Histoire politique des circonscriptions
Ceci est simplement pour vous informer que la mise à jour de notre section sur l’Histoire politique des circonscriptions électorales, qui découle des nombreux changements survenus à l’Assemblée nationale le 26 mars dernier, est maintenant complétée. Une mise à jour supplémentaire suivra à la suite du remaniement ministériel qui aura lieu prochainement.
Bonne lecture!
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Tags: circonscription électorale, histoire politique
Présidence de l’Assemblée nationale: Bissonnet revient dans la course
Selon cet article paru ce matin dans Le Soleil, le député de Jeanne-Mance–Viger, M. Michel Bissonnet (LIB), aurait l’intention d’être candidat à sa propre succession à la présidence de l’Assemblée nationale. M. Bissonnet a été président de la Chambre sous la 37e législature (2003-2007). Auparavant, il occupait le poste de troisième vice-président de l’Assemblée nationale, poste qui est réservé à un député de l’opposition officielle.
On évoquait également le week-end dernier de la possibilité que le député d’Abitibi-Ouest, M. François Gendron (PQ), soit candidat à la présidence, mais ce dernier a fermé la porte.
Selon toute vraisemblance, M. Bissonnet sera probablement élu à nouveau président de l’Assemblée nationale le 8 mai prochain. (suite de l'article…)
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Tags: Assemblée nationale, Michel Bissonnet, règles parlementaires
Rumeurs sur le nouveau Cabinet Charest - 3
Selon Denis Lessard de La Presse qui rapporte aujourd’hui les dernières rumeurs qui circulent sur la Colline parlementaire, on parle d’un possible remaniement ministériel le 17 ou le 24 avril prochain. Toujours dans La Presse, Vincent Marissal parle plutôt du contexte et des contraintes auxquelles doit faire face le premier ministre dans la constitution de son nouveau cabinet.
Le mercredi 11 avril 2007
Le cabinet Charest sera rafraîchi
Denis Lessard
La Presse
QuébecLe casse-tête de Jean Charest commence à prendre forme. La formation du gouvernement prévue mardi ou mercredi la semaine prochaine laisse prévoir des changements importants, nécessaires pour un gouvernement qui vient de subir une raclée aux élections.
Le premier ministre Charest a passé le week-end de Pâques à New York, en compagnie du président du PLQ, Me Marc-André Blanchard, et l’organisateur de la dernière campagne libérale, Benoît Savard. À une semaine de l’annonce de la formation du prochain gouvernement, beaucoup de prudence s’impose, mais des gestes semblent déjà prévisibles, a appris La Presse.
Plusieurs stratèges ont prévenu Jean Charest qu’il doit remanier en profondeur son équipe ministérielle s’il veut que la population retienne qu’il a bien entendu le verdict du 26 mars.
Avant les élections, deux ministres avaient annoncé leur départ, Michel Audet et Margaret Delisle. Et quatre ont été battus aux élections: Pierre Corbeil, Françoise Gauthier, Carole Théberge et Michel Després. S’il conserve le même nombre de ministres, Jean Charest a six chaises à distribuer.
Or il tentera de présenter un gouvernement un peu plus léger, avec deux ou trois limousines de moins, peut-on entendre, que les 24 d’avant les élections.
Avec ce scénario, deux ministres seront renvoyés aux banquettes arrière. Le premier, Yvon Marcoux, à la Justice, avait d’ailleurs failli ne pas se représenter. Déjà on s’était préparé à rétrograder le titulaire des Transports en 2004, qui avait été sauvé par le refus d’Yves Séguin d’accepter la Justice. Quant à Henri-François Gautrin, le responsable des Services gouvernementaux, il est aussi dans le pétrin, car les libéraux sont déjà bien nombreux dans l’île de Montréal et Jean Charest sait qu’il doit présenter de nouveaux visages.
Parmi les députés qui deviendront ministres, on retrouvera Marguerite Blais, à un portefeuille social, Sam Hamad, rétrogradé en 2004 mais seul élu de Québec avec Philippe Couillard, Pierre Arcand, qui obtiendra un portefeuille économique, et probablement Nicole Ménard, la députée libérale de Laporte.
D’autres députés seront aussi appelés : David Whissell, élu dans Argenteuil et déjà président du caucus, probablement aussi Alain Paquet dans Laval-des-Rapides, qui passerait devant Guy Ouellet, la vedette recrutée dans Chomedey.
Et bien des vétérans libéraux pensent que Jean Charest devrait faire table rase du passé et faire entrer au gouvernement Pierre Paradis, mis de côté en 2003.
Philippe Couillard au Trésor ?
Une question centrale : Philippe Couillard, qui veut quitter la Santé, se laissera-t-il convaincre de rester en poste pour la durée de vie du gouvernement minoritaire ? M. Couillard a déjà confié qu’il aimerait l’Énergie ou les Ressources naturelles, mais il irait plutôt au Trésor si Jean Charest accepte qu’il quitte la Santé.
Monique Jérôme-Forget souhaite aller aux Finances et non à la Santé, comme l’envoie la rumeur à Québec. Raymond Bachand aurait aimé les Finances aussi, mais il ne pourrait se battre contre les longs états de service de Mme Jérôme-Forget.
Michelle Courchesne quitterait la Solidarité sociale pour la Culture, où elle a déjà été sous-ministre. Line Beauchamp, qui occupait ce poste, sera affectée à l’Éducation ou aux Transports, elle qui a déjà réclamé les Relations internationales. Monique Gagnon-Tremblay quittera les Relations internationales pour être remplacée par une femme, semble-t-il, – elle ne veut pas laisser son poste à son rival de longue date, Benoît Pelletier.
Jacques Dupuis se contenterait volontiers de la Justice, ce qui laisserait son poste de leader parlementaire à Jean-Marc Fournier, qui restera ministre mais ailleurs qu’à l’Éducation – il voulait les Transports, mais on ne sait pas s’il sera satisfait.
Rayé de la carte dans plusieurs régions, le gouvernement devra identifier des ministres responsables de ces secteurs à découvert. Claude Béchard, ministre élu dans le Bas-du-Fleuve, s’occupera aussi de la Côte-Nord. Philippe Couillard sera conscrit pour monter au Saguenay en plus d’être ministre responsable de la région de Québec. Un ministre de l’Outaouais, probablement M. Whissell, se verra confier l’Abitibi où les libéraux sont absents depuis la défaite de Pierre Corbeil. Nathalie Normandeau, qui veut aller aux Ressources naturelles, continuera de s’occuper de la Gaspésie, et Julie Boulet de la Mauricie.
