En lisant cet article sur Radio-Canada.ca il y a quelques minutes, nous sommes tombés sur cet hyperlien qui nous dirige vers l’ancien site web de Lise Thibault. C’est le design qui était encore employé quelques jours avant l’entrée en fonction de Pierre Duchesne, mais nous espérions sa disparition complète avec le changement de régime.
Les titres en lettres cursives, les lettrines au début de chaque page, le design de style “grimoire”, le menu inséré dans un signet (un vrai, pas dans le sens de “navigateur web”), il ne manque que des enluminures, des frames et des gifs animés pour revivre l’expérience complète de la navigation sur “l’autoroute électronique” (tant qu’à retomber dans les archaïsmes…) au temps de Godefroy de Bouillon. On précise ici que le site web du lieutenant-gouverneur a été lancé en novembre 2001. Sauf que même en novembre 2001, ça faisait cucul.
Au moins le nouveau site du lieutenant-gouverneur a l’air de dater d’une époque où il y a l’électricité.
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Tags: gouvernement du Québec, lieutenant-gouverneur, Lise Thibault, Pierre Duchesne, site web
Ex-lieutenant-gouverneure: 700 000 $ de dépenses injustifiées selon les vérificateurs
Le vérificateur général du Québec et le vérificateur général du Canada ont tous deux dévoilé aujourd’hui leur rapport spécial portant sur l’utilisation des fonds publics par l’ex-lieutenant-gouverneure du Québec, Mme Lise Thibault. Pourquoi deux vérificateurs pour réviser les dépenses de l’ex-lieutenant-gouverneure? Parce que le budget des lieutenant-gouverneurs relève à la fois du fédéral et des provinces, ce qui, dans le cas qui nous concerne, force chaque vérificateur général à étudier les dépenses relevant de son gouvernement respectif. Il semble que les dépenses les plus controversées touchent les frais de déplacement, lesquels sont défrayés par le fédéral (le gouvernement du Québec paie les dépenses de fonctionnement et la rémunération du Bureau du lieutenant-gouverneur). Les vérificateurs auraient également constaté des cas de double facturation (une même dépense qui aurait été réclamée de la part des deux gouvernements).
Nous allons prendre soin de lire les rapports avant de commenter davantage, mais en attendant, voici les hyperliens vers les rapports et communiqués.
Vérificateur général du Québec
- Communiqué: Le vérificateur général dépose son rapport spécial concernant l’utilisation des fonds publics par l’ancien lieutenant-gouverneur du Québec - 1er communiqué - 2e communiqué
- Rapport spécial du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale concernant l’utilisation des fonds publics par l’ancien lieutenant-gouverneur du Québec (format pdf)
Vérificateur général du Canada
- Communiqué: La vérificatrice générale du Canada remet en question l’utilisation de 700 000 $ de fonds fédéraux par l’ex-lieutenant-gouverneur du Québec
- Rapport: L’utilisation des fonds publics par l’ancien lieutenant-gouverneur du Québec - format html - format pdf
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Tags: gouvernement du Québec, lieutenant-gouverneur, Lise Thibault, Pierre Duchesne, Renaud Lachance, Sheila Fraser, vérificateur général
Qui dit réduction du nombre de ministres dit réduction du nombre d’employés dans les cabinets (ou bureaux) ministériels et sur plus de personnel pour les places disponibles.
Qui dit perte de sièges à la suite d’une élection générale dit plusieurs ex-députés et candidats de renom à recaser dans les cabinets ministériels.
Qui dit passage d’un gouvernement majoritaire à un gouvernement minoritaire dit efforts supplémentaires du premier ministre pour placer des employés fidèles dans les cabinets de ses propres ministres.
Et lorsqu’on se retrouve avec les trois situations en même temps, ça donne ce que Denis Lessard raconte ce matin dans La Presse:
Le mardi 24 avril 2007
La colère gronde parmi d’ex-employés du PLQ
Denis Lessard
La Presse
QuébecLa colère gronde dans les cabinets libéraux contre l’entourage de Jean Charest. Des chefs de cabinet et des attachés de presse à qui on n’a pas donné de nouvelles depuis les élections, d’autres limogés sans autre forme de procès : le désir de caser des membres de la garde rapprochée de Jean Charest fait grincer des dents.
