Ça fait quelques temps que nous la promettons, mais c’est aujourd’hui que ça se passe: la section spéciale de QuébecPolitique.com sur la 39e élection générale à l’Assemblée nationale du Québec est maintenant en ligne.
Vu que les organisateurs politiques s’activent déjà dans certaines circonscriptions pour sélectionner des candidats (ou devenir eux-mêmes candidats!) lors de la prochaine élection générale, nous avons décidé de mettre notre section spéciale en ligne afin d’assurer le suivi de ces tractations qui prendront de l’ampleur au fur et à mesure que nous approcherons de l’échéance ultime pour tenir la prochaine élection générale: mai 2012. Mais en situation minoritaire, il serait extrêmement surprenant que nous ayons à attendre jusque là.
La structure de la section spéciale est sujette à changements, surtout si une nouvelle carte électorale est adoptée par la Commission de la représentation électorale, mais cela suppose que la 38e législature ait une durée de vie assez longue (environ deux ans), et rien ne garantit pour l’instant que nous ne serons pas en élection générale avant 2009.
QuébecPolitique.com: 39e élection générale
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La période de mise en candidature pour l’élection partielle du 24 septembre prochain dans Charlevoix a pris fin à 14 h 00 cet après-midi. Le Directeur général des élections confirme qu’il y aura un total de 7 candidats. La liste définitive des candidats est donc la suivante:
- BIRON, Paul (DC)
- GAGNON, Claude (ind.)
- HARVEY, Conrad (ADQ)
- LAFOREST, Daniel (ind.)
- LEMIRE, François Robert (REP)
- MAROIS, Pauline (PQ)
- TURCOTTE, David (VRT)
Tags: ADQ, élection partielle, candidat indépendant, candidats, Charlevoix, Claude Gagnon, Conrad Harvey, Daniel Laforest, David Turcotte, François Robert Lemire, Parti démocratie chrétienne du Québec, Parti république du Québec, Paul Biron, Pauline Marois, PQ, PVQ
Charlevoix: on est rendus à 7
Les premiers candidats ont finalement fait leur apparition sur la liste des candidats officiels à l’élection partielle du 24 septembre prochain dans Charlevoix et la candidature aucun d’entre eux n’était connue publiquement jusqu’à présent.
- M. Claude Gagnon (ind.). Il y a un Claude Gagnon qui fut candidat indépendant lors de l’élection générale de 1989 dans Lac-Saint-Jean, lors de l’élection partielle de 1996 dans Jonquière et lors de l’élection partielle de 2004 dans Vanier, mais le “Claude Gagnon” candidat dans Charlevoix a-t-il un lien avec l’un d’entre eux?
- M. Paul Biron (DC), alias “le frère de l’autre“, candidat défait lors des élections générales de 1970 dans Lévis (PQ), de 1998 dans Lévis (PDS), de 2003 dans Lotbinière (DC) et de 2007 dans Lévis (DC), lors de l’élection partielle de 2004 dans Vanier (DC) ainsi que lors de l’élection fédérale de 1979 dans Lévis (UP). Au moment d’écrire ces lignes, la candidature de M. Biron n’était pas annoncée sur le site du Parti démocratie chrétienne du Québec.
Ironiquement, ces deux candidats de tiers partis ont pris de vitesse les candidats des principaux partis, Conrad Harvey (ADQ) et Pauline Marois (PQ) qui, en date du 3 septembre 2007 à 14h15, n’avaient toujours pas déposé leur bulletin de mise en candidature auprès du directeur de scrutin. Ils ont jusqu’à samedi prochain, à 14h, pour le faire.
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Ça fait trois fois cette semaine (dont deux mercredi) que Philippe Schnobb de Radio-Canada cite ce blogue dans sa chronique Sur le Web. C’est probablement de bonne guerre que nous nous inspirions de lui à notre tour pour un de nos propres billets.
Jusqu’à présent, ils y a quatre candidats “déclarés” (qui ont annoncé leur intention d’être candidats, mais qui n’ont pas encore déposé officiellement leur bulletin de mise en candidature auprès du directeur de scrutin) dans le cadre de l’élection partielle dans Charlevoix. En voici la liste (par ordre alphabétique) avec, en prime, leur site web de campagne lorsqu’ils en ont un:
- Conrad Harvey (ADQ)
- François Robert Lemire (REP): pas de site de campagne pour l’instant, mais le communiqué annonçant sa candidature est ici.
- Pauline Marois (PQ)
- David Turcotte (VRT): pas de site de campagne pour l’instant, mais le communiqué annonçant sa candidature est ici.
La période de mise en candidature pour cette élection partielle prendra fin le 8 septembre prochain, à 14h.
Tags: ADQ, élection partielle, candidats, Charlevoix, Conrad Harvey, David Turcotte, François Robert Lemire, Parti république du Québec, Pauline Marois, PQ, PVQ
En fin de compte, il n’y aura pas de candidat de Québec solidaire lors de la prochaine élection partielle dans Charlevoix. D’après ce communiqué publié ce matin, les militants du comté ont pris cette décision hier lors d’une “assemblée spéciale”.
Lors de la dernière élection générale, la candidate de Québec solidaire dans Charlevoix, Lucie Charbonneau, avait obtenu 2,18% des voix.