(suite de l'article…)
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Tags: Conseil des ministres, Jean Charest, PLQ, remaniement ministériel
Un Parlement multipartite
Lorsque la 1re session de la 38e législature de l’Assemblée nationale débutera le 8 mai prochain, il y aura non seulement un premier gouvernement minoritaire au Québec pour la première fois depuis 1878 mais également, pour la première fois en 37 ans, un troisième groupe parlementaire de plein droit (c’est-à-dire sans avoir obtenu ce statut à la suite d’une dérogation au Règlement de l’Assemblée nationale) au Salon Bleu. On l’a dit et redit des milliers de fois depuis deux semaines, mais cette situation (gouvernement minoritaire et multipartisme «officiel») est rarissime en contexte québécois et sera une source d’inconnu et, souhaitons-le, d’innovation et de progrès pour notre système parlementaire.
Puisqu’il s’agit d’un sujet long à traiter, nous l’avons divisé en deux parties. Dans la première partie ci-dessous, nous traiterons des précédents en matière de reconnaissance des tiers partis à l’Assemblée nationale. Puis, dans la seconde partie qui paraîtra demain (probablement), nous parlerons des règles en vigueur lorsqu’il y a une gouvernement minoritaire et un troisième parti en Chambre.
1- Les précédents
Pour bien saisir ce qui suit, il faut faire la distinction entre un «parti politique» et un «groupe parlementaire». Un parti politique est une
Organisation durable qui vise à conquérir et à exercer le pouvoir en défendant un certain nombre d’idées définies dans un programme. Les partis politiques se démarquent des groupes de pression ou des autres organisations de la société civile (syndicats, chambres de commerce, corporations professionnelles, etc.) dans la mesure où ils visent explicitement à former le gouvernement et non pas simplement à l’influencer ou à faire pression sur lui. (…) (source)
Quant à un groupe parlementaire, il s’agit, d’après le Règlement de l’Assemblée nationale, d’une organisation qui satisfait aux critères suivants énoncés à l’article 13:
13. Définition — Tout groupe d’au moins douze députés élus sous la bannière d’un même parti politique, ou tout groupe de députés élus sous la bannière d’un parti politique qui a obtenu au moins 20 % des voix aux plus récentes élections générales, constitue un groupe parlementaire.
À l’exception du Président, les députés n’appartenant à aucun groupe siègent à titre d’indépendants.
Selon l’ouvrage La procédure parlementaire au Québec (PDF, 635 Ko), les groupes parlementaires ne sont formellement reconnus dans les règles de procédure de l’Assemblée nationale que depuis l’adoption du présent Règlement de l’Assemblée nationale en 1984. La version précédente du Règlement de l’Assemblée nationale (1972-1984) contenait plutôt des dispositions concernant les «partis politiques reconnus». Et avant 1972, il n’y avait pas de critères précis pour qu’un tiers parti soit reconnu comme tel en Chambre (au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pu mettre la main sur le «Règlement annoté de l’Assemblée législative» ou «Code Geoffrion», en vigueur de 1941 à 1972, mais l’ouvrage La procédure parlementaire au Québec ne mentionne pas de dispositions sur les groupes parlementaires contenues dans ce règlement). De fait, il n’existait que deux «groupes parlementaires» (pardonnez l’anachronisme): le «gouvernement» et «l’opposition» (ou encore les «ministériels» et les «oppositionnistes»). C’est ainsi que, par exemple, durant la 12e législature (1908-1912), les députés de l’opposition envisagèrent de nommer Henri Bourassa comme chef de l’opposition officielle, même s’il avait été élu sous la bannière de la Ligue nationaliste canadienne (3 députés) plutôt que sous celle du Parti conservateur (14 députés), compte tenu du fait que le chef conservateur de l’époque, Pierre-Évariste LeBlanc, avait été défait dans sa circonscription.
En date de l’inauguration de la 38e législature le 8 mai prochain, l’Assemblée nationale sera composée, sauf décès ou incapacité d’un des députés élus, de la façon suivante :
- LIB: 48 sièges;
- ADQ: 41 sièges;
- PQ: 36 sièges.
C’est la première fois depuis la 29e législature (1970-1973) qu’il y plus de deux « partis politiques reconnus » (selon l’expression en vigueur à l’époque) de plein droit à l’Assemblée nationale. Lors de l’élection générale de 1970, l’Union nationale (19,65%, 17 élus) avait formé l’opposition officielle, mais le Ralliement créditiste (11,19%, 12 élus) et le Parti québécois (23,06%, 7 élus) constituèrent deux autres groupes parlementaires d’opposition.
Nous disons «de plein droit» car lors de la 31e législature (1976-1981), l’Union nationale (18,20%, 11 élus), n’avait pas atteint le minimum requis par le règlement de l’époque pour être reconnu comme groupe parlementaire. L’Union nationale avait néanmoins obtenu des autres partis une modification temporaire au règlement (le 22 décembre 1976, selon la Chronologie parlementaire de l’Assemblée nationale) afin d’abaisser le nombre minimum de députés de 12 à 11, permettant ainsi sa reconnaissance comme groupe parlementaire. À la suite de l’élection générale de 2003, l’Action démocratique du Québec (18,18%, 4 élus), avait tenté d’obtenir une dérogation semblable afin d’être reconnu comme groupe parlementaire, ce qui avait été refusé.
Bien entendu, il est arrivé à de nombreuses reprises depuis la Confédération que des tiers partis soient parvenus à faire élire des députés en Chambre. Toutefois, ils n’avaient pas été reconnus en tant que «groupes parlementaires», soit parce que le concept n’existait tout simplement pas et/ou qu’ils s’étaient alliés à un autre parti d’opposition (ex.: la Ligue nationaliste canadienne en 1908, l’Action libérale nationale et le Parti conservateur en 1935, le Bloc populaire canadien en 1944), soit parce qu’ils ne satisfaisaient pas aux critères pour être reconnus comme tel (ex. : le Ralliement créditiste en 1973 et 1976, le Parti égalité en 1989 ou l’ADQ en 1994, 1998 et 2003).
En ce sens, la 38e législature sera unique pour plusieurs raisons dans l’histoire parlementaire du Québec. D’abord parce qu’il s’agira du premier parlement depuis la Confédération où le gouvernement sera véritablement minoritaire au sens où nous l’entendons de nos jours, c’est-à-dire où le parti politique formant le gouvernement est en minorité face à un ou plusieurs partis d’opposition (l’historien parlementaire Gaston Deschênes explique sur son blogue les circonstances exceptionnelles qu’on ne saurait retrouver en 2007 et qui expliquent pourquoi, à la fin du 19e siècle, le libéral Joly de Lotbinière et le conservateur Taillon ont tenté de gouverner sans majorité en chambre. Voir également ce texte qu’il a publié dans Le Devoir le 26 mars dernier). Ensuite parce que les trois groupes parlementaires ont un nombre de sièges relativement (nous disons bien relativement) équivalent, chacun ayant, grosso modo, un tiers des sièges.
