Rien de plus agréable que de voir ses propres idées faire du chemin dans les médias. Alors que nous suggérions il y a quelques semaines de restreindre l’affichage des partis politiques en période électorale à des zones bien délimitées, comme cela se fait en France, l’idée est reprise ce matin dans le Journal de Montréal (on demande même l’opinion des lecteurs là-dessus sur Canoë). Loin de nous l’idée de nous attribuer tout le mérite, mais au moins, quelqu’un d’autre a eu la même idée.
La porte-parole du DGE rappelle toutefois, à juste titre d’ailleurs, que pour qu’un tel changement soit introduit au Québec, ça prend une modification à la Loi électorale.
Les pancartes oubliées
Le PQ est dans l’illégalité
Fabrice De Pierrebourg
Le Journal de Montréal
11/05/2007 05h28Sept semaines après les élections, de nombreuses pancartes électorales du PQ sont encore visibles dans les rues de Montréal, alors que la loi l’interdit.
Le Journal en a débusqué quatre au hasard dans un petit secteur du boulevard de Maisonneuve compris entre les rues Panet et Saint-Timothée.
D’autres trônent aussi sur des lampadaires des rues Sainte-Catherine Est, Papineau, Jean Talon, etc.
Les autres partis semblent avoir fait leurs devoirs.
Myriam Régnier, porte-parole du directeur général des élections, confirme que le PQ contrevient à la loi électorale qui laisse 15 jours aux partis pour retirer leurs affiches.
Passé ce délai, aucune sanction pénale n’est applicable contre les délinquants.
On laisse plutôt aux Villes le mandat de s’en occuper. «Elles peuvent les retirer et envoyer la facture aux partis», précise Myriam Régnier.
Bientôt enlevées
«Nous allons procéder à leur enlèvement dans les jours qui viennent parce que ce sont des choses que l’on ne veut pas voir dans le paysage», promet Jacques-Alain Lavallée, porte-parole de l’arrondissement Ville-Marie.
Lui-même admet en avoir remarqué, toujours du PQ, lorsqu’il se rendait à son bureau. Plutôt gênant lorsque l’on sait que cet arrondissement a adopté un règlement draconien sur la propreté, avec des amendes salées à la clé.
Quelle sera la facture envoyée au PQ pour ces oublis? «Environ 25 $ par affiche», précise Jacques-Alain Lavallée.
Pierre-Luc Paquette, directeur général du Parti québécois, admet avoir reçu des plaintes, notamment d’un conseiller municipal montréalais.
Il plaide l’oubli: «Nos bénévoles ont posé près de 60 000 pancartes. Il se peut que certaines leur aient échappé au moment de les retirer.»
Pas de changement en vue
Avec la multiplication des élections, en raison des gouvernements minoritaires, n’est-il pas temps d’envisager un système qui encadrerait mieux l’affichage électoral? En France, par exemple, les partis ont à leur disposition des panneaux officiels, à des endroits déterminés, sur lesquels sont collées leurs affiches. Toutes de la même taille, quelle que soit l’importance du parti.
Une fois l’élection passée, l’État se charge de les ôter.
«Ce n’est pas quelque chose qui est envisagé pour le moment au Québec, explique Myriam Régnier. Si la loi doit être changée, c’est à l’Assemblée nationale de le faire.»
Tags: affichage, élection générale 2007, DGE, Loi électorale
Une nouvelle parue ce matin dans Le Quotidien de Saguenay nous apprend qu’à Alma, dans la circonscription de Lac-Saint-Jean, des affiches auraient été posées illégalement, en ce sens qu’elles auraient camouflé la circulation routière (un panneau de stationnement interdit, selon le cas rapporté par Le Quotidien), ce qui est contraire à la Loi électorale et, de surcroit, a causé des problèmes à des automobilistes qui, sans le savoir, s’étaient stationnés illégalement.
À chaque campagne électorale, des reportages ou articles de journaux sont consacrés aux campagnes d’affichage massif réalisées par les principaux partis. Par exemple, à lui seul, Patrick Lagacé de La Presse (loin de nous l’idée de le faire passer pour un obsédé des pancartes) a consacré trois billets là-dessus sur son blogue (1, 2 et 3), sans compter les articles parus dans la version papier du quotidien, et il s’en trouve plus d’un pour qualifier ce procédé de “pollution visuelle”, voire de pollution tout court, étant donné le matériau employé pour fabriquer ces pancartes.
