Nous avons reçu cet après-midi la 199e de vos prédictions que nous vous invitions à nous transmettre au début de la campagne électoral (dont plus d’une centaine ces trois derniers jours, gracieuseté de Philippe Schnobb). À titre indicatif, 53 prédictions avaient été acheminées sur ce site lors de l’élection générale de 2003.
Fait à noter, un peu plus de 7 participants sur 10 croient que le prochain gouvernement sera minoritaire, ce qui est constant depuis le début de la campagne électorale. De même, trois personnes croient que deux partis finiront à égalité en tête à l’issue du scrutin de lundi. Pour plus de détails pour chaque soumission valide, consultez le document pdf ici.
| Gouvernement |
![]() LIB |
![]() PQ |
![]() ADQ |
![]() Égalité |
![]() Total |
|---|---|---|---|---|---|
| Majoritaire | 27 | 26 | 3 | 0 | 56 |
| Minoritaire | 57 | 76 | 7 | 3 | 143 |
| Total | 84 | 102 | 10 | 3 | 199 |
Vous avez jusqu’à 23h59 dimanche prochain (4h59 le 26 mars, heure de Paris) pour nous transmettre vos propres prévisions (% de votes et nombre de sièges pour chacun des principaux partis.
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À la suite de la controverse qui fait rage depuis hier sur la perspective de permettre à certaines personnes, pour des motifs religieux, de garder le visage couvert lors de leur identification préalable à l’exercice du droit de vote, le Directeur général des élections a pris la décision d’obliger les électeurs à voter à visage découvert lors du scrutin de lundi prochain.
Communiqué
Québec, le 23 mars 2007 – Voici le texte de la déclaration que Me Marcel Blanchet a faite aux médias concernant l’identification de l’électeur lors du point de presse de 15 h 00, le 23 mars 2007.
————————————–
Déclaration du directeur général des élections du Québec
en regard de la réaction provoquée par la perspective qu’un grand nombre de personnes tentent d’exercer leur droit de vote avec le visage voilé ou couvert.
Depuis hier matin, j’ai vu se développer une situation qui pourrait compromettre la sérénité de l’exercice démocratique auquel sont conviés, lundi prochain, plus de 5 millions d’électrices et d’électeurs du Québec.
À la suite d’un article paru dans un grand quotidien, la question du vote des femmes voilées a occupé de plus en plus de place dans les médias. Je comprends que cette question préoccupe également un grand nombre de citoyennes et de citoyens du Québec et qu’elle suscite, dans bien des cas, autant d’émotion que d’intérêt.
Cette effervescence me fait craindre de possibles débordements. Ce qui est en cause, ici, c’est l’intégrité et, comme je l’ai dit, la sérénité du processus électoral. Il serait extrêmement dommage que des incidents viennent troubler le vote de lundi. Et il serait encore plus dommageable que l’inquiétude habite certains électeurs au point de les inciter à ne pas voter.
Depuis hier, le DGE a reçu de nombreux courriels et de nombreux appels téléphoniques qui laissent craindre que des gestes déplacés pourraient être commis sur les lieux du vote. Des suggestions ont été faites, notamment sur Internet, pour que des électeurs se présentent dans les bureaux de vote avec le visage couvert ou vêtus de déguisements farfelus.
Par ailleurs, la teneur de certains messages laisse craindre que le personnel électoral ait à gérer des comportements déplacés. Déjà, certains membres de ce personnel électoral ont exprimé leur inquiétude.
Il est possible que tout cela ne soit que «problèmes appréhendés». Il est possible que les signes que nous avons constatés n’annoncent rien de sérieux.
Mais nous n’aurons pas de deuxième chance de réussir les élections de lundi. Et ce qui importe le plus, c’est que nous fassions tout ce qui est possible pour faire en sorte que cette élection soit à la mesure de celles que nous avons toujours vécues au Québec. Nous sommes habitués de vivre des élections paisibles, et il n’est pas question pour moi que nous baissions nos espérances et nos exigences à cet égard.
J’ajouterais que nous avons largement dépassé la question du vote des femmes voilées. Si cette question a été le déclencheur de l’effervescence, c’est la réaction qui nous interpelle aujourd’hui. Je continue de croire que la Loi électorale du Québec contient tous les outils permettant de gérer correctement la vérification de l’identité des électeurs. Mais je prends acte du fait que les dispositions concernant la vérification de l’identité, par ailleurs obligatoire, soulèvent un débat important. C’est un débat qu’il ne convient pas de tenir maintenant. Ce qui compte, d’ici lundi, c’est que les conditions soient réunies pour que les élections du 26 mars soient dans la lignée de celles auxquelles nous sommes habitués, comme société démocratique.
Pour créer ces conditions de sérénité, j’ai donc décidé de me prévaloir des pouvoirs spéciaux que me donne l’article 490 de la Loi électorale pour modifier cette loi.
Comme certains d’entre vous le savent sans doute, cet article 490 permet au Directeur général des élections d’adapter une disposition de la loi, lorsqu’il constate que, par suite d’une circonstance exceptionnelle ou d’une urgence, celle-ci ne concorde pas avec les exigences de la situation.
C’est ainsi que les articles pertinents de la Loi électorale ont été modifiés de la façon suivante :
Toute personne qui se présente à un bureau de vote ou à la table de vérification de l’identité des électeurs doit avoir le visage découvert, pour pouvoir exercer son droit de vote.
Cela signifie que la table de vérification de l’identité ne pourra pas servir à faire ce travail à l’égard des électrices ou des électeurs ayant le visage voilé ou couvert par un moyen ou par un autre.
Je tiens à préciser ici que j’ai pris cette décision en consultation et avec l’accord des trois partis représentés à l’Assemblée nationale, lesquels m’ont donné leur appui complet.
En terminant, je m’en voudrais de ne pas lancer un appel solennel aux électrices et aux électeurs pour qu’ils répondent en grand nombre à « l’appel aux urnes » et qu’ils se présentent nombreux, lundi, aux bureaux de vote de leur circonscription. Déjà, nous avons enregistré des taux de participation record au vote par anticipation. « Si la tendance se maintient », comme le dit la phrase célèbre, nous pourrions hausser le taux global de participation et faire de l’élection du 26 mars 2007, un événement dont nous serons tous démocratiquement fiers.
