«Être en politique, c'est comme être un entraîneur de football. Il faut être assez intelligent pour comprendre le jeu et assez bête pour penser que c'est important.» (Eugene McCarthy [1916-2005], homme politique américain)
C‘est à ce tour de force que nous convie Bill Clennett, candidat de Québec solidaire dans Hull le 12 mai prochain, dans cette vidéo, également disponible sur le site Web de QS, où il nous explique son cheminement politique à la suite de la démission de Roch Cholette au début du mois.
Contrairement à Patrick Lagacé, nous n‘avions pas remarqué que l‘investiture de Québec solidaire dans Bourget et Pointe-aux-Trembles débutera en même temps que le 1er match de la série entre le Montréal et le Boston demain soir…
Hull: les forces en présence
Un article paru hier dans Le Droit brosse un portrait des forces en présence dans Hull en vue de la prochaine élection partielle :
ADQ: l‘identité de l‘éventuel candidat adéquiste dans Hull n‘a pas été dévoilée, mais des membres des instances du parti en Outaouais ont annoncé que ce serait une «grosse pointure» et un «candidat vedette». À suivre;
LIB: tel qu‘annoncé la semaine dernière, Maryse Gaudreault, attachée politique du député démissionnaire, Roch Cholette (LIB), serait la candidate sélectionnée par l‘exécutif de circonscription. Tout ce qui manquerait, c‘est l‘approbation de Jean Charest, semble-t-il;
PQ: il n‘y aurait pas d‘aspirant candidat pour l‘instant, ni de date prévue pour une assemblée d‘investiture. Par contre, selon ce communiqué publié cet après-midi, la date de l‘investiture et l‘identité du candidat «seront annoncés sous peu»;
QS: Bill Clennett, candidat défait (QS) lors de l‘élection générale de 2007 dans Hull, sera à nouveau candidat à l‘investiture de son parti. L‘assemblée d‘investiture aura lieu le 14 avril prochain;
VRT: nous en avons parlé hier: Brian Gibb sera candidat.
Puisque la date limite pour déclencher l‘élection partielle dans Bourget approche (les partielles dans Pointe-aux-Trembles et Hull pourraient avoir lieu en même temps, mais ce n‘est pas nécessairement garanti), les partis politiques les plus actifs sont sur le point d‘officialiser la nomination de leurs candidats respectifs:
Bourget et Pointe-aux-Trembles (QS): Québec solidaire tiendra simultanément ses assemblées d‘investiture dans Bourget et Pointe-aux-Trembles le 10 avril prochain. 2 candidats seraient en lice pour l‘instant, soit Gaétan Legault dans Bourget et Marie Josèphe Pigeon dans Pointe-aux-Trembles.
Hull (LIB): le député de Hull, Roch Cholette, a confirmé ce matin que sa démission à titre de membre de l‘Assemblée nationale sera effective le 9 avril prochain. Selon Le Devoir, une aspirante candidate serait déjà sur les rangs pour lui succéder, soit son attachée politique, Mme Maryse Gaudreault.
Pointe-aux-Trembles (VRT): en fin de compte, notre intuition était bonne (quoique ce n‘était pas un gros «guess» de notre part) puisque, toujours d‘après Le Devoir, Xavier Daxhelet sera officiellement désigné à titre de candidat du Parti vert dans Pointe-aux-Trembles lundi prochain.
Notre dernier article sur les nominations de candidats date déjà d’une dizaine de jours, alors voici un nouveau post avant qu’on se précipite pour nous apprendre ce que nous savons déjà . On remarquera que l’ADQ est plus active, surtout dans la région montréalaise:
Beauce-Sud (ind): un acériculteur de la région de la Beauce, M. Léo Doyon, a annoncé qu’il serait candidat indépendant dans Beauce-Sud lors de la prochaine élection générale (source: L’Éclaireur-Progrès);
Bertrand (PQ): le député de Bertrand, Claude Cousineau (PQ), a confirmé qu’il sera candidat à sa propre succession lors de l’assemblée d’investiture qui doit avoir lieu dans Bertrand le 6 avril prochain. Il sera vraisemblablement le seul candidat à l’assemblée d’investiture (source: L’information du nord Le Sommet);
Crémazie (ADQ): Lors d’une assemblée d’investiture qui avait lieu le 12 mars dernier, Mme Diane Charbonneau, ex-présidente de l’Association des Gens d’affaires d’Ahuntsic Cartierville, a été désignée candidate de l’ADQ dans Crémazie. Dans le communiqué, l’ADQ précise
[qu']il s’agit de la première d’une série d’investitures pour l’ADQ qui annoncera ses candidatures dans plusieurs autres comtés du Québec au cours des mois à venir, en vue de la prochaine élection générale.
