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« Être en politique, c’est comme être un entraîneur de football. Il faut être assez intelligent pour comprendre le jeu et assez bête pour penser que c’est important. » (Eugene McCarthy (1916-2005), homme politique américain et ancien sénateur)

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Source: CROP, 26 septembre 2007
Intentions de vote depuis le 26 mars 2007
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    MediaMatin Qu

    L’élection partielle qui a lieu aujourd’hui dans Charlevoix a été déclenchée à la suite de la démission le 13 août dernier du député de Charlevoix et ex-ministre, M. Rosaire Bertrand (PQ), afin de permettre au chef du Parti québécois, Mme Pauline Marois, de faire son entrée à l’Assemblée nationale.

    M. Bertrand a été député de Charlevoix de 1994 à 2007. Auparavant, le comté a été représenté par un député de l’Union nationale de 1948 à 1962, puis par un député libéral de 1962 à 1994.

    Le scrutin met aux prises sept candidats:

    • BIRON, Paul (DC)
    • GAGNON, Claude (ind.)
    • HARVEY, Conrad (ADQ)
    • LAFOREST, Daniel (ind.)
    • LEMIRE, François Robert (REP)
    • MAROIS, Pauline (PQ)
    • TURCOTTE, David (VRT)

    Le Parti libéral du Québec ainsi que Québec solidaire ont décidé de ne pas participer à cette élection partielle, contrairement à la dernière élection générale. Par contre, le Parti République du Québec participera à un scrutin pour la première fois de sa jeune histoire. Quant à l’ADQ et aux Verts, tous deux ont présenté le même candidat qui a défendu leurs couleurs respectives le 26 mars dernier.

    Élection générale 2007: Charlevoix
    Candidat (parti) Votes (n) Votes (%)
    Bertrand, Rosaire (PQ) 9 099 37,67
    Harvey, Conrad (ADQ) 7 436 30,78
    Bouchard, Jean-Guy (LIB) 6 541 27,08
    Turcotte, David (VRT) 553 2,29
    Charbonneau, Lucie (QS) 527 2,18
    Bulletins valides 24 156 99,14
    Bulletins rejetés 210 0,86
    Vote exercé et taux de participation 24 366 73,99
    Électeurs inscrits 32 932
    Majorité 1 663 6,88

    En l’absence d’un candidat libéral et de Québec solidaire, ce sont 7 068 électeurs qui se retrouvent orphelins lors de cette élection partielle et qui devront reporter leur choix vers un autre candidat, à supposer qu’ils se donnent la peine de voter.

    Pour de plus amples informations sur la circonscription de Charlevoix:


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    À voir: le site personnel de l’ex-député unioniste Clément Vincent, qui nous propose entre autres un aperçu de ses archives personnelles à titre d’organisateur politique, homme politique et administrateur public. La facture du site est assez sobre, mais c’est une vraie mine d’informations qui nous permet de replonger dans une période parfois méconnue de la petite histoire politique au Québec, celle qui se déroule “sur le terrain”, comme dirait un organisateur politique.

    Clément Vincent (UN) fut député de Nicolet de 1966 à 1973 et ministre de l’Agriculture et de la Colonisation de 1966 à 1970. Il a également occupé des fonctions électives au municipal et au fédéral.

    http://ycvincent.site.voila.fr/


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    Étant donné la controverse qui fait rage actuellement concernant la présence ou non d’un candidat de l’Action démocratique du Québec dans Charlevoix, nous avons vérifié dans nos archives le sort qui est généralement réservé aux chefs de partis qui tentent de se faire élire comme députés à l’Assemblée nationale. Pour les besoins de la démonstration, nous nous en sommes tenus aux chefs qui correspondent aux critères suivants:

    1. Être chef d’un parti qui est représenté à l’Assemblée nationale (seule exception: Maurice Bellemare, dont le parti n’avait pas de député lors de sa nomination comme chef, mais qui a tout de même réussi à faire son entrée en Chambre).
    2. Ne pas être un député au moment de devenir chef de parti (ce qui élimine à peu près tous les chefs avant 1950).
    3. Tenter de se faire élire une première fois lors d’une élection partielle (depuis les années 30, tout chef d’un parti représenté en Chambre affronte des adversaires des autres partis).