Le chef de cabinet du premier ministre, Stéphane Bertrand, est le premier ciblé : les conseillers du «bunker», le cabinet du premier ministre, ont obtenu des postes convoités, alors que bien des simples soldats des cabinets politiques des ministres défaits le 26 mars attendaient en vain un coup de fil.
«Un tel mécontentement chez les employés politiques au PLQ, c’est du jamais vu. On traite des gens qui ont travaillé pendant des années comme des mouchoirs jetables», s’insurge un chef de cabinet sous le couvert de l’anonymat. Bien des employés politiques des ministres ou députés battus il y a trois semaines n’ont pas même eu un coup de fil pour préciser leur avenir. Non seulement quatre ministres ont été battus le 26 mars, mais les 25 ministres sont passés à 18, et donc plus d’une centaine d’employés politiques de tous les niveaux se retrouvent carrément le bec à l’eau, indique-t-on.
L’impatience a gagné les députés hier, quand on les a convoqués pour un caucus avant la session, à Montmagny, dimanche prochain.
L’opération auprès des nouveaux cabinets est aussi interprétée comme une volonté de conserver partout des observateurs attentifs aux jeux de coulisses, veillant aux intérêts du premier ministre Charest.
Par exemple, Philippe Dubuisson, responsable du contenu de la campagne libérale, devient le chef de cabinet de Monique Jérôme-Forget aux Finances. Pour le volet Trésor, Véronique Mercier deviendra directrice.
Sylvia Garcia, aussi du bunker, devient chef de cabinet de Christine Saint-Pierre à la Culture. Le bunker a tenté sans succès des coups de force pour déloger d’autres vétérans. Jean-Philippe Marois, le bras droit de Jean-Marc Fournier, a failli passer par-dessus bord, il doit se contenter du poste de chef de cabinet au Revenu, un poste qui a laissé sur sa faim M. Fournier. Aux Ressources naturelles, on a tenté d’imposer Jean Quenneville, mais le ministre Claude Béchard a tenu à conserver son chef de cabinet, Stéphane Gosselin.
On a voulu aussi placer des députés qui ont mordu la poussière aux dernières élections, avec un succès inégal. Dominique Viens, de Bellechasse, devait être chef de cabinet de Marguerite Blais, mais le mariage n’a pas duré. Raymond Bernier devient chef de cabinet de Monique Gagnon-Tremblay, et Claude Drouin, celui de Julie Boulet aux Transports. Candidate aussi dans Rimouski, Hélène Ménard est chef de cabinet de David Whissell au Travail. Isabelle Mignault, qui était chef de cabinet de Carole Théberge, devient attachée de presse de Raymond Bachand au développement économique.
Tags: administration publique, Conseil des ministres, gouvernement du Québec, Jean Charest, personnel politique, PLQ, remaniement ministériel
Le gouvernement sur You Tube
La Presse consacre, dans son édition d’aujourd’hui, un article sur l’apparition récente, sur le site de plusieurs ministères du Gouvernement du Québec, de vidéos mettant en vedette des ministres du gouvernement Charest qui dressent un bilan de leurs réalisations.
Un intervenant cité dans l’article s’interroge notamment sur l’utilisation des sites gouvernementaux à des fins politiques et de l’éventuel “brouillage”, selon ses termes, entre la politique partisane et l’administration gouvernementale que cela pourrait entraîner, surtout à l’approche de la prochaine élection générale.
À titre d’exemple, voici les hyperliens vers les vidéos disponibles sur les sites du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs ainsi que du Ministère des Affaires municipales et des Régions.
Le mercredi 10 janvier 2007
VIDÉOS SUR INTERNET
Les libéraux mettent leurs lunettes roses
Marie Allard et Sébastien Rodrigue
La PresseLa vogue des vidéos sur Internet a gagné le gouvernement Charest. Treize ministres diffusent depuis peu des clips d’eux-mêmes dans lesquels ils dressent un bilan de leurs réalisations, en prenant soin d’éviter plusieurs sujets controversés.
