Un article de la Presse canadienne publié sur Cyberpresse fait état d‘allégations à l‘effet que des proches du Parti libéral du Québec auraient offert au député de Beauce-Nord, M. Janvier Grondin (ADQ), dont l‘assemblée d‘investiture avait lieu hier, un poste dans la fonction publique afin qu‘il ne représente pas sa candidature lors de la prochaine élection générale. L‘article peut être consulté ici, mais il est également reproduit ci-dessous:
Le mercredi 06 septembre 2006
PROMESSE d‘UN EMPLOI «CONFORTABLE»
Le Parti libéral aurait tenté d‘écarter un député adéquiste
Presse Canadienne
Québec
Un homme d‘affaires libéral très influent, proche du premier ministre Jean Charest, a récemment promis un emploi confortable dans la fonction publique au député adéquiste de Beauce-Nord, Janvier Grondin, en échange de son retrait de la vie politique.
Une fois le député évincé, la circonscription serait devenue «prenable», aux yeux des libéraux, lors du prochain scrutin.
«Loin de m’intéresser, cela m’a écoeuré», a lancé mercredi M. Grondin, qui a décidé de révéler au grand jour la manoeuvre dont il a été l‘objet plus tôt cet été, au cours d‘une activité publique dans sa circonscription.
«On m’a offert un emploi dans la fonction publique pour les cinq prochaines années, à condition que je ne me représente pas à la prochaine élection. Cela m’a surpris», a relaté candidement le député de Beauce-Nord en entrevue à La Presse Canadienne.
M. Grondin soutient n‘avoir jamais songé à accepter la perche tendue par le camp politique adverse, même s‘il admet «avoir pris un moment de réflexion, pour ne pas être impoli».
«Moi je suis allé en politique pour combattre ce genre de choses: le patronage, les nominations politiques. Il n‘était pas question que j’accepte la proposition.»
Même si le député refuse encore d‘identifier l‘auteur de la proposition, l‘entourage du chef de l‘Action démocratique du Québec (ADQ) Mario Dumont n‘hésite pas à pointer du doigt l‘homme d‘affaires beauceron Placide Poulin, un partisan libéral de longue date qui a fait fortune avec les baignoires Maxx.
MM. Poulin et Charest s‘interpellent comme «des amis», affirme-t-on dans les cercles adéquistes.
De fait, M. Poulin est «très proche» du premier ministre Jean Charest, a commenté M. Dumont, convaincu que l‘homme d‘affaires n‘a fait «qu‘appliquer la bonne recette libérale» consistant à attirer ou à écarter des candidatures en offrant des nominations sur un plateau d‘argent.
«C‘est un système organisé au PLQ. Ils appellent ça, «déblayer le terrain», a-t-il fait valoir.
Selon lui, les libéraux, par le biais de M. Poulin, ont tenté de se débarrasser à bon compte du député Grondin afin de faciliter la tâche au candidat libéral pressenti, Claude Drouin.
Cet ancien député libéral fédéral se fait tirer l‘oreille, incertain de ses chances de remporter le scrutin.
En matinée, le premier ministre Jean Charest a nié toute implication personnelle dans cette affaire.
«Je peux vous dire que jamais, ni directement, ni indirectement, une personne a été autorisée à approcher M. Grondin au nom du Parti libéral du Québec», a-t-il affirmé lors d‘un point de presse à Québec.
«Si M. Grondin a eu un incident (sic) avec quelqu‘un, je l‘invite à dire avec qui et dans quelle circonstance. Quant à moi, le reste relève de la fiction», a ajouté le premier ministre.
Cependant, les explications de M. Charest ne convainquent nullement le chef de l‘ADQ.
«Il est mal placé pour jouer les vierges offensées, puisqu‘il est à la tête de ce système de nominations», a soutenu M. Dumont.
d‘après le député de Rivière-du-Loup, il est «impossible» que des personnalités aussi identifiées au Parti libéral du Québec que M. Poulin puissent offrir sans détour des nominations dans la fonction publique «sans que M. Charest le sache».
Quant à lui, M. Poulin n‘a pas retourné l‘appel de La Presse canadienne.