    Partis politiques actuels

    Parti libéral du Québec

    • Georges-Émile Lapalme (devenu chef en 1950): battu lors de l’élection générale de 1952 dans Joliette, élu lors de l’élection partielle du 9 juillet 1953 dans Outremont (3 adversaires, dont UN).
    • Claude Ryan (devenu chef en 1978): élu lors de l’élection partielle du 30 avril 1979 dans Argenteuil (3 adversaires, dont PQ et UN).
    • Robert Bourassa (redevenu chef en 1983): élu lors de l’élection partielle du 3 juin 1985 dans Bertrand (6 adversaires, dont PQ), battu lors de l’élection générale de 1985, puis réélu lors de l’élection partielle du 20 janvier 1986 dans Saint-Laurent (9 adversaires).

    Action démocratique du Québec

    • Ne s’applique pas car aucun de ses chefs n’a tenté de faire son entrée en Chambre lors d’une élection partielle.

    Parti québécois

    • Lucien Bouchard (devenu chef en 1996): élu lors de l’élection partielle du 19 février 1996 dans Jonquière (6 adversaires).
    • André Boisclair (devenu chef en 2005): élu lors de l’élection partielle du 14 août 2006 dans Pointe-aux-Trembles (7 adversaires).
    • Pauline Marois (devenue chef en 2007): à venir.

    Parti égalité

    • Ne s’applique pas car aucun de ses chefs n’a tenté de faire son entrée en Chambre lors d’une élection partielle.

    Partis politiques qui sont maintenant disparus

    Union nationale

    • Maurice Bellemare (devenu chef en 1974): élu lors de l’élection partielle du 28 août 1974 dans Johnson (3 adversaires, dont LIB et PQ). L’Union nationale n’avait aucun siège à l’Assemblée nationale à ce moment-là.

    Parti conservateur

    • Joseph-Alfred Mousseau (devenu chef en 1882): élu lors de l’élection partielle du 26 août 1882 dans Jacques Cartier (1 adversaire de son propre parti!). Fait cocasse: l’élection a été annulée par les tribunaux et il a dû se faire réélire lors d’une autre élection partielle le 26 septembre 1883.

    Action libérale nationale, Bloc populaire canadien, Ralliement créditiste

    • Ne s’applique pas car aucun de leurs chefs n’a tenté de faire son entrée en Chambre lors d’une élection partielle.

    Chefs qui ont tenté de faire leur entrée en Chambre lors d’une élection générale

    Nous les mentionnons ici à titre informatif.

    • Adélard Godbout (LIB): devenu chef en 1936; député sortant défait en 1936, a refait son entrée en Chambre en 1939.
    • Jean Lesage (LIB): devenu chef en 1958; élu une première fois en 1960.
    • René Lévesque (PQ): devenu chef en 1968; député sortant défait en 1970, a refait son entrée en Chambre en 1976.
    • Rodrigue Biron (UN): devenu chef en 1976; élu une première fois la même année.
    • Jacques Parizeau (PQ): devenu chef en 1988; réélu en 1989.
    • Mario Dumont (ADQ): devenu chef en 1994; élu une première fois la même année.
    • Jean Charest (LIB): devenu chef en 1998; élu une première fois la même année.

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    Un Parlement multipartite

    1. Les précédents
    2. Les règlements

    Lorsque la 1re session de la 38e législature de l’Assemblée nationale débutera le 8 mai prochain, il y aura non seulement un premier gouvernement minoritaire au Québec pour la première fois depuis 1878 mais également, pour la première fois en 37 ans, un troisième groupe parlementaire de plein droit (c’est-à-dire sans avoir obtenu ce statut à la suite d’une dérogation au Règlement de l’Assemblée nationale) au Salon Bleu. On l’a dit et redit des milliers de fois depuis deux semaines, mais cette situation (gouvernement minoritaire et multipartisme «officiel») est rarissime en contexte québécois et sera une source d’inconnu et, souhaitons-le, d’innovation et de progrès pour notre système parlementaire.

