale.
QuébecPolitique.com: 39e élection générale
Tags: 39e élection générale, ADQ, André Boisclair, assemblées d’investiture, élection générale 2007, Nicole Léger, Pointe-aux-Trembles, PQ, Sylvie Tremblay, Verdun
L’élection partielle qui a lieu aujourd’hui dans Charlevoix a été déclenchée à la suite de la démission le 13 août dernier du député de Charlevoix et ex-ministre, M. Rosaire Bertrand (PQ), afin de permettre au chef du Parti québécois, Mme Pauline Marois, de faire son entrée à l’Assemblée nationale.
M. Bertrand a été député de Charlevoix de 1994 à 2007. Auparavant, le comté a été représenté par un député de l’Union nationale de 1948 à 1962, puis par un député libéral de 1962 à 1994.
Le scrutin met aux prises sept candidats:
- BIRON, Paul (DC)
- GAGNON, Claude (ind.)
- HARVEY, Conrad (ADQ)
- LAFOREST, Daniel (ind.)
- LEMIRE, François Robert (REP)
- MAROIS, Pauline (PQ)
- TURCOTTE, David (VRT)
Le Parti libéral du Québec ainsi que Québec solidaire ont décidé de ne pas participer à cette élection partielle, contrairement à la dernière élection générale. Par contre, le Parti République du Québec participera à un scrutin pour la première fois de sa jeune histoire. Quant à l’ADQ et aux Verts, tous deux ont présenté le même candidat qui a défendu leurs couleurs respectives le 26 mars dernier.
| Élection générale 2007: Charlevoix | ||
|---|---|---|
| Candidat (parti) | Votes (n) | Votes (%) |
| Bertrand, Rosaire (PQ) | 9 099 | 37,67 |
| Harvey, Conrad (ADQ) | 7 436 | 30,78 |
| Bouchard, Jean-Guy (LIB) | 6 541 | 27,08 |
| Turcotte, David (VRT) | 553 | 2,29 |
| Charbonneau, Lucie (QS) | 527 | 2,18 |
| Bulletins valides | 24 156 | 99,14 |
| Bulletins rejetés | 210 | 0,86 |
| Vote exercé et taux de participation | 24 366 | 73,99 |
| Électeurs inscrits | 32 932 | |
| Majorité | 1 663 | 6,88 |
En l’absence d’un candidat libéral et de Québec solidaire, ce sont 7 068 électeurs qui se retrouvent orphelins lors de cette élection partielle et qui devront reporter leur choix vers un autre candidat, à supposer qu’ils se donnent la peine de voter.
Pour de plus amples informations sur la circonscription de Charlevoix:
- Géographie
- Profil
- Histoire politique
- Élections précédentes
Tags: ADQ, élection générale 2007, élection partielle, Charlevoix, Claude Gagnon, Conrad Harvey, Daniel Laforest, David Turcotte, François Robert Lemire, Jean-Guy Bouchard, Lucie Charbonneau, Parti démocratie chrétienne du Québec, Parti république du Québec, Paul Biron, Pauline Marois, PLQ, PQ, PVQ, QS, résultats électoraux, Rosaire Bertrand, Union nationale
Charlevoix: on est rendus à 7
Les premiers candidats ont finalement fait leur apparition sur la liste des candidats officiels à l’élection partielle du 24 septembre prochain dans Charlevoix et la candidature aucun d’entre eux n’était connue publiquement jusqu’à présent.
- M. Claude Gagnon (ind.). Il y a un Claude Gagnon qui fut candidat indépendant lors de l’élection générale de 1989 dans Lac-Saint-Jean, lors de l’élection partielle de 1996 dans Jonquière et lors de l’élection partielle de 2004 dans Vanier, mais le “Claude Gagnon” candidat dans Charlevoix a-t-il un lien avec l’un d’entre eux?
- M. Paul Biron (DC), alias “le frère de l’autre“, candidat défait lors des élections générales de 1970 dans Lévis (PQ), de 1998 dans Lévis (PDS), de 2003 dans Lotbinière (DC) et de 2007 dans Lévis (DC), lors de l’élection partielle de 2004 dans Vanier (DC) ainsi que lors de l’élection fédérale de 1979 dans Lévis (UP). Au moment d’écrire ces lignes, la candidature de M. Biron n’était pas annoncée sur le site du Parti démocratie chrétienne du Québec.
Ironiquement, ces deux candidats de tiers partis ont pris de vitesse les candidats des principaux partis, Conrad Harvey (ADQ) et Pauline Marois (PQ) qui, en date du 3 septembre 2007 à 14h15, n’avaient toujours pas déposé leur bulletin de mise en candidature auprès du directeur de scrutin. Ils ont jusqu’à samedi prochain, à 14h, pour le faire.
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Charlevoix: un 5e candidat
L’organisation Fathers-4-Justice Québec tenait cet après-midi une conférence de presse annonçant officiellement la candidature de son président, Daniel Laforest, lors de la prochaine élection partielle dans Charlevoix. Cette sortie de presse donnait suite au lancement virtuel il y a quelques jours de sa campagne électorale sur son blogue de campagne.
On annonce par ailleurs que le candidat fera campagne sous le nom de “Daniel Father-4-Justice Laforest”, probablement (mais ce n’est pas précisé dans son blogue) en vertu de l’article 240 de la Loi électorale qui permet à tout candidat de
“poser sa candidature sous ses nom et prénom usuels à la condition qu’ils soient de notoriété constante dans la vie politique, professionnelle ou sociale et que le candidat agisse de bonne foi”,
encore qu’il est loin d’être démontré selon nous qu’il soit de “notoriété constante dans la vie politique, professionnelle ou sociale” que Daniel Laforest soit connu sous le nom de “Father-4-Justice”, mais bon…
M. Laforest fut candidat défait (ind.) lors de l’élection générale de 2007 dans Hochelaga-Maisonneuve, où il obtint 97 votes (0,39% des bulletins valides). Nous avions d’ailleurs parlé de Daniel Laforest et de son acolyte Andy Srougi dans ce billet.