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Tags: élection générale 2007, DGE, droit de vote, identification de l’électeur, Loi électorale, Marcel Blanchet
Dans la foulée du sondage sur la circonscription de Saint-Jean dévoilé hier après-midi sur Cyberpresse, La Presse et les journaux de la chaîne Gesca ont dévoilé ce matin les résultats de 21 sondages (incluant Saint-Jean) réalisés dans autant de circonscriptions dites “serrées”.
Après répartition proportionnelle des indécis (mode de répartition qui a tendance à sous-évaluer l’appui au Parti libéral), les intentions de vote seraient les suivantes (le pourcentage à côté du nom de la circonscription indique le taux d’indécis):
| Circonscription | LIB | PQ | ADQ | VRT | QS | Autres |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Abitibi-Est (19%) | 24 | 40 | 21 | — | 5 | 1 |
| Chauveau (15%) | 27 | 18 | 47 | 5 | 2 | 0 |
| Lévis (10%) | 29 | 22 | 42 | 3 | 4 | 0 |
| Taschereau (10%) | 13 | 48 | 17 | 8 | 14 | 0 |
| Chambly (11%) | 28 | 27 | 32 | 8 | 5 | 0 |
| Crémazie (12%) | 27 | 39 | 15 | 10 | 9 | 0 |
| Fabre (11%) | 36 | 23 | 30 | 6 | 4 | 0 |
| Mercier (8%) | 16 | 40 | 7 | 9 | 27 | 0 |
| Vachon (15%) | 23 | 43 | 27 | 5 | 2 | 1 |
| Berthier (14%) | 17 | 42 | 31 | 4 | 6 | 0 |
| Chapleau (17%) | 40 | 30 | 21 | 7 | 2 | 0 |
| Marguerite-D’Youville (13%) | 26 | 33 | 36 | — | 4 | 1 |
| Sherbrooke (12%) | 38 | 27 | 19 | 9 | 7 | 0 |
| Saint-Jean (17%) | 25 | 33 | 36 | — | 3 | 3 |
| Trois-Rivières (19%) | 28 | 31 | 31 | 4 | 4 | 2 |
| Saint-Maurice (25%) | 23 | 38 | 30 | — | 4 | 5 |
| Jonquière (25%) | 36 | 37 | 19 | 4 | 3 | 1 |
| Roberval (27%) | 42 | 39 | 17 | — | 2 | 0 |
| Chicoutimi (22%) | 33 | 40 | 19 | 5 | 3 | 0 |
| Lac-Saint-Jean (22%) | 33 | 45 | 18 | 3 | 1 | 0 |
| Dubuc (21%) | 19 | 40 | 33 | 4 | 4 | 0 |
Si on compare la répartition des sièges dans les 21 circonscriptions en 2003 avec le possible résultat du scrutin de lundi prochain on peut constater que les pertes risquent d’être grandes pour le Parti libéral, mais, dans le cas des 21 circonscriptions à l’étude, que le PQ et l’ADQ pourraient se partager les bénéfices à peu près également.
| LIB | PQ | ADQ | VRT | QS | “Trop serré” (- de 5% d’écart) |
|
|---|---|---|---|---|---|---|
| 2003 | 13 | 8 | 0 | 0 | 0 | |
| 2007 ? | 3 | 10 | 2 | 0 | 0 | 6 |
Dans les six circonscriptions où l’écart entre les 2 premiers candidats est en-deçà de la marge d’erreur, les libéraux et l’ADQ sont en avance deux fois, le PQ une fois et il y a égalité entre le PQ et l’ADQ dans le sixième cas.
Fait intéressant, CROP et UniMarketing ont -pour une fois dans le cas de CROP - rendu public les rapports présentant les données détaillées de l’étude (.pdf):
- Abitibi-Est, Chauveau, Lévis et Tashereau (CROP)
- Chambly, Crémazie, Fabre, Mercier et Vachon (CROP)
- Berthier, Chapleau, Marguerite-d’Youville, Sherbrooke et Saint-Jean (CROP)
- Trois-Rivières et Saint-Maurice (UniMarketing)
- Jonquière, Robeval, Chicoutimi, Lac-Saint-Jean et Dubuc (UniMarketing)
Les sondages réalisés par CROP l’ont été du 14 au 18 mars 2007 auprès de 400 à 401 personnes (selon les circonscriptions). La marge d’erreur est de 5%, 19 fois sur 20. Quant aux sondages réalisés par UniMarketing, il l’ont été réalisés du 18 au 20 mars 2007 en Mauricie et du 17 au 21 mars 2007 au Saguenay–Lac-Saint-Jean auprès de 390 à 395 personnes (selon les circonscriptions). La marge d’erreur est de 4,9%, 19 fois sur 20.
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Tags: Abitibi-Est, ADQ, élection générale 2007, Berthier, Chambly, Chapleau, Chauveau, Chicoutimi, circonscription électorale, Crémazie, CROP, Dubuc, Fabre, intentions de vote, Jonquière, Lac-Saint-Jean, Lévis, Marguerite-D’Youville, Mercier, PLQ, PQ, PVQ, QS, Roberval, Saint-Jean, Saint-Maurice, Sherbrooke, sondages, Taschereau, Trois-Rivières, UniMarketing, Vachon
Cyberpresse vient de dévoiler les résultats d’un sondage réalisé par la firme CROP dans la circonscription électorale de Saint-Jean. Pourquoi Saint-Jean? Tout simplement parce qu’elle est la circonscription baromète par excellence au Québec. À chaque élection générale québécoise depuis 1944 (1939, si on compte la brève période où elle était incluse dans Saint-Jean-Napierville), elle a élu un député issu du parti formant le gouvernement. La prémisse de base de ce sondage est donc de se fier sur la réputation de “comté baromètre” que l’on attribue à Saint-Jean afin d’essayer d’entrevoir le possible résultat du scrutin de lundi prochain. Ça vaut ce que ça vaut, mais au point où nous en sommes rendus, même la lecture d’entrailles d’oies par un devin pourrait s’avérer une méthode fiable de prédiction.
Après répartition des indécis (le nombre d’indécis n’est pas précisé, ni la méthode de répartition), les intentions de vote dans la circonscription seraient les suivantes:
- ADQ: 36%
- PQ: 33%
- LIB: 25%
- Autres: 6%
Le sondage a été réalisé du 14 au 18 mars 2007 auprès de 400 répondants. La marge d’erreur est de 4,9%, 19 fois sur 20.