Généralement, lorsque des parlements minoritaires sont élus dans d’autres juridictions au Canada, le troisième parti est beaucoup plus faible en nombre que les deux autres. Rappelons qu’en ce début de 38e législature à l’Assemblée nationale, le parti formant le gouvernement a 38,4% des sièges (à titre de comparaison, le gouvernement Harper avait fait élire 124 députés sur 308 (40,3%) en janvier 2006 tandis qu’en Nouvelle-Écosse, le gouvernement conservateur de Rodney MacDonald avait fait élire 23 députés sur 52 (44,2%) en juin dernier), le parti formant l’opposition officielle en détient 32,8% et le troisième parti se retrouve avec les 28,8% «restants» (toujours sur le plan comparatif, le troisième parti à la Chambre des communes, le Bloc québécois, avait gagné 51 sièges (16,6%) en janvier 2006 tandis qu’en Nouvelle-Écosse, le Parti libéral avait terminé troisième en juin 2006 avec 9 sièges (17,3%)).
À venir: À quel point les règlements de l’Assemblée nationale sont adaptés à cette nouvelle situation?
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Tags: Action libérale nationale, ADQ, Assemblée nationale, Bloc populaire, candidats, Crédit social, gouvernement minoritaire, groupes parlementaires, multipartisme, Parti égalité, Parti conservateur, PLQ, PQ, règles parlementaires, Union nationale
Drôle de timing
La campagne électorale est finie depuis deux semaines et pourtant, c’est aujourd’hui que la Presse canadienne a décidé de consacrer un article sur deux candidats (Starbuck Leroidurock et Super Cauchon) qui, en vertu de l’article 240 de la Loi électorale, étaient candidats sous leur “nom usuel” plutôt que sous leur véritable nom. Nous avions déjà soulevé cette question il y a un mois, et La Presse avait également abordé le sujet à peu près en même temps.
Pourquoi en parler maintenant alors que l’élection est finie, demanderez-vous? Nous ne le savons pas plus que vous.
Le mardi 10 avril 2007
La loi permet de se porter candidat sous un autre nom
Norman Delisle
Presse Canadienne
QuébecUn candidat aux élections québécoises peut poser sa candidature sous les nom et prénom usuels de sa vie professionnelle, même si ce n’est pas sa véritable identité.
C’est ainsi que les électeurs de Hochelaga-Maisonneuve ont retrouvé, le 26 mars dernier, le nom du chanteur Starbuck Leroidurock sur leur bulletin de vote. De même, dans la circonscription de Borduas, les électeurs avaient la possibilité de voter pour Super Cauchon.
L’article 240 de la loi électorale permet en effet de se porter candidat sous le nom qui est de notoriété constante dans sa vie politique, professionnelle ou sociale, à condition d’agir de bonne foi.
Starbuck Leroidurock est le nom de scène du chanteur rock Yan Lacombe, un rocker bien connu dans les milieux montréalais branchés sur ce genre de musique. Il a recueilli 193 voix comme candidat du Bloc Pot dans Hochelaga-Maisonneuve.
Quant à Super Cauchon, c’est l’animateur de radio Luc Cauchon, de la station CKOI. Ce dernier a été candidat indépendant dans la circonscription de Borduas, où le comédien Pierre Curzi a été élu sous la bannière du Parti québécois.
«Ma candidature constituait une option pour un électeur qui désirait faire un choix sans annuler son vote. Si un électeur n’était pas content des choix qui s’offraient, il pouvait voter pour moi en guise de protestation», a déclaré M. Cauchon à la Presse Canadienne. Il a eu l’appui de 262 électeurs.
Cet article de la loi électorale peut donner l’impression de faciliter des candidatures farfelues lors d’élections générales et de diminuer ainsi la crédibilité du processus démocratique.
Mais plus sérieusement, il vise à permettre à quelqu’un de présenter sa candidature sous le nom avec lequel il s’est fait connaître du grand public.
Par exemple, le candidat péquiste dans Ungava au scrutin de 1981, Marcel Lafrenière, gérant du service des loisirs de Chibougamau, était surtout connu sous le surnom de «Jim». Il a donc été autorisé à inscrire ce surnom sur les bulletins de vote lors des élections.
«Il n’a jamais été question de modifier cet aspect de la loi, souligne Marianne Régnier, du bureau du Directeur général des élections du Québec. Comme il n’y a jamais eu de débordements, ni les partis politiques du Québec ni le directeur des élections n’ont senti le besoin de changer cet article».
Au niveau fédéral, avant l’arrivée du Bloc québécois, plusieurs électeurs indépendantistes avaient jeté leur dévolu sur le Parti rhinocéros, une formation politique fondée en 1963 par le Dr Jacques Ferron, un auteur souverainiste célèbre qui se présentait comme l’Eminence de la Grande Corne du Parti rhinocéros.
Beaucoup de candidats Rhinocéros se présentaient sous leur nom de plume ou leur nom d’artiste.
Dans la décennie de 1970, un groupe d’artistes s’est associé au parti afin de créer une plateforme politique comique lors des élections fédérales. Ferron en 1979, le poète Gaston Miron en 1972 et le chanteur Michel Rivard en 1980 ont posé leur candidature contre le premier ministre Pierre Elliott Trudeau dans la circonscription de Mont-Royal, à Montréal.
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Tags: élection générale 2007, candidats, DGE, Loi électorale
1+1=2?
C’est ce que Greenpeace semble croire en matière de gestion forestière, selon cet article de la Presse canadienne paru sur Cyperpresse et sur Canoë:
Mise à jour: 10/04/2007 11h32
Enquête de Greenpeace
Le PLQ favorisé par l’industrie forestière
(D’après PC) - Une enquête menée par Greenpeace révèle que le Parti libéral du Québec a été favorisé par les personnes liées aux entreprises membres du Conseil de l’industrie forestière du Québec.
En épluchant le Registraire des entreprises du Québec et les rapports financiers du directeur général des élections du Québec de 2001 à 2005, Greenpeace a découvert que les libéraux ont reçu, pour la seule année 2005, 70% de tous les dons provenant des personnes liées aux 103 compagnies membres du Conseil, de même que 88% des dons de ces personnes en 2004.
Mélissa Filion, responsable de la campagne Forêt boréale de Greenpeace, conlut que le premier ministre Jean Charest et le président du Conseil, l’ex-ministre péquiste Guy Chevrette, protègent les industriels de la forêt.
Mme Filion précise que les personnes liées aux compagnies membres du Conseil ont donné 44 215$ aux libéraux en 2005, contre 16 375$ au Parti québécois et 3000$ à l’Action démocratique du Québec. En 2004, elles ont donné 31 130$ au PLQ, 4020$ au PQ et 220$ à l’ADQ.
Greenpeace soutient donc que la proportion des contributions allant au PLQ par les personnes liées aux compagnies membres du Conseil dépasse largement la proportion observée dans l’ensemble de la population. En 2005, les libéraux ont reçu 64,38% de tous les dons de plus de 200$ alors qu’ils recevaient 79,29% de ces dons en 2004.