A l’attention du directeur de l’information:
Election partielle dans Charlevoix : Québec solidaire n’aura pas de candidat
MONTREAL, le 31 août /CNW Telbec/ - Les membres de Québec solidaire dans la circonscription de Charlevoix, réunis hier soir en assemblée spéciale, ont décidé de ne pas présenter de candidature lors de l’élection partielle qui se tiendra le 24 septembre prochain dans leur circonscription. Les membres ont choisi de consacrer leurs énergies à la construction de leur association locale de façon à être fin prêts pour les prochaines élections.
Par ailleurs, Québec solidaire fera bientôt sa rentrée politique et annoncera ses priorités pour l’automne.
Renseignements: André Jacob, Québec solidaire Charlevoix, (418) 452-8276; Francis Boucher, relations médias pour Québec solidaire, (514) 710-0466
Tags: élection partielle, candidats, Charlevoix, Lucie Charbonneau, QS
C’est vraiment un hasard que nous soyons tombés sur ce communiqué du Parti république du Québec car pour être francs, nous ne visitons pas leur site web régulièrement. On y annonce la candidature de M. François Robert Lemire lors de la prochaine élection partielle dans Charlevoix. Pas d’autres détails de nature biographique sur M. Lemire pour l’instant.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Parti République du Québec
Pour diffusion immédiate
Montréal le 27 août 2007
Le président du Parti République fustige Jean Charest.
La période de candidature étant terminé dans le comté de Charlevoix, le Parti république du Québec est fier d’annoncer la nomination de François Robert Lemire comme candidat du Parti aux prochaines élections complémentaires dans Charlevoix.
Le Parti convie donc les médias demain le 28 août à une conférence de presse pour annoncer les principaux points mis de l’avant par le candidat Lemire.
La conférence a lieu à L’auberge La Pignoronde à 14.00 heures et les produits du terroir seront en vedette pour un petit goûter.
(…)
- 30 -
Tags: élection partielle, candidats, Charlevoix, François Robert Lemire, Parti république du Québec
Étant donné la controverse qui fait rage actuellement concernant la présence ou non d’un candidat de l’Action démocratique du Québec dans Charlevoix, nous avons vérifié dans nos archives le sort qui est généralement réservé aux chefs de partis qui tentent de se faire élire comme députés à l’Assemblée nationale. Pour les besoins de la démonstration, nous nous en sommes tenus aux chefs qui correspondent aux critères suivants:
- Être chef d’un parti qui est représenté à l’Assemblée nationale (seule exception: Maurice Bellemare, dont le parti n’avait pas de député lors de sa nomination comme chef, mais qui a tout de même réussi à faire son entrée en Chambre).
- Ne pas être un député au moment de devenir chef de parti (ce qui élimine à peu près tous les chefs avant 1950).
- Tenter de se faire élire une première fois lors d’une élection partielle (depuis les années 30, tout chef d’un parti représenté en Chambre affronte des adversaires des autres partis).
Partis politiques actuels
Parti libéral du Québec
- Georges-Émile Lapalme (devenu chef en 1950): battu lors de l’élection générale de 1952 dans Joliette, élu lors de l’élection partielle du 9 juillet 1953 dans Outremont (3 adversaires, dont UN).
- Claude Ryan (devenu chef en 1978): élu lors de l’élection partielle du 30 avril 1979 dans Argenteuil (3 adversaires, dont PQ et UN).
- Robert Bourassa (redevenu chef en 1983): élu lors de l’élection partielle du 3 juin 1985 dans Bertrand (6 adversaires, dont PQ), battu lors de l’élection générale de 1985, puis réélu lors de l’élection partielle du 20 janvier 1986 dans Saint-Laurent (9 adversaires).
Action démocratique du Québec
- Ne s’applique pas car aucun de ses chefs n’a tenté de faire son entrée en Chambre lors d’une élection partielle.
Parti québécois
- Lucien Bouchard (devenu chef en 1996): élu lors de l’élection partielle du 19 février 1996 dans Jonquière (6 adversaires).
- André Boisclair (devenu chef en 2005): élu lors de l’élection partielle du 14 août 2006 dans Pointe-aux-Trembles (7 adversaires).
- Pauline Marois (devenue chef en 2007): à venir.
Parti égalité
- Ne s’applique pas car aucun de ses chefs n’a tenté de faire son entrée en Chambre lors d’une élection partielle.
Partis politiques qui sont maintenant disparus
Union nationale
- Maurice Bellemare (devenu chef en 1974): élu lors de l’élection partielle du 28 août 1974 dans Johnson (3 adversaires, dont LIB et PQ). L’Union nationale n’avait aucun siège à l’Assemblée nationale à ce moment-là.
Parti conservateur
- Joseph-Alfred Mousseau (devenu chef en 1882): élu lors de l’élection partielle du 26 août 1882 dans Jacques Cartier (1 adversaire de son propre parti!). Fait cocasse: l’élection a été annulée par les tribunaux et il a dû se faire réélire lors d’une autre élection partielle le 26 septembre 1883.
Action libérale nationale, Bloc populaire canadien, Ralliement créditiste
- Ne s’applique pas car aucun de leurs chefs n’a tenté de faire son entrée en Chambre lors d’une élection partielle.
Chefs qui ont tenté de faire leur entrée en Chambre lors d’une élection générale
Nous les mentionnons ici à titre informatif.
- Adélard Godbout (LIB): devenu chef en 1936; député sortant défait en 1936, a refait son entrée en Chambre en 1939.