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Tags: ADQ, élection générale 1939, élection générale 1944, élection générale 2007, comté baromètre, CROP, intentions de vote, PLQ, PQ, Saint-Jean, Saint-Jean-Napierville, sondages
Québec hebdo (les hebdos locaux de Transcontinental dans la région de Québec) a dévoilé hier sur son site web les résultats d’un sondage sur les intentions de vote dans la région de Québec réalisé par la firme Axiome Marketing. Après répartition des indécis (le nombre d’indécis n’est pas précisé, ni la méthode de répartition), les intentions de vote dans la région de Québec seraient les suivantes:
- ADQ: 41,6%
- LIB: 29,3%
- PQ: 21,9%
- VRT: 3%
- QS: 3%
- Autres: 1%
Les données par circonscription semble indiquer une lutte à trois dans les trois circonscriptions de la Haute-Ville et une avance adéquiste dans les six autres, mais en raison de la petite taille des sous-échantillons dans chaque circonscription, les données doivent être interprétées avec une extrême prudence. Par contre l’analyse de transfert de votes est beaucoup plus intéressante. Elle nous indique que parmi les répondants qui entendent appuyer le Parti libéral du Québec et le Parti québécois en 2007, 85% affirment avoir fait le même choix en 2003. Par contre, pour l’Action démocratique du Québec, 30% de ses supporters avaient voté libéral en 2003 et 13% avaient appuyé le PQ (ce qui est tout à fait logique: un parti qui fait des gains d’une élection à l’autre le fait nécessairement au détriment de ses adversaires et, dans une moindre mesure, parmi ceux qui n’avaient pas voté lors du scrutin précédent). Évidemment, la marge d’erreur pour les sous-échantillons ADQ, LIB et PQ varient car ils ne sont pas tous de la même taille.
Le rapport d’Axiome Marketing peut être consulté ici (pdf).
Le sondage a été réalisé du 14 au 17 mars 2007 auprès de 1 039 répondants des “neuf circonscriptions de Québec” (toutes les circonscriptions de la région de la Capitale-Nationale, sauf Charlevoix et Portneuf). La marge d’erreur est de 3,04%, 19 fois sur 20.
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Tags: ADQ, Axiome Marketing, élection générale 2007, intentions de vote, PLQ, PQ, PVQ, QS, région de Québec, sondages
Les comentateurs politiques s’arrachent les cheveux ces jours-ci avec la course à trois qui semble se dessiner à l’échelle nationale ainsi que dans plusieurs circonscriptions du Québec. On a pourtant déjà vu il y a quelques décennies une course non pas à trois ou à quatre, mais - croyez-le ou non - à six candidats!
La circonscription électorale de Rouyn-Noranda (intégrée à la circonscription de Rouyn-Noranda–Témiscamingue depuis 1981) est la seule à avoir jamais élu un député du CCF/NPD lors d’une élection générale au Québec. Elle a également été le théâtre de ce qui est probablement à ce jour la campagne électorale la plus fragmentée que l’on ait jamais connue au Québec. C’est ainsi qu’en 1944, année qui avait vu l’Union nationale remporter le plus grand nombre de sièges tout en obtenant moins de votes que le Parti libéral, les électeurs de Rouyn-Noranda élisaient le candidat du Co-operative Commonwealth Federation (CCF, l’ancêtre du Nouveau Parti démocratique), M. David Côté, avec… 21,03% des bulletins valides! Au sixième rang, le libéral indépendant Lucien-Denis Pilon, fort de ses 11,65% des voix, se retrouvait tout de même à moins de 10% d’écart du gagnant. Entre les deux se trouvaient les candidats du Bloc populaire canadien (18,53%), du Parti libéral (17,55%), de l’Union nationale (16,45%) et du Crédit social (14,13%). Deux autres candidats fermaient la marche avec moins de 1% des voix chacun.
Pour la petite histoire, un an après avoir été élu sous la bannière du CCF, David Côté quittait le parti afin de siéger comme député indépendant et ne se représenta pas lors de l’élection générale de 1948. Cette année-là, l’Union nationale, qui avait fini quatrième dans Rouyn-Noranda en 1944, remportait facilement la circonscription devant ses adversaires de l’Union des électeurs (l’ancêtre du Ralliement créditiste) et du Parti libéral.
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Tags: élection générale 1944, Bloc populaire, candidat indépendant, CCF, Crédit social, David Côté, député indépendant, insolite, PLQ, Rouyn-Noranda, Union nationale
La Presse a dévoilé ce matin les résultats d’un deuxième sondage en cette campagne électorale sur les intentions de vote dans la région de la Capitale-Nationale (le premier datant du 28 février dernier). Le territoire couvert est le même que lors du sondage de février, soit
(…) des circonscriptions du centre-ville comme Jean-Talon, où se présente le libéral Philippe Couillard, et Taschereau, où on retrouve la péquiste Agnès Maltais. L’ADQ a déjà deux circonscriptions sur les 12 sondées, Vanier et Chutes-de-la-Chaudière. On cou20vre aussi en bonne partie les circonscriptions de Chauveau (où l’ADQ présente une vedette, Gilles Taillon), Portneuf, Montmorency et Charlesbourg
auxquels s’ajoutent Jean-Lesage, La Peltrie, Lévis et Louis-Hébert.
Or, donc, après répartition proportionnelle des 15% indécis, les intentions de vote dans la région de Québec seraient les suivantes (les chiffres entre parenthèses indiquent les variations par rapport au précédent sondage CROP de fin février):
- ADQ: 40% (+10)
- PQ: 26% (+1)
- LIB: 24% (-8)
- VRT: 8% (=)
- QS: 4% (=)
- Autres: 0% (-1)
Oui, si on additionne, ça fait 102%, mais ce sont les chiffres qui sont parus dans La Presse. On vous reviendra là-dessus. MISE À JOUR: Dans Le Soleil, on attribue 6% aux verts et 5% à Québec solidaire à un endroit, mais 8% et 4% respectivement à un autre endroit. À suivre…
Comment cela pourrait-il se refléter en termes de sièges? Les responsables de la firme CROP refusent de prédire le nombre de sièges qu’obtiendra chaque parti, mais fait valoir que la répartition géographique du vote adéquiste pourrait l’empêcher de “passer la gratte” dans toutes les circonscriptions de la région. En effet,
Dans les circonscriptions du centre-ville, on trouve grosso modo 30 % d’adéquistes, un appui qui grimpe à 45 % en périphérie et sur la rive sud.
