(Tout au long de la campagne électorale, nous publierons une série de billets sur l’origine du nom des circonscriptions électorales québécoises(1). Vous vous êtes toujours demandés d’où provient le nom de la circonscription où vous résidez? Même si ce n’est pas le cas, vous aurez (peut-être) la chance de le savoir d’ici au 4 septembre prochain.)
Aujourd’hui, nous vous présentons un 3 pour 1 avec 3 circonscriptions dont le nom a également été employé pour désigner une des 24 «divisions» du Conseil législatif, qui fut la Chambre haute ou «Sénat» du Parlement québécois de 1867 à 1968. À titre indicatif, cette carte produite par les auteurs du blogue Blunt Objects(2) permet d’avoir un aperçu de la géographie de la représentation au Conseil législatif du Québec.
Mille-Îles
Située dans Laval, la circonscription électorale de Mille-Îles a été créée en 1983 (à la suite de la refonte de la carte électorale de 1972). Ce toponyme fait référence à la rivière des Mille Îles, qui borde cette circonscription, et dont le nom, employé depuis le 17e siècle, évoque les nombreuses îles qu’on retrouve dans cette rivière. Pour sa part, la division de Mille Isles était située sur la rive nord de la rivière du même nom, dans l’actuelle région administrative des Laurentides, et correspondait à l’époque aux «comtés de Terrebonne et de Deux-Montagnes»(3).

Circonscription électorale de Mille-Îles, carte électorale de 2011 (source: Commission de la représentation électorale)
Montarville
Située en Montérégie, la circonscription électorale de Montarville a été créée en 1981 (à la suite de la refonte de la carte électorale de 1980). De 1981 à 1994, elle fut connue sous le nom de «Bertrand». Puis, de 1994 à 2012, elle fut connue sous le nom de «Marguerite-D’Youville». Ce toponyme est issu du nom de la seigneurie de Montarville, concédée en 1710 à Pierre Boucher de Boucherville (1622-1717), gouverneur de Trois-Rivières (1662-1667), dont le nom, selon certaines hypothèses, serait un mot-valise composé du préfixe «Monta», de l’élément descriptif «montagne», et du suffixe «rville», du nom de la seigneurie adjacente ainsi que du nom du seigneur Boucherville. Elle est située dans l’ancienne division de Montarville, qui comprenait une bonne partie de la rive-sud de l’île de Montréal, soit «les comtés de Verchères, de Chambly et de Laprairie»(3).

Circonscription électorale de Montarville, carte électorale de 2011 (source: Commission de la représentation électorale)
Repentigny
Située dans Lanaudière, la circonscription électorale de Repentigny a été créée en 2012 (à la suite de la refonte de la carte électorale de 2011). Ce toponyme honore la mémoire de Pierre Legardeur de Repentigny (v. 1608-1648), auquel fut concédée en 1647 la seigneurie de L’Assomption, située en partie dans cette circonscription. Elle est située dans l’ancienne division de Repentigny, qui comprenait une partie de l’actuelle région administrative de Lanaudière, soit «la paroisse de St. Paul, le township de Kildare et son augmentation, et le township de Cathcart, dans le comté de Joliette, les comtés de L’Assomption et de Montcalm»(3).

Circonscription électorale de Repentigny, carte électorale de 2011 (source: Commission de la représentation électorale)
Notes:
- Ces billets sont inspirés des recherches que nous avons effectuées en vue de la publication de notre section consacrée à la géographie électorale québécoise. Les informations proviennent de plusieurs sources dont les principales sont: les rapports de la Commission de la représentation électorale, le site Web de la Commission de toponymie, le Dictionnaire biographique du Canada en ligne ainsi que l’ouvrage «La toponymie électorale au fil de l’histoire de la carte électorale du Québec», publié par le Directeur général des élections. (↩)
- Il s’agit d’une carte des 24 divisions territoriales du Québec au Sénat fédéral, dont les frontières sont à peu près les mêmes que celles des 24 anciennes divisions au Conseil législatif du Québec. (↩)
- Statuts refondus du Canada, 1859, c. 1, cédule A. (↩) (↩) (↩)