Diffusées sur les sites Internet de leurs ministères, ces capsules restent muettes sur la vente d’une partie du mont Orford, sur les défusions municipales, sur la réforme de l’Éducation et sur le pont de la 25. Neuf autres ministres – dont ceux de la Justice, du Travail et de l’Agriculture – n’ont pas eu droit à leur bilan vidéo.
Se défendant d’être en mode préélectoral, les ministères disent s’adapter à l’ère de l’Internet. « C’est à l’instar de ce qui se fait « C’est à l’instar de ce qui se fait dans beaucoup de pays industrialisés, où les gouvernements utilisent de plus en plus Internet, a expliqué hier Marie-Claude Lavigne, attachée de presse du ministre de l’Éducation. Les gens n’aiment pas avoir des pages pleines à lire, ils sont habitués à avoir de l’information plus rapide et animée. » Les clips des ministres arrivent toutefois en ligne au moment où les rumeurs d’élections provinciales s’intensifient une fois de plus.
Les messages vidéo, enregistrés en deux vagues au cours de l’automne, auraient du mal à figurer parmi les favoris sur YouTube. Le scénario est toujours le même : on y voit le ministre cadré jusqu’au buste devant un drapeau du Québec, lisant son bilan sans s’arrêter. La présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget, est la plus bavarde avec un clip de plus de six minutes trente. Le premier ministre a un traitement différent avec la diffusion d’une conférence de presse portant sur le bilan de son gouvernement.
Ces vidéos sont encore loin du succès avec un peu plus de 2300 visites pour celui du premier ministre. Les premiers clips ne sont toutefois disponibles que depuis fin octobre et sept d’entre eux ont été mis en ligne en décembre.
La production des clips des ministres a été pilotée par le Secrétariat des communications gouvernementales. Chaque tournage a coûté environ 1000 $. Selon la sous-ministre responsable, Marie-Claire Ouellette, d’autres enregistrements sont prévus. « Nous trouvions que c’était une façon intéressante de communiquer avec les contribuables », explique-t-elle.
Mme Ouellette refuse d’y voir un exercice partisan, précisant qu’il est « normal » qu’un ministre fasse un tel bilan. « Nous avons choisi de parler de réalisations tangibles et très significatives », ajoute-t-elle. Plusieurs porte-parole admettent toutefois d’emblée que ces bilans ne sont pas exhaustifs. « Nous avons mis l’accent sur les mesures avec un impact sur les citoyens », se défend Jonathan Trudeau, porte-parole de la ministre des Affaires municipales.
L’utilisation des sites gouvernementaux pour diffuser des bilans politiques est inusité, selon Thierry Giasson, spécialiste de la communication politique et chargé de cours à l’Université de Montréal. « On vient brouiller la ligne entre la politique partisane et la politique gouvernementale », dit-il. M. Giasson s’interroge aussi sur la portée véritable de cette tactique. Ce dernier souligne également que l’internaute typique ne répond pas à la définition de la clientèle électorale traditionnelle.
Bilans partiels
Quelques exemples : le ministre de l’Éducation, Jean-Marc Fournier ne prononce pas une seule fois le mot « réforme » en plus de quatre minutes. Il dit que les écoles primaires offrent désormais deux heures d’éducation physique par semaine, alors qu’en réalité, une sur cinq ne le fait pas.
Le ministre de la Santé, Philippe Couillard, parle des quatre milliards investis en santé depuis trois ans, sans mentionner le futur CHUM. Et la présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget, passe sous silence la loi spéciale adoptée pour imposer les conditions de travail des employés de l’État.
De son côté, la ministre des Affaires municipales et des régions, Nathalie Normandeau, évite l’épineuse question des défusions. La ministre vante plutôt le nouveau pacte fiscal avec les municipalités et l’entente sur le transfert d’une partie de la taxe fédérale sur l’essence. Elle dit que son gouvernement investira un milliard en 2006 avec ces transferts, alors qu’ils se chiffrent à 276 millions jusqu’à maintenant. Ils atteindront au total 942 millions en 2010.