Entre-temps, Mélissa Filion déplore qu’il n’y ait que 4% d’aires protégées en forêt boréale plus de deux ans après la publication du rapport Coulombe. Greenpeace soutient que le Québec connaît un retard marquant pour la conservation et que le gouvernement libéral ne gère pas la forêt de façon indépendante.
Voici ce que les principaux intéressés avaient à dire là-dessus quelques heures après la publication de l’article:
CONSEIL DE L’INDUSTRIE FORESTIERE DU QUEBEC
A l’attention du directeur de l’information:
Un pétard mouillé
QUEBEC, le 10 avril /CNW Telbec/ - “Greenpeace devrait s’inscrire dans la lignée de son co-fondateur, M. Partrick Moore, détenteur d’un doctorat en écologie. Un vrai scientifique sait faire la part des choses : 44 000 $ versés par des gens oeuvrant pour l’industrie forestière sur un total de 7 193 144 $ de contributions totales cela représente seulement 0,61 %, et 31 130 $ sur 7 863 843 $ représentent 0,40%. Il s’agit de contributions minimes. De plus, considérant ces données, il apparaît très plausible que des personnes en provenance d’autres secteurs donnent des sommes beaucoup plus élevées”, a déclaré M. Jacques Gauvin, adjoint au président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) en réagissant au communiqué de presse diffusé par Greenpeace plus tôt ce matin. “Dommage que la rigueur de M. Moore n’ait pas été mieux transmise à ses successeurs”, a-t-il ajouté.
Cette accusation est d’autant plus farfelue que c’est au cours de 2004-2005 que l’industrie forestière a subi des soustractions de territoires de coupe, mis en réserve pour d’éventuelles aires protégées, ainsi qu’à une première réduction de la possibilité forestière de 20 % pour les principales essences récoltées au Québec. De plus, les données rendues publiques par le Forestier en chef en décembre dernier montrent que 3,5 millions d’hectares ont été soustraits aux territoires admissibles à la récolte forestière.
“Au lieu de poursuivre une chasse aux sorcières qui ne rime à rien, Greenpeace devrait s’en tenir à défendre les dossiers qui lui tiennent à coeur sans attaquer des gens dont les orientations politiques sont tout à fait légitimes dans une société démocratique”, a conclu M. Gauvin.
A propos du CIFQ
Le Conseil est le porte-parole de l’industrie forestière du Québec. A elles seules, les entreprises de sciage résineux et feuillu, de déroulage, de pâtes, papiers, cartons et de panneaux oeuvrant au Québec génèrent 12,9 milliards $ en activités économiques chaque année, près de 4 milliards $ en salaires dont près de 1,5 milliard $ est retourné aux gouvernements sous forme de taxes et d’impôts payés par les entreprises et les travailleurs.
Renseignements: Nadia Boutin, Adjointe aux communications, Conseil de l’industrie forestière du Québec
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Tags: DGE, financement politique, Jean Charest, PLQ
Les sondeurs ne sont pas les seuls à avoir été surpris par la tournure qu’a pris l’élection générale d’il y a deux semaines, les organisateurs politiques aussi, et selon plusieurs d’entre eux, une révision des méthodes traditionnelles pour faire sortir le vote s’impose (nous en parlions également le lendemain du scrutin):
Le lundi 09 avril 2007
LES MACHINES ÉLECTORALES
L’échec des moyens traditionnels
Michel Corbeil
Le SoleilOubliez le « pointage » et les grosses équipes pour « sortir le vote ». Élections gagnantes ne riment pas nécessairement avec gros moyens.
Pour l’élection du 26 mars, libéraux et péquistes se sont amenés avec de rutilantes machines électorales dans la grande région de Québec. Ils se sont cassé les dents sur une Action démocratique du Québec qui roulait sur de petits moyens.
Dans la même région, la mairesse Andrée Boucher a fait la démonstration qu’un politicien peut gagner sans équipe et sans argent. Sa campagne victorieuse a coûté 5000 $. En 2006, des conservateurs de Stephen Harper ont remporté une demi-douzaine de circonscriptions fédérales sans que le Bloc québécois ne sache où ils étaient sur le terrain.
Les campagnes électorales ne seront plus les mêmes, croient des stratèges et des députés, du PLQ comme du PQ. Le verdict de l’élection du 26 mars remet en question des façons de faire, a-t-on répété au Soleil, ici comme ailleurs dans la province.
En tout premier lieu, il y a le « pointage ». Cette opération consiste à repérer avant le vote les sympathisants à « la » cause, pour tout faire en vue de les amener à l’urne. Les péquistes ont consciencieusement noirci les « cartes de bingo », ces tableaux provenant du Directeur général des élections, où ils inscrivent les noms de ceux qui penchent en leur faveur, ceux qui voteront contre eux, ceux qui sont « indécis » comme les « discrets ».
Dans le langage d’un péquiste, « le PQ se cherche des amis » lorsqu’il se prête à cet exercice. Dans Louis-Hébert, à 17 h 30, 77 % des « amis » présumés avaient voté. Le hic, là comme dans bien d’autres circonscriptions, c’est que le résultat électoral infirme le pointage.
Les militants d’André Boisclair ont conduit sans le savoir des adéquistes à la boîte de scrutin. Un haut gradé libéral a confirmé que le pointage libéral a aussi fait sortir le vote de partisans du chef de l’ADQ, Mario Dumont.
« Moi, des gens qui mentent lorsqu’on fait le pointage, je n’avais jamais vu ça », a indiqué un député péquiste battu dans l’ouest de la province. « De plus en plus, le pointage ne vaut rien », a critiqué un organisateur à Québec.
Le député libéral Norm MacMillan a fait valoir que le concept de machine électorale est « dépassé. C’était ma sixième campagne électorale et sûrement ma meilleure, a commenté le représentant de Papineau. Je pense que c’est fini le pointage. On va devoir faire autre chose. J’ai gagné par 4000 voix. Mais quand tu en perds 5000 par rapport à la dernière élection… »
Norm MacMillan s’est montré décontenancé par le score de l’adversaire de l’ADQ qui a fini troisième, tout près du PQ dans Papineau. « L’adéquiste ? Zéro débat. Pas d’entrevues avec des journalistes. Pas de pancartes. Moi, j’ai rempli mes promesses dans le comté et mes… salles. »
Le président du PQ de Chaudière-Appalaches, Claude Lachance, a rapporté que son organisation avait appris du précédent scrutin. Dans Bellechasse, cette fois-ci, peu de pointage. « En 2003, on en avait fait énormément » dans Bellechasse pour finir troisième. En 2007, le PQ a fini au même rang, mais l’ADQ a détrôné le PLQ.