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Tags: élection générale 2007, élection partielle, candidat indépendant, Charlevoix, Daniel Laforest, Hochelaga-Maisonneuve, Loi électorale
OK tout le monde, on va respirer par le nez deux petites minutes.
Ce matin paraissant dans Le Soleil cet article de Michel Corbeil dans lequel il cite les résultats d’une étude réalisée par le Parti québécois sur les résultats de l’élection générale du 26 mars dernier. En gros, on a calculé la moyenne d’âge dans chaque circonscription puis on a tenté de faire un lien entre la moyenne d’âge et les partis politiques ayant remporté chaque circonscription. D’où la grosse conclusion: les jeunes voteraient pour l’ADQ et les vieux voteraient pour le PQ (soi dit en passant, ça n’a rien de nouveau, David Gagnon avait fait la même chose il y a quelques mois sur son blogue Antagoniste.net). Depuis, tout ce qui grouille, scribouille et grenouille sur la blogosphère politique québécoise, des dessous de la politique à l’homme en colère en passant par Patrick Lagacé, s’affaire à tirer les conclusions les plus tranchées et les plus définitives sur une étude que personne n’a lue, sauf Michel Corbeil (appel à tous: si quelqu’un au PQ voulait bien nous envoyer une “enveloppe brune virtuelle” par courriel, nous sommes preneurs
).
Seulement, il y a un détail que tous semblent ignorer: d’après ce qu’on peut en connaître, il est loin d’être certain que cette étude est valide sur le plan méthodologique. Si ça se trouve, nous venons d’assister à l’erreur la plus élémentaire, la plus “pee-wee” qui existe en méthodes quantitatives.
Pour faire une histoire courte avec une histoire longue, le procédé qui semble être employé dans l’étude (selon les données dévoilées dans l’article en tout cas) est l’inférence écologique. Une erreur courante dans l’emploi de cette méthode est d’inférer sur des comportements individuels sur la base de données collectives en prenant pour acquis que tous les individus, sans exception, partagent les mêmes caractéristiques que celles de l’ensemble du groupe. C’est ce qu’on appelle l’erreur écologique ou ecological fallacy dont l’existence fut démontrée dès le milieu du 20e siècle par le sociologue américain William Robinson qui, en tentant d’étudier la relation entre le taux d’alphabétisation et le pourcentage d’immigrants dans chaque État américain, avait observé une différence majeure selon que le taux de corrélation était basé sur des données agrégées ou individuelles (pour plus de détails, voir Robinson, W.S. 1950. «Ecological Correlations and the Behavior of Individuals». American Sociological Review 15: 351–357). Il est vrai que depuis les années 50, les méthodes quantitatives en sciences sociales se sont beaucoup raffinées et certains chercheurs ont mis de l’avant des solutions à la fois théoriques et techniques afin d’effectuer ce type d’inférence sous certaines conditions. Toutefois, ça ne fait pas l’unanimité et ça demande une expertise très poussée que peu de gens possèdent en dehors des cercles universitaires, et rien n’indique que les auteurs de l’étude en font partie.
Conclusion: aucune donnée solide (méthodologiquement parlant) tirée de l’étude citée par Michel Corbeil ne permet de confirmer l’existence d’un clivage générationnel sur la scène politique québécoise. Peut-être que ce clivage existe, mais pour s’en assurer, ça prend des données recueillies à l’échelle d’observation appropriée, c’est-à-dire l’échelle individuelle. En d’autres mots, ça prend un sondage.
Au risque de nous répéter, s’il existait une étude électorale québécoise, sur le modèle des grandes enquêtes électorales universitaires, telles que les American National Election Studies ou les British Election Studies, nous pourrions avoir l’heure juste avec des données fiables colligées et analysées par des chercheurs sérieux plutôt que de discuter d’une étude dont on ne sait pas grand chose dans le fond, à commencer par son (ses?) auteur(s).
Bref, circulez, y a rien à voir! (suite de l'article…)
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Alors que les principaux partis politiques s’activent déjà à choisir leurs candidats en vue de la 39e élection générale, nous vous proposons un retour sur la sélection des candidats des principaux partis lors de l’élection générale du 26 mars dernier.
En principe, les statuts et règlements des principaux partis prévoient, sur papier à tout le moins, que les candidats au poste de député doivent être désignés par les militants de la circonscription. En réalité, les investitures “avec votation” (sous-entendu: où il y a 2 candidats ou plus, mais vous aurez sûrement compris cela en lisant cette expression dans son contexte) sont plutôt rares et la plupart du temps, il n’y a qu’un seule qui soit candidate pour être désignée candidate (!!!) d’un parti politique, comme en fait foi la compilation ci-dessous qui porte sur la dernière élection générale.