Ces chiffres sont en continuité avec d’autres enquêtes réalisées récemment et qui tendent à démontrer que l’appui adéquiste se concentre dans les anciennes villes de banlieue de la défunte Communauté urbaine de Québec. C’est ce qu’avaient démontré Paul Villeneuve, professeur associé à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ÉSAD), et Yvon Jodoin, professionnel de recherche au Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD) de l’Université Laval, lors d’une conférence donnée au début de février et dont on avait parlé dans Le Soleil. Selon cette étude, un électeur qui habite dans l’axe central Québec – Sainte-Foy aurait peu tendance à voter pour un parti prônant une idéologie conservatrice, tandis qu’un électeur qui vit loin du centre-ville et de la banlieue immédiate, et plus particulièrement dans l’ouest de la ville, aurait davantage tendance à voter à droite. Il y a d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte, mais il y a un compte rendu un peu plus détaillé dans un journal de campus de l’Université Laval, Au fil des événements (la carte ci-jointe est d’ailleurs tirée de cet article).
Le sondage téléphonique a été réalisé du 15 au 18 mars 2007 auprès de 500 répondants. La marge d’erreur est de 4%, 19 fois sur 20.
Le mercredi 21 mars 2007
Vers un balayage adéquiste à Québec
Denis Lessard
La PresseÀ une semaine du scrutin, l’Action démocratique du Québec s’apprête à balayer la région de Québec. Un sondage CROP terminé dimanche soir montre que le parti de Mario Dumont est très nettement en avance sur ses adversaires dans les 12 circonscriptions de la région de la Capitale-Nationale.
Pour ce coup de sonde, réalisé pour La Presse et Le Soleil, CROP a joint 500 personnes, du 15 au 18 mars. Les résultats sont frappants : l’Action démocratique rafle désormais 40 % des intentions de vote, par rapport à 26 % au PQ et 24 % au PLQ, une fois répartis proportionnellement les 15 % d’indécis.
Ces résultats permettent de prédire toute une dégelée pour le PLQ dans cette région où il détient actuellement neuf des 12 circonscriptions sondées par CROP.
Pour Claude Gauthier, le spécialiste de la maison, la «vague adéquiste» a traversé sans problème le débat des chefs à Québec, et il n’y a pas de raison de croire que le dépôt du budget de Stephen Harper - dont les idées sont proches de l’ADQ - permette aux libéraux de renverser la vapeur. «Renverser la tendance qu’on observe à Québec, c’est une grosse commande», résume-t-il.
L’enquête montre aussi que Mario Dumont a très nettement remporté le débat télévisé des chefs aux yeux des gens de Québec. Elle indique aussi que les adéquistes sont déterminés à maintenir leur choix jusqu’au 26 mars.
L’avance du parti de Mario Dumont dans la grande région de Québec se situe bien au-delà de la marge d’erreur de 4 points de pourcentage. Les verts font 8 % et Québec solidaire 4 %.
Montée depuis février
Le score de l’ADQ représente une augmentation très nette, de 10 points, depuis la fin février, des gains faits surtout aux dépens des libéraux. Peu après le déclenchement des élections, CROP avait mesuré 30 % d’appuis à l’ADQ. Les libéraux avaient alors 32 % des intentions de vote, huit points de plus que dans l’enquête terminée en fin de semaine. Le PQ faisait, à un point près, le même score. L’ADQ domine dans toutes les strates d’âge, sauf chez les aînés, qui restent acquis aux libéraux.
M. Gauthier parle facilement d’une «vague adéquiste à Québec», mais refuse de prédire le nombre des sièges que pourra obtenir ce parti le 26 au soir. Les électeurs adéquistes, observe-t-il, ne sont pas répartis également sur l’ensemble du territoire.
Dans les circonscriptions du centre-ville, on trouve grosso modo 30 % d’adéquistes, un appui qui grimpe à 45 % en périphérie et sur la rive sud.
L’enquête couvre des circonscriptions du centre-ville comme Jean-Talon, où se présente le libéral Philippe Couillard, et Taschereau, où on retrouve la péquiste Agnès Maltais. L’ADQ a déjà deux circonscriptions sur les 12 sondées, Vanier et Chutes-de-la-Chaudière. On couvre aussi en bonne partie les circonscriptions de Chauveau (où l’ADQ présente une vedette, Gilles Taillon), Portneuf, Montmorency et Charlesbourg.
Mario Dumont souffle dans le cou de Jean Charest comme meilleur candidat au poste de premier ministre. Ainsi, 27 % pensent que le chef libéral serait «le plus apte à diriger le prochain gouvernement» et 25 % que ce serait Mario Dumont. André Boisclair ferme la marche avec 18 %.
Fait intéressant, désormais, 60 % des gens pensent que les libéraux vont l’emporter - 67 % des gens étaient de cet avis fin février. C’était prévisible : huit libéraux sur 10 pensent que Jean Charest sera premier ministre, mais 67 % des électeurs adéquistes et 51 % des péquistes pensent la même chose.
Les gens de la région de Québec sont, plus que la moyenne québécoise, intéressés par la campagne électorale : 58 % des gens suivent la campagne, mais l’intérêt atteint 67 % chez les électeurs adéquistes.
Mario Dumont ressort clairement gagnant du débat des chefs, comme le laissait entrevoir le sondage CROP-Express effectué le soir même. Au même moment, Léger Marketing déclarait le match nul. Ainsi, 38 % des électeurs à Québec estiment que M. Dumont a été «le plus convaincant» des trois chefs au débat; 19 % donnent plutôt la palme à André Boisclair, et seulement 14 % estiment que Jean Charest a mieux fait. Le débat a conforté les adéquistes dans leur choix à 61 %; un peu comme les péquistes qui, à 62 %, disent que l’affrontement a renforcé leur opinion. Enfin, 40 % des électeurs libéraux disent que leur décision a été renforcée par le débat.