« On ne les voit pas, on ne les sent pas, mais ils sont là, le jour du vote, a-t-il dit des adéquistes. C’est un curieux de phénomène. Les gens ne se vantent pas de voter ADQ, mais ils sont là. »
M. Lachance croit que les campagnes électorales sont devenues des campagnes présidentielles. Les chefs dominent tout le débat. Dans Bellechasse, a-t-il avancé, le candidat adéquiste Jean Domingue l’a emporté, même s’il n’est pas du comté et inconnu de la population. « C’est une grande leçon d’humilité pour ceux qui pensent que le candidat fait une différence. »
À l’Action démocratique du Québec, Sylvie Roy, réélue dans Lotbinière, s’est rappelé avec amusement de sa campagne victorieuse en 2003. « C’était la technique de la termite. On gruge du vote un peu partout. Et puis, boom ! Ça s’effondre. Ils (péquistes et libéraux) ne m’ont jamais vu venir.
Éclipse
« Les sondages, les pointages, les machines, il ne faut pas juste penser à ça. Sinon on n’aurait pas d’élections. » D’autant plus que la technique du pointage a amené des adéquistes à se faire discrets lorsque interrogés. « Beaucoup se sont fait engueuler lorsqu’ils disaient qu’ils voteraient pour moi », a-t-elle avancé.
Les machines électorales subissent probablement une éclipse temporaire, a convenu Mme Roy. « Quand c’est serré, cela peut faire la différence. »
Pour un conseiller de Jean Charest, « c’est ce qui nous a fait gagner dans Louis-Hébert (Sam Hamad). Mais la meilleure machine électorale péquiste dans Jacques-Cartier (forteresse libérale anglophone de Montréal) perdra toujours. Il y a des mouvements contre lesquels aucune machine ne peut résister », a-t-il conclu en plaçant le 26 mars dans cette catégorie.
Norm MacMillan constate aussi qu’une marée adéquiste a monté dans plusieurs circonscriptions. « Morale de cette histoire (le résultat électoral), a-t-il ajouté, c’est que les gens nous ont dit de changer nos manières de gouverner et de faire de la politique. »
À lire également dans la série d’articles de Michel Corbeil du Soleil sur les “machines électorales”:
Tags: ADQ, élection générale 2007, comportements électoraux, DGE, organisation politique, PLQ, PQ, sondages
Rumeurs sur le nouveau Cabinet Charest - 2
Lu ce matin dans Le Devoir:
Le défi de Jean Charest
Kathleen Lévesque
Le Devoir
Édition du samedi 07 et du dimanche 08 avril 2007Avec son nouveau conseil des ministres, le premier ministre devra recréer rapidement des liens avec la population
Héritier d’un gouvernement minoritaire, Jean Charest jongle ces jours-ci avec les pièces d’un gros casse-tête: la composition de son conseil des ministres. Ce qui est toujours un geste capital pour orienter le travail d’un gouvernement constitue cette fois-ci un défi de taille puisque l’équipe de Jean Charest aura à démontrer rapidement son efficacité et surtout une sensibilité envers la population, ce qui lui a fait défaut dans la première moitié de son mandat précédent.
Le gouvernement Charest ne peut pas profiter d’un répit. Bien que ses adversaires, tant adéquistes que péquistes, ne semblent pas pressés de relancer la machine électorale, les uns étant occupés à s’acclimater à leur nouveau rôle d’opposition officielle et les autres étant plongés dans un mélodrame existentiel, il y a fort à parier que Jean Charest et ses 47 députés ne bénéficieront pas d’une période de grâce très longue. Le gouvernement devra se montrer suffisamment convaincant pour que les électeurs aient le goût de le réélire une autre fois. L’efficacité doit donc être au rendez-vous, et vite, estiment des observateurs de la scène politique.
Le sénateur Jean-Claude Rivest, qui a longtemps été aux côtés de Robert Bourassa et qui a donc été aux premières loges de la composition successive de conseils des ministres, est de ceux-là. La situation inusitée dans laquelle se trouve le Québec depuis le 26 mars modifie en profondeur les règles de ce jeu d’adresse qu’est le choix des ministres, croit-il.
«M. Charest a sûrement deux ans devant lui, minimum. Mais les problèmes vont survenir plus rapidement. Il y a assez d’inconnues avec un gouvernement minoritaire que le premier ministre a peut-être intérêt à fonctionner avec du connu dans son conseil des ministres. J’aurais cette prudence-là», affirme le sénateur Rivest.
John Parisella, qui a été chef de cabinet de l’ancien premier ministre Bourassa et qui est aujourd’hui associé à l’université Concordia, abonde ce sens. Selon lui, il s’agit pour Jean Charest d’injecter assez de sang neuf dans son équipe sans tout chambarder de A à Z. Le premier ministre ne peut pas se permettre de permettre un apprentissage prolongé à un trop grand nombre de ses ministres.
Michel Fréchette, communicateur-conseil, renchérit: «Les ministres choisis devront être opérationnels dès le jour de leur nomination, ce qui veut dire comprendre la mécanique d’un ministère et agir promptement.» Et de toute façon, rappelle M. Fréchette, le chef du Parti libéral a fait de la continuité un thème central de sa campagne électorale; par souci de cohérence, il ne peut donc pas parler de changement profond. «Ce serait son premier mensonge alors que c’est là un des reproches qui lui ont été faits par la population», affirme-t-il.
Jusqu’à maintenant, 25 ministres entourent Jean Charest. Ce dernier sera-t-il tenté de se serrer la ceinture et de réduire le nombre de titulaires ministériels? La parité entre hommes et femmes est-elle une option? Chose certaine, les conjectures vont bon train: qui dirigera quoi? Les rumeurs de corridors, souvent nourries par les ambitions des uns et des autres, laissent voir un jeu de chaises musicales d’envergure. On dit par exemple que Philippe Couillard voudrait bien quitter la Santé pour le Conseil du trésor et que Monique Jérôme-Forget pourrait hériter de la Santé. Mais rien n’est encore définitif: le nouveau conseil des ministres pourrait n’être connu que dans deux semaines, tout juste avant la rentrée parlementaire, en mai. C’est du moins ce qui circule.
Chose certaine, Jean Charest peut compter sur des valeurs sûres. Outre Mme Jérôme-Forget et M. Couillard, il y a Jean-Marc Fournier, Line Beauchamp, Benoît Pelletier et Raymond Bachand, auxquels il faut ajouter Claude Béchard, Nathalie Normandeau, Yvon Vallières et Michèle Courchesne. Pour le sénateur Rivest et pour Michel Fréchette, il est clair que Jean Charest devra peut-être demander à certains de ses poids lourds de mettre leurs ambitions personnelles entre parenthèses au nom de l’efficacité.
Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne faille pas faire de place aux nouveaux venus, à la condition que leur expérience personnelle leur permette de contribuer de façon pertinente à la bonne marche de l’État. Les nouvelles députées Hélène Ménard, Marguerite Blais et Christine St-Pierre pourraient ainsi faire leurs premiers pas à la barre d’un ministère. Ce pourrait également être le cas de Pierre Arcand.