| Parti | Nombre d’assemblées d’investiture où un scrutin a eu lieu |
|---|---|
| Parti québécois | 25/125: Abitibi-Est, Anjou, Arthabaska, Beauce-Nord, Bellechasse, Chauveau, Deux-Montagnes, Duplessis, Frontenac, Groulx, Iberville, Jean-Lesage, Lac-Saint-Jean, Laval-des-Rapides, Lotbinière, Marguerite-D’Youville, Mégantic-Compton, Nicolet-Yamaska, Orford, Rimouski, Roberval, Shefford, Sherbrooke, Trois-Rivières et Vanier |
| Québec solidaire | 3/123: Drummond, Rouyn-Noranda—Témiscamingue et Taschereau (à cela s’ajoutent les investitures dans Arthabaska et Sherbrooke, toutes deux remportées par acclamation à la suite du désistement d’un candidat durant l’assemblée d’investiture) |
| Parti libéral du Québec | 3/125: Charlevoix, Deux-Montagnes et Nicolet-Yamaska |
| Action démocratique du Québec | 0/125 |
| Parti vert du Québec | 0/108 |
Ainsi, dans l’ensemble des candidats des partis politiques qui étaient présents dans toutes les circonscriptions lors du dernier scrutin général (ou presque, dans le cas de Québec solidaire et du Parti vert), seulement 31 ont réellement affronté un adversaire lors d’une assemblée d’investiture, et ce en dépit du caractère démocratique de nos institutions politiques. C’est un peu comme si le principe de souveraineté populaire n’était pas pleinement intégré au sein des partis politiques lors de la désignation des candidats. Bien sûr, il y a plein de bonnes et de mauvaises raisons pour expliquer cette situation (association de circonscription inexistante, manque de candidats “potables”, consigne donnée par le chef du parti de laisser le champ libre aux députés sortants, circonscription réservée à un candidat vedette ou au contraire circonscription où le candidat d’un parti donné n’a aucune chances d’être élu, etc.), mais la situation laisse tout de même songeur. Et comme c’est la première fois que nous faisons l’exercice et qu’à notre connaissance, personne n’a compilé les assemblées d’investiture “avec scrutin” lors des élections générales précédentes, impossible de savoir s’il y a une tendance vers l’accroissement ou la diminution du nombre d’investitures avec plus d’un candidat.
Il y a tout de même un certain nombre de constats amusants à faire. Par exemple, sur les 31 candidats ayant eu un adversaire lors de leur assemblée d’investiture:
- Cinq ont été élus députés le 26 mars dernier (les candidats péquistes dans Abitibi-Est, Duplessis, Lac-Saint-Jean, Rimouski et Roberval).
- Une seule était déjà membre de l’Assemblée nationale, soit la députée de Duplessis, Lorraine Richard (PQ). Elle fut réélue le 26 mars.
- Selon les données disponibles, la totalité des candidats de l’Action démocratique du Québec et du Parti vert du Québec ont été nommés sans opposition ou “par acclamation”.
- Dans Deux-Montagnes, les deux principaux partis à l’époque ont vu s’affronter plusieurs candidats lors de leur assemblée d’investiture respective. Pourtant, c’est une candidate d’un autre parti, désignée à la dernière minute et sans opposant pour remplacer un candidat qui avait été forcé de se désister, qui siège maintenant à l’Assemblée nationale.
Ce tableau a été compilé à partir des données que nous avons recueillies tout au long de notre couverture de l’élection générale de 2007, mais comme elle était basée en grande partie sur les communiqués des partis politiques et les articles des hebdos régionnaux (qui ne se retrouvent pas tous en ligne et, soyons honnêtes, nous ne sommes pas abonnés à tous les hebdos publiés au Québec), il se peut qu’il manque des assemblées d’investiture dans notre compilation. Si c’est le cas, la section “commentaires” est là pour ça.
Tags: ADQ, assemblées d’investiture, élection générale 2007, candidats, partis politiques, PLQ, PQ, PVQ, QS, régie interne des partis politiques
Abaisser le plafond?
L’argent est-il le nerf de la guerre en politique? Le Parti vert du Québec ne semble pas le croire, si on se fie à cette étonnante suggestion faite hier. Nous disons “étonnante” car la suggestion d’abaisser le plafond des dépenses autorisées en période électorale, si on le fait trop drastiquement, risque d’avoir exactement l’effet que les verts souhaitent éviter, c’est-à-dire inciter les organisateurs politiques à contourner les lois en vigueur. Au risque de nous répéter, c’est plutôt dans la 2e partie du Rapport Grenier qu’on retrouve certaines pistes d’action qui nous semblent plus prometteuses. Mais encore là, ça reste à être étudié avec attention et le tout est une question de dosage et de doigté.
Le Devoir reprend la nouvelle dans son édition d’aujourd’hui (accès réservé aux abonnés).
(P.S.: Puisqu’il est question dans ce post des dépenses électorales effectuées lors de la dernière élection générale, nous aurions aimé pouvoir parler avec plus de détails des rapports des partis politiques qui ont été rendus publics par le Directeur général des élections la semaine dernière, surtout que. Malheureusement, plus d’une semaine après la parution de la nouvelle dans les journaux, les rapports en question demeurent introuvables sur la page de son site consacrée aux dépenses électorales. Probablement qu’une fois de plus, c’est la faute d’un soi-disant “hacker”)
Loi sur le financement des partis politiques : le Parti vert du Québec en appelle à un resserrement des règles
À la suite du dépôt des rapports de dépenses électorales des partis politiques, le Parti vert du Québec s’inquiète des dépenses faramineuses des principales formations politiques québécoises. Le PVQ craint que les dépenses élevées des partis de pouvoir créent une forte pression en faveur de la fraude et du contournement des règles de la Loi sur le financement des partis politiques. Des cas de fraude constituent une menace réelle pour la démocratie québécoise, et risquent de miner une fois de plus la foi des citoyens en leurs élus et en leurs institutions.
Le chef du PVQ souligne que la loi capitale régissant le financement des institutions politiques, adoptée sous René Lévesque, a déjà été bafouée à plus d’une reprise. On se rappellera notamment que le Parti québécois a été reconnu coupable d’avoir accepté à tort 96 400 $ de Groupaction. Notons également que, sans avoir été condamné, le Parti libéral du Québec s’est retrouvé mêlé au scandale de Option Canada
À la vue de ces manquements, le Parti vert du Québec exige que la Loi sur le financement des partis politiques soit appliquée plus vigoureusement et que des limites de dépenses raisonnables soient mises en place. Scott McKay propose notamment de restreindre l’affichage électoral à des sites réservés à cet effet et que le Directeur général des élections du Québec déploie une campagne d’information citoyenne portant sur les plateformes politiques des différents partis.