- Jean Lesage (LIB): devenu chef en 1958; élu une première fois en 1960.
- René Lévesque (PQ): devenu chef en 1968; député sortant défait en 1970, a refait son entrée en Chambre en 1976.
- Rodrigue Biron (UN): devenu chef en 1976; élu une première fois la même année.
- Jacques Parizeau (PQ): devenu chef en 1988; réélu en 1989.
- Mario Dumont (ADQ): devenu chef en 1994; élu une première fois la même année.
- Jean Charest (LIB): devenu chef en 1998; élu une première fois la même année.
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Alors que les principaux partis politiques s’activent déjà à choisir leurs candidats en vue de la 39e élection générale, nous vous proposons un retour sur la sélection des candidats des principaux partis lors de l’élection générale du 26 mars dernier.
En principe, les statuts et règlements des principaux partis prévoient, sur papier à tout le moins, que les candidats au poste de député doivent être désignés par les militants de la circonscription. En réalité, les investitures “avec votation” (sous-entendu: où il y a 2 candidats ou plus, mais vous aurez sûrement compris cela en lisant cette expression dans son contexte) sont plutôt rares et la plupart du temps, il n’y a qu’un seule qui soit candidate pour être désignée candidate (!!!) d’un parti politique, comme en fait foi la compilation ci-dessous qui porte sur la dernière élection générale.
Parti | Nombre d’assemblées d’investiture où un scrutin a eu lieu |
---|---|
Parti québécois | 25/125: Abitibi-Est, Anjou, Arthabaska, Beauce-Nord, Bellechasse, Chauveau, Deux-Montagnes, Duplessis, Frontenac, Groulx, Iberville, Jean-Lesage, Lac-Saint-Jean, Laval-des-Rapides, Lotbinière, Marguerite-D’Youville, Mégantic-Compton, Nicolet-Yamaska, Orford, Rimouski, Roberval, Shefford, Sherbrooke, Trois-Rivières et Vanier |
Québec solidaire | 3/123: Drummond, Rouyn-Noranda—Témiscamingue et Taschereau (à cela s’ajoutent les investitures dans Arthabaska et Sherbrooke, toutes deux remportées par acclamation à la suite du désistement d’un candidat durant l’assemblée d’investiture) |
Parti libéral du Québec | 3/125: Charlevoix, Deux-Montagnes et Nicolet-Yamaska |
Action démocratique du Québec | 0/125 |
Parti vert du Québec | 0/108 |
Ainsi, dans l’ensemble des candidats des partis politiques qui étaient présents dans toutes les circonscriptions lors du dernier scrutin général (ou presque, dans le cas de Québec solidaire et du Parti vert), seulement 31 ont réellement affronté un adversaire lors d’une assemblée d’investiture, et ce en dépit du caractère démocratique de nos institutions politiques. C’est un peu comme si le principe de souveraineté populaire n’était pas pleinement intégré au sein des partis politiques lors de la désignation des candidats. Bien sûr, il y a plein de bonnes et de mauvaises raisons pour expliquer cette situation (association de circonscription inexistante, manque de candidats “potables”, consigne donnée par le chef du parti de laisser le champ libre aux députés sortants, circonscription réservée à un candidat vedette ou au contraire circonscription où le candidat d’un parti donné n’a aucune chances d’être élu, etc.), mais la situation laisse tout de même songeur. Et comme c’est la première fois que nous faisons l’exercice et qu’à notre connaissance, personne n’a compilé les assemblées d’investiture “avec scrutin” lors des élections générales précédentes, impossible de savoir s’il y a une tendance vers l’accroissement ou la diminution du nombre d’investitures avec plus d’un candidat.
Il y a tout de même un certain nombre de constats amusants à faire. Par exemple, sur les 31 candidats ayant eu un adversaire lors de leur assemblée d’investiture:
- Cinq ont été élus députés le 26 mars dernier (les candidats péquistes dans Abitibi-Est, Duplessis, Lac-Saint-Jean, Rimouski et Roberval).
- Une seule était déjà membre de l’Assemblée nationale, soit la députée de Duplessis, Lorraine Richard (PQ). Elle fut réélue le 26 mars.
- Selon les données disponibles, la totalité des candidats de l’Action démocratique du Québec et du Parti vert du Québec ont été nommés sans opposition ou “par acclamation”.
- Dans Deux-Montagnes, les deux principaux partis à l’époque ont vu s’affronter plusieurs candidats lors de leur assemblée d’investiture respective. Pourtant, c’est une candidate d’un autre parti, désignée à la dernière minute et sans opposant pour remplacer un candidat qui avait été forcé de se désister, qui siège maintenant à l’Assemblée nationale.
Ce tableau a été compilé à partir des données que nous avons recueillies tout au long de notre couverture de l’élection générale de 2007, mais comme elle était basée en grande partie sur les communiqués des partis politiques et les articles des hebdos régionnaux (qui ne se retrouvent pas tous en ligne et, soyons honnêtes, nous ne sommes pas abonnés à tous les hebdos publiés au Québec), il se peut qu’il manque des assemblées d’investiture dans notre compilation. Si c’est le cas, la section “commentaires” est là pour ça.