Au-delà des compétences des candidats, le choix des ministres, règle générale, se fait en fonction d’une certaine représentation régionale afin que l’ensemble du Québec ait une place sur la ligne de front. Or les libéraux sont complètement absents de quatre régions: Côte-Nord, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Lanaudière et Abitibi. Aucun des experts consultés n’y voit de problème. Ce critère n’est pas essentiel, arguent-ils. Le sénateur Rivest estime qu’un conseiller spécial aux régions auprès du premier ministre, capable de travailler avec les élus de l’opposition dans des dossiers précis, pourrait donner d’excellents résultats.
«Le jugement a été sévère en régions, rappelle John Parisella. Le Parti libéral doit en prendre acte et recréer des liens.» Selon lui, il s’agit là du principal défi de Jean Charest. Le gouvernement libéral doit donc agir comme s’il était dans l’opposition, en «brassant la cage», en «forçant la réflexion» et donc en se ressourçant auprès de ses membres. «Il ne faut pas que le conseil général soit un club social. Il faut que ce soit un lieu de débats politiques. Ça enverra des signaux indiquant que le Parti libéral est bien vivant», affirme M. Parisella, qui prône ainsi une plus grande synergie entre le conseil des ministres, le caucus des députés et le parti.
Cette sensibilité envers les militants libéraux doit également s’appliquer à l’ensemble de la population. Pour Michel Fréchette, un changement d’attitude doit s’opérer. Le gouvernement Charest doit apprendre à fixer clairement ses objectifs, être concret et parler franchement. Les libéraux doivent être de «connivence» avec la population et développer «l’efficacité emphatique», affirme-t-il.
Sans verser dans le populisme avec lequel flirte l’Action démocratique, le gouvernement libéral doit revenir aux raisons d’être de la politique, croit-il. «Ils sont élus pour dire à l’appareil administratif ce que le peuple veut. Malheureusement, les politiciens deviennent rapidement les représentants de la fonction publique et disent au peuple: “Voici ce que les fonctionnaires pensent être bon pour vous.” Là, ça va prendre un conseil des ministres composé de représentants du peuple», soutient M. Fréchette.
Michel Fréchette souligne que le gouvernement a été victime d’un taux record d’insatisfaction lors de son premier mandat parce qu’«il a très mal communiqué ce qu’il faisait, le sens de ses mesures, dans quel cadre elles s’intégraient». Pire encore, il s’est tenu loin de la population, croyant qu’il lui avait suffisamment parlé, rappelle M. Fréchette. Et il estime que la population sera plus que jamais à l’écoute du gouvernement pour s’assurer qu’il s’agira d’un gouvernement «qui s’occupe des gens». «L’opinion publique sera le joueur invisible de toutes les stratégies du prochain gouvernement», affirme-t-il.
Jean-Claude Rivest juge également que le premier ministre et sa nouvelle équipe ministérielle devront faire montre d’ouverture et de doigté. Dans un contexte minoritaire, le premier ministre devra être entouré de gens habiles à créer des ponts, y compris avec l’opposition. C’est fondamental, répète le sénateur. Puis, il lance en riant: «Ce n’est pas pour rien. Les deux principaux ministres de Jean Charest seront Mario Dumont et André Boisclair, avec lesquels il va parler le plus dorénavant.»
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Tags: Conseil des ministres, Jean Charest, PLQ, remaniement ministériel
Rumeurs sur le nouveau Cabinet Charest - 1
Ce n’est pas pour rien que nous avons numéroté le titre de ce billet; il y aura beaucoup d’autres articles de ce type, évoquant les dernières rumeurs et autres «informations privilégiées» provenant de «sources généralement bien informées», d’ici le 28 avril prochain, date envisagée pour l’assermentation du nouveau Conseil des ministres.
LE CABINET CHAREST
Couillard au Trésor et Jérôme-Forget à la Santé?
Michel Hébert
Le Journal de Québec
5 avril 2007, p. 18Après un mois et demi de tranquillité, l’Assemblée nationale revit dans l’attente du prochain gouvernement, une tâche à laquelle Jean Charest s’est déjà attelé.
Les 48 députés libéraux seront assermentés aujourd’hui alors que ceux de Mario Dumont le seront le 12 avril, au retour du congé pascal. Les péquistes suivront Le premier ministre a déjà entrepris des pourparlers avec ses adversaires pour établir un plan de match jusqu’à la fin de 2007, incluant un nouveau budget. M. Charest jonglerait aussi avec l’idée d’un discours du Trône insistant sur la nécessaire «stabilité» de son gouvernement minoritaire.
M Charest a du pain sur la planche et a déjà repoussé l’assermentation de son futur cabinet au 24 avril, soit deux semaines avant la rentrée parlementaire du 8 mai.
Sam Hamad
D’une certaine façon, la capitale nationale ne posera pas un problème majeur à Jean Charest. Avec seulement deux députés, il lui sera difficile de les écarter du conseil des ministres. Pour Sam Hamad, qui prend son mal en patience durant trois ans, ce sera la résurrection. On raconte dans les officines gouvernementales et notamment aux Transports, que le député de Louis-Hébert sera appelé à chausser les souliers de Michel Després, battu sans équivoque le 26 mars.
M. Hamad reprendrait aussi le poste de responsable de la Capitale-Nationale pour mener à terme les projets destinés au 400` de Québec. Mais Jean-Marc Fournier voudrait aussi les Transports et M. Charest devra trancher; à moins qu’il ne refile la Santé à son ministre de l’Éducation.
Car tous savent que Philippe Couillard veut quitter le fabuleux monde hospitalier C’est au Trésor qu’il serait muté, question de lui permettre d’apprendre le fonctionnement du modèle québécois M. Couillard pourrait aussi hériter du poste de vice-premier ministre, au détriment de Jacques Dupuis.
Et la santé?
Monique Jérôme-Forget pourrait atterrir à la Santé; une main de fer dans un gant de chirurgien, dit-on. Comme M. Couillard, elle voudrait changer d’air, surtout que les grands dossiers du Trésor; comme l’équité salariale, sont réglés. D’autres croient qu’elle ira à l’Éducation, présider au dégel des frais de scolarité.
S’il est écrit dans le ciel que Raymond Bachand héritera des Finances, Line Beauchamp pourrait se retrouver au ministère de la Famille et de l’Enfance, laissant la Culture à une nouvelle venue, Marguerite Blais. Julie Boulet et Claude Béchard seraient aussi appelés à relever de nouveaux défis, l’une au Tourisme, l’autre aux Ressources naturelles.
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Tags: Conseil des ministres, Jean Charest, PLQ, remaniement ministériel
Peu de temps avant le début de la dernière campagne électorale Le Journal de Montréal rapportait la tenue de l’assemblée de fondation d’un nouveau parti politique au Québec: le Parti république du Québec.