Adéquistes décidés
Élément nouveau, les électeurs adéquistes sont désormais aussi déterminés que les autres à maintenir leur choix jusqu’aux élections - les enquêtes montraient jusqu’ici que ce vote était beaucoup plus friable. Désormais, 68 % des électeurs adéquistes disent que leur choix est définitif, davantage même que les électeurs libéraux et péquistes, décidés à, respectivement, 62 et 63 %. Les électeurs de Québec solidaire et du Parti vert sont encore à plus de 60 % prêts à changer d’idée. Les premiers vont une fois sur deux vers le PQ, et les seconds se distribuent plus également entre les trois partis, avec un léger avantage à l’ADQ.
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Tags: ADQ, André Boisclair, élection générale 2007, CROP, géographie électorale, intentions de vote, Jean Charest, Mario Dumont, Paul Villeneuve, PLQ, popularité des chefs, PQ, PVQ, QS, région de Québec, sondages, Yvon Jodoin
Le Directeur général des élections a dévoilé ce soir le taux de participation à l’issue du vote par anticipation des 18 et 19 mars derniers. Ainsi, 564 409 électeurs ont voté durant les deux jours (sur 5 608 764 électeurs inscrits), ce qui donne un taux de participation de 10,06%. Toutefois, ces chiffres sont sujets à changements car le vote exercé n’inclut pas les voix exprimées lors du vote dans les installations d’hébergement et lors du vote au domicile. De plus, le nombre total d’électeurs inscrits augmentera vraisemblablement à l’issue de la période de révision spéciale ainsi que de l’ajout des électeurs hors Québec et des détenus.
En 2003, le taux de participation lors du vote par anticipation s’élevait à 5,56%, mais cette année là, le vote par anticipation ne durait qu’une seule journée, était offert moins longtemps durant la journée et n’était accessible, en principe, qu’aux personnes qui croyaient ne pouvoir être en mesure de voter le jour du scrutin proprement dit.
Cette hausse du taux de participation est-elle attribuable aux résultats serrés que laissent entrevoir les sondages des dernières, à la plus grande accessibilité du vote par anticipation en vertu des dernières modifications à la Loi électorale ou à un mélange des deux? Nous auront la réponse dans 7 jours.
Communiqué
Vote par anticipation : 564 409 électrices et électeurs ont exercé leur droit de vote jusqu’à maintenant
Québec, le 20 mars 2007 –– À l’issue du vote par anticipation (BVA) tenu les 18 et 19 mars, le directeur général des élections, Me Marcel Blanchet, annonce qu’un total de 564 409 électrices et électeurs se sont prévalus de leur droit de vote, ce qui correspond à 10,06 % du nombre total d’électeurs inscrits sur les listes électorales avant la révision spéciale.
En comparaison, les données officielles des élections générales du 14 avril 2003 indiquent que 5,56 % des électeurs avaient exercé leur droit de vote par anticipation.
« Bien que le taux de vote par anticipation ne laisse d’aucune façon présager du taux de participation final à l’élection, a indiqué Me Blanchet, nous constatons qu’un très grand nombre d’électrices et d’électeurs ont déjà exercé leur droit de vote et qu’à cet égard, il y a là un signe encourageant. »
C’est dans la région de Québec que l’on note les taux de participation au BVA les plus élevés, les circonscriptions de Jean-Talon (17,05 %), Louis-Hébert (16,98 %), Charlesbourg (16,47%), Lévis (15,73 %), La Peltrie (15,69 %) et Jean-Lesage (15,41%) étant les six circonscriptions où les taux sont les plus élevés.
Le portrait complet du vote par anticipation sera connu d’ici la fin de la semaine, alors que seront compilées les voix exprimées lors du vote dans les installations d’hébergement, qui prend fin aujourd’hui, et le vote au domicile, qui se termine le jeudi 22.
Rappelons qu’en vertu de nouvelles dispositions de la Loi électorale, les heures d’ouverture des bureaux de vote par anticipations avaient été allongées et que ce vote n’était plus réservé à certaines catégories d’électrices et d’électeurs.
Le dépouillement du vote par anticipation sera effectué le soir du scrutin, soit le 26 mars, dans chacune des 125 circonscriptions du Québec.
Un tableau qui donne les taux de participation pour chacune des circonscriptions du Québec, au terme du BVA, est accessible sur le site Web du DGE à l’adresse www.electionsquebec.qc.ca, en cliquant, dans la partie gauche de la page d’accueil, sur la rubrique « Documentation et historique », puis sur le lien « Bilan du vote par anticipation. »
Tags: élection générale 2007, DGE, droit de vote, Loi électorale, Marcel Blanchet, résultats électoraux, vote par anticipation
Le blogueur Stéphane Dion de Go-Québec.com lance une initiative intéressante et inédite (à notre connaissance) au Québec: réaliser un sondage de sortie des urnes ou “exit poll” par Internet le 26 mars prochain:
Avec l’aide des électeurs, nous voulons déterminer les résultats des élections du 26 mars prochain avant la fermeture des bureaux de vote. Les électeurs sont invités à compléter anonymement un très court sondage par circonscription sur le choix qu’ils ont fait.
Les résultats obtenus seront combinés avec des données des élections antérieures ainsi qu’une projection de la répartition des votes dans les 125 circonscriptions. La tendance des votes dans une circonscription permettra de déclarer un candidat élu.
Un sondage de sortie des urnes est un sondage réalisé immédiatement après que les électeurs aient quitté le bureau de vote et où, contrairement aux sondages d’opinion où l’on questionne les répondants sur leurs intentions de vote, on demande aux répondants l’identité du candidat ou du parti pour lequel ils ont réellement voté. Pour de plus amples renseignements sur la méthodologie employée lors du sondage de sortie des urnes réalisé pour les principaux réseaux télé américains lors des élections de mi-mandat aux États-Unis en 2006, nous vous invitons à lire ce billet (en anglais) de Mark Blumenthal sur pollster.com.