(suite de l'article…)
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Tags: élection générale 2007, dépenses électorales, DGE, Loi électorale, PVQ, Rapport Grenier, site web
Yves Williams a publié hier sur son blogue un article sur une pratique émergente au Québec, mais déjà bien implantée aux États-Unis: l’emploi des sites de “social networking” (Facebook, Meetup.com, etc.) en politique partisane. À notre grande surprise, nous y avons appris l’existence sur Facebook d’un groupe associé au Comité du Nouveau Parti démocratique du Québec, dont nous avions parlé l’automne dernier et qui tente, sans succès jusqu’à présent, de mettre sur pied une section provinciale du Nouveau Parti démocratique qui oeuvrerait directement sur la scène électorale québécoise.
Yves Williams commente également la désormais célèbre section du Rapport des résultats officiels du scrutin du 26 mars 2007 portant sur “l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC) en période électorale” (sic). En lisant ses propos, on peut se demander s’il est aussi sceptique que nous quant aux leçons que tirera le DGE face à l’émergence su web 2.0 dans le domaine électoral.
À lire donc pour en apprendre davantage sur un moyen d’utilisation du web en politique que nous n’avons pas toujours la possibilité de couvrir aussi exhaustivement que nous le voudrions.
Tags: élection générale 2007, DGE, Facebook, social networking, Yves Williams
Québec solidaire tenterait de soulever le spectre d’une autre Affaire Édith Gendron qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Dans un communiqué de presse publié cet après-midi, le parti dénonçait le congédiement de M. Antoine Pich par le gouvernement fédéral (le ministère de la Justice pour être plus précis) en raison, affirme-t-on, de considérations de nature partisane. M. Pich a en effet été candidat pour le parti Québec solidaire dans La Prairie lors de l’élection générale de 2007, terminant au 5e rang avec 1,91% des voix. Or, dans une lettre ouverte parue ce matin dans le site Vigile.net, Antoine Phirun Pich présente sa version des faits et soutient que son congédiement serait motivé par sa récente candidature sous la bannière d’un parti souverainiste et par son adhésion publique à cette idéologie.
Au moment d’écrire ces lignes, aucun porte-parole du ministère fédéral de la Justice ou de la Commission fédérale de la fonction publique n’avait réagi publiquement par rapport à ces allégations.
Mise à jour (11 juillet 2007): La Presse rapporte la nouvelle dans son édition de ce matin. On indique dans ce reportage que le ministère fédéral de la Justice considère cette affaire comme “une affaire privée entre l’employeur et l’employé” et refuse de la commenter.
Québec solidaire dénonce une sanction démesurée
MONTREAL, le 10 juillet /CNW Telbec/ - Québec solidaire considère que le congédiement de monsieur Antoine Pich par le gouvernement fédéral est injustifié. M. Pich a été candidat de Québec solidaire dans La Prairie lors de la dernière élection générale; il était alors fonctionnaire au ministère de la Justice du Canada. Ayant omis de prévenir la Commission de la fonction publique du Canada de son intention de se porter candidat pour Québec solidaire, il est maintenant congédié. Cette sanction nous paraît abusive et injustifiée. Le gouvernement fédéral se serait-il montré aussi impitoyable si Antoine Pich s’était présenté pour un parti fédéraliste?
Québec solidaire exige donc la réintégration d’Antoine Pich à son emploi de notaire au ministère de la justice fédéral.
Renseignements: Alexandre Warnet, Responsable temporaire des relations
avec les médias, Québec solidaire
Tags: Antoine Pich, élection générale 2007, fonction publique, La Prairie, QS
Élection générale du 26 mars 2007: taux de participation
Dans la foulée de la publication la semaine dernière du Rapport des résultats officiels du scrutin du 26 mars 2007, La Presse consacre aujourd’hui un article sur la baisse marquée du taux de participation dans un certain nombre de circonscriptions électorales de l’ouest de l’île de Montréal. L’article fait également état d’une “forte hausse” de la participation électorale dans Champlain par rapport à l’élection générale de 2003.
Si on replace cette hausse dans son contexte, on conclura rapidement qu’elle n’est pas aussi spectaculaire qu’il n’y paraît. En effet, lors du scrutin général du 14 avril 2003, 75,64% des électeurs inscrits s’étaient prévalus de leur droit de vote dans Champlain. Toutefois, le scrutin a dû être repris le 20 mai suivant car les deux premiers candidats étaient arrivés à égalité à l’issue du recomptage judiciaire (la Loi électorale prévoit la tenue d’une “élection spéciale” lorsqu’une telle situation survient). Le taux de participation était alors de 57,70%. Étant donné qu’il y avait campagne électorale dans Champlain depuis le début de mars et que les électeurs avaient déjà voté une première fois le 14 avril, on peut présumer qu’il y avait une certaine lassitude chez ces derniers, sans compter que leur vote était devenu moins déterminant qu’il ne l’aurait été lors de l’élection générale proprement dite (un siège de plus ou de moins n’aurait rien changé sur l’identité du parti formant le gouvernement, les libéraux étant nettement majoritaires). De plus, comme il s’agissait d’une élection spéciale qui n’avait lieu que dans une seule circonscription, la couverture de la campagne dans les médias “nationaux” était pour le moins minimaliste. Bref, une baisse aussi radicale du taux de participation en 1 mois et demi ne devrait pas surprendre.
En réalité, si on compare des pommes avec des pommes (élection générale vs élection générale), la participation électorale dans Champlain a connu une hausse beaucoup plus modeste (0,90%) entre 2003 et 2007 puisqu’il est passé à 76,54%.
Le mardi 26 juin 2007
Élections provinciales: baisse de participation dans l’Ouest-de-l’Île
Hugo Fontaine
La PresseLes sept circonscriptions qui ont enregistré la plus forte baisse du taux de participation lors des élections provinciales du 26 mars sont situées dans l’île de Montréal.
Six d’entre elles sont dans l’Ouest-de-l’Île.
Volà l’un des faits saillants du Rapport sur les résultats officiels du scrutin, dévoilé cette semaine par le Directeur général des élections (DGE).