Duplessis (PQ): la députée de Duplessis, Lorraine Richard (PQ), a été désignée candidate le 24 février dernier (source: Parti québécois);
Gouin (QS): l’assemblée d’investiture dans Gouin aura lieu le 6 avril prochain. La porte-parole nationale Françoise David, qui fut également candidate dans Gouin le 26 mars dernier, sera à nouveau aspirante-candidate (source: Québec solidaire);
Iberville (PQ): Marie Bouillé a été élue par acclamation en tant que candidate du PQ dans Iberville lors de l’assemblée d’investiture tenue le 27 février (source: Parti québécois);
Jean-Lesage (QS): l’assemblée d’investiture dans Jean-Lesage aura lieu le 20 avril prochain. Il n’y a pas de candidat en lice pour l’instant (source: Québec solidaire);
Jeanne-Mance–Viger (ADQ): l’Assemblée d’investiture de l’ADQ dans Jeanne-Mance–Viger a eu lieu le 13 mars dernier. M. Luigi Verrelli, entrepreneur général, a été élu par acclamation (source: Action démocratique du Québec);
Johnson (PQ): la période de mise en candidature pour l’assemblée d’investiture du PQ dans Johnson prenait fin samedi soir dernier. Contrairement aux rumeurs qui circulaient, il n’y aura en fin de compte qu’un seul candidat en lice, soit Étienne-Alexis Boucher (source: Le journal de sherbrooke);
Lotbinière (PQ): le maire de Manseau, Guy St-Pierre, a annoncé il y a une dizaine de jours qu’il sera candidat à l’assemblée d’investiture du PQ dans Lotbinière. la date de l’assemblée n’a pas encore été annoncée, et il ne semble pas qu’il y ait d’autres candidats dans la course pour l’instant (source: Le Peuple Lotbinière);
Marquette (QS): Joane Létourneau, candidate défaite (QS) lors de l’élection générale de 2007 dans Marquette, sera à nouveau candidate lors de la prochaine élection générale. Elle a été nommée sans opposant lors de l’assemblée d’investiture tenue le 2 février dernier (source: Québec solidaire 12);
Taschereau (QS): l’assemblée d’investiture dans Taschereau a eu lieu le 21 février dernier. Serge Roy, ex-président du Syndicat de la fonction publique du Québec (1996-2001) et candidat défait (QS) lors de l’élection générale de 2007 dans Taschereau, a également été élu par acclamation (source: Québec solidaire).
Chefferie de Québec solidaire: beaucoup de bruit pour rien?
Mini-controverse cette fin de semaine au congrès national de Québec solidaire concernant l‘existence de 2 «porte-parole nationaux» au parti (une formule qui évoque dans notre esprit l‘Empire austro-hongrois beaucoup plus que le consulat romain, mais c‘est notre interprétation), alors que Le Devoir rendait publique une lettre de Françoise David (co-porte-parole avec Amir Khadir) au comité de coordination (c.-à -d. l‘exécutif national) remettant en question le système de direction bicéphale adopté depuis la création du parti en 2006. Cette simili-controverse, basée sur un document de réflexion rédigé l‘été dernier, nous laisse perplexes, car nous avions toujours été dans l‘idée que l‘existence de 2 porte-parole à la tête de Québec solidaire plutôt qu‘un seul chef était une situation transitoire, essentiellement pour ménager les susceptibilités entre les 2 groupes ayant fusionné pour former le parti (l‘Union des forces progressistes et Option citoyenne).