Toujours prompts à apporter une touche constructive à nos billets, nous nous permettons de faire la suggestion suivante: pourquoi ne pas limiter l’affichage électoral aux panneaux électoraux (voir photo ci-joint), comme on le fait par exemple en France ou dans d’autres pays? Ainsi, dans chaque municipalité, un ou plusieurs panneaux électoraux pourraient être installés dans un endroit public et sur lesquels serait réservé un espace d’affichage pour chaque parti ou candidat, voire même aux intervenants particuliers. Par ailleurs, rien n’empêcherait un particulier d’afficher ses préférences politiques sur son propre terrain avec des “lawn sign” (fort peu répandues au Québec, mais beaucoup plus présentes ailleurs au Canada ou aux États-Unis), le seul risque étant de prouver à la face du monde entier son absence totale de goût esthétique.
Nous voyons un certain nombre d’avantages à limiter l’affichage électoral à des panneaux dédiés à cette fin:
- Diminution du nombre total de pancartes affichées dans chaque circonscription (dans les espaces publics à tout le moins).
- Diminution de la pollution visuelle qu’entraîne un affichage trop intensif.
- Diminution du nombre d’affiches en coroplast, un matériau polluant, au profit d’affiches en papier ou en carton (quoique le problème de la pollution se poserait toujours avec la colle, mais dans une moindre mesure).
- Diminution des dépenses des partis en matière d’affichage, ce qui leur permettrait d’allouer les sommes économisées à d’autres fins.
- Plus grande équité entre les candidats, tant en raison de la réduction totale de l’espace alloué à l’affichage que de l’espace qui serait réservé à chaque candidat ou parti.
- Fin de la “course aux poteaux” qui fait rage à chaque premier jour de campagne électorale et qui a toutes les apparences d’un concours à celui qui pisse le plus loin (mon affiche est plus grosse que la tienne, mon affiche est mieux placée que la tienne, etc.).
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Tags: affichage, élection générale 2007, coroplast, Lac-Saint-Jean, lawn sign, panneau électoral
En cette ère où l’affichage électoral massif et envahissant a la cote (chez les organisateurs politiques à tout le moins), La tribune de Sherbrooke rapporte ce matin une stratégie d’affichage pour le moins étonnante de la part du député de Drummond, M. Normand Jutras (PQ):
Le lundi 26 février 2007
Pas de pancartes pour Normand Jutras
Jean-Pierre Boisvert
La Tribune
DRUMMONDVILLEStratégie étonnante sinon risquée, le député sortant du Parti québécois Normand Jutras a décidé de ne pas faire d’affichage sur les poteaux au cours de la présente campagne électorale.
«Tous les membres de mon organisation sont unanimes dans cette prise de décision», a-t-il dit lundi au cours d’une conférence de presse tenue à son nouveau local électoral situé sur la rue Heriot, tout juste en face des bureaux de la députée bloquiste Pauline Picard.
«Pour nous, c’est une question de protection de l’environnement, l’environnement visuel, mais aussi de développement durable, car on sait que le polypropylène ondulé (ou coroplast) n’est pas recyclable… À cet égard, je me dois, comme politicien, de donner l’exemple», a expliqué M. Jutras, se disant le seul, à sa connaissance, à opter pour cette stratégie au sein de son parti.
Selon lui, les électeurs de Drummond sont prêts pour cette nouvelle façon de faire et l’affichage sur les poteaux sera de plus en plus délaissé.
(…)
C’est pas comme si ça venait d’un tiers parti (qui n’aurait pas les moyens d’acheter des pancartes de toute façon) ou d’un candidat qui se présente contre un libéral dams D’Arcy-McGee: on parle d’un député en poste depuis 13 ans, ancien ministre de la Justice et candidat pour le parti formant l’opposition officielle.
Nous sommes bien curieux de voir comment les électeurs vont réagir dans Drummond.
Tags: affichage, élection générale 2007, Drummond, Normand Jutras, organisation politique, PQ
Drôle de ressemblance
Sommes-nous les seuls à avoir noté une forme de continuité entre la stratégie d’affichage du PQ en 2007 et celle du Oui en 1995? Jugez-en par vous mêmes:
Comité du oui, 1995
Parti québécois, 2007
Tags: affichage, élection générale 2007, marketing politique, PQ
Rendez-vous à 11h
Les premières pancartes étaient déjà sur les poteaux ce matin, mais les choses sérieuses vont commencer à 11h:
Le mercredi 21 février 2007
ÉLECTIONS
Charest chez la lieutenant-gouverneure à 11h
Le premier ministre du Québec, Jean Charest, annonce qu’il se rendra au bureau de la lieutenant-gouverneure du Québec, Lise Thibault, à 11h00 pour la signature des décrets permettant de dissoudre l’Assemblée nationale et de tenir une élection dans toutes les circonscriptions du Québec.
Selon plusieurs sources, le scrutin se tiendra le 26 mars.
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