En quoi est-ce une démarche inédite? Pourquoi n’y a-t-il pas de sondages de sortie des urnes au Québec, par exemple par CROP ou Léger Marketing? Tout simplement en raison de la rapidité avec laquelle les résultats sont compilés. Les sondages de sortie des urnes sont généralement employés dans des pays populeux (ex: États-Unis, France) et/ou qui n’ont pas les ressources qui permettent de communiquer rapidement les résultats du dépouillement, ce qui fait en sorte que le dépouillement des bulletins de vote peut s’échelonner sur plusieurs jours. Une autre utilité des sondages de sortie des urnes est de contre-vérifier les résultats “officiels” d’un scrutin dans une démocratie dite “émergente” afin d’essayer de détecter les possibles cas de fraude électorale. Au Québec (et aussi au fédéral), le premier décompte des bulletins de vote est complété dans les heures suivant la fermeture des bureaux de scrutin et, sauf résultats extrêmement serrés ou retards dans une section de vote donnée, on peut rapidement proclamer un vainqueur.
Mais revenons au projet de sondage de sortie des urnes de Go-Québec.com. De prime abord, la méthode suggérée est, à certains égards, questionnable sur le plan méthodologique:
- D’abord, comme tout sondage réalisé par Internet, rien ne garantit, contrairement aux sondages de sortie des urnes réalisés “en personne” à la sortie des lieux de votation, que chaque individu ne sera sondé qu’une seule fois.
- Ensuite, étant donné que l’échantillon ne sera pas sélectionné de façon aléatoire (les répondants sont ceux qui le veulent bien), rien n’indique que l’échantillon sera représentatif de la composition de l’électorat québécois. De plus, après avoir répondu au sondage, nous nous sommes rendus compte qu’aucune question n’est posée sur les caractéristiques socio-économiques des répondants (âge, sexe, lieu de résidence, langue maternelle, scolarité, revenu, etc.), contrairement à ce qui se fait dans d’autres pays. Rien ne permet de pondérer l’échantillon en fonction des caractéristiques de la population, ce qui rend toute extrapolation pour le moins risquée.
- Enfin, les sondages de sortie des urnes sont généralement employés afin de tenter de prédire les résultats d’une élection à l’échelle nationale (par exemple lors d’élections présidentielles) et non pas de prédire les résultats à l’échelle des circonscriptions. Dans un monde idéal, avec un échantillon représentatif de la population, ça prend un minimum de répondants dans chaque circonscription pour faire une projection valide. À 500 répondants par circonscription (marge d’erreur d’environ 5% tout de même!), ça prendrait au mimimum 62 500 répondants à l’échelle québécoise! Même Léger Marketing ou CROP seraient incapables fournir à la tâche en quelques heures, même par Internet, même avec toutes les précautions que les firmes de sondages prennent lorsqu’elles sondent par Internet!
Autrement dit, la démarche de Go-Québec.com s’apparente davantage à un “straw poll“, comme on en retrouve à tous les jours sur Cyberpresse, qu’à un sondage de sortie des urnes. Nous n’avons rien contre les straw polls en soi, nous en avons un nous-mêmes dans la section Élection 2007 de ce site. Le problème est de croire qu’un straw poll peut être représentatif de l’ensemble d’une population. Par définition, un straw poll n’est représentatif que de l’opinion des répondants et ne devrait avoir aucune prétention scientifique.
Cela étant, l’exercice de Go-Québec.com, à défaut d’être un vrai sondage scientifique, risque de mettre encore plus de piquant à la soirée électorale, comme s’il n’y en avait pas déjà assez comme ça!
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À lire ce matin dans La Presse: Denis Lessard présente les travaux de Mme Claire Durand, professeure au département de sociologie à l’Université de Montréal, sur les sondages électoraux. Mme Durand a d’ailleurs établi, sur la base des résultats de 2003 par circonscription, une liste des «victoires» attendues pour chaque parti le 26 mars prochain, liste que vous pouvez consulter sur le dépôt public de données de Mme Durand (cliquez ici).
Le mardi 20 mars 2007
ANALYSE
La sondeuse de sondages
Denis Lessard
La PresseTout le monde semble convaincu qu’une faible participation aux élections du 26 mars sera nécessairement une mauvaise nouvelle pour le Parti québécois. On tient aussi pour acquis, sans nuances, le nombre des sièges obtenus en 2003.
«Ces mythes m’énervent», lance Claire Durand qui, depuis des années à l’Université de Montréal, «sonde les sondages». De son oeil de «méthodologue», elle vérifie si les enquêtes d’opinion dont les médias font leurs choux gras en période électorale sont faites selon les règles de l’art.
Pour terrasser quelques impressions reçues, la chercheuse a pris le temps de refaire ces fameuses listes que les organisateurs des partis gardent précieusement dans leur poche. Ils ne montrent jamais ces palmarès des circonscriptions - elles décourageraient bien des aspirants candidats.
Les victoires, comme les défaites, sont courtes bien souvent. Cette circonscription peinte en bleu en 2003, devrait être plus foncée, et cette autre, un gain libéral, mériterait d’être rose plutôt que rouge.
Car c’est une chose d’établir le pourcentage que pourrait obtenir un parti dans l’urne le soir des élections; c’en est une autre de prédire comment ce chiffre se distribuera dans les circonscriptions.
C’est d’ailleurs pourquoi les sondeurs ont toujours rappelé que le PLQ avait besoin d’une demi-douzaine de points d’avance, pour l’emporter - une partie importante de ses partisans sont concentrés dans l’ouest de Montréal.
Pour chacun des trois principaux partis, Mme Durand a établi, circonscription par circonscription, l’ordre des «victoires» attendues le soir du 26, sur la base du vote exprimé en 2003 - la liste que les apparatchiks gardent dans leur petite poche.
Bien sûr, des courses à trois peuvent toujours brouiller les cartes. La montée de l’ADQ dans une circonscription péquiste peut, tout à coup, ouvrir la voie à un élu libéral. C’est ainsi que les libéraux soutiennent avoir des chances dans Nicolet ou dans Berthier. Dans Roberval ou Lévis, les libéraux ont été élus en 2003 grâce à une bonne performance de l’ADQ.
Premier constat, les libéraux peuvent compter sur plus de 35 circonscriptions où, en 2003, ils ont gagné avec une avance d’au moins 20 % des voix sur leur plus proche adversaire, montre le manuel Durand.
Les victoires du PQ sont moins fortes. Dans 25 des 45 circonscriptions les plus péquistes, il y a quatre ans, le gagnant avait moins de 10 % d’avance sur son plus proche adversaire.
