Nathalie Normandeau démissionne

Nathalie Normandeau (LIB), députée de Bonaventure (1998-2011)

À cette heure tardive, vous êtes probablement déjà au courant de la démission de Nathalie Normandeau (LIB), qui était jusqu’à aujourd’hui députée de Bonaventure, vice-première ministre et ministre des Ressources naturelles et de la Faune dans le gouvernement Charest.

À la suite de cette démission, nous avons mis à jour nos pages sur les députés de la 39e législature, la composition du Conseil des ministres et l’histoire politique de Bonaventure.

En outre, nous venons tout juste de mettre en ligne notre section spéciale sur la prochaine élection partielle dans la circonscription électorale de Bonaventure. Cette élection doit avoir lieu d’ici au 9 avril 2012, s’il n’y a pas d’élection générale entre-temps.

Bien entendu, il faudra vraisemblablement attendre quelques jours avant qu’émergent les premières rumeurs de candidatures, mais fidèles à notre habitude, nous resterons à l’affut.

Publié le 06 septembre 2011 à 12h55| Mis à jour à 17h50

Nathalie Normandeau démissionne

Tommy Chouinard La Presse

(Québec) Coup dur pour Jean Charest. La numéro deux du gouvernement, Nathalie Normandeau, a démissionné aujourd’hui.

 

«Ne cherchez pas de motivations autres que celles où j’aspire à un peu de repos, de stabilité, un peu de sérénité dans ma vie personnelle», a déclaré la vice-première ministre et titulaire des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau. Elle dit quitter «sans amertume», «avec sérénité».

Le premier ministre, qui l’accompagnait en conférence de presse, s’est dit «attristé» de perdre «une personne d’exception qui a la politique dans le sang».

«Après 13 ans de travail comme députée et huit ans comme ministre, j’estime qu’il est temps de passer le flambeau», a affirmé Mme Normandeau, élue dans Bonaventure en Gaspésie pour la première fois en 1998.

Elle a souligné que la vie politique est «exigeante» et «commande de nombreux sacrifices». Il faut être «disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept». Elle en a assez de «vivre dans ses valises», entre la Gaspésie et Québec.

«J’ai un immense besoin de faire autre chose, de relever de nouveaux défis», a-t-elle indiqué. Quel genre de défi? «Je vais prendre un peu de temps pour moi, et on verra ce que l’avenir va me réserver.»

La Presse révélait ce printemps la relation amoureuse entre Mme Normandeau et l’ex-chef du SPVM, Yvan Delorme. Rappelons que les liens entre M. Delorme et le patron de l’agence de sécurité BCIA, Luigi Corretti, faisaient alors les manchettes. Le PQ avait laissé entendre que Mme Normandeau devait quitter le conseil des ministres.

Nathalie Normandeau a également montré des signes de fatigue dernièrement. En juillet, la femme de 43 ans a souffert d’un malaise lors de funérailles militaires en Gaspésie.

Elle avait déjà confié à des proches son intention de ne pas se présenter aux prochaines élections générales. Elle précipite son départ en présentant sa démission dès maintenant. Cette décision résulte d’une «longue réflexion». Elle avait fait part de sa réflexion à Jean Charest «il y a quelques semaines». «Je lui avais assuré de mon appui peu importe la décision qu’elle prendrait», a-t-il noté.

Nathalie Normandeau est rapidement devenue la femme de confiance de Jean Charest. Elle était considérée comme son successeur potentiel à la tête du Parti libéral du Québec.

Mme Normandeau vient du sérail libéral: elle a travaillé au cabinet du premier ministre Robert Bourassa de 1988 à 1992. Elle a été mairesse de son village natal, Maria en Gaspésie, de 1995 à 1998.

Nathalie Normandeau a été élue pour la première fois en 1998 dans Bonaventure, la circonscription que le Parti québécois avait réussi à arracher aux libéraux en 1994 après le décès de Gérard-D. Lévesque.

Nathalie Normandeau a accédé au saint des saints à titre de ministre délégué au Développement régional et au Tourisme dès l’arrivée au pouvoir des libéraux en 2003. Elle a pris du galon en 2005 en passant aux Affaires municipales. Jean Charest l’a choisie comme vice-première ministre trois ans plus tard. En 2009, il lui a confié les Ressources naturelles et – autre marque de confiance – la responsabilité de la mise en oeuvre du Plan nord.

L’image de Nathalie Normandeau s’est toutefois ternie au cours des derniers mois, en particulier à cause du dossier du gaz de schiste. «Il n’y a pas de dossiers en particulier qui ont contribué à mon départ de la vie politique», a noté Mme Normandeau, martelant que «le temps est venu» pour elle «de passer à une autre étape».

Sa vie personnelle a fait les manchettes en 2009. La ministre confirmait alors sa liaison amoureuse avec l’adéquiste François Bonnardel. La rupture, à l’été 2010, a été difficile. Une autre affaire a ébranlé Mme Normandeau: le décès de son collègue Claude Béchard, en septembre 2010.

En conférence de presse, Mme Normandeau a décrit Jean Charest comme une personne qui lui est «très, très chère» et qui lui a beaucoup appris. «Je vous serai toujours reconnaissante», a-t-elle dit.

Jean Charest perd un sixième ministre depuis 2008. Selon lui, «l’équipe est assez forte et a beaucoup de profondeur qu’on réussit très bien lorsque ces changements se présentent. La même chose est vraie cette fois-ci».

Sa majorité en Chambre est bien mince avec 64 députés – 63 si l’on exclut le président Jacques Chagnon, ce qui est le minimum pour avoir la majorité absolue.

Le départ de Nathalie Normandeau force Jean Charest à déclencher des élections partielles d’ici six mois. Il devra également faire un remaniement ministériel. Il aura peu de temps pour brasser les cartes: la rentrée parlementaire a lieu dans deux semaines, le 20 septembre. Une réunion du conseil des ministres a lieu mercredi avant-midi.