    Puisqu’il s’agit d’un sujet long à traiter, nous l’avons divisé en deux parties. Dans la première partie ci-dessous, nous traiterons des précédents en matière de reconnaissance des tiers partis à l’Assemblée nationale. Puis, dans la seconde partie qui paraîtra demain (probablement), nous parlerons des règles en vigueur lorsqu’il y a une gouvernement minoritaire et un troisième parti en Chambre.

    1- Les précédents

    Pour bien saisir ce qui suit, il faut faire la distinction entre un «parti politique» et un «groupe parlementaire». Un parti politique est une

    Organisation durable qui vise à conquérir et à exercer le pouvoir en défendant un certain nombre d’idées définies dans un programme. Les partis politiques se démarquent des groupes de pression ou des autres organisations de la société civile (syndicats, chambres de commerce, corporations professionnelles, etc.) dans la mesure où ils visent explicitement à former le gouvernement et non pas simplement à l’influencer ou à faire pression sur lui. (…) (source)

    Quant à un groupe parlementaire, il s’agit, d’après le Règlement de l’Assemblée nationale, d’une organisation qui satisfait aux critères suivants énoncés à l’article 13:

    13. Définition — Tout groupe d’au moins douze députés élus sous la bannière d’un même parti politique, ou tout groupe de députés élus sous la bannière d’un parti politique qui a obtenu au moins 20 % des voix aux plus récentes élections générales, constitue un groupe parlementaire.

    À l’exception du Président, les députés n’appartenant à aucun groupe siègent à titre d’indépendants.

    Selon l’ouvrage La procédure parlementaire au Québec (PDF, 635 Ko), les groupes parlementaires ne sont formellement reconnus dans les règles de procédure de l’Assemblée nationale que depuis l’adoption du présent Règlement de l’Assemblée nationale en 1984. La version précédente du Règlement de l’Assemblée nationale (1972-1984) contenait plutôt des dispositions concernant les «partis politiques reconnus». Et avant 1972, il n’y avait pas de critères précis pour qu’un tiers parti soit reconnu comme tel en Chambre (au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pu mettre la main sur le «Règlement annoté de l’Assemblée législative» ou «Code Geoffrion», en vigueur de 1941 à 1972, mais l’ouvrage La procédure parlementaire au Québec ne mentionne pas de dispositions sur les groupes parlementaires contenues dans ce règlement). De fait, il n’existait que deux «groupes parlementaires» (pardonnez l’anachronisme): le «gouvernement» et «l’opposition» (ou encore les «ministériels» et les «oppositionnistes»). C’est ainsi que, par exemple, durant la 12e législature (1908-1912), les députés de l’opposition envisagèrent de nommer Henri Bourassa comme chef de l’opposition officielle, même s’il avait été élu sous la bannière de la Ligue nationaliste canadienne (3 députés) plutôt que sous celle du Parti conservateur (14 députés), compte tenu du fait que le chef conservateur de l’époque, Pierre-Évariste LeBlanc, avait été défait dans sa circonscription.

    En date de l’inauguration de la 38e législature le 8 mai prochain, l’Assemblée nationale sera composée, sauf décès ou incapacité d’un des députés élus, de la façon suivante :

    • LIB: 48 sièges;
    • ADQ: 41 sièges;
    • PQ: 36 sièges.

    C’est la première fois depuis la 29e législature (1970-1973) qu’il y plus de deux « partis politiques reconnus » (selon l’expression en vigueur à l’époque) de plein droit à l’Assemblée nationale. Lors de l’élection générale de 1970, l’Union nationale (19,65%, 17 élus) avait formé l’opposition officielle, mais le Ralliement créditiste (11,19%, 12 élus) et le Parti québécois (23,06%, 7 élus) constituèrent deux autres groupes parlementaires d’opposition.

    Nous disons «de plein droit» car lors de la 31e législature (1976-1981), l’Union nationale (18,20%, 11 élus), n’avait pas atteint le minimum requis par le règlement de l’époque pour être reconnu comme groupe parlementaire. L’Union nationale avait néanmoins obtenu des autres partis une modification temporaire au règlement (le 22 décembre 1976, selon la Chronologie parlementaire de l’Assemblée nationale) afin d’abaisser le nombre minimum de députés de 12 à 11, permettant ainsi sa reconnaissance comme groupe parlementaire. À la suite de l’élection générale de 2003, l’Action démocratique du Québec (18,18%, 4 élus), avait tenté d’obtenir une dérogation semblable afin d’être reconnu comme groupe parlementaire, ce qui avait été refusé.