L’ADQ, de son côté, est habituée aux courtes victoires, et plus encore aux défaites de justesse. En 2003, sur cinq élus, l’ADQ a gagné par plus de 10 % des voix seulement une fois. C’était dans Rivière-du-Loup grâce à Mario Dumont.
Comme tous les sondages montrent que l’ADQ aura plus de voix qu’en 2003 - elle avait alors recueilli 18 % des suffrages - la liste de Mme Durand montre très nettement là où l’ADQ a le plus de chances. C’était prévisible, la région de Québec s’y retrouve au complet. Mais en descendant la liste, on retrouve aussi Mirabel, René-Lévesque, Arthabaska, Saint-Maurice, Berthier, Rouyn-Noranda, Frontenac, Maskinongé.
Petits calculs intéressants : si l’ADQ parvient à faire élire ses candidats dans les 20 circonscriptions où elle a eu ses meilleurs scores en 2003, on risque de voir un gouvernement libéral minoritaire -12 de ces 20 circonscriptions appartiennent actuellement au PLQ, qui comptait 72 sièges lors de la dissolution de la Chambre.
Pour Claire Durand, quand on regarde qui l’a emporté de justesse en 2003, «on a l’impression qu’il y a une quarantaine de circonscriptions où les libéraux n’ont pas trop à s’inquiéter. Sauf dans la région de Québec, rouge en 2003, où l’on retrouve 14 des 20 «meilleurs comtés» adéquistes.
En revanche, partout ailleurs, les péquistes et les adéquistes sont, dans bien des cas, à se battre pour les mêmes sièges. «En 1973, le PQ et l’Union nationale étaient souvent dans les mêmes circonscriptions et Bourassa était passé entre les deux», se souvient-elle.
La faiblesse du PLQ chez les francophones est certes un élément défavorable, mais en 2003, cela ne l’a pas empêché de l’emporter. Il faut dire que Jean Charest avait manifestement remporté le débat télévisé, ce qui est loin d’être le cas cette année.
La théorie qui veut que plus la participation est faible plus le PQ est en difficulté, est un autre «mythe», selon la spécialiste. En apparence, cela semble pourtant évident. Les libéraux ont toujours grosso modo 1,7 million de votes dans les urnes depuis 1989. Ce score s’est vérifié en 1989, 1994, 1998 et 2003.
C’est le suffrage péquiste qui varie. Quand le PQ l’emporte, c’est qu’il a autant ou presque autant de voix que le PLQ. Quand il perd, c’est qu’il lui manque entre 400 000 et 500 000 voix le soir du vote, ce qui entraîne la participation à la baisse. L’ADQ, pour sa part, a augmenté à chaque scrutin de 200 000 voix son appui populaire.
Mais quand on scrute la participation circonscription par circonscription, on constate que c’est là où la participation a été la plus forte que le PQ a, plus souvent qu’à son tour, mordu la poussière.
Dans les 10 circonscriptions où on a voté le plus massivement, le PQ a perdu neuf fois. Et la tendance se confirme dans les 20 circonscriptions qui suivent au palmarès de la participation.
Inversement, dans les 30 endroits où la participation a été la plus faible, en 2003, le PQ a perdu un seul siège, passant de huit à sept.
Pour obtenir le palmarès Durand:www.webdepot.umontreal.ca/Usagers/durandc/MonDepotPublic/electionQc2007
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Tags: ADQ, élection générale 2007, Claire Durand, comportements électoraux, méthodes quantitatives, PLQ, PQ, sondages
Yves Williams a conclu hier sa série Outils de campagne (à lire absolument si vous ne l’avez pas déjà fait) sur la web-campagne 2007 avec un article sur La guerre des blogues. Loin de nous l’idée de vendre le punch, mais voici un extrait qui résume bien la teneur de l’article:
Les partis auront fait leurs premières armes des blogues comme outils de campagne. Et ils devront méditer sur un drôle de paradoxe : alors que le Parti Québécois et le Parti Libéral créent des blogues sur leur site, tout porte à croire que la « guerre des blogues » sera gagnée par l’ADQ à moins d’un revirement inattendu durant cette dernière semaine.
Cette issue était, il faut le dire, prévisible, étant donné que des blogues québécois tendant vers la droite existent depuis un certain temps déjà et, de ce fait, se sont constitués au fil du temps un “auditoire” dont la fidélité se reflète dans les sites de référencement. Lorsque Top Blogues sera réactivé, jetez un oeil sur le classement des blogues dans la Catégorie “politique”. Si le pattern qui prévalait ces derniers mois se répète, 8-9 des 10 blogues figurant dans le top 10 seront de la mouvance adéquiste et/ou de droite (d’ailleurs, Marc Snyder l’avait déjà souligné il y a quelques semaines). De même, le top 10 politique du site de référencement Canadian Blogs (consulté à 16h aujourd’hui) comprend 6 blogues traitant entièrement ou partiellement de politique québécoise, dont 4 peuvent être qualifiés “de droite” (Antagoniste.net, Le surfeur autonome, Un blog… de centre-droit!! et Sicweb. Amériquébec est plutôt dans la mouvance souverainiste de gauche, puis il y a le nôtre).
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Pour le gérant d’estrade politique qui sommeille en vous, L’échiquier est ce qu’il vous faut. Ce site qui vient tout juste de paraître sur la toile vous propose de faire vos prédictions sur les résultats de l’élection générale du 26 mars prochain. C’est basé un peu sur le même principe que notre propre concours, mais les animateurs de L’échiquier ont ajouté d’autres questions.
Toujours selon L’échiquier, un “pool politique”, qui vous invitera à former votre équipe de rêve avec les députés de l’Assemblée nationale, est également en préparation.
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Tags: élection générale 2007, L’Échiquier, prédictions électorales
La semaine dernière, nous vous présentions brièvement les 29 candidats indépendants et sans désignation - ceux pour lesquels nous avions trouvé des informations à tout le moins - qui tentent de se faire élire le 26 mars prochain. Depuis, nous avons réussi à mettre la main sur de plus amples informations sur les candidats suivants:
- M. Mario G. Bergeron (ind., Drummond): selon L’Express de Drummondville, M. Mario G. Bergeron (allez voir sa photo ici. Un seul mot: spécial) est un militant de gauche qui a déjà oeuvré au sein de l’Union des forces progressistes. Il est parmi les animateurs de Solidarisme social, un parti politique en cours de formation dont le nom est réservé auprès du Directeur général des élections.