Si nous avions écrit ce post hier ou avant-hier, nous aurions lancé un appel à tous pour vérifier si nous n‘avions pas la berlue. Mais entre-temps, nous somme parvenus à (re)mettre la main un article publié dans Le Devoir le lendemain du congrès de fondation de Québec solidaire. Voici donc ce qu‘on pouvait lire dans Le Devoir le 6 février 2006:
[...]
Pas de chef
Pour l‘instant, le parti n‘a pas de «chef» à proprement parler, mais bien deux porte-parole, Mme David et le médecin Amir Khadir, issu de l‘UFP. En conférence de presse samedi, ce dernier a indiqué qu‘avant la prochaine élection générale québécoise le PQS se donnerait un chef et qu‘il appuierait la candidature de Mme David, qui deviendrait ainsi la première à occuper un tel poste au Québec. Selon le cofondateur d‘Option citoyenne, François Saillant, il fallait laisser la fusion s‘effectuer sur le terrain pendant quelque temps avant de choisir un chef. «Si on avait voulu faire ça en fin de semaine, ça n‘aurait pas été accepté», a-t-il indiqué. Coordonnateur au Front d‘action populaire en réaménagement urbain depuis 27 ans, M. Saillant a confirmé qu‘il serait candidat aux prochaines élection pour le PQS.
[...]
Il semble donc que le premier qui ait ouvert la porte à l‘abandon de la formule bicéphale, c‘est Amir Khadir lui-même, il y a 2 ans. Pour ce qui est de la suite des choses, il semble que le débat de structures n‘est que partie remise.
QS: quelques nominations
Québec solidaire a tenu quelques assemblées d’investiture la semaine dernière, mais pour l’instant, on semble se contenter de renommer des candidats du scrutin de 2007 en vue de la prochaine élection générale:
Louis-Hébert (QS): L’assemblée d’investiture dans Louis-Hébert s’est tenue le 14 février dernier. Catherine Lebossé, professionnelle de recherche au Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes de l’Université Laval et candidate défaite (QS) lors de l’élection générale de 2007 dans Louis-Hébert, a été désignée sans opposant (source: QS);
Marguerite-D’Youville (QS): L’assemblée générale de Québec solidaire-Marguerite-D’Youville, où les participants étaient appelés à confirmer la candidature de Daniel Michelin, a eu lieu «la semaine dernière». Criminologue de profession, M. Michelin fut candidat défait (QS) lors de l’élection générale de 2007 dans Marguerite-D’Youville (source: La Seigneurie);
Taschereau (QS): l’assemblée d’investiture aura lieu demain, le 21 février. Serge Roy, ex-président du Syndicat de la fonction publique du Québec (1996-2001) et candidat défait (QS) lors de l’élection générale de 2007 dans Taschereau, sera l’unique candidat en lice (source: QS).
Pour donner suite à cet article d‘hier, Flavie Trudel, enseignante au Cégep de Joliette et porte-parole de QS-Joliette, sera candidate dans Joliette lors de la prochaine élection générale. Mme Trudel, qui fut candidate dans Joliette lors de l‘élection générale de 2007, a été élue par acclamation samedi dernier (source: L‘Action).