Tags: ADQ, assemblées d’investiture, élection générale 2007, candidats, partis politiques, PLQ, PQ, PVQ, QS, régie interne des partis politiques
Il y a un an jour pour jour, nous inaugurions sur QuébecPolitique.com notre section spéciale sur la 38e élection générale qui, en fin de compte, a eu lieu le 26 mars 2007. Parallèlement à ce qui est maintenant devenu une tradition sur ce site, nous lancions également Le carnet électoral, qui se voulait un moyen complémentaire et plus “immédiat” pour discuter de l’actualité québécoise sur la scène électorale, notamment en ce qui a trait aux démissions, candidatures, assemblées d’investiture, stratégies électorales, etc. Évidemment, pour qu’il y ait un “carnet électoral”, ça prend une élection et nous croyions naïvement à l’époque qu’une fois l’élection générale terminée, ça irait beaucoup plus mollo jusqu’au scrutin suivant, même en tenant compte du municipal, des élections partielles, etc. Théoriquement, la 39e élection générale pourrait avoir lieu aussi tard que le 14 mai 2012, soit à l’extrême limite du mandat légal de cinq ans, et nous comptions là-dessus pour souffler un peu.
Un an plus tard, alors que l’élection générale est passée, est-ce que c’est vraiment plus relax ces temps-ci? Nooooon! Gouvernement minoritaire oblige, la prochaine élection générale n’aura probablement pas lieu dans les quatre ans que nous espérions au départ. Conséquence: les partis politiques sont déjà en train de recruter des candidats, comme en fait foi les propos du député de Chauveau, Gilles Taillon (ADQ), repris ce matin dans Le Soleil et Le Devoir (accès réservé aux abonnés). Mais honnêtement, qui en juillet 2006 aurait pu affirmer sérieusement que le Québec était sur le point de se donner, dans l’année qui suit, un premier gouvernement minoritaire en 129 ans?
Bref, tout ça pour dire que déjà, la rumeur court et des députés ou candidats potentiels ont commencé à faire connaître leurs intentions en vue de la prochaine élection générale.
- Charlevoix (LIB): selon l’hebdo Plein jour Charlevoix, le maire de Petite-Rivière-Saint-François et candidat défait (LIB) en 2007, Jean-Guy Bouchard, se serait montré intéressé à revenir dans l’arène électorale si une élection hâtive avait eu lieu ces jours-ci.
- Orford (LIB): le député d’Orford et ex-ministre, Pierre Reid (LIB), a confirmé qu’il pourrait solliciter un troisième mandat à l’Assemblée nationale si la prochaine élection devait avoir lieu “dans un an ou deux”. Par contre, si le scrutin devait être tenu plus tard, il prendrait vraisemblablement sa retraite de la politique active.
- Pointe-aux-Trembles (PQ): nous en avons déjà parlé, on ne connaît toujours pas les intentions d’André Boisclair à la suite de sa démission comme chef du PQ, mais s’il devait démissionner, sa prédécesseure et ex-ministre, Nicole Léger, a déjà démontré un intérêt envers un éventuel retour à l’Assemblée nationale.
- Terrebonne (PQ): selon l’hebdo Le Trait d’Union, l’ex-députée de Terrebonne et ex-ministre, Jocelyne Caron (PQ), qui avait été défaite le 26 mars dernier, serait présentement en “période de réflexion” et envisagerait de briguer à nouveau les suffrages lors de la prochaine élection générale. Il semble qu’elle ferait connaître ses intentions en septembre prochain.
- Trois-Rivières (LIB): c’est une nouvelle qui date de quelques temps déjà, mais d’après L’Hebdo Journal de Trois-Rivières, l’ex-député de Trois-Rivières, André Gabias (LIB), également défait le 26 mars dernier, n’écarterait pas lui non plus un éventuel retour en politique active.
Avant que quelqu’un ne pose la question: non, notre section spéciale sur la 39e élection générale n’est pas encore prête. Nous pouvons le dire maintenant: nous aurions été dans le trouble pas à peu près si une élection générale avait été déclenchée à la suite d’une défaite du gouvernement sur le budget au début de juin.
MISE À JOUR (12 septembre 2007): La section sur la 39e élection générale est maintenant prête. Plus de détails ici.
QuébecPolitique.com: 39e élection générale
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Bon bien ça y est
Mine de rien, on vient d’assister à une première au Québec: une femme vient d’accéder de plein titre au poste de chef d’une formation politique ayant des députés à l’Assemblée nationale. D’autres femmes avaient déjà occupé les plus hautes fonctions au sein d’un parti politique, mais c’était à titre intérimaire. En 1998, Monique Gagnon-Tremblay avait été chef de l’opposition officielle durant les quelques mois précédant l’élection de Jean Charest à l’Assemblée nationale, mais n’avait jamais été chef du Parti libéral du Québec à proprement parler (Jean Charest avait succédé directement à Daniel Johnson). Et en 2005, Louise Harel avait été chef intérimaire du Parti québécois et chef de l’opposition officielle entre la démission de Bernard Landry et l’élection d’André Boisclair.
Le Parti québécois l’a confirmé peu après 17h cet apès-midi:
Pauline Marois devient la première femme chef du Parti Québécois
La présidente d’élection, Lyne Marcoux, a déclaré aujourd’hui : « Je n’ai reçu qu’un bulletin de candidature qui remplissait les critères que les membres du Parti Québécois s’étaient donnés. Madame Pauline Marois deviendra demain soir la 7e chef du Parti Québécois ».