    Bien entendu, il est arrivé à de nombreuses reprises depuis la Confédération que des tiers partis soient parvenus à faire élire des députés en Chambre. Toutefois, ils n’avaient pas été reconnus en tant que «groupes parlementaires», soit parce que le concept n’existait tout simplement pas et/ou qu’ils s’étaient alliés à un autre parti d’opposition (ex.: la Ligue nationaliste canadienne en 1908, l’Action libérale nationale et le Parti conservateur en 1935, le Bloc populaire canadien en 1944), soit parce qu’ils ne satisfaisaient pas aux critères pour être reconnus comme tel (ex. : le Ralliement créditiste en 1973 et 1976, le Parti égalité en 1989 ou l’ADQ en 1994, 1998 et 2003).

    En ce sens, la 38e législature sera unique pour plusieurs raisons dans l’histoire parlementaire du Québec. D’abord parce qu’il s’agira du premier parlement depuis la Confédération où le gouvernement sera véritablement minoritaire au sens où nous l’entendons de nos jours, c’est-à-dire où le parti politique formant le gouvernement est en minorité face à un ou plusieurs partis d’opposition (l’historien parlementaire Gaston Deschênes explique sur son blogue les circonstances exceptionnelles qu’on ne saurait retrouver en 2007 et qui expliquent pourquoi, à la fin du 19e siècle, le libéral Joly de Lotbinière et le conservateur Taillon ont tenté de gouverner sans majorité en chambre. Voir également ce texte qu’il a publié dans Le Devoir le 26 mars dernier). Ensuite parce que les trois groupes parlementaires ont un nombre de sièges relativement (nous disons bien relativement) équivalent, chacun ayant, grosso modo, un tiers des sièges.

    Généralement, lorsque des parlements minoritaires sont élus dans d’autres juridictions au Canada, le troisième parti est beaucoup plus faible en nombre que les deux autres. Rappelons qu’en ce début de 38e législature à l’Assemblée nationale, le parti formant le gouvernement a 38,4% des sièges (à titre de comparaison, le gouvernement Harper avait fait élire 124 députés sur 308 (40,3%) en janvier 2006 tandis qu’en Nouvelle-Écosse, le gouvernement conservateur de Rodney MacDonald avait fait élire 23 députés sur 52 (44,2%) en juin dernier), le parti formant l’opposition officielle en détient 32,8% et le troisième parti se retrouve avec les 28,8% «restants» (toujours sur le plan comparatif, le troisième parti à la Chambre des communes, le Bloc québécois, avait gagné 51 sièges (16,6%) en janvier 2006 tandis qu’en Nouvelle-Écosse, le Parti libéral avait terminé troisième en juin 2006 avec 9 sièges (17,3%)).

    À venir: À quel point les règlements de l’Assemblée nationale sont adaptés à cette nouvelle situation?


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    Après avoir dormi sur les résultats d’hier, et avec un peu de recul, voici notre analyse sur l’élection générale de 2007 et ce qui nous attend au cours des prochains mois.

    D’entrée de jeu, ce qui nous a frappé de l’élection d’hier et du déroulement de la campagne électorale est le nombre d’idées reçues sur la vie politique québécoise qui - en 2007 - ont été contredites par les faits:

    • «Les Québécois élisent un parti au pouvoir pour deux mandats»: techniquement, c’est vrai, mais jamais depuis l’Union nationale en 1970 a-t-on vu le parti ministériel perdre 13% des voix et 28 sièges (22% des sièges) après un premier mandat. Habituellement, la réélection d’un gouvernement pour un deuxième mandat (majoritaire qui plus est) est une formalité, mais ça n’a pas été le cas en 2007.
    • «Les Québécois n’élisent pas de gouvernements minoritaires»: les sondages laissaient entrevoir un gouvernement minoritaire tout au long de la campagne électorale, donc on a eu assez de temps pour se faire à l’idée que cette idée reçu n’était peut-être pas aussi vraie qu’on pouvait le penser. Toutefois, rien ne laissait présager une Assemblée nationale aussi divisée qu’elle le sera durant la prochaine législature. Le parti majoritaire n’a que 48 sièges en chambre (38,4% des sièges), le “tiers parti” n’est que 12 sièges derrière, et l’opposition officielle est entre les deux.
    • «Plus l’issue d’un scrutin s’annonce serrée, plus la participation électorale s’accroît»: deux chiffres suffisent pour remettre cette idée reçue en cause: 70,5% en 2003; 71,3% en 2007.
    • «Les organisations électorales jouent un rôle important dans la sortie du vote»: tous les commentateurs politiques s’accordaient pour affirmer que l’ADQ faisait figure de parent pauvre face au PQ et aux libéraux sur les plans des finances et de l’organisation. Et pourtant… Après l’élection d’Andrée Boucher à la mairie de Québec avec un budget de 3000$ en 2005 et l’élection de 10 députés conservateurs au fédéral en 2006 avec une organisation “légère”, il faudrait peut-être relativiser un peu plus l’importance de la “machine” dans la sortie du vote.
    • «Le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour déforme la volonté exprimée par les électeurs»: c’est peut-être un accident de parcours, mais la répartition des sièges reflète assez bien le pourcentage de voix obtenus par chaque parti: LIB 38,4% des sièges, ADQ 32,8% des sièges et PQ 28,8% des sièges. Il est vrai qu’à 4% chacun, Québec solidaire et les Verts n’ont pas élu de députés, mais avec de tels chiffres, rien ne garantit qu’ils seraient parvenus à le faire sous un mode de scrutin mixte ou proportionnel.
    • «La circonscription de Saint-Jean vote toujours du côté du pouvoir»: cette fois-ci, ce n’est pas vrai, le député libéral a été battu.
    • «Le vote libéral est sous-évalué dans les sondages»: Léger Marketing accordait 35% aux libéraux samedi dernier, CROP leur accordait 34%. Le vote libéral a été légèrement en-deçà de ce qu’accordaient les sondeurs, mais ça reste dans la marge d’erreur. Tout comme en 2003, il n’y a pas eu de “prime de l’urne”.

    À surveiller au cours des prochaines semaines et des prochains mois, beaucoup d’inconnues qui pourraient nous mener soit vers un tripartisme (multipartisme?) permanent, soit vers un retour au bipartisme PLQ-PQ ou soit vers un nouveau bipartisme.