Duplessis (QS): Olivier Noël, porte-parole de QS-Duplessis et candidat défait (QS) lors de l‘élection générale de 2007 dans Duplessis, a été officiellement désigné candidat le 4 février dernier (source: Québec solidaire);
Iberville (PQ): dans la catégorie «on-vous-l‘avait-bien-dit», Marie Bouillé, candidate défaite (PQ) lors de l‘élection générale de 2007 dans Iberville, a confirmé son intention d‘obtenir à nouveau l‘investiture de son parti en vue de la prochaine élection générale. L‘assemblée aura lieu le 27 février prochain (source: Le journal de Chambly);
Joliette (QS): l‘assemblée d‘investiture de Québec solidaire dans Joliette avait lieu le 9 février dernier. L‘identité de la ou du candidat n‘était pas disponible sur le site Web de la circonscription au moment d‘écrire cet article, alors si quelqu‘un a cette information, la section commentaires est là pour ça (Mà J: la réponse ici) (source: L‘Action);
Labelle (PQ): le député de Labelle, Sylvain Pagé (PQ), a été désigné candidat le 26 janvier dernier (source: Parti québécois);
La Prairie (PQ): François Rebello, ex-pdg du Groupe investissement responsable, vice-président du Parti québécois et candidat défait (PQ) lors de l‘élection générale de 2007 dans La Prairie, est officiellement candidat dans La Prairie depuis l‘assemblée d‘investiture du 3 février dernier (source: Le Reflet);
Masson (PQ): la campagne à l‘investiture mettant aux prises Luc Thériault et Guillaume Tremblay bat son plein. Bien entendu, chaque candidat a le vent en poupe, chacun a de nombreux appuis, chacun est confiant de l‘emporter, mais aucun ne prend rien pour acquis, (insérez votre cliché de campagne ici), etc. (source: Le trait d‘union 12);
Rouyn-Noranda–Témiscamingue (PQ): la députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Johanne Morasse (PQ), a été désignée candidate le 26 janvier dernier (source: Parti québécois);
La suite de cet article de ce matin, tel que promis, avec des extras:
Bourget (VRT): l’assemblée d’investiture du Parti vert dans Bourget avait lieu ce soir. Pensez-vous sérieusement que quelqu’un s’est présenté contre le chef du parti, Scott McKay? Jugez-en vous mêmes;
Duplessis (PQ): l’assemblée d’investiture aura lieu le 24 février prochain. Nous ne sommes pas en mesure de confirmer pour l’instant si la députée de l’endroit, Lorraine Richard (PQ), sera candidate à sa propre succession;
Iberville (PQ): l’assemblée d’investiture aura lieu le 27 février. Il n’y a pas de candidat déclaré à notre connaissance, mais nous vous avons déjà exposé notre hypothèse là -dessus: si Marie Bouillé, candidate défaite (PQ) le 26 mars dernier, a pris la peine d’annoncer en grande pompe son déménagement dans Iberville 6 mois après sa défaite tout en écorchant au passage son adversaire député qui – le vilain! – ne réside pas dans la circonscription qu’il représente, c’est possiblement parce qu’elle n’a pas lancé la serviette;
Johnson (PQ): l’assemblée d’investiture est prévue pour le 30 mars. Selon des sources, Étienne-Alexis Boucher, commissaire scolaire pour la circonscription no 4 (Sainte-Hélène, Saint-Nazaire d’Acton et Saint-Théodore d’Acton) à la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe et, incidemment, fils de l’ex-député de Johnson (1994-2007), Claude Boucher (PQ), pourrait être candidat;
Marguerite-D’Youville (PQ): l’assemblée d’investiture aura lieu le 24 février. Selon tout vraisemblance, MoniqueRichard devrait être élue par acclamation;
Richmond (LIB): en entrevue avec les journalistes de l’hebdo La Nouvelle, le député de Richmond, Yvon Vallières (LIB), a confirmé qu’il sera à nouveau candidat lors de la prochaine élection générale.
En la démentant bien sûr! En tout cas, c’est comme ça que nous l’avons appris.
Duplessis (QS): l’assemblée d’investiture dans Duplessis aura lieu le 4 février prochain. Il n’est pas précisé dans l’avis de convocation si un ou des aspirants-candidats sont déjà dans la course. (source: Québec solidaire);
Joliette (ADQ): le député de Joliette, Pascal Beaupré (ADQ), a récemment confirmé son intention de porter à nouveau les couleurs de l’Action démocratique du Québec lors de la prochaine élection générale. M. Beaupré réagissait publiquement à des rumeurs à l’effet que l’ex-députée de Berthier (2002-2003), Marie Grégoire (ADQ), aurait envisagé d’être à nouveau candidate lors du prochain scrutin. La principale intéressée a affirmé «qu’il n’est pas du tout question d’être candidate dans Joliette aux prochaines élections». (source: L’Action/L’Expression).