- M. Russell Wood (ind., Marquette): selon l’hebdo Le Messager Lachine Dorval, M. Wood est sociologue de formation et scénariste pigiste.
- M. Romain Angeles (ind., Outremont): M. Angeles s’était manifesté dans nos pages la semaine dernière, Philippe Schnobb de Radio-Canada en parle ce matin; voici son site Internet au contenu élaboré dans lequel il prône, entre autres, l’abolition des partis politiques.
Par ailleurs, si quelqu’un a une information quelconque sur un des candidats suivants, il ou elle serait bien aimable de nous la transmettre:
- M. Charles-Antoine Bergeron (ind., Bourassa-Sauvé)
- Mme Noemia Onofre de Lima (s.d., Chomedey)
- Mme Manon Bissonnette (ind., Deux-Montagnes)
- M. Jean Siouville (ind., Huntingdon)
- M. Martin McNeil (ind., La Prairie)
- M. Vassilios Gerakis (ind., Laurier-Dorion)
Tags: élection générale 2007, Bourassa-Sauvé, candidat indépendant, Charles-Antoine Bergeron, Chomedey, Deux-Montagnes, Drummond, Huntingdon, Jean Siouville, La Prairie, Laurier-Dorion, Manon Bissonnette, Mario G. Bergeron, Marquette, Martin McNeil, Noemia Onofre de Lima, Outremont, Romain Angeles, Russell Wood, Solidarisme social, Union des forces progressistes, Vassilios Gerakis
D’abord, dans Le Devoir (accès réservé aux abonnés), la chroniqueuse Chantal Hébert résume pour le lectorat québécois l’histoire politique de l’Ontario des 30 dernières années. Où est l’intérêt, demandez-vous? L’intérêt est dans la dynamique tripartite qui prévaut généralement dans la province voisine depuis les années 70 et qui a généré plusieurs gouvernement minoritaires (les conservateurs sous Bill Davis), un gouvernement minoritaire remplacé par l’opposition officielle avec l’appui du 3e parti (le gouvernement conservateur de Frank Miller remplacé par les libéraux de David Peterson en 1985), 2 partis qui forment une alliance parlementaire (les libéraux et le NPD entre 1985 et 1987), un parti qui remporte une majorité à la surprise générale (le NPD en 1990) et 3 partis qui prennent le pouvoir en trois élections successives (Libéraux en 1987, NPD en 1990 et conservateurs en 1995).
Ensuite, dans La Presse, le journaliste Mario Girard traite du comportement électoral des groupes ethnoculturels au Québec. Bien que cette question ne soit pas à l’avant-scène de la recherche en science politique au Québec, certains chercheurs s’intéressent à la question. Ainsi, le vote des membres des groupes ethnoculturels serait moins monolithique (selon l’expression de Salam Elmenyawi, président du Conseil musulman de Montréal) qu’il ne l’a déjà été. On parle également de la participation des électeurs appartenant aux groupes des minorités visibles au processus électoral, qui serait moins élevée que parmi la majorité (notamment en ce qui a trait à l’inscription sur les listes électorales).
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Tags: élection générale 2007, comportements électoraux, David Peterson, Frank Miller, gouvernement minoritaire, histoire politique, minorités, Ontario
Décidément, ça devient une habitude: après Strategic Counsel, dont un sondage a été publié hier, c’est au tour d’une autre maison de sondages basée en Ontario, SES Research, de s’intéresser à la présente campagne électorale québécoise. SES compte, parmi ses principaux clients du milieu des médias, la chaîne parlementaire CPAC. Les résultats du sondage dont il est question ici sont parus dans La Presse de ce matin. De plus, le PDG de SES Research, Nik Nanos, les commente également sur son blogue.
Aucune question ne porte sur les intentions de vote, le sondage traite plutôt des perceptions sur divers aspects des partis politiques en lice et de leur chef respectif. De même, il est impossible de savoir, à la lumière des données fournies par SES Research, si l’échantillon a été pondérée afin d’être représentatif de la population québécoise.
| LIB / Jean Charest | PQ / André Boisclair | ADQ / Mario Dumont | VRT / Scott McKay | QS / Françoise David | Aucun | Incertain |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Dans le contexte de la politique provinciale et peu importe votre intention de vote actuelle, à quel parti provincial vous identifiez-vous le plus … | ||||||
| 25,8 | 24,3 | 15,0 | 5,0 | 4,0 | 2,1 | 23,9 |
| Quel chef a la meilleure vision pour le Québec? | ||||||
| 21,4 | 30,5 | 25,5 | 3,1 | 3,5 | 0,9 | 15,2 |
| Quel chef est le plus compétent? | ||||||
| 38,0 | 17,9 | 20,8 | 1,4 | 1,8 | 0,7 | 19,4 |
| À quel chef faites-vous le plus confiance? | ||||||
| 29,0 | 20,6 | 25,1 | 1,3 | 3,6 | 2,4 | 17,9 |
| Les points de vue de quel chef se rapprochent le plus des vôtres? | ||||||
| 27,1 | 21,0 | 25,8 | 3,6 | 4,5 | 0,7 | 17,3 |
| Quel chef possède les traits de caractère nécessaires pour être le premier ministre du Québec? | ||||||
| 35,6 | 18,2 | 24,7 | 1,6 | 1,9 | 0,7 | 17,4 |
| Quel parti possède l’équipe de candidats la plus solide? | ||||||
| 48,9 | 22,9 | 7,4 | 1,9 | 1,1 | 9,1 | 8,7 |
| Quel parti réussit le mieux à garantir que le Québec reçoive sa juste part au sein du Canada ? | ||||||
| 41,5 | 27,6 | 12,7 | 0,9 | 1,5 | 9,0 | 6,8 |
| Quel parti a le programme politique le plus solide ? | ||||||
| 36,5 | 23,4 | 15,0 | 2,7 | 1,5 | 11,1 | 9,8 |
Des données supplémentaires présentées selon le sexe, l’âge et l’identification partisane peuvent être consultées ici (.pdf).
Le sondage téléphonique a été réalisé auprès de 500 Québécois les 14 et 15 mars 2007. La marge d’erreur est de 4,4%, 19 fois sur 20.
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