Soirée d’acclamation pour la nouvelle chef du Parti Québécois
Les membres du Parti Québécois sont donc conviés à une activité pour désigner la nouvelle chef du Parti Québécois qui se tiendra demain au Cabaret du Capitole.Date : 27 juin 2007
Heure : 19 heures
Lieu : Le Cabaret du Capitole
972, rue Saint-Jean QuébecRappelons que le règlement d’élection, adopté à l’unanimité par la conférence nationale des présidentes et des présidents du Parti Québécois du 26 mai dernier, précisait que pour devenir candidate ou candidat officiel, il fallait obtenir l’appui de 1 500 membres en règle au moment du dépôt du bulletin. Ces 1 500 signatures devaient provenir d’au moins 6 régions ainsi que d’au moins 40 circonscriptions différentes avec un minimum de 10 signatures dans chacune de ces circonscriptions.
Les personnes qui souhaitaient déposer leur candidature avaient jusqu’au 26 juin 2007 à 17 heures pour faire parvenir leur bulletin complété à la présidente d’élection.
Prochaine étape, Pointe-aux-Trembles?
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Bon bien c’est fait!
Pauline Marois a officiellement déposé ce matin son bulletin de mise en candidature au poste de chef du Parti québécois. Selon Radio-Canada, son bulletin de mise en candidature comprendrait 7 097 signatures d’appui dont la provenance n’est pas précisée. Toutefois, selon un communiqué de presse émis par l’équipe de campagne de Pauline Marois, on parle plutôt de 7 070 signatures. Même le blogue du PQ a repris vie pour l’occasion.
À titre comparatif, rappelons qu’en 2001, Bernard Landry avait déposé un bulletin de mise en candidature avec l’appui de plus de 5000 membres du Parti québécois dans 118 circonscriptions. Quant à Jean Ouimet, il était passé à moins de 200 voix de forcer la tenue d’une course à la direction.
Le lundi 18 juin 2007
Marois officiellement candidate
Tristan Péloquin
La Presse
MontréalDe retour d’une tournée régionale de trois semaines, Pauline Marois vient de déposer officiellement sa candidature pour devenir la prochaine cheffe du Parti québécois.
La politicienne a recueilli un peu plus de 7000 appuis chez les membres du parti.
Mme Marois a affirmé que la «modernisation du projet social démocrate québécois» fait partie de ses priorités. «Je veux aussi que nous cessions de parler de la mécanique référendaire pour nous concentrer sur notre projet de pays. Nous devons expliquer pourquoi il est nécessaire que le Québec devienne un pays», a-t-elle affirmé.
Mme Marois a aussi reconnu que le Parti québécois doit en partie sa défaite électorale au fait qu’il a «cessé d’écouter la population».
Mme Marois est pour l’instant la seule candidate à avoir complété les procédures d’inscription. Le PQ attendra cependant jusqu’au 26 juin, 17h, avant de la proclamer cheffe.
Pour pouvoir déposer une candidature, un aspirant candidat doit obligatoirement avoir obtenu l’appui de 1500 membres répartis dans 40 circonscriptions.
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Préparatifs pour le couronnement
Le Soleil nous informe, dans son édition de ce matin, que la direction du Parti québécois préparerait le 27 juin prochain, soit le lendemain de la fin de la période de mise en candidature au poste de chef du PQ, un événement public visant à souligner l’entrée en fonction de Pauline Marois à titre de chef du parti. Il semble, toujours selon Le Soleil, qu’aucun opposant potentiel à Pauline Marois ne se serait manifesté jusqu’à présent.
Parlant de “candidat potentiel” (potentiel dans le sens de “assez culotté pour tenter sa chance sans avoir la moindre chance d’être élu”), une brève visite sur le site web de Jean Ouimet, candidat en 2005 qui avait tenté en vain de contester le couronnement de Bernard Landry en 2001, ne contient aucune information concernant une éventuelle lutte contre Pauline Marois. Les documents qui concernent une campagne à la direction du PQ remontent à celle de 2005. À notre connaissance, il n’y a pas d’autres “candidats potentiels” qui seraient actifs, sur le web ou ailleurs.
Si le scénario du “couronnement” semble bien rodé, il pourrait en être autrement pour la suite des choses. En effet, Le Devoir annonce dans son édition d’aujourd’hui que l’ex-chef du PQ, André Boisclair, n’a pas pris de décision quant à son avenir politique et qu’il ne le fera pas avant l’automne. Or, le scénario idéal envisagé dans l’entourage de Pauline Marois prévoit justement un retour à l’Assemblée nationale dès le début de la prochaine session parlementaire en octobre, et la réalisation du plan serait grandement facilitée si un siège à l’Assemblée nationale, celui de Boisclair dans Pointe-aux-Trembles pour ne pas le nommer, devenait vacant durant l’été.
Conséquemment, le retour de Pauline Marois à l’Assemblée nationale pourrait être plus tardif que souhaité, à moins qu’un autre député accepte de démissionner afin de lui céder son siège.
Le vendredi 15 juin 2007
Marois, chef le 27 juin
Michel Corbeil
Le SoleilLe couronnement de Pauline Marois à la tête du Parti québécois aura lieu le 27 juin, à Québec. Le lendemain, la députation péquiste se réunira pour une première rencontre sous la direction de l’expérimentée politicienne.