L’organisme a enregistré des baisses variant de 4,5 à 8,5% par rapport aux élections de 2003 dans ces sept circonscriptions, parmi lesquelles se trouvent Marguerite-Bourgeoys, Mont-Royal et Jeanne-Mance-Viger. C’est dans D’Arcy-McGee que la baisse est la plus marquée.
Dans Champlain: forte hausse
À l’autre extrémité de la liste, la circonscription de Champlain voit son taux de participation augmenter de près de 19%. C’est que, en 2003, il avait fallu reprendre le scrutin parce que deux candidats étaient arrivés ex aequo. Mais lors de la reprise, beaucoup moins de gens étaient allés voter.
On remarque les plus fortes hausses dans les régions éloignées, notamment au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Vote le plus massif: 82,6%
Ce sont les électeurs de Marguerite-D’Youville, au sud de Montréal, qui sont allés voter le plus massivement (82,6%) pour élire le plus jeune député de l’Assemblée nationale, Simon-Pierre Diamond. Moins de la moitié des citoyens (46,5%) de la plus grande circonscription du Québec, Ungava, se sont rendus aux urnes.
Le taux de participation global a été de 71,23%, une hausse de moins d’un point par rapport à 2003. C’est donc dire que les dispositions de la loi 22 (commissions de révision itinérantes, prolongation des heures de vote par anticipation, élargissement du vote par anticipation, itinérant et par correspondance) n’ont pas eu d’effet significatif sur la participation des électeurs.
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Le Directeur général des élections a rendu public aujourd’hui le Rapport des résultats officiels du scrutin du 26 mars 2007. Le rapport aborde notamment une question qui avait fait beaucoup jaser à l’époque, soit l’adaptation de la Loi électorale aux nouvelles technologies (”nouvelles” dans le sens de “qui n’étaient pas encore répandues lors de l’élection générale de 2003″), notamment en ce qui a trait aux vidéos en ligne et des blogues. Nous avions d’ailleurs consacré quelques articles sur le sujet ici, ici , là et par là.
Hélas! À lire le chapitre portant sur les nouvelles technologies en période électorale (dans les faits saillants (format pdf)), on ne peut que se désoler de voir que le DGE, à l’image des Bourbons “n’a rien appris, ni rien oublié.”*
Utilisation des nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC) en période électorale
Les possibilités offertes par les NTIC sont de plus en plus omniprésentes et utilisées sur le Web. Ces technologies permettent de moderniser les pratiques de communication, d’information et d’échanges. En dehors d’une période électorale, le Directeur général des élections n’a pas à intervenir en cette matière. Il en est autrement en période électorale puisqu’il lui revient d’appliquer et de faire respecter la Loi électorale notamment au regard du contrôle des dépenses électorales des partis et des candidats et au regard des dépenses de publicité faites par des électeurs (intervenants particuliers). Les élections de mars 2007 ont permis d’observer l’émergence de ces nouvelles technologies.
Peu importe le support de transmission d’un message au public, les règles actuelles de la Loi électorale en matière de dépenses électorales sont applicables et doivent être respectées puisqu’elles visent à garantir l’équité du débat électoral. Le Directeur général des élections a cherché à appliquer la loi avec discernement, sans adopter une approche de surveillance coercitive et en n’oubliant pas que la liberté d’expression est l’une des valeurs à laquelle nous demeurons les plus attachés, individuellement et comme société.
Ainsi, quel que soit le support ou la technologie utilisé, il est important, pour bien comprendre, appliquer et analyser une situation particulière, de se rattacher aux grandes règles de base qui s’appliquent en période électorale en les transposant à cette nouvelle réalité moins tangible et plutôt virtuelle, qu’est le Web.
Enfin, précisons que les plaintes transmises par des intervenants externes en rapport avec le Web ont été traitées comme toute autre situation semblable. Somme toute, les messages sur le Web doivent être contrôlés de la même manière que ceux faits sur tout autre support bien que le Directeur général des élections soit conscient que ses moyens d’intervention en cette matière sont limités.
Par la moindre trace du début de l’ombre d’un semblant de questionnement sur l’adaptation de notre législation électorale à la réalité des nouvelles technologies en campagne électorale (pourtant, au début de la dernière campagne électorale, on n’hésitait pas à le faire). La loi s’applique, final bâton, et si son application tatillonne débouche sur des aberrations, genre une enquête sur un gars qui affiche ses sympathies pour le Parti ABC sur son blogue, bien c’est just too bad!
On ne parle pas d’une remise en question des principes de la Loi sur le financement des partis politiques de 1977, juste d’une reconnaissance que 30 ans plus tard, dans un contexte que les législateurs de l’époque ne pouvaient même pas imaginer, leur mise en application ne peut plus se faire de la même manière et que des nouvelles voies (incluant peut-être des moyens additionnels?) doivent être étudiées à cette fin.
Peut-être que la publication du Rapport des résultats officiels du scrutin n’est pas le moment propice pour faire une analyse critique de la Loi électorale, mais nous osons espérer qu’à tout le moins, on étudie sérieusement la question à l’Édifice René-Lévesque. Après tout, ce n’est pas comme si le personnel du DGE avait tout son temps! Avec un Parlement minoritaire, la prochaine élection générale arrivera à grands pas (surement pas dans quatre ans!) et le DGE aura très peu de temps pour étudier la question, proposer des solutions et les traduire en modifications à la Loi électorale. Et si des changements ne sont pas apportés rapidement, ça va être pire lors de la prochaine élection générale.
Il y a vraiment des fois où nous nous ennuyons de Pierre-F. Côté!