Pour les finances, le ministre Michel Audet n’explique pas comment les baisses d’impôts sont moindres que dans les promesses électorales de son parti. Il fait plutôt valoir que le fardeau fiscal des particulier est moindre par rapport aux autres provinces et qu’il a été réduit de 2,9 milliards.
La ministre de la Famille, des Aînés de la Condition féminine se contente enfin de souligner que le Québec possède 200 000 places de garderies à 7 $. Il n’y a rien pour expliquer le passage du tarif quotidien de 5 à 7 $, ni sur le controversé projet de loi 124 sur la réforme des services de garde.
De leur côté, les ministères sans bilan vidéo ne semblent pas savoir pourquoi. «On n’a pas fait de vidéo, mais il n’y a pas vraiment de raison », a indiqué Aurélie Bujold, attachée de presse du ministre de la Justice. Au ministère du Revenu, on pense en tourner un prochainement. « Ça se fait de façon progressive », a précisé Alexandra Reny, attachée du ministre Lawrence Bergman.
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La politique, c’est la gestion des perceptions
Vincent Marissal traite dans sa chronique de ce matin publiée dans La Presse des problèmes de perception que vit le gouvernement Charest auprès de la population à l’aube de la prochaine campagne électorale:
Le mercredi 20 décembre 2006
CHRONIQUE
Prêt, pas prêt, j’y vais (?)
Vincent Marissal
La Presse(…)
Tout le monde, le conférencier d’abord, reconnaissait qu’il n’y avait rien d’irrémédiablement pourri dans le bilan du gouvernement libéral. Plutôt une mauvaise impression généralisée, due à un grave problème de direction et de communication.
Cela est encore vrai, un mois plus tard, quoi qu’en pense M. Charest, et il est loin d’être certain que les millions en annonces et en publicités (tout est prétexte ces temps-ci au gouvernement pour faire de la publicité dans les médias) parviendront à modifier la perception qu’ont les Québécois de ce gouvernement qui n’arrive pas à se “connecter” avec eux.
Il y a toujours un écart important (quand ce n’est pas carrément un gouffre) entre l’image que les politiciens ont d’eux-mêmes et celle que leurs électeurs s’en font, mais on atteint des sommets avec le chef libéral.
Vrai, les choses vont un peu mieux pour Jean Charest, l’insatisfaction chronique envers son gouvernement est à la baisse, mais il est encore loin du seuil minimal des 50%. Et puis la majorité des Québécois ont encore du mal à associer ce gouvernement à quelque réalisation marquante. Ce sont, encore, les ratés qui collent au fond de la poêle.
(…)
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Tags: gouvernement du Québec, image politique, Jean Charest, PLQ
Les budgets discrétionnaires de nos élus
Le Soleil a publié vendredi et samedi derniers une série d’articles de Gilbert Leduc sur les “budgets discrétionnaires”, c’est-à-dire les enveloppes budgétaires attribuées aux députés à l’Assemblée nationale et aux ministres du gouvernement du Québec dans le but de les redistribuer à leur tour sous forme de subventions à des projets ou à des organismes.
Le site Cyberpresse publie une partie de cette série portant sur une forme d’appui financier qui ne fait pas l’unanimité et qu’un député cité dans cette série d’articles va jusqu’à qualifier de “relents de duplessisme”. Nous vous invitons à lire ces articles fort instructifs dans la copie papier du Soleil:
- Une bonbonnière de 50 M$ (samedi 14 octobre 2006)
- De l’argent à toutes les portes (samedi 14 octobre 2006)
- Pas de photo, SVP, à moins que… (samedi 14 octobre 2006)
- Il vaut mieux être du bon bord du pouvoir (vendredi 13 octobre 2006)
- Comme dans le temps de Duplessis… (vendredi 13 octobre 2006)
- Élus sous haute surveillance (vendredi 13 octobre 2006)
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Tags: Assemblée nationale, budgets discrétionnaires, députés, gouvernement du Québec, ministres