Selon nos informations, le PQ a réservé le Cabaret du Capitole, le 27 juin. Les préparatifs vont bon train pour accueillir le septième leader de cette formation politique fondée par René Lévesque.
Le scénario du sacre repose sur l’hypothèse que personne ne forcera une course à la direction dont le PQ veut faire l’économie. La période de mises en candidature se termine le 26 juin. Pas un prétendant ne s’est manifesté.
Les 40 députés péquistes ont été mis dans le coup. Ils ont été avisés par l’état-major du Parti québécois d’inscrire à leur agenda une participation à un caucus estival, le 28 juin, une semaine après la conclusion des travaux en Chambre.
Marois la députée ?
Pauline Marois a toutes les chances de devenir la première femme à diriger un parti politique présent à l’Assemblée nationale. Mais sa façon de redevenir députée demeure incertaine.
Un des élus péquistes démissionnera-t-il pour lui donner la chance d’être élue rapidement ? Pauline Marois attendra-t-elle qu’une élection complémentaire dans une circonscription qui deviendrait orpheline ? Les cartes ne sont pas jouées.
Une des options évoquées, c’est que la leader présumée du PQ tente sa chance dans la circoncription du chef déchu André Boisclair. Il faudrait évidemment que celui-ci démissionne. Mais l’avenir politique de M. Boisclair à titre de député de Pointe-aux-Trembles, comté majoritairement francophone et château fort péquiste, n’est connu que de lui-même.
André Boisclair ne s’est pas présenté à l’Assemblée nationale depuis sa démission comme chef, le 8 mai. Il a été vu à Québec. Il réserve ses activités de député aux citoyens de Pointe-aux-Trembles.
Mme Marois a obtenu un premier mandat comme députée de La Peltrie, dans la région de Québec, de 1981 à 1985. Elle est revenue à l’Assemblée nationale en 1989, comme représentante de Taillon, sur la rive sud de Montréal. Elle a démissionné en 2006, après avoir perdu la course à la direction du PQ.
Elle s’apprête à hériter d’une formation reléguée, le 26 mars, à titre de « deuxième groupe d’opposition ». L’Action démocratique du Québec de Mario Dumont est l’opposition officielle. Le Parti libéral du Québec de Jean Charest a conservé le pouvoir, mais avec un gouvernement fortement minoritaire.
(suite de l'article…)
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PQ 2007: des règles plus sévères
La commission nationale des présidentes et présidents du Parti québécois doit se réunir samedi afin d’adopter les règles entourant la prochaine course a la direction du Parti québécois. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tout est mis en place afin d’éviter que Pauline Marois ait un concurrent dans la course (on parle entre autres de Jean Audet Ouimet (notre erreur, désolés), ex-chef du Parti vert qui avait tenté de se faire élire a la chefferie du PQ en 2001 et 2005). Selon La Presse, le nombre de signatures requis sera vraisemblablement haussé a 1500 et le temps pour les obtenir abaissé a 30 jours.
Si un seul candidat devait se retrouver dans la course au 30 juin prochain, celui-ci ou celle-ci sera automatiquement élu(e) a la direction du parti.
Le jeudi 24 mai 2007
Tout est en place pour couronner Marois fin juin
Tommy Chouinard
La Presse
QuébecLe Parti québécois se prépare à couronner Pauline Marois dès le 30 juin. Il adoptera ce week-end des règles sévères qui n’inciteront personne d’autre à se porter candidat à la succession d’André Boisclair.
Ces règles visant à encadrer la campagne à la direction, obtenues par La Presse, seront soumises à l’approbation de la conférence nationale des présidents régionaux du PQ, samedi.
Le PQ statue que son nouveau chef sera connu le 30 juin si un seul candidat est en lice, comme c’est le cas actuellement. L’ancienne ministre Pauline Marois est la seule à avoir manifesté son intention de briguer la direction du parti, alors que le chef bloquiste Gilles Duceppe s’est désisté.
Si d’autres candidats étaient sur les rangs, les membres du PQ auraient à voter par la poste. Les résultats seraient dévoilés le 25 août.
Mais cette éventualité est peu probable. Le PQ resserre en effet les règles pour éviter la multiplication des candidatures comme en 2005. Neuf candidats étaient alors en lice.
Sur le terrain, plusieurs présidents régionaux ont confirmé à La Presse que l’objectif est d’adopter des règles suffisamment sévères pour assurer l’élection par acclamation de Pauline Marois. Des présidents ont déjà le mandat de recueillir des signatures d’appui pour l’ancienne ministre à partir de ce week-end.
En vertu des nouvelles règles du PQ, la période de mise en candidature durera seulement 30 jours (du 26 mai au 26 juin), comparativement à 90 en 2005. Pour devenir candidat, tout péquiste devra recueillir au moins 1500 signatures de membres en règle durant ce court laps de temps. Le PQ avait exigé 1000 signatures lors de la dernière course.
Ces signatures devront provenir d’au moins 40 circonscriptions situées dans six régions différentes. Un minimum de 10 signatures par circonscription est requis.
Un membre peut signer plus d’un bulletin de mise en candidature, mais seule sa première signature déposée au secrétariat du PQ sera comptabilisée. En 2005, un membre pouvait signer le bulletin de tous les candidats et sa signature était comptabilisée chaque fois. Au PQ, on estime que quatre candidats marginaux auraient été facilement évincés en 2005 si cette règle avait été en vigueur.