Cyberpresse nous apprend aujourd’hui que le parti a rempli toutes les conditions nécessaires pour obtenir le statut de parti politique autorisé (condition essentielle pour recevoir des contributions politiques et faire des dépenses en période électorale) par le Directeur général des élections, statut qui lui a été officiellement accordé le 26 mars dernier. Déjà, le Parti république du Québec a été ajouté à la liste des partis politiques autorisés sur le site du DGE.
Le jeudi 05 avril 2007
Le DGE autorise un nouveau parti souverainiste
Presse Canadienne
MontréalUn nouveau parti souverainiste et traditionaliste vient de voir le jour: le Parti république du Québec.
Le directeur général des élections, Marcel Blanchet, a autorisé l’existence du parti le 26 mars, jour des élections générales.
Le chef de la nouvelle formation est Gilles Paquette, qui s’est présenté comme candidat indépendant dans Soulanges au dernier scrutin, recueillant 113 voix.
Le PRQ prône l’accession du Québec à l’indépendance par le biais d’une élection référendaire, une idée que le Parti québécois a abandonnée dès les premières années de son existence.
Le programme préliminaire du nouveau parti met de l’avant d’autres idées étonnantes, comme l’annexion par le Québec du Labrador, un territoire appartenant officiellement à Terre-Neuve depuis 1927.
Le PRQ propose aussi de verser un «salaire» de 12 000 $ à 13 000 $ par année pour chaque enfant d’une mère vivant à la maison.
Reste à voir si le Parti république du Québec aura bientôt son site web.
MISE À JOUR (5 avril 2007, 20h30): une heure après la première version de ce billet, Canoë a publié une version plus complète de la nouvelle que celle parue sur Cyberpresse. On y apprend notamment que Régent Millette, “l’éternel candidat” lors d’élections québécoises, serait membre de ce parti:
Nouveau parti souverainiste
Le Parti république du Québec est né
Presse Canadienne (PC)
05/04/2007 17h15Un nouveau parti souverainiste et traditionaliste vient de voir le jour: le Parti république du Québec.
Le directeur général des élections, Marcel Blanchet, a autorisé l’existence du parti le 26 mars, jour des élections générales.
Le chef de la nouvelle formation est Gilles Paquette, qui s’est présenté comme candidat indépendant dans Soulanges à ce scrutin, recueillant 113 voix.
Le PRQ prône l’accession du Québec à l’indépendance par le biais d’une élection référendaire.
Comme l’Action démocratique, le PRQ souhaite l’adoption d’une constitution qui enchâsserait les valeurs communes du Québec.
Dans l’optique du parti, le Québec, une fois souverain, ferait au Canada une «proposition d’association confédérative».
Le programme préliminaire du nouveau parti met de l’avant d’autres idées étonnantes, comme l’annexion par le Québec du Labrador, un territoire appartenant officiellement à Terre-Neuve depuis 1927.
Sur le plan de l’immigration, le PRQ voudrait imposer la réussite de tests de français et de «conduite sociale» aux nouveaux arrivants avant de leur octroyer le citoyenneté, au moins cinq ans après leur établissement en sol québécois.
Le PRQ propose aussi de verser un «salaire» de 12 000 $ à 13 000 $ par année pour chaque enfant de six ans ou moins d’une mère vivant à la maison. On voudrait en outre rétablir le service militaire obligatoire «dans certains cas».
Le nouveau parti a des relents religieux: l’un des deux candidats présentés jeudi à la presse, Régent Millette, a porté les couleurs du Parti démocratie chrétienne du Québec en 2003.
Tags: élection générale 2007, candidat indépendant, DGE, Gilles Paquette, Parti république du Québec, partis politiques, Régent Millette, Soulanges
Jeu de chaise musicale au municipal
Les résultats des élections générales du 26 mars dernier occasionneront la tenue d’élections partielles dans quelques municipalités, le cumul des mandats de député et de membre d’un conseil municipal (maire ou conseiller) étant interdit:
- Mandeville (Lanaudière): le maire de la Municipalité de Mandeville, M. François Benjamin (ADQ), a démissionné le 30 mars dernier à la suite de sa récente élection comme député de Berthier. L’élection partielle visant à combler son poste - ainsi qu’un poste de conseiller municipal devenu vacant à la suite de la démission de Gilles Robert au début de février - aura lieu le 20 mai prochain;
- Sainte-Christine-d’Auvergne (Capitale-Nationale): le maire de la Municipalité de Sainte-Christine-d’Auvergne, M. Raymond Francoeur (ADQ), occupant maintenant le poste de député de Portneuf, une élection partielle aura lieu à une date qui reste à déterminer;
- Saint-Jérôme (Laurentides): le siège qu’occupait jusqu’à tout récemment M. Martin Camirand (ADQ) au conseil municipal de la Ville de Saint-Jérôme est devenu vacant étant donné son élection comme député de Prévost. La date de l’élection partielle visant à combler le poste n’a pas encore été annoncée;
- Saint-Paul-d’Abbotsford (Montérégie): cette nouvelle n’est pas des plus récentes, mais comme elle était sortie en pleine campagne électorale… M. Gérard Ménard a démissionné comme conseiller municipal à la Paroisse de Saint-Paul-d’Abbotsford au début de mars. La date de l’élection visant à combler le poste n’est pas encore connue.
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Tags: ADQ, élection municipale, élection partielle, Berthier, cumul de mandats, François Benjamin, Mandeville, Martin Camirand, municipalités, Portneuf, Prévost, Raymond Francoeur, Saint-Jérôme, Saint-Paul-d’Abbotsford, Sainte-Christine-d’Auvergne
Réforme du mode de scrutin: regards vers l’Ontario
Pendant qu’une coalition voit le jour au Québec afin de mousser l’idée d’une Assemblée nationale élue à la représentation proportionnelle et que plusieurs quotidiens, dont Le Devoir et Le Soleil (pas de lien disponible), prennent position en faveur d’une telle réforme, l’Ontario pourrait possiblement tenir un référendum sur la question l’automne prochain:
Réforme électorale
La proportionnelle mixte à l’étude
Radio-Canada.ca
Mise à jour le mardi 3 avril 2007, 11 h 02L’Assemblée des citoyens sur la réforme électorale en Ontario songe à recommander l’adoption d’un système électoral proportionnel mixte.
Si ce mode de scrutin était adopté, certains députés provinciaux seraient élus à la majorité simple, comme c’est le cas présentement, et d’autres seraient nommés en proportion des votes obtenus par leur parti.
La proposition étudiée prévoit une Assemblée législative de 129 députés: 90 seraient élus directement par les électeurs et 39 le seraient selon le système proportionnel. Ainsi, un parti qui recueillerait le tiers des votes aurait droit à 13 députés de plus, en vertu du vote proportionnel. Les 13 premiers candidats sur une liste présentée par le parti en question deviendraient députés.
Le ministre des Finances, Greg Sorbara, n’est pas emballé par l’idée d’un système proportionnel mixte. Même si c’est son parti qui a lancé le processus de révision électorale, M. Sorbara se déclare satisfait du système en place.