    • Nouvelle dynamique parlementaire: Sur quel parti le gouvernement libéral minoritaire va-t-il s’appuyer? Tel que nous l’avons mentionné plus haut, aucun parti ne se démarque clairement des autres. À première vue, bien peu de choses semble rapprocher les trois partis, et ça semble particulièrement vrai pour le Parti libéral et le Parti québécois. Si l’ADQ joue de façon relativement classique le rôle d’un parti d’opposition officielle, il faudra bien que les “vieux partis” trouvent un terrain d’entente afin d’éviter de retomber rapidement en élection.
    • Élection de réalignement?: On a souvent comparé depuis hier l’élection de 2007 à d’autres qui ont été le théâtre d’un réalignement de notre système de partis, notamment les élections générales de 1936 (arrivée au pouvoir de l’Union nationale), de 1970 (le PQ devient le 2e parti le plus populaire au Québec) et de 1976 (arrivée au pouvoir du PQ). Ce n’est pas impossible, mais il est encore trop tôt pour le dire. En 1936 et 1970-76, un seul parti a été frappé par la montée d’un tiers parti (le Parti conservateur dans les années 30 et le PQ dans les années 70) et l’autre s’est maintenu (le Parti libéral dans les deux cas). En 2007, ce sont les deux principaux partis qui ont écopé; le PQ et les libéraux ont tous les deux subi des reculs historiques hier.
    • Le Parti vert et Québec solidaire: Vrai, les deux partis ont obtenu moins de voix que ne leur attribuaient les sondages au cours de la campagne. Ils ont néanmoins progressé depuis 2003 et, financement (partiellement) public des partis politiques oblige, ils auront maintenant droit à des ressources financières en raison des voix supplémentaires qu’ils ont obtenus et qui leur permettra de consolider leur progression. C’est la stratégie qu’a adoptée le Parti vert sur la scène fédérale depuis le début des années 2000, et ils sont passés de moins de 1% à travers le Canada en 2000 à 4% en 2004 et 2006, et ils sont maintenant dans les deux chiffres dans les sondages pancanadiens.
    • Volatilité de l’opinion publique: Depuis 2002, l’opinion publique québécoise est très volatile et chacun des principaux partis ont connus des très hauts et des très bas dans les sondages au cours de la période. Ça risque de se poursuivre au cours des prochains mois. À titre d’exemple:
      • LIB: 21% en avril 2005 (Léger), 48% en août 2003 (Léger);
      • PQ: 25% en septembre 2002 (Léger), 50% en décembre 2005 (CROP);
      • ADQ: 11% en mars 2006 (Léger), 40% en août, septembre et octobre 2002 (Léger et CROP).
    • Réforme du mode de scrutin: ironiquement, la répartition des sièges entre les principaux partis est la plus proportionnelle qu’on ait vu depuis longtemps. Malgré tout, la perspective qu’un des trois partis puisse disparaitre à plus ou moins brève échéance pourrait être propice à une réforme du mode de scrutin.
    • Débat de sondeurs: Aucune firme de sondage et aucun site de prédiction n’a prévu ce qui s’est passé hier, et cela relancera vraisemblablement un énième débat sur la fiabilité des sondages électoraux. Notons tout de même qu’à l’exception du résultat de l’ADQ (et du fait que l’ADQ a terminé deuxième contrairement à ce que laissaient croire les sondages), tous les autres étaient à l’intérieur de la marge d’erreur, sauf Strategic Counsel qui était dans le champ.
    • Renouvellement de la députation: Beaucoup de députés sortants du PQ et du PLQ ont été battus hier et plusieurs nouveaux députés feront leur entrée à l’Assemblée nationale prochainement (surtout à l’ADQ, mais aussi du PQ et des libéraux). Reste à voir comment ce renouvellement de la députation se reflètera au niveau du débat politique. Il y a là potentiel à des dérapages et à des erreurs de débutants, mais aussi à un renouvellement et à un rafraîchissement du discours politique.
    • Évolution de l’opinion publique sur l’avenir du Québec: Avec une opposition officielle qui prétend incarner une troisième voie entre le fédéralisme et la souveraineté, comment évoluera l’opinion publique sur la question de l’avenir du Québec au cours des prochains mois?
    • Débats internes au PQ et au PLQ: Ce que nous nous apprêtons à écrire à ce sujet est loin d’être original. Le PQ qui obtenu son pire score depuis 1970, les libéraux qui obtiennent leur pire score depuis 1867 et tous deux ont perdu des comtés réputés “imprenables” aux mains de l’ADQ. Des débats passionnés et des remises en question à l’interne risquent de surgir en ce qui a trait à leur idéologie et à leur leadership.

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    Les comentateurs politiques s’arrachent les cheveux ces jours-ci avec la course à trois qui semble se dessiner à l’échelle nationale ainsi que dans plusieurs circonscriptions du Québec. On a pourtant déjà vu il y a quelques décennies une course non pas à trois ou à quatre, mais - croyez-le ou non - à six candidats!

    La circonscription électorale de Rouyn-Noranda (intégrée à la circonscription de Rouyn-Noranda–Témiscamingue depuis 1981) est la seule à avoir jamais élu un député du CCF/NPD lors d’une élection générale au Québec. Elle a également été le théâtre de ce qui est probablement à ce jour la campagne électorale la plus fragmentée que l’on ait jamais connue au Québec. C’est ainsi qu’en 1944, année qui avait vu l’Union nationale remporter le plus grand nombre de sièges tout en obtenant moins de votes que le Parti libéral, les électeurs de Rouyn-Noranda élisaient le candidat du Co-operative Commonwealth Federation (CCF, l’ancêtre du Nouveau Parti démocratique), M. David Côté, avec… 21,03% des bulletins valides! Au sixième rang, le libéral indépendant Lucien-Denis Pilon, fort de ses 11,65% des voix, se retrouvait tout de même à moins de 10% d’écart du gagnant. Entre les deux se trouvaient les candidats du Bloc populaire canadien (18,53%), du Parti libéral (17,55%), de l’Union nationale (16,45%) et du Crédit social (14,13%). Deux autres candidats fermaient la marche avec moins de 1% des voix chacun.