Le Parti québécois fixe également des conditions financières plus exigeantes. Pour obtenir un bulletin de mise en candidature, toute personne devra remettre au parti 5000$, une somme non remboursable. En 2005, le PQ avait exigé 1000$, qui devaient être versés au moment du dépôt du bulletin seulement.
Un candidat à la direction doit remettre au parti un texte pour expliquer «sa vision et ses orientations». Ce sera l’occasion pour Pauline Marois de révéler quelques changements qu’elle souhaite apporter au programme de sa formation politique.
Des sources péquistes ont indiqué que le couronnement de Pauline Marois dès le 30 juin permettra au parti de s’attaquer rapidement à la refonte du programme.
Course à la direction du Parti québécois 2007: dossier de QuébecPolitique.com
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PQ 2007: Duceppe et Marois plongent
On pensait depuis quelques jours que Gilles Duceppe et Pauline Marois tenteraient d’éviter de s’affronter mutuellement lors de la course à la direction du Parti québécois. En fin de compte, ils seront tous deux de la course au leadership. Gilles Duceppe l’a annoncé par communiqué de presse ce midi tandis qu’un membre de l’entourage de Pauline Marois a confirmé que l’annonce officielle de sa candidature aura lieu dimanche prochain.
Vérification faite, aucun des deux candidats n’a lancé de site web de campagne au moment d’écrire cet article.
Le vendredi 11 mai 2007
Duceppe entre dans la course, Marois aussi
Presse Canadienne
OttawaLa réflexion aura été cette fois-ci de courte durée pour le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, qui a annoncé vendredi qu’il se porte candidat à la direction du Parti québécois.
Par ailleurs, Pauline Marois se lance aussi dans la course. Une proche collaboratrice de Mme Marois a confirmé que celle-ci annoncera sa candidature ce dimanche, en compagnie de députés qui l’appuient.
M. Duceppe en a fait l’annonce par voie de communiqué, sur l’heure du midi, devenant ainsi le premier à se lancer dans la course.
Dans le communiqué, M. Duceppe indique qu’il prend cette décision dans le meilleur intérêt du mouvement souverainiste. Il invite le Parti québécois en entier à se mettre à la tâche rapidement et dit souhaiter que les règles de la course au leadership soient connues bientôt.
Un sondage Léger Marketing publié en début de semaine plaçait Mme Marois bonne première dans la faveur populaire pour remplacer André Boisclair à la tête du PQ, devant Gilles Duceppe, qui a aussi annoncé sa candidature ce vendredi, et d’autres candidats potentiels.
Course à la direction du Parti québécois 2007: dossier de QuébecPolitique.com
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Un Parlement multipartite
Lorsque la 1re session de la 38e législature de l’Assemblée nationale débutera le 8 mai prochain, il y aura non seulement un premier gouvernement minoritaire au Québec pour la première fois depuis 1878 mais également, pour la première fois en 37 ans, un troisième groupe parlementaire de plein droit (c’est-à-dire sans avoir obtenu ce statut à la suite d’une dérogation au Règlement de l’Assemblée nationale) au Salon Bleu. On l’a dit et redit des milliers de fois depuis deux semaines, mais cette situation (gouvernement minoritaire et multipartisme «officiel») est rarissime en contexte québécois et sera une source d’inconnu et, souhaitons-le, d’innovation et de progrès pour notre système parlementaire.
Puisqu’il s’agit d’un sujet long à traiter, nous l’avons divisé en deux parties. Dans la première partie ci-dessous, nous traiterons des précédents en matière de reconnaissance des tiers partis à l’Assemblée nationale. Puis, dans la seconde partie qui paraîtra demain (probablement), nous parlerons des règles en vigueur lorsqu’il y a une gouvernement minoritaire et un troisième parti en Chambre.
1- Les précédents
Pour bien saisir ce qui suit, il faut faire la distinction entre un «parti politique» et un «groupe parlementaire». Un parti politique est une
Organisation durable qui vise à conquérir et à exercer le pouvoir en défendant un certain nombre d’idées définies dans un programme. Les partis politiques se démarquent des groupes de pression ou des autres organisations de la société civile (syndicats, chambres de commerce, corporations professionnelles, etc.) dans la mesure où ils visent explicitement à former le gouvernement et non pas simplement à l’influencer ou à faire pression sur lui. (…) (source)
Quant à un groupe parlementaire, il s’agit, d’après le Règlement de l’Assemblée nationale, d’une organisation qui satisfait aux critères suivants énoncés à l’article 13:
13. Définition — Tout groupe d’au moins douze députés élus sous la bannière d’un même parti politique, ou tout groupe de députés élus sous la bannière d’un parti politique qui a obtenu au moins 20 % des voix aux plus récentes élections générales, constitue un groupe parlementaire.
À l’exception du Président, les députés n’appartenant à aucun groupe siègent à titre d’indépendants.