*Ils n’ont rien appris, ni rien oublié: Phrase attribuée à Talleyrand au sujet des émigrés royalistes qui rentrèrent en France après la chute de Napolélon 1er, en 1814 (sous la Restauration) et qui avaient pour objectif de rétablir l’Ancien régime, comme si rien ne s’était passé de 1789 à 1814 (ni la fin de l’absolutisme royal, ni la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, etc.). Vous aurez compris que cette comparaison est loin d’être flatteuse…
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Tags: élection générale 2007, blogosphère, DGE, Loi électorale, Pierre-F. Côté, site web, Talleyrand
L’expérience est une lanterne que l’on porte dans le dos et qui n’éclaire que le chemin parcouru
C’est maintenant un classique: après chaque élection générale, les sondeurs se lancent en pleine introspection afin de trouver pourquoi le scrutin ne se déroule pas comme ils l’avaient prévu. Ce matin dans La Presse (pas de lien disponible), Claire Durand, professeure au département de sociologie à l’Université de Montréal, dévoile les résultats d’une étude réalisée en collaboration avec CROP afin de tenter d’expliquer les raisons pour lesquelles le vote de l’ADQ avait été sous-estimé par les sondeurs à la veille de l’élection générale du 26 mars dernier.
Mais d’abord, une petite mise en contexte s’impose: le texte de Mme Durand porte spécifiquement sur le sondage CROP paru deux jours avant le scrutin, soit le 24 mars. Or, trois autres sondages étaient parus le même jour.
| Sondage | LIB | ADQ | PQ | VRT | QS | Aut. | Écart total* | Écart total** |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Résultats du scrutin (arrondi à l’unité près) | 33 | 31 | 28 | 4 | 4 | 0 | ||
| Angus Reid Strategies (sondage par Internet, réalisé du 22 au 23 mars, N=838, ME=3,5%) | 30 | 31 | 27 | 7 | 5 | 0 | 4 | 6 |
| CROP (sondage téléphonique, réalisé du 15 au 22 mars, N=1053, ME 3,1%) | 34 | 25 | 28 | 8 | 5 | 0 | 7 | 10 |
| Léger Marketing (sondage téléphonique, réalisé du 19 au 23 mars, N=1000, ME=3,1%) | 35 | 26 | 29 | 5 | 4 | 1 | 8 | 10 |
| The Strategic Counsel (sondage téléphonique, réalisé du 21 au 22 mars, N=1000, ME=3,1%) | 30 | 28 | 31 | 6 | 5 | 0 | 9 | 10 |
* Écart total pour les trois principaux partis.
** Écart total pour tous les partis.
Les nombres en caractères gras indiquent les scores “prédits” par les sondeurs dont l’écart par rapport au score “réel” est supérieur à la marge d’erreur. On peut voir qu’Angus Reid Strategies a les résultats qui sont les plus près du vote réel (lui seul met le PQ en troisième place) tandis que CROP et Léger sous-estiment le vote adéquiste selon un écart supérieur à la marge d’erreur. Quand à Strategic Counsel, il n’a aucun écart individuel qui dépasse la marge d’erreur (pour les trois principaux partis, il est “flush” à chaque fois), mais lorsque l’on cumule les écarts, c’est le sondage qui s’avère le moins exact (il allait jusqu’à prédire une première place au PQ).
(Petite parenthèse sur Angus Reid Strategies: c’est une firme basée principalement à Vancouver, fondée par un vieux routier des sondages d’opinion au Canada anglais, Angus Reid, et qui occupe un créneau encore peu occupé au Canada: les panels sur Internet (pour ceux qui sont à l’aise en anglais et qui veulent en savoir plus sur les panels en ligne, il y a un document explicatif (format pdf) ici). Le sondage que cette firme a publié le 24 mars est passé complètement inaperçu au Québec (quand nous disons complètement inaperçu, nous nous incluons là dedans; nous n’en avons pris connaissance que quelques jours après le jour J). Pourtant, ils se vantent d’avoir réalisé le sondage le plus précis lors des dernières élections générales au Québec et au Manitoba (c’était en mai). Fin de la parenthèse)
Selon l’étude postélectorale de Claire Durand, 16% des répondants qui avaient révélé leur choix lors du sondage ont changé d’avis au moment de voter (on parle d’une personne sur six, quand même!). De plus, les “indécis” et les “discrets” se répartissent de la même manière que les autres répondants, ce qui semble confirmer que la répartition “proportionnelle” des indécis lors des sondages serait, dans le contexte actuel, la plus susceptible de donner des bons résultats. Or, en tenant compte des mouvements de dernière minute (rappelons que le sondage CROP a débuté le 15 mars), on revient à l’intérieur de la marge d’erreur. Donc, la principale erreur de CROP est vraisemblablement d’avoir échelonné le sondage sur huit jours. Quand on y pense, c’est énorme sur une campagne électorale de 33 jours.
La grosse conclusion de Mme Durand, c’est que le Québec est divisé en trois et que si les sondeurs se sont trompés, c’est parce que l’électorat est très volatile.
Cela nous rappelle une controverse similaire en 1998 alors que les sondeurs avaient sous-évalué le vote libéral et mis le PQ largement en avance avant l’élection générale du 30 novembre 1998. Après coup, on a découvert que les indécis avaient des caractéristiques proches de l’électorat libéral, que la répartition proportionnelle des indécis n’était pas valide et qu’il fallait plutôt transférer la très grande majorité des indécis au Parti libéral (la fameuse méthode 60-30-10). En 2003, ça a marché mais maintenant, ça ne marche plus et la répartition proportionnelle semble redevenir valide.
Bref, comme le disait si bien Confucius (pour vrai!): « L’expérience est une lanterne que l’on porte dans le dos et qui n’éclaire que le chemin parcouru. »
Vendredi, 08 juin 2007
Que s’est-il passé?
Claire Durand
La PresseL’auteur est professeur titulaire au département de sociologie de l’Université de Montréal
Au moment où tant de politiciens, de militants, de journalistes invoquent les sondages, il est important de se pencher sur les raisons qui pourraient expliquer pourquoi les sondages n’avaient pas bien estimé le vote pour l’Action démocratique du Québec (ADQ) lors des dernières élections, l’écart entre l’intention de vote déclarée et le vote ayant été de 5%.