Le chef du Parti conservateur, John Tory, affirme attendre la proposition de l’Assemblée des citoyens sur la réforme électorale avant de se prononcer. Mais il ne peut s’empêcher d’exprimer des réserves sur le système proportionnel mixte: « Queen’s Park compte 103 députés en ce moment et je n’ai rencontré personne qui m’a dit qu’il en voulait davantage. »
Le NPD est le seul des trois principaux partis à s’exprimer clairement pour l’instauration d’un système proportionnel mixte. Lors des élections provinciales de 2003, le parti n’a fait élire que sept députés (sur 103 à Queen’s Park), malgré un pourcentage de votes de 15 %.
L’Assemblée des citoyens remettra son rapport le 15 mai. Si elle recommande l’adoption d’un système proportionnel mixte, le gouvernement lancera une campagne d’information en vue de la tenue d’un référendum qui aurait lieu en même temps que les élections provinciales, le 10 octobre.
L’Assemblée des citoyens sur la réforme électorale a été mise sur pied par le gouvernement de l’Ontario en 2006 afin d’examiner le mode de scrutin en vigueur dans la province et de formuler une recommandation sur celui-ci (soit conserver le système actuel, soit en adopter un nouveau).
Si l’Assemblée des citoyens recommande d’apporter quelque changement au mode de scrutin actuel de l’Ontario - ce qui sera vraisemblablement le cas -, le gouvernement tiendra un référendum sur la question en même temps que l’élection générale qui aura lieu en octobre 2007 (une loi déterminant des élections générales à date fixe est en vigueur en Ontario), projet qui avait d’ailleurs été envisagé par le gouvernement Charest l’automne dernier avant d’être abandonné. La Colombie-Britannique et l’Île-du-Prince-Édouard avaient déjà tenu une consultation semblable il y a quelques années, mais le projet de réforme du mode de scrutin avait été rejeté dans les deux cas (quoique dans le cas de la Colombie-Britannique, le projet avait reçu l’appui d’une majorité plus que claire d’électeurs, mais ils se sont barrés les pieds avec un seuil trop élevé; il fallait au moins 60% d’appuis pour que la réforme entre en vigueur).
Pour plus d’infos sur le déroulement des travaux de l’Assemblée des citoyens sur la réforme électorale de l’Ontario, nous vous invitons à consulter l’excellent blogue de J.H. Snider, senior research fellow à la New America Foundation, qui couvre les travaux de plusieurs assemblées de ce type qui se déroulent partout dans le monde. Gregory Morrow de Democraticspace.com suit également de près les travaux de l’Assemblée.
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Tags: Assemblée des citoyens, mode de scrutin, Ontario, représentation proportionnelle mixte
Le Groupe Poly9, une entreprise de néogéomatique spécialisée dans la conception de cartes géographiques en ligne dont le siège social est à Québec, a produit une carte des élections au Québec qui intègre sur Google Maps les résultats des élections générales de 2003 et de 2007 au Québec.
Les concepteurs du site prévoient ajouter prochainement des fonctionnalités supplémentaires avec Google Earth, notamment des informations de nature démographique portant sur chaque circonscription électorale.
Tags: élection générale 2007, carte électorale, circonscription électorale, résultats électoraux, site web
Pour un nouveau mode de scrutin
Un collectif composé de diverses associations dédiées à la réforme des institutions démocratique au Québec (Association pour la revendication des droits démocratiques, Collectif Féminisme et Démocratie, Mouvement Démocratie et Citoyenneté du Québec et Mouvement pour une démocratie nouvelle) a lancé aujourd’hui une pétition demandant à l’Assemblée nationale et au gouvernement du Québec
de procéder immédiatement à la réforme de la Loi électorale afin que la prochaine élection se déroule avec un nouveau mode de scrutin produisant un résultat proportionnel et afin de corriger les défauts de sous-représentation du système actuel
Le texte complet de la pétition peut être consulté à l’adresse www.nouveaumodedescrutin.net.
Voir également les articles sur Radio-Canada et Cyberpresse.
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Tags: Assemblée nationale, Loi électorale, mode de scrutin
Sondage post-électoral de Léger Marketing
Les cendres du feu d’artifice électoral de lundi dernier sont encore chaudes et déjà un premier sondage sur la situation politique au Québec est rendu public.
Le Journal de Montréal a publié ce matin les résultats d’un sondage Léger Marketing sur les intentions de vote au Québec. Après répartition des indécis, les intentions de vote de la population québécoise seraient les suivantes (les chiffres entre parenthèses indiquent la variation par rapport au dernier sondage de Léger Marketing dévoilé le 24 mars 2007):
- ADQ: 38% (+12)
- LIB: 31% (-4)
- PQ: 22% (-7)
- VRT: 5% (+1)
- QS: 3% (-1)
- Autres: 0%
Les 6% d’indécis ont été répartis proportionnellement aux intentions de vote.
Voici d’autres données intéressantes tirées du sondage:
- 48% des répondants croient que Mario Dumont sera premier ministre à l’issue de la prochaine élection générale (44% n’y croient pas).
- 48% des répondants croient que le gouvernement minoritaire libéral gouvernera “de façon efficace”, dont 71% parmi les libéraux. 48% des répondants adéquistes et 25% des répondants péquistes croient de même.
- 46% des répondants croient que André Boisclair devrait démissionner comme chef du Parti québécois (52% des libéraux, 47% des adéquistes et 40% des péquistes) contre 44% qui croient qu’il devrait rester en poste (37% des libéraux, 46% des adéquistes et 56% des péquistes).
- Parmi les successeurs potentiels à André Boisclair, deux se démarquent du lot, soit Pauline Marois (21%) et Gilles Duceppe (20%). L’ex-chef du PQ Bernard Landry ne se classe qu’au 3e rang avec 12% d’appuis.
- 32% des répondants croient que Jean Charest devrait démissionner comme chef du Parti libéral du Québec (10% des libéraux, 35% des adéquistes et 52% des péquistes) tandis que 64% d’entre eux croient qu’il devrait rester en poste (89% des libéraux, 62% des adéquistes et 46% des péquistes).
- Parmi les successeurs potentiels à Jean Charest, deux se démarquent du lot, soit Philippe Couillard (43%) et Pierre Paradis (12%).
L’hyperlien vers le rapport d’analyse de Léger Marketing sera ajouté dès que possible. MISE À JOUR (2 avril): le voici, le voilà.
Le sondage Léger Marketing a été réalisé par téléphone les 28 et 29 mars 2007 auprès de 600 québécois. La marge d’erreur est de +/- 4,0%, 19 fois sur 20. Les données finales ont été pondérées selon le sexe, l’âge, la langue maternelle et la région, de façon à être représentatives de la population du Québec, selon les dernières données de Statistique Canada.
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Tags: ADQ, intentions de vote, Léger Marketing, PLQ, PQ, PVQ, QS, sondages