MISE À JOUR (15 janvier 2008, 22h45):
Marguerite-D’Youville (PQ): parlant de rumeurs, nous parlions il y a environ un mois de la possibilité que la présidente du Parti québécois, Monique Richard, tente sa chance à l’investiture dans Marguerite-D’Youville. Et bien, selon un courriel que nous avons reçu dans une enveloppe brune (!!!), c’est demain que Monique Richard annoncerait officiellement sa candidature dans la circonscription. C’est ici que vous l’aurez lu en premier.
Oui, vraiment, ça vaut la peine d‘essayer de couvrir la désignation des candidats des principaux partis politiques, de se taper les mille et un articles annonçant en « primeur » le retour de Nicole Léger dans Pointe-aux-Trembles ou de suivre les luttesfratricides qui s‘annoncent dans certaines circonscriptions, tout ça pour manquer la première assemblée d‘investiture tenue par un parti politique en vue de la prochaine élection générale.
L‘assemblée d‘investiture de Québec solidaire dans Mercier avait lieu le 11 octobre dernier. Le co-porte-parole national du parti et candidat défait (QS) lors de l‘élection générale de 2007 dans Mercier, Amir Khadir, a été à nouveau désigné pour porter les couleurs du parti dans Mercier. Ce dernier a vraisemblablement été désigné sans opposant.
Puisque cette nouvelle date de près de deux semaines, nous n‘irons pas prétendre que vous l‘aurez lu ici en premier, sauf que vérification faite, on n‘en parle pas dans Le Plateau, l‘hebdo de quartier où est située la circonscription de Mercier.
Le Directeur général des élections a dévoilé la semaine dernière les rapports financiers des partis politiques autorisés pour l’année 2006 (période allant du 1er janvier au 31 décembre 2006) ainsi que lors de l’élection générale du 26 mars 2007. Radio-Canada avait d’ailleurs fait la manchette là -dessus la semaine dernière en découvrant que 17 députés élus sous la bannière de l’ADQ lors de cette élection n’avaient fait aucune dépense électorale dans leur circonscription pour remporter la victoire (en fait, ce n’était pas des victoires totalement gratuites puisque certaines dépenses occasionnées par la permanence de l’ADQ avaient été faites dans ces circonscriptions, mais ce n’est pas un tour de passe-passe ni quelque chose d’unique au parti. d’ailleurs, cet élément était mentionné par Radio-Canada).
Les rapports financiers des partis politiques en dévoilent davantage sur leur santé respective qu’on pourrait le croire au premier abord. En effet, les rapports financiers des partis politiques autorisés et de leurs instances (associations de circonscription ou de région, etc.) contiennent des informations, vérifiées par un comptable agréé, sur les revenus tirés des frais d’adhésion. Donc, si on connaît le montant qu’une personne doit verser pour devenir membre d’un parti politique (vérification faite, c’est 5$ par année pour adhérer aux cinq principaux partis politiques), une simple règle de trois suffit pour connaître le nombre à peu près exact d’adhérents.
Ainsi, selon les rapports financiers des 12 partis politiques autorisés en 2006 (rapport couvrant la période du 1er janvier au 31 décembre 2006), le nombre d’adhésions au sein de chaque parti politique serait le suivant :
Parti libéral du Québec: 83 313 adhérents;
Parti québécois: 74 438 adhérents;
Action démocratique du Québec: 5 119 adhérents;
Québec solidaire: 4 686 adhérents;
Parti vert du Québec: 924 adhérents;
Parti démocratie chrétienne du Québec: 127 adhérents;
Parti égalité: 35 adhérents;
Parti marxiste-léniniste du Québec: ND (revenus d’adhésion: 835$);
Bloc pot: ND (revenus d’adhésion: 500$);
Parti unitaire du Québec: ND (revenus d’adhésion: 75$);
Parti conscience universelle: ND (revenus d’adhésion: 0$);
Parti communiste du Québec: ND (revenus d’adhésion: 0$).