Deux raisons sont habituellement invoquées lorsque les sondages « se trompent » : Soit les électeurs ont changé d’avis entre le moment où ils ont été interrogés et le jour du scrutin, soit les non-répondants – à la question sur l’intention de vote ou au sondage lui-même – n’avaient pas la même intention de vote que les répondants.
Notre équipe de recherche (John Goyder, de l’Université de Waterloo, et moi-même) a collaboré avec CROP et La Presse au cours des dernières élections pour mener une recherche permettant entre autres de répondre à ces questions.
Dans la semaine qui a suivi l’élection, nous avons effectué un sondage auprès des répondants aux sondages préélectoraux faits par CROP durant la campagne. Plus de 80% des répondants au dernier sondage CROP effectué du 15 au 22 mars, soit de deux à dix jours avant les élections du 26 mars 2007, ont été joints après les élections.
Parmi les 602 personnes qui ont révélé leur vote, un peu plus de 16% n’ont pas voté comme elles avaient dit vouloir le faire. Ces répondants «volatiles» se répartissent comme suit: 4,1% sont passés à I’ADQ, 3,3% au PLQ; 6,9% au PQ et 2,2% à Québec solidaire ou au Parti vert. Qui a perdu dans ces mouvements? Les pertes touchent l’ADQ pour 4,1%, le PLQ pour 3,2% le PQ pour 2,9% et Québec solidaire ou le Parti vert pour 6,0% (ces derniers changements se faisant proportionnellement plus vers le Parti québécois).
Il y a donc eu des mouvements entre les partis durant les derniers jours avant le scrutin mais ceux-ci ont été plus favorables au Parti québécois qu’à l’ADQ et ont nui plus aux deux petits partis qu’aux trois principaux.
Par ailleurs, 7,0% de ceux qui ont révélé leur vote s’étaient dits indécis ou n’avaient pas révélé leur intention de vote au sondage préélectoral. Ils se répartissent sensiblement de la même manière que les autres répondants. Au total, les mouvements provenant des autres partis ou des indécis vers l’ADQ ont donc atteint 6,7% alors qu’ils atteignaient 5% vers le PLQ, 8,9% vers le PQ et 2,7% vers Québec solidaire ou le Parti vert.
Après l’ensemble de ces mouvements, le vote déclaré lors du sondage postélectoral se situe à l’intérieur de la marge d’erreur si on le compare aux résultats du scrutin. L’ADQ se situe à 27,6%, soit à 3,2% de moins que le vote obtenu, et le PLQ à 31,3% (1,8% de moins que le vote). Toutefois, le Parti québécois est maintenant surévalué à 32% (à la limite de la marge d’erreur étant donné le vote de 28,3%). La prise en compte des mouvements déclarés permet donc d’obtenir une estimation du vote à l’intérieur de la marge d’erreur mais, étant donné le peu d’écart entre les partis, elle ne permet toujours pas de bien estimer l’ordre d’arrivée, mettant même le Parti québécois au premier rang.
Il faut donc conclure que c’est en premier lieu la volatilité de l’électorat qui explique l’écart entre le dernier sondage CROP et le vote. Il faut également conclure qu’il n’y a pas eu, du moins en fin de campagne, un mouvement vers l’ADQ nettement. plus fort que vers les autres partis.
Pourquoi changer?
Tous les répondants qui n’indiquaient pas avoir voté comme ils en avaient exprimé l’intention ou qui étaient indécis au départ ont été interrogés sur les raisons de leur choix. La moitié des répondants qui sont passés à l’ADQ justifient leur choix par une simple volonté de changement. Suivent le chef et le programme comme principales explications. Pour ce qui est des mouvements vers le PLQ, ils sont davantage justifiés par le candidat dans la circonscription et par l’importance accordée à l’expérience et à la continuité.
Enfin, les répondants qui sont allés vers le Parti québécois sont les plus nombreux (près de 40%) à ne pas donner de justification à leur changement. Suivent trois raisons qui arrivent à égalité : le fait de se définir comme souverainiste, le candidat dans le comté et le fait d’être contre un ou l’autre des deux autres partis.
Pouvons-nous tirer de ces informations des enseignements pour une éventuelle campagne? Il ressort des éléments présentés – et les derniers sondages publiés semblent le confirmer – que le Québec est en ce moment divisé en trois parties relativement égales et que les mouvements entre les partis politiques sont relativement courants. Ces mouvements ne sont pas nécessairement motivés par des changements fondamentaux dans les opinions et relèvent plutôt d’éléments conjoncturels. Dans une telle situation, l’estimation du transfert des intentions de vote en nombre de circonscriptions relève de la haute voltige.
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Tags: ADQ, Angus Reid, élection générale 2007, campagne électorale, Claire Durand, Confucius, CROP, intentions de vote, La Presse, Léger Marketing, méthodes quantitatives, PLQ, PQ, sondages, Strategic Counsel
Rien de plus agréable que de voir ses propres idées faire du chemin dans les médias. Alors que nous suggérions il y a quelques semaines de restreindre l’affichage des partis politiques en période électorale à des zones bien délimitées, comme cela se fait en France, l’idée est reprise ce matin dans le Journal de Montréal (on demande même l’opinion des lecteurs là-dessus sur Canoë). Loin de nous l’idée de nous attribuer tout le mérite, mais au moins, quelqu’un d’autre a eu la même idée.
La porte-parole du DGE rappelle toutefois, à juste titre d’ailleurs, que pour qu’un tel changement soit introduit au Québec, ça prend une modification à la Loi électorale.
Les pancartes oubliées
Le PQ est dans l’illégalité
Fabrice De Pierrebourg
Le Journal de Montréal
11/05/2007 05h28Sept semaines après les élections, de nombreuses pancartes électorales du PQ sont encore visibles dans les rues de Montréal, alors que la loi l’interdit.