Selon l’ouvrage La procédure parlementaire au Québec (PDF, 635 Ko), les groupes parlementaires ne sont formellement reconnus dans les règles de procédure de l’Assemblée nationale que depuis l’adoption du présent Règlement de l’Assemblée nationale en 1984. La version précédente du Règlement de l’Assemblée nationale (1972-1984) contenait plutôt des dispositions concernant les «partis politiques reconnus». Et avant 1972, il n’y avait pas de critères précis pour qu’un tiers parti soit reconnu comme tel en Chambre (au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pu mettre la main sur le «Règlement annoté de l’Assemblée législative» ou «Code Geoffrion», en vigueur de 1941 à 1972, mais l’ouvrage La procédure parlementaire au Québec ne mentionne pas de dispositions sur les groupes parlementaires contenues dans ce règlement). De fait, il n’existait que deux «groupes parlementaires» (pardonnez l’anachronisme): le «gouvernement» et «l’opposition» (ou encore les «ministériels» et les «oppositionnistes»). C’est ainsi que, par exemple, durant la 12e législature (1908-1912), les députés de l’opposition envisagèrent de nommer Henri Bourassa comme chef de l’opposition officielle, même s’il avait été élu sous la bannière de la Ligue nationaliste canadienne (3 députés) plutôt que sous celle du Parti conservateur (14 députés), compte tenu du fait que le chef conservateur de l’époque, Pierre-Évariste LeBlanc, avait été défait dans sa circonscription.
En date de l’inauguration de la 38e législature le 8 mai prochain, l’Assemblée nationale sera composée, sauf décès ou incapacité d’un des députés élus, de la façon suivante :
- LIB: 48 sièges;
- ADQ: 41 sièges;
- PQ: 36 sièges.
C’est la première fois depuis la 29e législature (1970-1973) qu’il y plus de deux « partis politiques reconnus » (selon l’expression en vigueur à l’époque) de plein droit à l’Assemblée nationale. Lors de l’élection générale de 1970, l’Union nationale (19,65%, 17 élus) avait formé l’opposition officielle, mais le Ralliement créditiste (11,19%, 12 élus) et le Parti québécois (23,06%, 7 élus) constituèrent deux autres groupes parlementaires d’opposition.
Nous disons «de plein droit» car lors de la 31e législature (1976-1981), l’Union nationale (18,20%, 11 élus), n’avait pas atteint le minimum requis par le règlement de l’époque pour être reconnu comme groupe parlementaire. L’Union nationale avait néanmoins obtenu des autres partis une modification temporaire au règlement (le 22 décembre 1976, selon la Chronologie parlementaire de l’Assemblée nationale) afin d’abaisser le nombre minimum de députés de 12 à 11, permettant ainsi sa reconnaissance comme groupe parlementaire. À la suite de l’élection générale de 2003, l’Action démocratique du Québec (18,18%, 4 élus), avait tenté d’obtenir une dérogation semblable afin d’être reconnu comme groupe parlementaire, ce qui avait été refusé.
Bien entendu, il est arrivé à de nombreuses reprises depuis la Confédération que des tiers partis soient parvenus à faire élire des députés en Chambre. Toutefois, ils n’avaient pas été reconnus en tant que «groupes parlementaires», soit parce que le concept n’existait tout simplement pas et/ou qu’ils s’étaient alliés à un autre parti d’opposition (ex.: la Ligue nationaliste canadienne en 1908, l’Action libérale nationale et le Parti conservateur en 1935, le Bloc populaire canadien en 1944), soit parce qu’ils ne satisfaisaient pas aux critères pour être reconnus comme tel (ex. : le Ralliement créditiste en 1973 et 1976, le Parti égalité en 1989 ou l’ADQ en 1994, 1998 et 2003).
En ce sens, la 38e législature sera unique pour plusieurs raisons dans l’histoire parlementaire du Québec. D’abord parce qu’il s’agira du premier parlement depuis la Confédération où le gouvernement sera véritablement minoritaire au sens où nous l’entendons de nos jours, c’est-à-dire où le parti politique formant le gouvernement est en minorité face à un ou plusieurs partis d’opposition (l’historien parlementaire Gaston Deschênes explique sur son blogue les circonstances exceptionnelles qu’on ne saurait retrouver en 2007 et qui expliquent pourquoi, à la fin du 19e siècle, le libéral Joly de Lotbinière et le conservateur Taillon ont tenté de gouverner sans majorité en chambre. Voir également ce texte qu’il a publié dans Le Devoir le 26 mars dernier). Ensuite parce que les trois groupes parlementaires ont un nombre de sièges relativement (nous disons bien relativement) équivalent, chacun ayant, grosso modo, un tiers des sièges.
Généralement, lorsque des parlements minoritaires sont élus dans d’autres juridictions au Canada, le troisième parti est beaucoup plus faible en nombre que les deux autres. Rappelons qu’en ce début de 38e législature à l’Assemblée nationale, le parti formant le gouvernement a 38,4% des sièges (à titre de comparaison, le gouvernement Harper avait fait élire 124 députés sur 308 (40,3%) en janvier 2006 tandis qu’en Nouvelle-Écosse, le gouvernement conservateur de Rodney MacDonald avait fait élire 23 députés sur 52 (44,2%) en juin dernier), le parti formant l’opposition officielle en détient 32,8% et le troisième parti se retrouve avec les 28,8% «restants» (toujours sur le plan comparatif, le troisième parti à la Chambre des communes, le Bloc québécois, avait gagné 51 sièges (16,6%) en janvier 2006 tandis qu’en Nouvelle-Écosse, le Parti libéral avait terminé troisième en juin 2006 avec 9 sièges (17,3%)).
À venir: À quel point les règlements de l’Assemblée nationale sont adaptés à cette nouvelle situation?
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