Bien que les calculs ci-dessus soient relativement fiables, il y a tout de même un certain nombre de bémols à souligner :
Membres «à renouveler» : Certains partis politiques ont pris l’habitude, lorsqu’ils diffusent des informations sur leur membership, de comptabiliser les membres «à renouveler» (ceux dont l’adhésion est échue depuis un certain temps, généralement moins d’un an) en plus des membres «en règle». Pour notre part, nous préférons souscrire au proverbe anglais disant que «Put your money where your mouth is»; une personne qui est sérieuse dans son affiliation partisane va payer en conséquence et à temps (surtout que 5$ par année, il n’y a pas de quoi ruiner personne). En outre, selon les statuts et règlements de la plupart des partis, un membre dont l’adhésion est «à renouveler» ne peut être actif dans les instances du parti (vote lors des assemblées générales, etc.) s’il n’a pas payé son renouvellement.
Adhésions sur plusieurs années : la plupart des partis politiques permettent à leurs membres, s’ils le souhaitent, de payer leur carte de membre sur plusieurs années (jusqu’à trois ans). Or, comme les frais d’adhésion sont déboursés en une seule fois, le paiement total apparaît dans les livres comptables lors de la première année couverte par le versement, ce qui peut fausser légèrement le nombre total d’adhésions lors d’une année donnée. Toutefois, à notre connaissance, cette pratique n’est pas très répandue et la plupart des personnes qui adhèrent à un parti politique renouvellent leur adhésion annuellement.
Mais là où ça devient vraiment intéressant, c’est lorsqu’on analyse le membership sur plusieurs années. Une étude rapide des rapports financiers disponibles sur le site Web du DGE (à partir de 2000) nous permet d’avoir un bon aperçu de l’actualité politique depuis 2000.
Membership des principaux partis politiques québécois, 1999-2006
LIB
ADQ
PQ
VRT
UFP/QS
1999
71 860
2 223
65 221
2000
64 041
2 404
74 357
2001
92 013
2 759
71 991
103
2002
97 612
36 520
67 556
189
174
2003
93 944
13 669
72 169
283
2 034
2004
61 867
3 414
72 416
380
1 092
2005
58 788
3 575
155 803
288
1 499
2006
83 313
5 119
74 438
924
4 686
Au Parti libéral, on peut observer que la variation du nombre d’adhérents suit les cycles électoraux, le membership du parti s’élevant lors des années pré-électorales et électorales. Pour ce qui est de l’ADQ, il a rarement dépassé le cap des 5 000 membres ces dernières années (en 2006, Québec solidaire a presque autant de membres que l’ADQ…), sauf pour les années 2002-2003 correspondant à la remontée du parti dans les sondages et les quatre victoires en élections partielles. Avec la percée survenue lors de la dernière élection générale, on peut penser que le rapport 2007 démontrera une hausse notable du nombre d’adhérents à l’ADQ. Quant au PQ, le membership est demeuré stable entre 1999 et 2006, sauf pour le « pic » de 2005 correspondant à la course à la direction cette année là . Quel effet aura la déconfiture lors de la dernière élection générale, la démission d’André Boisclair et/ou l’arrivée de Pauline Marois à la tête du parti? Selon un article du Devoir datant du mois dernier (accès réservé aux abonnés), le chiffre qui circulait il y a quelques semaines au PQ était un membership de l’ordre de 90 000 membres en règle depuis le retour de Pauline Marois.
Nous seront en mesure de le vérifier lors de la publication des rapports financiers 2007.
Charlevoix: QS passe son tour
En fin de compte, il n‘y aura pas de candidat de Québec solidaire lors de la prochaine élection partielle dans Charlevoix. d‘après ce communiqué publié ce matin, les militants du comté ont pris cette décision hier lors d‘une « assemblée spéciale ».
Lors de la dernière élection générale, la candidate de Québec solidaire dans Charlevoix, Lucie Charbonneau, avait obtenu 2,18% des voix.
A l‘attention du directeur de l‘information:
Election partielle dans Charlevoix : Québec solidaire n‘aura pas de candidat
MONTREAL, le 31 août /CNW Telbec/ – Les membres de Québec solidaire dans la circonscription de Charlevoix, réunis hier soir en assemblée spéciale, ont décidé de ne pas présenter de candidature lors de l‘élection partielle qui se tiendra le 24 septembre prochain dans leur circonscription. Les membres ont choisi de consacrer leurs énergies à la construction de leur association locale de façon à être fin prêts pour les prochaines élections.