Le Journal en a débusqué quatre au hasard dans un petit secteur du boulevard de Maisonneuve compris entre les rues Panet et Saint-Timothée.
D’autres trônent aussi sur des lampadaires des rues Sainte-Catherine Est, Papineau, Jean Talon, etc.
Les autres partis semblent avoir fait leurs devoirs.
Myriam Régnier, porte-parole du directeur général des élections, confirme que le PQ contrevient à la loi électorale qui laisse 15 jours aux partis pour retirer leurs affiches.
Passé ce délai, aucune sanction pénale n’est applicable contre les délinquants.
On laisse plutôt aux Villes le mandat de s’en occuper. «Elles peuvent les retirer et envoyer la facture aux partis», précise Myriam Régnier.
Bientôt enlevées
«Nous allons procéder à leur enlèvement dans les jours qui viennent parce que ce sont des choses que l’on ne veut pas voir dans le paysage», promet Jacques-Alain Lavallée, porte-parole de l’arrondissement Ville-Marie.
Lui-même admet en avoir remarqué, toujours du PQ, lorsqu’il se rendait à son bureau. Plutôt gênant lorsque l’on sait que cet arrondissement a adopté un règlement draconien sur la propreté, avec des amendes salées à la clé.
Quelle sera la facture envoyée au PQ pour ces oublis? «Environ 25 $ par affiche», précise Jacques-Alain Lavallée.
Pierre-Luc Paquette, directeur général du Parti québécois, admet avoir reçu des plaintes, notamment d’un conseiller municipal montréalais.
Il plaide l’oubli: «Nos bénévoles ont posé près de 60 000 pancartes. Il se peut que certaines leur aient échappé au moment de les retirer.»
Pas de changement en vue
Avec la multiplication des élections, en raison des gouvernements minoritaires, n’est-il pas temps d’envisager un système qui encadrerait mieux l’affichage électoral? En France, par exemple, les partis ont à leur disposition des panneaux officiels, à des endroits déterminés, sur lesquels sont collées leurs affiches. Toutes de la même taille, quelle que soit l’importance du parti.
Une fois l’élection passée, l’État se charge de les ôter.
«Ce n’est pas quelque chose qui est envisagé pour le moment au Québec, explique Myriam Régnier. Si la loi doit être changée, c’est à l’Assemblée nationale de le faire.»
Tags: affichage, élection générale 2007, DGE, Loi électorale
Tel que promis il y a quelques semaines, les résultats du scrutin dans chaque circonscription lors de l’élection générale du 26 mars dernier (tiré des Résultats officiels du scrutin confirmés par le Directeur général des élections) sont maintenant disponibles sur ce site.
Les résultats peuvent être consultés ici (cliquez sur le formulaire pour sélectionner la circonscription de votre choix).
Tags: élection générale 2007, circonscription électorale, DGE, résultats électoraux
Radio-Canada a obtenu copie de résultats de sondages réalisés par Léger Marketing dans le cadre de la dernière élection générale. Selon les informations recueillies par la SRC, les observations qu’on avait pu faire le lendemain du scrutin en mettant en parallèle les résultats électoraux et la composition socio-linguistique des circonscriptions, soit une contre performance du Parti libéral du Québec dans les comtés où l’électorat francophone est prédominant, seraient fondées.
Vérification faite, les données dont il est fait mention dans le reportage de Radio-Canada ne sont pas disponibles sur le site de Léger Marketing. Nous ne savons pas s’ils ont l’intention de les rendre publiques.
Radio-Canada
Mise à jour le mardi 24 avril 2007 à 17 h 30
ExclusifParti libéral du Québec
Le parti des Anglais?
Selon des chiffres de Léger Marketing obtenu par Radio-Canada, plus de 75 % des francophones ont boudé le Parti libéral (PLQ) aux élections provinciales du 26 mars dernier.
« 24 % des votes francophones, c’est le plus faible taux d’appui, pour le Parti libéral, depuis la Confédération », dit Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing.
En 2003, le Parti libéral avait pris le pouvoir avec l’appui de 40 % des francophones. Il s’agit d’une glissade de 16 points en quatre ans.
« Dans les 50 comtés les plus francophones du Québec, le Parti libéral n’a réussi qu’à élire un seul député, soit Claude Béchard, dans Kamouraska-Témiscouata », précise M. Léger.
Le président du Parti libéral, Marc-André Blanchard, a reçu le message des électeurs. Il croit que son organisation passera à travers de cette crise. « Le parti est vivant partout au Québec. Il est fort. C’est un parti qui a la capacité de se renouveler », dit-il.
Pour John Parisella, ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, le parti doit changer. « Les francophones n’ont pas abandonné le PLQ. Mais est-ce que le parti joue seulement un rôle d’organisation et de collecte de fonds? Ne doit-il pas jouer davantage un rôle de brasseur d’idées? »
Ces trois dernières années, les francophones insatisfaits du gouvernement libéral se sont maintenus autour de 70 %. Le Parti libéral du Québec est-il donc devenu le parti des Anglais?
Le PLQ est le seul parti qui fait un effort pour aller courtiser le vote anglophone. — Marc-André Blanchard, président du PLQ
« Les vieilles étiquettes, comme fédéraliste-souverainiste, comme peut-être même anglophones, allophones, francophones, sont des paramètres du passé. Je pense que les résultats le démontrent », défend Marc-André Blanchard, président du PLQ.
« Où est le scandale d’avoir une population qui supporte un parti? » rétorque pour sa part John Parisella.
Pendant ce temps, les anglophones sont en colère. En réduisant leur présence au Conseil des ministres, ils ont l’impression que le PLQ tient leur appui pour acquis. L’époque où les libéraux Robert Bourassa et Jean Lesage étaient capables à la fois de rejoindre les nationalistes québécois et les anglophones semble bien loin.
Tags: Anglo-Québécois, élection générale 2007, comportements électoraux, Léger Marketing, PLQ, sondages



















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