    Pour la petite histoire, un an après avoir été élu sous la bannière du CCF, David Côté quittait le parti afin de siéger comme député indépendant et ne se représenta pas lors de l’élection générale de 1948. Cette année-là, l’Union nationale, qui avait fini quatrième dans Rouyn-Noranda en 1944, remportait facilement la circonscription devant ses adversaires de l’Union des électeurs (l’ancêtre du Ralliement créditiste) et du Parti libéral.


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    Traverser la Chambre?

    Michel Corbeil relate dans l’édition du Soleil de ce matin les tractations qui auraient pu mener vers un événement rarissime à l’Assemblée nationale, soit un député qui quitte son groupe parlementaire pour joindre un autre parti politique. Le député de Groulx, Pierre Descôteaux (LIB), aurait été approché par des membres de l’État-major du Parti québécois afin de joindre l’opposition officielle:

    Le SoleilLe mardi 12 décembre 2006

    PASSAGE DU PLQ AU PQ

    Le député Descôteaux nie les rumeurs

    Michel Corbeil
    Le Soleil
    Québec

    Le député libéral de Groulx, Pierre Descôteaux, nie formellement la rumeur voulant qu’il songe à traverser le parquet de la Chambre à l’Assemblée nationale pour se joindre au Parti québécois.

    L’élu s’est amusé d’être approché à ce sujet. « C’est rare qu’un journaliste appelle un député d’arrière-banc », a-t-il blagué.

    « Si j’étais sollicité par le PQ, je m’en serais vanté », a-t-il ajouté. Il a signalé qu’il comprend bien le jeu politique, même s’il n’a pas une longue expérience comme député.

    Selon les bruits qui sont parvenus au Soleil, des tractations avaient eu lieu au plus haut niveau, ces derniers jours. Certains ont même affirmé que le député de Groulx, une circonscription au nord de Montréal, avait rencontré son chef, Jean Charest, et un conseiller du leader péquiste André Boisclair.

    On a souvent vu un député démissionner (ou être démissionné!) de son parti politique afin de siéger en chambre comme député indépendant, mais le fait de passer directement d’un parti à un autre est très peu fréquent à l’Assemblée nationale. Les derniers événements de ce type remontent à la 31e législature (1976-1981), le député de Huntingdon, Claude Dubois (UN), ayant quitté l’Union nationale en septembre 1979 afin de joindre le Parti libéral du Québec, tandis qu’un an plus tard, le député de Rouyn-Noranda et chef du Parti démocrate créditiste, Camil Samson (CS), joignait également les libéraux. Pour sa part, le député de Lotbinière, Rodrigue Biron (ind.), avait démissionné comme chef de l’Union nationale en mars 1980 et siégé comme député indépendant avant de joindre le PQ en novembre 1980.

    Plus récemment, en août 1992, le député de Westmount, Richard B. Holden (ind.), annonçait qu’il joignait le groupe parlementaire du Parti québécois, mais il s’était écoulé près d’un an entre sa démission du Parti égalité et son adhésion au PQ. Par ailleurs, le 2 mars 1994, le député d’Iberville, Yvon Lafrance (ind.), qui avait quitté le Parti libéral du Québec un mois plus tôt, annonçait qu’il siégerait comme député de l’Action démocratique du Québec. L’ADQ ne constituait toutefois pas un groupe parlementaire reconnu en chambre, n’ayant pas encore participé à un scrutin à l’époque.


    Tags: , Camil Samson, Claude Dubois, , député indépendant, , , , , , , Pierre Descôteaux, , , Richard B. Holden, , Rouyn-Noranda, , , Yvon Lafrance
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