Par ailleurs, Québec solidaire fera bientôt sa rentrée politique et annoncera ses priorités pour l‘automne.
Renseignements: André Jacob, Québec solidaire Charlevoix, (418) 452-8276; Francis Boucher, relations médias pour Québec solidaire, (514) 710-0466
OK tout le monde, on va respirer par le nez deux petites minutes.
Ce matin paraissant dans Le Soleil cet article de Michel Corbeil dans lequel il cite les résultats d‘une étude réalisée par le Parti québécois sur les résultats de l‘élection générale du 26 mars dernier. En gros, on a calculé la moyenne d‘âge dans chaque circonscription puis on a tenté de faire un lien entre la moyenne d‘âge et les partis politiques ayant remporté chaque circonscription. d‘où la grosse conclusion: les jeunes voteraient pour l‘ADQ et les vieux voteraient pour le PQ (soi dit en passant, ça n‘a rien de nouveau, David Gagnon avait fait la même chose il y a quelques mois sur son blogue Antagoniste.net). Depuis, tout ce qui grouille, scribouille et grenouille sur la blogosphère politique québécoise, des dessous de la politique à l‘homme en colère en passant par Patrick Lagacé, s‘affaire à tirer les conclusions les plus tranchées et les plus définitives sur une étude que personne n‘a lue, sauf Michel Corbeil (appel à tous: si quelqu‘un au PQ voulait bien nous envoyer une « enveloppe brune virtuelle » par courriel, nous sommes preneurs ).
Seulement, il y a un détail que tous semblent ignorer: d‘après ce qu‘on peut en connaître, il est loin d‘être certain que cette étude est valide sur le plan méthodologique. Si ça se trouve, nous venons d‘assister à l‘erreur la plus élémentaire, la plus « pee-wee » qui existe en méthodes quantitatives.
Pour faire une histoire courte avec une histoire longue, le procédé qui semble être employé dans l‘étude (selon les données dévoilées dans l‘article en tout cas) est l‘inférence écologique. Une erreur courante dans l‘emploi de cette méthode est d‘inférer sur des comportements individuels sur la base de données collectives en prenant pour acquis que tous les individus, sans exception, partagent les mêmes caractéristiques que celles de l‘ensemble du groupe. C‘est ce qu‘on appelle l‘erreur écologique ou ecological fallacy dont l‘existence fut démontrée dès le milieu du 20e siècle par le sociologue américain William Robinson qui, en tentant d‘étudier la relation entre le taux d‘alphabétisation et le pourcentage d‘immigrants dans chaque État américain, avait observé une différence majeure selon que le taux de corrélation était basé sur des données agrégées ou individuelles (pour plus de détails, voir Robinson, W.S. 1950. «Ecological Correlations and the Behavior of Individuals». American Sociological Review 15: 351–357). Il est vrai que depuis les années 50, les méthodes quantitatives en sciences sociales se sont beaucoup raffinées et certains chercheurs ont mis de l‘avant des solutions à la fois théoriques et techniques afin d‘effectuer ce type d‘inférence sous certaines conditions. Toutefois, ça ne fait pas l‘unanimité et ça demande une expertise très poussée que peu de gens possèdent en dehors des cercles universitaires, et rien n‘indique que les auteurs de l‘étude en font partie.
Conclusion: aucune donnée solide (méthodologiquement parlant) tirée de l‘étude citée par Michel Corbeil ne permet de confirmer l‘existence d‘un clivage générationnel sur la scène politique québécoise. Peut-être que ce clivage existe, mais pour s‘en assurer, ça prend des données recueillies à l‘échelle d‘observation appropriée, c‘est-à -dire l‘échelle individuelle. En d‘autres mots, ça prend un sondage.
Au risque de nous répéter, s‘il existait une étude électorale québécoise, sur le modèle des grandes enquêtes électorales universitaires, telles que les American National Election Studies ou les British Election Studies, nous pourrions avoir l‘heure juste avec des données fiables colligées et analysées par des chercheurs sérieux plutôt que de discuter d‘une étude dont on ne sait pas grand chose dans le fond, à commencer par son (ses?) auteur(s).
Alors que les principaux partis politiques s’activent déjà à choisir leurs candidats en vue de la 39e élection générale, nous vous proposons un retour sur la sélection des candidats des principaux partis lors de l’élection générale du 26 mars dernier.
En principe, les statuts et règlements des principaux partis prévoient, sur papier à tout le moins, que les candidats au poste de député doivent être désignés par les militants de la circonscription. En réalité, les investitures «avec votation» (sous-entendu: où il y a 2 candidats ou plus, mais vous aurez sûrement compris cela en lisant cette expression dans son contexte) sont plutôt rares et la plupart du temps, il n’y a qu’un seule qui soit candidate pour être désignée candidate (!!!) d’un parti politique, comme en fait foi la compilation ci-dessous qui porte sur la dernière élection générale.
Parti
Nombre d’assemblées d’investiture où un scrutin a eu lieu
3/123: Drummond, Rouyn-Noranda–Témiscamingue et Taschereau (à cela s’ajoutent les investitures dans Arthabaska et Sherbrooke, toutes deux remportées par acclamation à la suite du désistement d’un candidat durant l’assemblée d’investiture)
Parti libéral du Québec
3/125: Charlevoix, Deux-Montagnes et Nicolet-Yamaska
Action démocratique du Québec
0/125
Parti vert du Québec
0/108
Ainsi, dans l’ensemble des candidats des partis politiques qui étaient présents dans toutes les circonscriptions lors du dernier scrutin général (ou presque, dans le cas de Québec solidaire et du Parti vert), seulement 31 ont réellement affronté un adversaire lors d’une assemblée d’investiture, et ce en dépit du caractère démocratique de nos institutions politiques. C’est un peu comme si le principe de souveraineté populaire n’était pas pleinement intégré au sein des partis politiques lors de la désignation des candidats. Bien sûr, il y a plein de bonnes et de mauvaises raisons pour expliquer cette situation (association de circonscription inexistante, manque de candidats « potables », consigne donnée par le chef du parti de laisser le champ libre aux députés sortants, circonscription réservée à un candidat vedette ou au contraire circonscription où le candidat d’un parti donné n’a aucune chances d’être élu, etc.), mais la situation laisse tout de même songeur. Et comme c’est la première fois que nous faisons l’exercice et qu’à notre connaissance, personne n’a compilé les assemblées d’investiture « avec scrutin » lors des élections générales précédentes, impossible de savoir s’il y a une tendance vers l’accroissement ou la diminution du nombre d’investitures avec plus d’un candidat.
Il y a tout de même un certain nombre de constats amusants à faire. Par exemple, sur les 31 candidats ayant eu un adversaire lors de leur assemblée d’investiture:
Cinq ont été élus députés le 26 mars dernier (les candidats péquistes dans Abitibi-Est, Duplessis, Lac-Saint-Jean, Rimouski et Roberval).
Une seule était déjà membre de l’Assemblée nationale, soit la députée de Duplessis, Lorraine Richard (PQ). Elle fut réélue le 26 mars.
Selon les données disponibles, la totalité des candidats de l’Action démocratique du Québec et du Parti vert du Québec ont été nommés sans opposition ou «par acclamation».
Dans Deux-Montagnes, les deux principaux partis à l’époque ont vu s’affronter plusieurs candidats lors de leur assemblée d’investiture respective. Pourtant, c’est une candidate d’un autre parti, désignée à la dernière minute et sans opposant pour remplacer un candidat qui avait été forcé de se désister, qui siège maintenant à l’Assemblée nationale.
Ce tableau a été compilé à partir des données que nous avons recueillies tout au long de notre couverture de l’élection générale de 2007, mais comme elle était basée en grande partie sur les communiqués des partis politiques et les articles des hebdos régionnaux (qui ne se retrouvent pas tous en ligne et, soyons honnêtes, nous ne sommes pas abonnés à tous les hebdos publiés au Québec), il se peut qu’il manque des assemblées d’investiture dans notre compilation. Si c’est le cas, la section «commentaires» est là pour ça.